La presse libérale s'estbeaucoupoccupée
depuis un mois du jeune Mortara qui a élé
conduit dans la maison des Catéchumènes
de Honte, pour y apprendre les obligations
qu'impose le baptême qu'il a reçu, libre
lui de retourner ensuite dans sa famille et
de suivre ses inspirations.
Ce fait a valu outre les mille et une
diatribes contre l'intolérance de l'Eglise
catholique et la prétendue oppression que
le Souverain-Pontife exerce envers ses
sujets, une chanson publiée par l'organe
libéral de notre ville, dans laquelle on
bafoue ce qu'il y a de plus sacré et l'on
menace des éclats de la tempête révolu
tionnaire ce qu'il y a de plus vénérable
sur la terre.
Rien ne saurait égaler le dégoût qu'in
spire aux âmes honnêtes la vue d'un
complot d'écrivains acharnés après un
gouvernement loyal et protecteur et em
ployant, pour le discréditer, une fantas
magorie atroce dont ils entourent un fait
complètement défiguré par eux; la con
science recule devant un mensonge de
soldats ravisseurs, d'enfants séquestrés, de
mères devenues folles; c'est un langage
doublement lâche que celui qui affecte
d'exprimer les sentiments les plus sacrés
et les plus respectables de la nature, pour
les exploiter au profit de haines et de
passions politiques.
En effet voici de quoi il s'agit
Malgré la défense expresse faite aux
chrétiens de baptiser les enfants des Juifs
sans le consentement de leurs parents,
hors le cas où l'enfant est évidemment en
danger de mort, un cas particulier, une
exception s'est présentée Home; un en
fant juif a été baptisé; le baptême pour les
panthéistes ou les libres penseurs du
Progrès c'est peu de chose c'est un peu
d'eau jeté sur une tête d'enfant; mais pour
le catholicisme c'est un sacrementc'est
une initiation la vie spirituelle et divine
qui donne la grâce, c'est une collation des
droits la vie future accordés aux mem
bres de l'Église.
[Patrie.]
Cet enfant a donc par son baptême
acquis des droits surnaturels que le Pape
comme chef de l'Église est obligé de res
pecter; et comme il n'a pas la ressource
de dire qu'à Home le gouvernement est
laïque et séculier, il faut qu'il assure cet
enfant qui citoyen romain est devenu en
fant de l'Eglise, l'enseignement que l'Eglise
doit ses enfants. Ce n'est pas un droit
que revendique le Pape, c'est un devoir
qu'il remplit. Est-ce dire que le Pape
violente la liberté de l'enfant? Non. Il lui
assure seulement le bienfait d'une éduca
tion chrétienne, il lui donne les lumières
nécessaires pour garder le trésor qu'il a
reçu par le baptême. Mais cet enfant gran
dira et alors il pourra, s'il le veut, com
parer la Religion où il a été élevé celle
que professe son père; alors il fera sa
propre destinée, mais dans tous les cas,
l'Église, le Pape, auront rempli leurs
devoirs envers lui.
Voilà la question ramenée sa formule
la plus simple, et moins de ne pas être
catholique, il faut bien reconnaître que le
Pape ne pouvait agir autrement qu'il
n'agit. Le Pape est Souverain de Rome, le
Souverain de Rome est Pape. Sa conduite
civile et politique doit donc toujours être
catholique.
Mais il y a encore un autre point de vue
sous lequel l'on peut envisager la question
du jeune Mortara, dont les feuilles libé
rales font tant de bruit, point de vue dans
lequel nous les placerons malgré eux, car,
nous en sommes surs, il leur causera des
crispations de nerfsdes contorsions
carialidiques.
Sans soutenir de nouveau une thèse
mille fois prouvée d'ailleurs, savoir, qu'il
n'y a point de pays au monde où les Juifs
jouissent de plus de liberté et de bienveil
lance que dans les Etats du S'-Siège et en
supposant gratuitement que la famille
Mortara ait été la victime d'un acte qu'elle
ne devait pas prévoir, nous demanderons
tout homme de bon sens si le parti libé
ral qui occupe le pouvoir en Relgique, si
les hommes dont le Progrès est l'organe
ici Ypres, ont le droit de critiquer cet
acte et d'en parler avec indignation.
L'autorité, en Italie, oblige un enfant
baptisé se laisser instruire dans les
principes du Christianisme, sans lui im
poser, du reste, aucune contrainte, et on
crie l'intolérancel'oppression au
fanatisme.
Mais voici qu'en Relgique, dans un pays
libre et constitutionnelon exclut les
catholiques en masse du droit commun;
on leur fait un crime de leur croyance, on
les destitue, on leur refuse le bénéfice des
droits acquis. Pour satisfaire des passions,
de misérables rancunes politiques, sans
motif honuête sans raison avouable, on
frappe dans leurs intérêts ou dans leurs
enfants, des pères de famille qui n'ont
d'autre crime se reprocher que celui
d'être catholique. Et tout cela est admiré
par nos soi-disant libéraux; tout cela est
selon eux, l'expression de la tolérance!
