42me Année. Samedi 2 Octobre 1858. 4.279. foi catholique. constitution belge. l'art chrétien. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2 75 pour 3 mois. PÎ.2 5, 2 Octobre. revue politique. La visite du prince Napole'on a l'empereur Alexandre, Varsovie, excite naturellement la curiosité et l'intérêt du monde politique. Le czar a fait au cousin de Napoléon III un accueil gracieux et cordial. Le but de cette visite serait, dit-on, d'inviter l'empereur de Russie venir visiter Paris, en lui rappelant la promesse qu'il avait faite ce sojel Stuttgardt. L'empereur Alexandre s'est rendu en Pologne pour y passer en revue un corps d'armée d'environ cinquante mille hommes. Un graod nombre de princes allemands, que des liens de parenté unissent a la famille régnante de Russie, forment Varsovie l'entourage du Czar. On remar que parmi eux le prince de Prusse, que l'on tenait cependant pour peu favorable l'influence mosco vite a la cour de Berlin. Il ne parait pas qu'aucun membre de la famille impériale d'Autriche aille saluer le czar. Les lettres de Rome signalent depuis quelque temps de nouvelles mésintelligences entre la gar- uison française de Rome et les troupes papales. Les rixes sont fréquentes; les soldats français et les dragons romains en viennent fréquemment aux mains, soit isolément, soit par groupes. Le peuple prend parfois parti pour les dragons, et il en résulte un état de tension des esprits qui inspire des inquiétudes aux autorités romaines. Du reste, pour peu que l'on tient compte des défauts du caractère français, on s'explique sans peine le manque de sympathie dont la garnison française jouit Rome. Une correspondance ro maine observe foit bien que la légèreté, les fanfaronnades, les petites vexa lions d'amour propre, les propos inconsidérés, le Ion dominateur, un certain mépris pour leurs hôtes, surtout des libertés et des familiarités trop grandes avec les femmes, ont toujours empêché les Français de prendre pied en Italie, même après les victoires les plus éclatan- PQIMI PHT©Q§d (Suit, et rm. Voir le n° 4i^"8 du Propagateur.) Comme le geôlier de la prison est un de mes parents, j'ai obtenu de lui qu'il me fût permis de venir te dire: Pierre, celui qui va mourir regrette souvent de n'avoir pas près de lui un ami auquel il puisse ouvrir son cœur et confier quelque saint devoir a remplir. Pierre, si tu y consens, je serai cet ami... Mercicamaraderépondit Pierre d'une voix brève. N'as-tu rien me dire? Rien Quoi, pas un adieu pour ta fiancée, pour la sœur? Uoe fiancée?... une sœur?... Je n'en eus jamais. Pour ton père? Je n'en ai plus. II y a deux muis qu'il est aort entre mes bras. -- Pour ta mère?... tes et les bienfaits les plus signalés répandus par eux dans ces contrées. Des nouvelles d'une nature peu favorable arri vent des divers points de l'Amérique. Au Mexique, l'anarchie est son comble. La lutte se poursuit vivement entre le Président Zuloaga et le parti dit constitutionnel que soutient la politique machiavé lique des Etats-Unis. A Saint-Domingue, Santana n'ayaot pas été élu président, comme il l'espérait, a levé l'étendard contre son heureux compétiteur, Valverde. Les troupes envoyées par celui-ci ont refusé dese battre, et Valverde n'a rien trouvé de mieux qu'à prendre la fuite. Les chances électorales de Santana sont désormais considéra bles. Au Chili, un conflit déplorable a surgi. Deux chanoines de Santiago n'avaient pas craint d'en appeler comme d'abus contre leur archevêque par devaut la cour suprême. Celle - ci avait donné gain de cause aux deux chanoines; mais le Prélat avait courageusement protesté contre cette usurpation du pouvoir laïque sur les droits de l'autorité du pouvoir ecclésiastique. La presse voltairienne de Santiago prit naturellement parti contre le Pontife, mais l'explosion du sentiment catholique au sein de la population fut si unanime et si forte, que les deux chauoines réfractaires se décidèrent faite d'assez mauvaise grâce acte de soumission. Pour terminer complètement le conflit le Saint Père, tout en louant la noble attitude de l'archevêque devant l'autorité laïque, a cru devoir évoquer la cause des chanoines son propre tribuual. Avant que de clore cette revue des événements arrivés dans le Nouveau