La Constitution de 1830 n'entendait point détruire les vieux fondements de la société belge, maisleur donner de nouvelles garanties: autrement elle nous eut placés sous un joug beaucoup plus dur et plus humiliant que celui auquel nous venions d'échapper, et qui certes nous le ferait regretter! Nous n'avons plus de Chambres librement et constitutionnellement nom mées, mais des clubs qui font et défont les Chambres et n'ont entre eux qu'un senti ment commun haine au clérical! Nous en appelons au souvenir de tous les con temporains favoriser l'irréligion, déclarer la guerre au prêtre, c'eût été aux yeux des constituants de 1830, une œuvre mon strueuse, anli sociale, un véritable suicide politique. La grande assemblée de 1830, en faisant de la Belgique une nation, voulait qu'elle fût religieuse pour qu'elle fût morale, pour qu'elle lût durable, pour qu'elle fût forte, pourqu'elle fût libre. Voyez quel chemin nous avons fait! Nous nous soulevions en 1830 pour recouvrer les libertés de l'ensei gnement, des associations et du culte, contre un Uoi prolestant qui les opprimait; aujourd'hui on irrite, on soulève le peuple contre ces mêmes libertés qui nous signa laient l'admiration de l'Europe, et sans lesquelles la révolution de 1830 eût été un non-sens. Ces élections populaires, la commune, la province et aux Chambres, cette liberté d'association indéfinie, cette liberté de presse sans limites, ce système de la plus pure démocratie appliqué, pour la première fois peut être sur une aussi large échelle, un peuple d'une civilisation avancée, avait été conçu pour donner la plus grande expansion possible toutes les forces vives de la nation, aux facultés, aux talents, aux vertus de chaque individu, sans distinction de classes ou d'origine, et pour rattacher enfin tous les Belges la chose publique. Quant la force d'équilibre nécessaire pour maintenir dans l'ordre tant de liber- lés, on croyait l'avoir trouvée dans les vieilles mœurs et la vieillercligion du pays. Personne ne doutait, en 1830, que celle force ne fût suffisante pour nous préserver des excès de la licence, au sortir d'une révolution où tous regardaient l'avenir travers le prisme de leurs espérances. Personne ne pensait (et si quelqu un 1 eût pensé, il eût été mal venu le dire), que ces libertés seraient un jour retournées contre ceux qui les avaient stipulées avec le plus de confiance et de franchise; que celte presse, toute puissante et sans frein, au lieu dedéfendre la religion et les mœurs nationales, ne chercherait qu'à les perver tir; que ces élections populaires, au lieu de raviver le patriotisme, ne serviraient qu'à exciter toutes les passions égoïstes, cupides ou haineuses, agiter et corrom pre en masse, jusque dans les moindres hameaux, des populations jadis dociles, morales et paisibles; que l'on verrait les conseils communaux eux-mêmes, trans formés en clubs, s'occuper de questions de politique générale et de politique irritante, plutôt que des intérêts locaux de leurs administrés;que la force gouvernementale toute entière passerait dans les clubs, tel point que ni un bourgmestre dans la moin dre commune rurale, ni un juge, ci un conseiller de cour, ni un professeur de collège ou d'université, ni un employé ou un fonctionnaire quelconque ne serait nommé que sur la désignation ou plutôt sur l'injonction d'une de ces sociétés extra légales, occultes, irresponsables, que ne reconnaît point la Constitution. trouvée sur le chemin et a l'enfant aux longs che veux noirs qui pleurait, parce qu'elle avait peur d'être battue. Il retourna au village où il mendiait jadis. Pourquoi? Pour savoir ce qu'était devenue Rebecca. Elle était devenue une belle fille, mais, si l'on veut, une vieille fille, car elle avait vingt-six ans, et nul ne songeait a demander sa main elle était pauvre. Salomon lui dit Mademoiselle, j'ai un million. Monsieur veut se moquer de moi. Mademoiselle, vous souvenez-vous du petit mendiant a l'aiguille? Oh! oui. Il avait l'air si doux, et il a mordu avec des dents si blanches la pomme que j'avais déjà goûtée! Eh bien! mademoiselle, ce petit men diant, c'était moi. Les pépins de la pomme m'ont donné de beaux pommiers, et si vous voulez être ma femme, je serai bien beurenx Le mariage s'est fait. Salomon n'est pas seule ment riche, il est heureox; ce qui prouve que Dieu a mis le bonheur sur notre route. Il ne s'agit que de se baisser un pen et de le voir, comme fit mon trouveur d'aiguille. (La suite au prochain numéro.) Pour quiconque réfléchit, il est évident que le libéralisme belge est occupé tuer le régime con stitutionnel et le faire décrier dans le monde eu lier. En i83o les hommes d'expérience accusaient les catholiques de faire un pacte de dupes, en pro clamant la liberté pour tout le monde, sans accep tion d'opinion et de croyance. Ils leur disaient vous êtes des hommes de bonne foi; vous garderez d'une manière loyale vos engagements; niais les libéraux