celui que nous publierons bientôt sous le
même titre.
Nous admirons les hautes conceptions
de nos ancêtres dans l'art de bâtir et les
magnifiques monuments qu'ils nous ont
légués; dans la reconstruction nous sui
vons leurs traces avec une religieuse véné
ration; mais nous avons le droit de nous
glorifier des grandes et précieuses décou
vertes que notre siècle a faites dans le
domaine de la nature, en même temps
qu'il est pour nous un impérieux devoir
de les appliquer et de les utiliser. Notre
conduite serait pour nos descendants une
énigme, si, tout en nous imposant les
grandes dépenses pour la reconstruction
des monuments que nous avons entreprise
et que nous poursuivons avec zèle et
ardeur, nous négligions de profiter des
moyens que la science nous fournit pour
les conserver, pour les éterniser.
CONSERVATION DES MONUMENTS.
USAGE DES SILICATES SOLIBLES.
I*
La vue des monuments de la grande
époque gothique restaurés avec soin et
intelligence, réjouit l'âme et l'élève; l'on
ne peut cependant se refuser un sen
timent de tristesse en constatant dès
aujourd'hui même, l'action destructive,
incessante et implacable de notre climat,
sur les matériaux employés la recon
struction de notre magnifique Basilique et
de notre imposant Hôtel-de-Vil le.
Notre ciel, verse sur la pierre tendre et
délicate, qui domine dans les parties les
plus ornées de nos constructions monu
mentales, des flots de pluie qui la minent
et la dissolvent lentement; puis viennent
les gelées de l'hiver qui la fendillent;
chaque jour, sous les morsures de l'air,
les formes sculpturales s'effacent les
angles s'arrondissentles contours s'en
vont c'est un travail de destruction con
tinue, une sorte de consomption plus triste
que tel accident brutal qu'on pourrait
supposer; le temps substitue l'œuvre
recevoir bientôt une quatrième visite.
Trois heures souuèrent, le costume était prêt;
l'enfant lie vint pas. Zébulon commença un autre
ouvrage. Le gaillard sera sans douteallé pêcher,
se dit-il en lui-même. Quatre heures sonnèrent,
point de neveu. Les autres enfants ne se montrèrent
pas non plus, quoique leur habitude fut de venir
oranger du pain et du fromage dans la chambre de
leur oncle, quand ils sortaient de l'école.
Ils auront allumé un feu dans les champs pour
faire cuire des pommes de terre, pensa Zébulon
ou leur serait-il arrivé quelque accident.
Mais lorsque cinq heures sonnèrent, il entendit
les espiègles jouer et crier dans les pièces d'en bas.
S'avauçant sur le pallier, il dit alors très-haut
Pierre, apportez votre polichinelle, l'habit
est piêt.
Non, mon oncle, s'écria le gamin; je ne veux
plus de votre habit.
Zébulon alla prendre le costume et l'offrit la
joyuse troupe, en disant
Qui veut l'avoir, puisque Pierre le refnse.
Moi, s'écria Michel, le plus jeunes des garçons.
Et il avait déjà mis le pied sur la première
marche, lorsque sa sœur aînée, la vive Anna,
piquante et expressive des statuaires, des
espèces d'ébauches aux formes usées, ter
nes, amollies, sans signification et sans
vigueur.
Les monuments qui prennent sous nos
yeux émerveillés une nouvelle vie, sont-ils
irrévocablement condamnés subir celte
influence désastreuse et ces injures délé
tères de l'atmosphère? Faudra-t-il dès
aujourd'hui condamner nos descendants
refaire le travail de restauration que nous
avons entrepris? Sans doute, le prix peu
élevé des calcaires tendres, la facilité
qu'on éprouve les travailler, leur aspect
harmonieux, sont autant de raisons qui
doivent les faire préférer; mais n'existerait-
il pas du moins quelque moyend'une
application facile, qui put leur donner les
qualités de résistance et de dureté qui
leur manquent, et mettre ainsi les monu
ments élevés par nos pères et que nous
restaurons nous-mêmes conamore, l'abri
des outrages d'un ciel inclément, de ces
dégradations dont nous voyous tous les
jours trop d'exemples?
Voilà certes un problème, intéressant
un haut degré la science des constructions,
la sculpture et l'archéologie, un problème
qui mérite de fixer l'attention des hommes
respectables qui se dévouent dans notre
ville conserver les monuments qui font
la gloire de notre cité.
Fh bien! ce problème, qui jusqu'à une
époque voisine de nous, n'avait que peu
ou point exercé l'imagination des chimis
tes, vient, en quelques années, de marcher
grands pas vers une solution complète et
définitive, par suite des recherches origi
nales et fécondes de M. Kuhimann, Lille,
de M. Fuchs en Allemagne. Les résultats
positifs, les expériences concluantes, faciles
répéter, que ces savants n'ont pas cessé
de produire; l'approbation éclairée et
unanime qu'ils ont rencontrée dans les
académies, aussi bien que parmi les jurys
des diverses expositions, la sanction défi
nitive qu'une application déjà fort étendue
est venue donner leurs travaux; tout
commande la plus sérieuse attention, tout
porte croire que la question est résolue.
s'élança «ers lui el le lira si brusquement en arrière
qu'il tomba la renverse.
