42me Année. Ko 4.290. TPP.SS, 10 Novembre. LE PRESENT ET L'AVENIR. Quand celte grande crise que nous pré voyons arrivera, elle sera plus terrible que celles de 93 et de 1848, parce que les révolutionnaires, irrités de leurs défaites, seront plus expérimentés, plus avisés, plus nombreux et plus audacieux. Pourtant la société ne restera pas longtemps dans leurs mains, elle y périrait l'Eglise, qui a tou jours sauvé le monde, le sauvera encore cette fois du naufrage, si Dieu le permet. Vienne donc une nouvelle tourmente, et cette sociétési enorgueillie de sa puissance, de sa science'et de ses progrès, si affolée de son luxe et de ses richesses, si sensuelle, si amollie el si incroyante, redevenue sage, après avoir été châtiée, sera trop heureuse de s'abriter de nouveau sous cet unique bouclier qu'elle rejette aujourd'hui. Il y a dans notre Constitution trois ou quatre articles qui gênent beaucoup les libéraux. Les attaqueront ils ouvertement, ou bien par voiesdélournées,en secouvrant du manteau d'une légalité menteuse el en s'appuyant sur leur majorité dans les Cham bres? C'est ce que l'avenir nous apprendra. Cependant une considération nous frappe. Quoi qu'on en puisse dire, la Belgique est catholique el restera catholique. La grande majorité des Belges tiennent leur religion du fond de leurs entrailles; c'est les blesser au cœur que d'attaquer leur foi. Or, on l'attaque aujourd'hui par toute sorte de moyens, soit qu'on veuille pousser les catholiques uue sorte d'apostasie, ou du moins les annuler politiquement, en les excluant de toute participation aux affaires publiques. Mais qu'on nous per mette de le dire toutes les fois qu'on soulève de telles questions, on risque de donner au corps social de mortelles con vulsions el d'amener des réactions déses pérées. Ce que n'ont pu ni Guillaume le Taciturne, ni Guillaume Ier, ni Joseph II, les libéraux belges,appuyés mômedetoules les forces du pouvoir, le tenteraient vaine ment. Quand M. Nolhomb fut appelé au pou voir (en 1842), il proposa aux catholiques et aux libéraux une sorte de transaction qui, danslescirconstances,devait satisfaire tous les gens raisonnables. Il dit aux LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par al*, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour G mois, 2-75 pour 3 mois. revue politique. Le Moniteur prussien publie la liste des mem bres du non*eau mioisière.qui .ientdeseconstituer sous la présidence du Prince de Hohenzollern- Sigmaringen, oncle de la Reine de Portugal. M. Flottwell récemment nommé au déparlement de l'intérieurainsi que deux autres membres du cabinet Manteuffel sont maintenus. Parmi les nou veaux ministres, M. de Schleioitz est nommé aux affaires étrangères, M. de Betbmann-Hollweg an culte et l'instruction publique. Toutes les nuances de l'opposition ont accueilli avec faveur la nou velle administration. Le résultat des élections espagnoles, bien que favorable sur presque tonte la ligne an cabinet O'Dotinell, ne lui a constitué qu'une majorité douteuse et flottante, composée d'éléments hété rogènes ou peu caractérisés. On donne comme positif qu'une partie du cabi net britannique, M. d'Israéli notaiHment, approuve en général le projet de M. Bright en faveur de l'extension en de certaines limites du droit élec toral. Ce droit serait étendu, si leur opinion vient prévaloir, aux gradués des Universités et des collèges; aux détentetus de rentes et d'actions de chemins de fer; aux membres des institutions scientifiques et littéraires. Le procès intenté M. de Montalembert préoc cupe vivement tous les esprits. M. de Monta lembert, observe un correspondant parisien do Journal de Bruxelles, dans la presse comme la tribune, est habitué aux allures de la grande polé mique. Il prend les libertés qu'on ne lui donne pas. C'est ce qu'il a fait dans l'article incriminé. Vous vous souvenez du Jupiter de cet artiste qui, repré senté assis, n'aurait pu se lever sans heurter de son ORIGINE DU LION BELGE. Le premier des Etats belges qui adopta le lion comme insigne militaire, fut le Brabant, vers le milieu du ix" siècle, dans une expédition contre les Normands, encore établis a celle époque a Anvers, Hereulhals, a Tilboorg et dans quelques autres localités du pays de Reyen et de la Campine. La plus ancienne ville du Biabant est Léau (eu flamand Leeuw, lion), qui eu était aussi la plus peuplée en ce teinps-là. Le comte