qui sont hostiles la liberté religieuse, violeront les leurs dès qu'ils le pourront ils pro clament aujourd'hui l'égalité de tous les citoyens devant la loi, parce qu'ils sont les plus faibles; mais demain ils deviennent les plus forts, ils vous réduiront l'état de parias. A cause de vos cro yances, ils vous exclueront de toutes les fonctions publiques; ils fonderont un gouvernement de parti, et ils vous soumettront par des mesures hypocrites, on, au besoin, par la violence ouverte, au système d'oppression dont la révolution vous a délivrés. En i83o, les catholiques n'ont pas ajouté foi ces sinistres prédictions. Ils étaient convaincus qoe les libéraux, traités alorsquoi qu'en minorité par les catholiques avec une loyauté et une géné rosité sans bornes, resteraient fidèles au pacte juré et maiutiendraieut si jamais ils devenaient ma jorité en faveur des catholiques, cette égalité devant la loi et devant le gouvernement, qu'eux, catholiques, lorsqu'ils étaient les maîtres de la si tuation, avaient établie pour tous et garantie tons. Aujourd'hui l'on commence voir que les prophètes de malheur avaient raison et que les catholiques avaient tort. Les libéraux ont encore le mot de liberté sur les lèvres; mais tous leurs actes respirent l'exclusion, l'intolérance et la tyrannie. L'oppression, dont les événements de i83o ont fait justiceet dont la Constitution semblait devoir jamais nous préser ver, revientet ce sont les prétendus apôtres delà liberté, les libéraux, qui en sont les auteurs et les soutiens. Dans ootre catholique Belgique, un caiholiqt)e est exclu du droit commun, parce qu'il est catho lique. L'iutolérance libérale lui fait un grief, UL crime de sa croyance. Uu juif est juif impunément; un catholiqiJe n'est pas impunément catholique. On écrit de Bruxelles, 22 octobre, la Gazette de Liège Le projectile lancé contre la maison des Jésuites me des Ursnlines, a défrayé bien des conversations celle semaine, et excité de vives inquiétudes lou chant la sécurité publique. Le fait est là. Une violente détonation a été entendue an milieu de la nuit, dans tout le quartier- une espèce de bombe fulminante est déposée ao greffe du tribunal, les brûlures sur le mur de l'établissement et les carreaux brisés ont été vus de tous les passants. Tel est le corps de délit. On se demande Est-ce un fait isolé ou comploté? Quel est l'auteur ou quels sont les auteurs de cette criminelle tentative? A -1-on voulu incendier? Est-ce, demande l'Indépendance, une tentative de meurtre ou seulement d'in timidation La justice poursuit ses investigations. On ne découvrira rieD, disent les uns. «Ou laissera la chose s'assoupir, disent les autres, «Si c'était la police française, exclame un îrois'ème, on aurait déjà les coupables. On bien encore, dit un franc ami de la liberté, uo bon wallon, si de pareils faits se passaient chez M. Verhaegen, comme on se démènerait dans la presse libérale Quant moi, j'espère que les autorités compé tentes poursuivront leurs investigations. J'estime trop la justice de mon pays; j'ai une trop haute idée de l'honorabilité de nos magistrats, pour douter de leur efficace intervention,de leur zèle et de leur énergie. Qu'on ne s'y méprenne pas le fait qu'elle qu'ait été l'intention du coupable, est grave, et l'impunité, volontaire ou involontaire, l'aggraverait encore.Si l'auteur de celle lâche et criminelle entreprise n'est pas atteint, l'audace impunie sera pour d'autres un sioistre encouragement, et l'oo devra craindre de devoir dire un peu plus tard, que, dans la nuit du l8 au 19 octobre, n'a été lancée que la bombe d'essai. Le lugubre spectacle des incendies révolu tionnaires ou malveillantes manquait encore aux tristes pages de nos seize derniers mois. C'est la justice qui les a peut-être prévenus jusqu'ici, en mettant la main sur le bûcher de Jemmapes; c'est elle encore retarder au moins la contagio* de ces tentatives contre la sécurité publique. Aucun particulier n'est l'abri de semblables attentats. ACTE OFFICIEL. Par arrêté royal du 22 octobre, sont accordées les pensions suivantes 4g4 francs M. P. Delmotle, ex-desservan: Houcke; 1,565 fr. M. Aonocqué, aocien cure Nevele. NOUVELLES DIVERSES. La pêche abondante de harengs b la Panne donne en ce moment, aux abords du chemio de fer de Fnrnes,un mouvement inaccoutumé; de grandes quantités de poisson sont dirigées journellement vers les centres de population de la Flandre. Le canal de Fumes Dunkerqoe présente en ce moment une véritable singularité par suite ée la sécheresse prolongée, l'eau de ce canal est devenue salée et un grand nombre de crabes, èe crevettes, etc., y ont fait invasion. M. le gouverneur ad intérim de la Flandre occidentale s'est rendu sur les travaux du canal èe Bossuyt Coortray. M. l'ingénieur en chef, assiste do personnel de cette administration dans l'arron dissement procéda une inspection officielle»

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 2