Le Progrès approuve donc les choses
hideuses contenues dans les ignobles cou
plets dont il s'agit; il n'y pas s'étonner
qu'il s'y complaise; elles appartiennent au
genre des élucubrations fangeuses dont
cette feuille aime faire ample provision
pour satisfaire au goût de ses lecteurs.
Ce journal, qui a voué un culte fanatique
la Vénus des païens, doit se pâmer d'aise
en voyant que l'on vante la débauche la
jeunesse des écoles; l'air de la chanson,
dit-il, c'est Le bal finit, l'heure commence
Vive le Champagne.
La feuille qui a chanté les éloges des
héros de la spontanéité foudroyante, doit
trouver éminemment progressif que l'on
préconise devant les écoliers les exploits
de la canaille gantée de Mai 1857, que l'on
fasse intervenir dans celte ignoble chanson
la personne du Souverain, que l'on exhume
avec éloges le souvenir des pillards de
Mai, de ces sauvages comme le disait
une feuille libérale de Mons, qui volaient,
brisaient, traînaient de pauvres religieux
sur le bûcher!
L'énergumène qui dans le Progrès, pré
disait qu'une seconde levée contre les
moines, les nonnetles et le clergé ne sera
pas aussi anodine que ne fut la première,
doit applaudir ce que l'on fasse proférer
aux enlants l'horrible menace d'imiter un
jour la pâture des cours d'assises.
Les misérables bardes qui ont composé
ces couplets et tous ceux qui s'en font les
échos, associent le nom du Koi leurs cris
révolutionnaires, leurs hurlements sau
vages! ils essaient de déposer dans le cœur
des enfants l'idée d'une guerre fratricide!
cette débauche, cette profanation du nom
du Koi, cette excitation une haine san
glante, leur sont inspirées par la rage qui
les transporte contre la liberté d'instruc
tion, contre l'enseignement catholique.
Honte ces hommes, qui occupant des
positions officielles, qui admis dans les
conseils publics, dans les commissions
administratives osent mettre sous les yeux
et dans la bouche de la jeunesse belge, un
langage de sans-culottes!
Ces hommes sont les profanateurs de
l'instruction; ils sont les calomniateurs de
la jeunesse belge qu'ils voudraient former
sa propriété de plusienrs morceaux de terre. Il lui
fallut donc augmenter le nombre de ses aides, et sa
femme déclara que leur logement était trop petit.
Elle persécuta le fermier pour qu'il fît construire
une nouvelle maison près de l'ancienoe; celle-là ne
devait pas être de terre et de bois, mais de bonnes
briques, et renfermer une chambre peinte. Gaspar
demeura quelque temps sourd ses prières; il
songeait intérieurement qu'il vaudrait mieux pour
la même somme acheter une douzaine de vacbes et
un arpent de terraiu. Mais sa femme préférait la
maison aux vaches; on se décida donc pour une
maison.
Mais l'emplacement de cette demeure? On ne
pouvait rien faire sans l'agrément de Zébulon il
possédait tout lesol qui environnait le logis paternel,
et avait de beaux légumes dans le jardin, de beaux
arbres fruitiers dans la prairie. Deux fois par se
maine, le coche d'eau portait Rees ou a Clèves ce
qu'il en recueillait; il avait de la sorte mis de côté
maints bons florins et placé dans une maison de
banque une somme assez ronde. Le jardin surtout
lui était fort agréable; lorsqu'il sortait de son éta
bli, les petits travaux de l'horticulture lui faisaient
du bien la santé; il bêchait, semait, greffait et
plantait. Quoique Gaspar eût beaucoup de terres et
de champs très-vastes, il ne possédait rien auprès
da village, si ce n'est une bande de sol stérile entre
selon leur image impieet leur ressemblance
révolutionnaire.