Monde il oous reste signaler un acte inqualifiable qui vient dese passer aux portes de New-York. Nous voulons parler de l'incendie de l'hôpital de Staten-Island décrété et mis en exécution en vertu du lynch Iciw par les propriétaires desenviroos dont ce voisinage incom mode dépréciait la valeur des terres et infectait les maisons de plaisance. Cet acte de brutalité inouï, froidement calculé par une passion égoïste de leure et de bien-être matériel, et exécuté sans coup férir Pour ma mère!... dit Pierre, dont la voix subit tout-à-coup une altération profonde, pour ma mère!... Ah! camarade, ne prononcez pas ce Dom, car ce nom-là, voyez-vous bien, je ne l'ai jamais entendu, je ne l'ai jamais dit daus mon cœur sans me sentir ému comme un enfant. Et dans ce moment il me semble que si je parlais d'elle... Eh bien Je pleurerais... Et pleurer, ce n'est pas d'un homme! Pleurer, coutinua-l-il avec exaltation, pleurer quand je n'ai plus que quelques heures vivre ah ça serait n'avoir pas de cœur Tu es trop sévère, camarade: je crois avoir, Dieu merci, autant de cœur qu'un autre, et cepen dant je pleurerais sans hooteen parlant de ma mère. Vrai? dit Pierre en saisissant avec vivacité la main du sous-officier, vous êtes homme, vous êtes soldat, et vous ce rougiriez pas de pleurer? Eu pensant ma ruèrel... Non, certes. Elle est si bonne, elle m'aime tant et je l'aime tant aussi Elle vous aime? Vous l'aimez?... Oh alors je veux tout vous dire vous. Mon âme est pleine. aux portes mêmes de la principale cité des Etats- Unis, est de nature édifier sur la moralité d'un pays que le libéralisme de toute nuance a coutume de représenter comme le peuple- modèle, comme le beau idéal des nations. Sous ce titrenous avons annoncé la res tauration du grand tableau de l'yprois l\icolas Vandenvelde; nous voulons, sous le même litre, constater que celle restauration a été accomplie avec un plein succès. M. François Bohm avait entrepris une œuvre difficile sous plus d'un rapport. Les dimensions extraordinaires du tableau (qui a onze mètres de largeur, sur six mètres de hauteur), les dégâts considérables que la toile avait éprouvés pendant la fermeture des églises catholiquesles ineptes replâtrages qu'elle avait subis, présentaient autant d'espè ces de difficultés rencontrer et surmonter. M. F. Bohm n'a tourné aucun obstacle, il les a tous aplanis. Bar une seule et même toile nouvelle, il a réuni les quatre lambeaux, que l'on avait coupés pour faciliter le déplacement et que l'on uvait grossièrement rejoints ensuite au moyen de mastic. Buis il a fait enlever par des mordants les couches que des pcinlurlu- reurs y avaient amassées. Enfin il a restitué au tableau les parties que le temps ou la maladresse avaient enlevées, et, en renouvelant tous les glacis, il a rendu au tableau son éclat et son harmonie primitives. Au surplus, M. Frans Bohm a respecté Cœuvre de Vandenvelde, qui, sans être un peintre de premier ordre, a néanmoins de très-grands mérites. Nous l'avons déjà dit, l'idée première de ta composition du tableau appartient au prince de la peinture. A l'occasion d'une solennité religieuse, Bubens a fourni les dessins de deux il faut qu'elle déborde, et quelque étrange que puissent vous paraître les sentiments qui m'ani ment, vous n'en rirez pas, j'en suis sûr... Écoutez- moi donc, car ce que vous disiez tout-à-l'beure est bien vrai on est heureux, lorsqu'on va mourir, d'avoir un cœur pour épancher son cœur!... N'est- ce pas que vous voulez bien m'entendre?N'est-ce pas que vous ne rirez pas de moi? Je l'écoute, Pierre.... L'homme qui va mourir ne peut jamais exciter que commisération et sympathie. Pierre pressa la main du sous-officier et il commença Vous saurez donc que depuis que je suis au monde, il n'y a qu'une personne que j'aie jamais aimée c'est ma mère!... Mais celle-là je l'ai aimée comme on n'aime pas, de tout ce qu'il y avait en moi de force et de vie. Tout petit, je lisais dans ses yeux comme elle lisait dans les miens. Je devinais ses pensées, elle savait les miennes. Pour mon cœur, elle était moi; pour son cœur, moi j'étais elle. Je n'ai jamais eu ni amoureuse ni maîtresse; je n'ai même jamais eu d'amis. Ma mère m'était

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1