de Louvaio, voulant expul ser de la Taxandrie lesderuiersrestesdes Normands, se porta coutre eux avec toutes les forces dont il put disposer. Les habitants de Léau répondirent son appel et accoururent avec une bannière représen tant un lion (allusion au nom de leur ville). Ils se battirent si généreusement que le comte de Louvain déclara que désormais le lion des braves citoyens de Léau serait porté côté de sa bannière lui, chaque fois qu'il entrerait eo campagne. Bientôt le lion de Léau fut adopté par le comte et porté ensuite triomphalement par ses successeurs jusqu'eo Palestine. D'autres États belges suivirent cet exem ple. C'est ainsi que le lion est resté la pièce priu- °pale des armes de Belgique, front les voû es du temple la lotiute trop liasse pour que le dieu pût se tenir debout. Eh bien! M. de Montalembert s'est trouvé sous la nouvelle législation 'a peu ptès dans cette position; il s'est levé, de là un choc; le cboc c'est le procès iutenté ati puissant journaliste et au Correspondant. Le nouveau régime ne veut pas tolérer la liberté de la polémique que le régime précédent était obligé de subir. L'insurrection bosniaque louche sod terme. Les chrétiens, après leur victoire de Schamat, ont été battus leur tour. Les beys, secondés par les troupes turques régulières, leur ont fait subir, le 1 7 octobre, uue défaite sanglante, aptès laquelle ils ont pillé, ruiné et incendié la plupart des villages de la nabia de Gradatshacs. Les insurgés se sont réfugiés en grand nombre sur le territoire autri chien, et plus de mille, parmi lesquels se trouvent un grand numbte d'ecclésiastiques, out été dirigés dans l'intérieur de l'empire. (Sl'ite et FIN. Voir le ii» 4i^S8 <lu Propagateur.) Poisque nous parlons de Léau et de la Taxandrie (Campine moderne), disons encore quelques mots de cette intéressante partie du sol national. Au temps de César, la Campine était habitée (et selon nous cultivée) par les Ménapiens l'Ouest et par les Ehurons (eo fl.imand Heyboerencultivateurs de la bruyère) l'Est. An Iir siècle, nous voyons ia Campiue occupée par les Taxandres, forie tiibu des Francs Salieos. (Voir Meyer, Daniel Pape- brouck, Ernst, etc.) Devenus menaçants pour les Romains, les Taxandres eurent de nombreux com bats soutenir coutre les troupes irapéiiales. Eu 358 ils furent complètement défaitsprèsde Tongres par i'enipereur Julien (l'Apostat) et se soumirent pour quelques années. Une de leurs principales résideuces était Tessenderloo (Taxandriœ locus). Sous leur roi Pbatamoud (eu flamand IVaermund, bouche de vérité), ils firent la conquête des forts romains, sur la Meuse. Clodton s'établit Diest (in finibus Tongorum), dont il fit sa capitale et d'où partirent maintes expéditions contre les Romains, encore maîtres de nos provinces méridionales. Les Francs prirent Touroay et Cambray, mais, en 45 i Clodiou battu se retira chez lui en Taxandrie et s'y tint tranquille. Entre autres lieux de la Taxaudrie, on cite cette époque Tilbourg, Alpbeo, Saelen, lurnbout et Cas ter lé. [Les Romaius el ensuite les Normands avaient longtemps occupé ce dernier endroit}. Comme la Taxandrie renfermait alors une popu lation assez nombreuse, nul doute qu'elle u'ofblt de grandes ressources agricoles. Elle ne devint déserte qu'à la suite des incursions prolongées des Normands et des interminables guerres entre les ducs de Brabant et les comtes de Gueldre et de Hollande. Ces points seront démontrés bientôt dans un ouvrage de longue haleine, dû a la plume de l'auteur des Communes belges. Maints person nages célèbres visitèrent la Taxandrie une époque où l'on croit trop généralement qu'elle était stérile et sauvage. Saint Materne, premier é*êque de Tongres, et saint Servais [348] la parcoururent plusieurs fois avec une suite nombreuse de fidèles. En 832, 1 'empereur Louis et Aosgar, archevêque de Hambourg, arrivèrent ensemble 'a Turnbout et y logèrent. Saint Hubert Alias Humbertus prêcha souvent en Taxandrie. Le village de Gheel, dont la célébrité est européenne, date du vu" siècle. Au xn% les insen sés de toutes nos provinces y étaient conduits annuellement en pèlerinage, beaucoup y demeu raient, sous l'iuspectiou du clergé et des autres autorités locales. Le traitement usité a Gheel [la liberté, le grand air et le travail] a longtemps fait

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Le Propagateur (1818-1871) | 1858 | | pagina 1