Ils font prononcer aux enfants ce ser
ment infâme: que l'émeute de Mai leur
trace le chemin qu'ils suivront ce chemin1.
et ils viendront tantôt nous dire qu'ils
forment les jeunes gens, les enfants des
athénées et des écoles aux devoirs de la vie
politique! Pauvre jeunesse!
Ou aime voir. Messieurs, comme vous l'instruisez.
Les loges et les clubs ont exigé qu'une loi sur la
charité fut présentée, et le ministère, qui craint
surtout d'être attaqué par le parti avancé s'est
empressé de céder aux injonctions maçonniques et
clubistes; il s'est misdoacà élaborer un projet, et
tousses organes annoncent avec grand fracas que
cette œuvre sera déposée dès l'ouverture de la
prochaine session.
Il y a, dans cette façon d'agir, outre un asservis
sement du pouvoir des influences non avouables,
un mépris évident de la volonté du législateur. La
question de la charité est pendante devant les
tribunaux. De 1849 t85a les ministres actuels
demandaient qu'elle leur fut déférée Adressez-
vous la justice, disaient MM. Frère, Rogier et
Tesch ceux qui se plaignaient de voir l'arbitraire
ministériel se substituer l'empire de la loi. Les
parties lésées ont porté le conflit devant l'autorité
judiciaire, et un grand nombre de tribunaux, la
cour d'appel de Liège ainsi que la Cour de Cassa
tion leur ont donné gain de cause. Eu dernier lieu
la cour d'appel de Gand a été appelée statuer sur
la question, et sa décision devait prescrire au gou
vernement la conduite qu'il avait tenir.
Ou l'arrêt de la cour d'appel de Gaod sera con
forme celui de la Cour suprême, et tout es! dit:
la question est résolue, et le ministère est tenu de se
conformer la décision des autorités judiciaires,
que lui-même a invoquée. Ou bieu, l'arrêt de la
cour de Gand sera contraire celui de la Cour de
Cassation, et alors celle-ci aura en délibérer
toutes Chambres réunies. Si elle l'annule comme
elle a annulé l'arrêt de la cour d'appel du Brabant,
le rôle du ministère commencera, et il aura pré
senter aux Chambres un projet de loi interprétatif
de l'article 84 de la loi communale.
Telles sont les règles prescrites par la loi sur
l'organisation judiciaire, et le ministère, en les
foulant aux pieds pour aller recevoir le mot d'or
dre de l'influence maçonnique affecte pour la
la maison et le chemiu de hallage. Sa femme avait
exigé qu'on lui laissait ce lot pour y faire sécher
son linge. La surface en était inégale, sablonneuse
et si inclinée vers le fleuve, que le Rhin l'inondait
presque tous les hivers.
Le meilleur endroit pour construire une maison
était assurément le potager du tailleur. Le terrain
eu était sec, élevé, consistant, propre recevoir
des fondations; les caves y seraient booues et l'on
y jouirait d'une belle vue sur le cours du Rhio.
Teile avait été, au premier abord, l'opinion de M""
Gaspar; elle u'en fit pas un mystère. Lorsque le
fermier entendit pérorer sa femme, il se gratta la
tête et lui dit de traiter elle-même avec Zébulon
car il ne se sentait pas le courage d'effleurer une
matière aussi scabreuse,
Mm'Gasparl'aborda lesoirmême,aprèsle souper,
lorsqu'on eut prononcé les grâces et envoyé au lit
les enfants. Elle en parla comme d'une chose toute
naturelle; Zébulon agirait fraternellement, cela
n'était pas douteux, et leur céderait le jardin pour
ou prix raisonnable. Le tailleur ne répoodit pas
mais il se leva de sa chaise, offrit Gaspar une
prise de tabac, suivant une habitude religieusement
observée tous les soirs, et comme il éternuait, il lui
souhaita la bénédiction de Dieu et une bonne noit;
après qooi, grimpant dans sa chambre, il se coucha.