Gardez vos loques, mou oncle, dit-elle. Ma
mère vient de uous apprendre que vous êtes un
mauvais oncle et que vous n'aimez pas les enfants
de votre frère: nous n'accepterons donc plus rien
de vous. Ma mère nous a d'ailleurs défendu d'aller
dans votre chambre.
Oui, s'écria un des garçons, et je n'irai plus
vous voir, mon oucle Jambes-Torses. Oh! hé! oncle
Jambes-Torses! oucle Jambes-Torses!
Zébulon, pâle de colère, chercha des yeux son
aune ponr punir les vauriens; mais il sentit vaciller
ses jambes et il rentra lentement dans son atelier.
Il prit le justaucorps destioé au polichinelle, le
lacéra violemment et jeta les morceaux par la fe
nêtre. Grimpant alors sur son estrade, il se mit
coudre une veste d'un air furieux. Quand il eut fini
d'attacher uuemanche,il s'aperçut qu'il l'avait mise
rebours. Il lança loin de loi son ouvrage, passa
une redingote, piit sa canne et sortit pour aller....
au cabaret.
Quand Gaspar eut terminé son travail dans les
champs, il ne se sentit pas l'esprit bien disposé. Il
n'éprouvait pas le désir de rentrer chez lui et pen
sait en lui-même Ma femme a commis une bévue
Nous tracerons l'exposé rapide de cette
importante découverte; sur ce sol belge ou
l'art religieux du moyen-âge a prodigué
ses merveilles, dans notre ville qui%f
glorifie juste titre de posséder deux de<
plus beaux monuments du pays, le respect
de ces mâles créations est un article du
code de l'honneur national et communal
et tout ce qui peut tendre les rendre
impérissables ne saurait trouver des esprits
indifférents. (La suite prochainement.j
MM. Rogier ei de Vrière sont partisans de l'en,
seignemeot obligatoire. M. Frère y est hostile.
Les premiers défendent leur système dans
VIndépendance; le second dans le Journal de
Liège.
La feuille liégeoise se moque des partisans de
l'enseignement obligatoire, qui jusqu'ici, dit-elle
n'ont pu formuler un projet quelconque. Elle les
accuse de rester dans le vague des théories et de
ne faire que de pompeuses déclamations. De
plus, l'organe du ministre des finances énumèreles
différentes couleurs de partisans de l'instruction
obligatoire, et il les raille tous depuis ceux qui
n'ont pour argument que d'appeler leurs con-
Iradicteurs partisans de la liberté de l'igno-
rance, jusqu'à ceux qui veulent en faire le
couronnement du droit au travail ou des théories
malthusiennes.
Que pensent MM. Rogier et de Vrière de cette
classification
Leur organe, la vérité, soutient que l'instruc
tion obligatoire est le plus grand progrès qu'il
soit donné notre siècle d'accomplir; mais
le journal de M. Frère répond que ce principe
repose sur la négation de la liberté de con-
science, de la liberté d'enseignement et des
droits de la famille.
Quelle touchante homogénéité ministérielle et
libérale!
Le parti factieux qui domine la ville de Gand,
vient de faire une nouvelle victime il a imposé
au bourgmestre la destitution de M. Verhulst,
commissaire de police en chef, qui remplissait ses
fooetions la satisfaction générale. Le Moniteur
contenait mercredi l'arrêté royal qui remplace M.
Verhulst comme commissaire de police en cbe',
par M. Van Kieldonck.
ce matin avec mon frère Zébulon c'est elle de
réparer sa maladresse pendant le souper; je vais
au cabaret.
Parce que les frères cherchaient s'éviter l'on
l'autre, ils se rencontrèrent donc plus tôt et devant
des étrangers. Lorsque Gaspar franchit le seuil de
la taverne, Zébulon était assis dans un coin et lisait
un journal. Il n'avait pas l'air content, et sur la
table, près de lui, se trouvait un flacon de vin,
circonstance extraordinaire. Jusqu'alors les deux
fils do vieil André n'avaient jamais bu de vin i'no
saus l'autre, et la même bouteille leur versait h
gaîté. Mais ce soir-là, aussitôt que Gaspar vit son
frère, il demanda du Rhum. 11 y avait dans la salle
une douzaine de villageois.
Eh bien! Gaspar, dit l'huissier du village»
vous allez bâtir, ce qu'il paraît?
Vous le savez déjà, lui répondit le fermier;
si Dieu le permet, ce sera au printemps.
Et dans quel endroit
Je ne sais pas encore; je ne me suis pas
entendu avec mon plus proche voisin.
Zébulon leva la tête, cessa de lire son journal et
ses yeux rencontrèrent ceux du fermier.
Pour être continué