de Septembre dégénèrent au point qu'elles
ont perdu, en grande partie, leur caractère
national elles tendent ouvertement de
venir des manifestations de parti. Il ne
s'agit plus de resserrer les liens de l'union
qui affranchit la pensée et la conscience; il
s'agit d'entretenir la spontanéité foudroyante
qui renversa les Chambres et viola la Con
stitution!
Comparez le XXVI11* anniversaire aux
anniversaires précédents, comparez-le
surtout au XXV" anniversaire de l'inaugu
ration du Roiet la vérité de notre
assertion vous sautera aux yeux. Jusqu'au
XXV' anniversaire de l'inauguration de la
Royauté constitutionnel le, la nation comme
un seul homme avait renouvelé tous les
ans les enthousiastes acclamations de
1830, elle avait applaudi aux développe
ments féconds de ses jeunes et vigoureuses
institutions. Aujourd'hui, au contraire,
les ennemis du catholicisme, et par consé
quent les ennemis de notre nationalité, car
le catholicisme et nos franchises sont les
deux bases de notre nationalité, les enne
mis du catholicisme se vantent d'avoir fait
seuls les frais des fêles de Septembre.
Nous étions là, s'écrient-ils, et le clergé et
les catholiques n'y étaient point! Ils étaient
là vraiment, mais où donc étaient-ils en
1830 et depuis? Le clergé, les catholiques
y étaient alors, ils y étaient en masse en
1836. Une contre-révolution a été faite au
mois de mai dernier les orangistes ont
assisté pour la première fois aux fêtes de
Septembre. Cet événement extraordinaire,
que la nation a le plus grand intérêt
connaître, devait nécessairement inspirer
au Roi des réflexions très-sérieuses; on a
tâché d'y faire diversion par un défilé des
dix mille gamins de la Belgique. Sa Majesté,
dit-on, a été heureuse et contente elle a ri.
Nous le croyons bien, Uéraclite lui-même
n'aurait pu s'empêcher de rire!
ORDRE DE LÈOPOLD.
Par arrêté royal du 24 septembre, est nommé
chevalier de l'Ordre de f.éopold M. V. Navez,
professeur de mathématiques supérieures au collège
d'Ypres.
Le lendemain, le 12° de ligne entrait eu Alle
magne.
Le lendemain, Pierre Pitois,dit A vale-tout-Cru,
désertait.
Trois mois après, pendant que le 12° de ligne,
après avoir recueilli dans les champs de Wagram
une ample moisson de gloire, fesait daosStrasbourg
une eutrée triomphale, Pierre Pitois était ignomi
nieusement ramené sou corps par une brigade de
gendarmerie.
Bientôt un conseil de guerre s'assemble. Pierre
Pitois est accusé d'avoir déserté, alors que son
régiment allait se trouver face b face avec l'ennemi.
Ce conseil de guerre présenta un spectacle sin
gulier.
D une part, il y avait un accusateur qui disait
Pierre Pitois, vous, un des plus braves soldats
de l'armée, voussur la poitrine duquel brille l'étoile
de i'hoooeur, vousqui n'avez jamais encouru ni une
punition Di un reproche de la part de vos chefs,
vous n'avez pu quitter votre régimentle quitter
presque a la veille d'une bataille! sans avoir été
entraîné par un motif puissant. Ce motif, le conseil
demande b le connaître, car il serait heureux de
pouvoir sinon vous acquitter, il ne le doit ni ne le
veut, du moins vous recommander b la bienveil
lance de l'Empereur.
Voici quel sera l'emplacement des corps de
l'armée, après la levée du camp de Beverloo
Régiment des carabiniers État-major, t', 2*
et 5" bataillon b Bruxelles; 4' bal. et dépôt b
Malines.
2' chasseurs pied État-major, 1*, 2' et 3"
bat. b Anvers; dépôt a Termonde.
3' chasseurs pied État-major, ir, 2' et 3"
bat. b Anvers; dépôt b Lierre.
1" de ligne: État-major, ir, 2'et 3'bat. b
Bruxelles; dépôt b Hasselt.
2' de ligne État-major, ir, 2' et 3' bat. b
Tournai; dépôt b Namur.
3' de ligne État-major b Namur; 1* bat. b
Namur et Bouillon; 2* et 3' bat. b Namur; dépôt
b Huy.
4° de ligne: État-major b Gand 1* bat. b
Gand et S'-Nicolas; 2' bat. b Gand, 3' bat. b
A1I1; dépôt b S'-Nicolas.
5" de ligne Etat-major b Arlon; ir bat. b
Diest; 2' bat. b Oinant et Huy; 3' bat. b Arlon;
dépôt b Huy.
6' de ligne État-major b Bruges; i' bat. b
Nieuport; 2" et 3' bat. b Bruges; dépôt b Malines.
7" de ligne État-major, i", 2e et 3" bat. b
Liège; dépôt b Gand.
8' de ligne État-major, ir, 2" et 3* bat. b
Mons; dépôt b Liège.
9' de ligne État-major, 1' et 2e bat. b Ostende;
3e bat. b Audenaerde; dépôt b Anvers.
10de ligne État-major et bat. b Mons;
2' bal. b Cbarleroi; 3' bat. b Mons; dépôt b
Termonde.
x 1* de ligne État-major, 1 et 2e bat. aYpres;
3" bat. b Courtrai et Menin; dépôt b Hasselt.
12' de ligne État- major et 1 bat. b Gand 2°
bat. b Termonde et Alost; 5' bat. b Gand; dépôt
b Audenarde.
Régiment des grenadiers État-major, ir, 2*
et 3e bat. b Bruxelles; dépôt b Louvain.
1" compagnie sédentaire A Alost; 2° comp.
b Vilvorde.