Bien plus on fonde des écoles irréli
gieuses dont la fréquentation est obliga
toire pour les enfants des parents qui
dépendent plus ou moins du gouverne
ment, et là on enseigne, contre le gré des
parents, qui ne sont pas libres de s'y opp0.
ser, soit des doctrines impies, ou tout au
moins, on élève la jeunesse dans l'indiffé
rence de toute religion. Et cela est libéral'
cela ne répugne rien nos libres penseurs.
A Ypreson refuse tout secours des
parents pauvres inscrits sur les listes du
Bureau de Bienfaisance, pour les punir, et
de quel crime? Parce que forts de leur
droit naturel, garanti spécialement parla
Constitution ils envoyent leurs enfants
l'école de leur choixl'école libre-gra-
luite; leur crime, c'est de ne pas obtem
pérer l'injonction faite par le Bureau de
Bienfaisance d'envoyer leurs enfants
l'école qu'il leur indique, qu'il leur impose:
leur crime, c'est d'avoir confiance en une
école, que le Bureau de Bienfaisance a
prise en horreur parce qu'elle est érigée
et dirigée par le clergé.
Et parce que le Propagateur a engagé
nos concitoyens se souvenir d'une famille
ainsi injustement frappée dans son exis
tence et compenser par des aumônes
volontaires la perte des secours officiels
que lui fait subir l'intolérance libérale, le
Progrès, ne sachant sur qui faire tomber
sa colère, menace le clergé du courroux
de l'autorité! Au lieu de rencontrer de la
bienveillance l'appui de son ministère,
le clergé, dit-il, fera naître de la part de
l'autorité, une opposition qui ne sera que la
juste conséquence de ses manœuvres déloyales.
Or, voulez-vous savoir quelles sont les
manœuvres déloyales du clergé que le
Progrès met ici en cause? Le clergé érige
ses dépens un établissement gratuit
d'instruction primaire le clergé prend la
défense du droit qu'a le pauvre en sa qua
lité de citoyen belge, de se servir de la
liberté d'instruction garantie par la Charte
constitutionnelle le clergé en répandant
l'instruction répond l'injuste accusation
qu'on porte contre lui, de défendre la
liberté de l'ignorance.
Et MM. les libéraux d'Ypres, qui frap
pent le pauvre parce qu'il use de son
droit, qui n'ont que du mépris et des me
naces pour le clergé qui sème les bienfaits
pleines mains, crient l'intolérance, au
mépris du droit et de la justice!
Evidemment ces gens-là se moquent du
public! ils essayent de prouver de plus
en plus qu'en Belgique sous le règne de
la politique Mai-Novembrequ'à Ypres
sous l'influence de la coterie Orange-
maçonnique intolérance et libéralisme
sont synonymes.
L'Indépendance veut que l'instruction obliga
toire soit étendue aux filles comme aux garçoosj
inutile, dit-elle, de rappeler les raisons puissantes
qui exigent qu'il en soit ainsi. De Ik l'impérieuse
nécessité pour le gouvernement de créer des écoles
pour filles dans toutes les communes du royaume.
Plus loin nous disons quel point de »ue il
importe de se placer pour apprécier éqoiiablemeot
la conduite de la cour romaine daDS la circonstance
actuelle.
habitants comme étant en dehors de la famille
parisieuue.
C'est donc la superficie comprise dans le péri
mètre des fortifications qu'il faut arroser; c'est la
population qui habile ce périmètre qu'il faut
pourvoir d'eaux potables et en abondance. Or, la
supeificie comprise dans le périmètre de l'enceinte
fortifiée, est de plus^de 6,000 hectares, et sa
population est de 1,600.000 habitants k peu près.
Tels sont les besoins qu'il faut satisfaire quant
présent.
Rien ne fait présager un temps d'arrêt dans
l'accroissement de population qui se manifeste
depuis longtemps k Paris et dans sa banlieue. Le
département de la Seine ne comptait, en j856,
que 1,100,000 habitauts;i! en a plus de 1,700,000
aujourd'hui, et on peut prédire, k peu près sûre
ment, que le xix° siècle ne se terminera pas sans
que la population soit de 5 millions. C'est donc
l'arrosement de plus de 6,000 hectares et l'appro
visionnement de 5 millions d'hommes qu'il faut
assurer, si l'on veut accomplir une œuvre complète
et qui puisse satisfaire aux nécessités de l'avenir.
Nous tenoQs enfin le secret du thème de l'in
struction gratuite et obligatoire développé par les
publicistes de la gauche. Nos prévisions se trouvent
dépassées.
Toutes les écoles primaires de l'Etat seront
gratuites. 11 pourra y avoir d'autres écoles, des
écoles libres, comme il en existe aujourd'hui, mats
les élèves de celles-ci seront examinés par les
employés de l'État.