Mais il ne pot fermer l'oeil. Il songea, pendant la
volonté du législateur un mépris qui ne trahit çn.
trop bien son origine, qui justifie et au-delà le nom
du ministère de f émeute dont on l'a affublé.
même temps il se met en contradiction avec lui
même. Lorsqu'avec nn dédain de parvenu
renvoyait se pourvoir devant les tribunaux le-
pativres dont il avait lésé arbitrairement les inij
rêts, il espérait peut-être que les magistrats ren-
draient des services et non des arrêts; mais se
voyant trompé dans son attente, il récusé la déci
sion qu'il avait d'abord invoquée. Arbitaire
contradiction, violence,asservissement un pou»oi-
occulte, voilà ce qui caractérise daus cette circon
stance la conduite de nos gouvernants. Ils devaient
ne recevoir la loi que de la loi elle-même, et ils
sont allés le demander au parti qui les a déjà
souffletés.
D'après la Tribune de Liège, la thèse de
l'enseignement obligatoire rallie, dans le cabi
net, MM. Rogier et de Vrière, tandis que M.
Frère y est opposé. Même division relativement
la convention d'Anversmais cette fois la
dissidence vient de M. Frère, gui, comme on le
sait, a voté contre. Aussi, dit un journal de
Bruxelles, M. le ministre des finances se tient-
il l'écart de ses collègues. Faut-il conclure
de là que les collègues de M. Frère inclinent au
maintien de la convention?
La correspondance bruxelloise de la Meuse
nous entretient de l'ouverture des cours de
l'Université libre et de l'Association libérale.
Certains jails sont noter dans cette corres
pondance. Ce qui nous frappe d'abord, c'est la
perplexité de la situation de M. Ferhaegen.
Pourquoi la rentreé des cours de l'Université
libre s'est-elle faite sans une ouverture d'appa
rat? C'est, dit-on, parce queles bâtiments ne sont
pas terminés. Mais le correspondant ministériel
de la Meuse n'admet pas ce prétexte,etil prouve,
en effet, que le prétexte n'est pas admissible.
En réalité, l'administrateur-inspecteur, M.
Verhaegen, n'a pas osé risquer sa popularité
même devant la jeunesse universitaire. Il a
peut-être craint une manifestation, et la rentrée
s'est faite sans cérémonie. Au restele corres
pondant de la Meuse dit clairement que. depuis
l'élection de M. Defré, la jeunesse de l'Univer
sité libre est mal avec M. Verhaegen.
Il paraît également que les affaires de M.
première heure, aux beaux cérisiers et abricotiers
qui, s'épanouissant en éventail sur les murs, n'é
taient d'un bon rapport que depuis trois ans; ils
lui avaient demandé tant de soins et il ava\'t fallu
renouveler six fois les plants! Puis, ses pensées
eurent pour objets les magnifiques renoncules,
épanouies sur la meilleure et la plus cbnude plate-
bande du jardin ses renoncules faisaient son
orgueil; personne, dans le voisinage, pas même les
fleur istes des villes d'à I en tour, ne pouvaient en mon
trer de pareilles et n'en possédaient un aussi grand
nombre de variétés. Plus tard, ce fut le tour de
l'allée propre et bien entretenue, dont il avait ap
porté lui même le sable, deux cents brouettées pour
le moins; la sueur de son front et au préjudice de
ses bras, depuis le bord du fleuve; il se promenait
en imagination autour de la corbeille placée dans le
milieu et environnée de coquillages qu'il avait fait
venir exprès de Scheveningen. Vers le matin, les
abricots et les coquillages, les choux et les renon
cules, les pois et les asperges se mêlaient confusé
ment et formaient un tourbillon dans sou intelli
gence. Il songeait qu'il faudrait cooper, arracher
ces précieux élèves, pour faire place une mais"0
qui serait aussi bien toute autre part, et que, dans
ses vieux jours, il aurait la peine de former on
nouveau jardin dont il ne recueillerait peut-etre
jamais les fruits. Pour être continué