1" chasseurs cheval: Etat-major, iT, 2',
5° et 6' escadrons et dépôt b Namur; 3" et 4"
escad. b Gand.
2" chasseurs cheval État-major, x', 2°, 5"
et 6" escad. b Mous; 3e et 4° escad. b Audenarde
dépôt b Alost.
1" lanciers: État-major b Tirlemont; 2 esca-
D'autre part, l'accusé répondait
J'ai déserté sans raison, sans motif; je ne me
repens pas. Si c'était b refaire, je le referais. J'ai
mérité la mort: condamnez-moi!
Puis des témoios vinrent qui dirent
Pieire Pitois a déserté, nous le savons, mais
nous ne le croyons pas.
D'autres
Pierre Pitois, est fou le conseil De peut con
damner un fou. Ce o'est pas b la mort, c'est b l'hô
pital qu'il faut l'envoyer.
Peu s'en fallut que ce dernier parti ne fut adopté,
car il n'y avait personne dans le cooseil qui ne
considérât la désertion de Pierre Pitois, dit Avale-
tout Cru, comme une des singularités en dehors des
possibilités humaines que nul ne comprend, mais
que tout le monde admet.
Cependant l'accusé semontrasisimple,si logique
dans sa persévérance a réclamer une condamnation,
ce fut a vécu ne si audacieuse franchise qu'il proclama
son crime, répétant sans cesse qu'il ne le regrettait
pas, la fermeté dont il fît preuve ressembla telle
ment b une bravade qu'il n'y eut pas moyen de se
réfugier dans la clémence. La peine de mort
fut prononcée.
Lorsqu'on loi lot son arrêt,Pierre Pitois ne sour
cilla pas. Oa l'engagea vivement b se pourvoir en
grâce il refusa.
drons b Tirlemoot, 2 escad. b Saint-Trond 2 escaî
au camp de Beverloo; dépôt b Ypres.
2" lanciers: État-major et les 6 escadroos
Touroay; dépôt b Tirlemont.
Régiment de guides État-major, les 6 escad
et le dépôt b Bruxelles.
1" cuirassiers Étal-major, les 4 escad. et le
dépôt b Bruges.
2" cuirassiers: Etat-major, les 4 escad. et |e
dépôt Louvain.
1" d'artillerie Etat-major, 1", 2' et 4* batte-
rie b cheval et dépôt b Malines; 1" et 5' de siège
b Charleroy 2' et 3' de siège b Namur 4' et 6' de
siège b Mons.
2" d'artillerie Etat-major, 5e, 8" et 9' batterie
montée b Gand; 6" et 7' batterie montée b Bruxel
les; 7" et 9' de siège b Ostende; 8' et 10' de siège
b Gand; 11e et 12e de siège b Tournay; dépôt
b Gand.
5" d'artillerie: Etat-major, 10", 12", i3'et
i4" batterie montée b Liège; il' batterie montée
Liège; i5", i4", i5", 16°17'et 18e de siège et
dépôt b Liège.
4* d'artillerie Etat-major, i5", 16°, 17", ig*
et 19' batterie montée; 19*, 20% 21% 22'' de siège
et dépôt b Anvers; 23" de siège b Anvers et Sainte-
Marie; 24" de siège b Lillo et Liefkensboek.
Compagnie de pontonniers et compagnie
d'artilleurs-armuriers b Liège; compagnie
d'artillerieb Anvers.
Division dutrain: 1" comp" a Liège; 2' comp'
b Beverloo.
Régiment du génie Etat-major, ir, 2' bat.et
dépôt b Gand.
Les 4" et 5* bataillons de réserve des régiments
d'infanterie et de chasseurs b pied ne subissent
point de changement.
NOUVELLES DIVERSES.
Un cruel accident est venu contrister pendant la
nuit de dimanche b lundi les habitants de la rue de
la Putterie, b Bruxelles. Le sieur Cbaltin, âgé de
23 ans et veuf, s'était mis b la fenêtre d'un étage
supérieur, en fumant sa pipe. On présume qu'il se
sera endormi daDS cette position, et qu'en faisant
un mouvement il sera tombé sur la voie publique,
où on a relevé, vers minuit, son cadavre horrible-
ment mutilé. Sa pipe a été retrouv'ée b l'intérieur
de la chambre, contre la croisée d'où avait eu lieu
cette chute affreose. La montre que ce malheureux
avait dans son gousset est demeurée intacte.
Comuiecbacun devinait qu'au fond de cette affaire
il y avait quelque étrange mystère, il fut décidé que
l'exécution de Pierre Pitois serait suspendue. Le
condamné fut reconduit b la prison militaire, 00 lui
annonça que, par suite d'une faveur toute spéciale,
il avait soixante-douze heures pour présenter sou
recours en grâce.
Il plia les épaules et ne répondit pas.
Au milieu de la nuit qui précédait le jour fixe
pour l'exécution, la porte du cachot de Pierre Pi|0'5
roula doucement sur ses gonds; un sous-officier de
la jeune garde s'avança jusqu'au bord du lit de camp
où dormait le condaïuné,et,après l'avoir conterop!e
quelque temps en silence, il l'éveilla.
Pierre Pitois ouvrit de grands yeux, et regardant
autour de lui
Ah! dit-il, c'est donc l'heure?... Enfin!..
Non. Pierre, tépondit le sous-officier, ce
n'est pas l'heure encore.
Tant pis!... Que me voulez-vous donc?»»
Pierre, tu ne me connais pas, et moi jele
connais. Je t'ai vu b Austerlitz, et tu t'y es comp°rie
en brave. Depuisce jour-là, Pierre, j'ai conçu p°or
toi une vive et sincère estime. Arrivé d'hier b Stras
bourg, j'ai appris ton crime et ta condamnation
Pour être continué