42me Année. Mercredi 8 Décembre 1858. 4.298.
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
Lue phrase a été tronquée par inattention.
La cause catholique marche le front haut;
elle a la franchise de reconnaître et de pro
clamer ses actes; c'est que cette cause est
vraie, forte et invincible.
Le Souverain Pontife dit Je n'ai point
ordonné, je n'ordonne pas, je défends de
baptiser les enfants.
Il faut lire je défends de baptiser les
enfants contre le gré de leurs parents.
Une nouvelle circulaire de Monsieur le
Ministre de l'intérieur, rappelle les disno.
sitions de la loi du 17 mars 1856 sur les
falsifications des denrées alimentaires, et
invite les autorités locales exercer une
vigilance incessante, pour découvrir les
contraventions la dite loi et pour obtenir
par la poursuite de celles-ci, les bons
effets que l'on est en droit d'attendre de
son application.
Parmi les denrées qui entrent pour une
large part dans la consommation, surtout
chez les familles pauvres, M' le Ministre
cite avec raison la chicorée qui se trouve
souvent falsifiée par différentes matières
telles que l'ocre, la brique, les glands, le
bois pourri, le sable, etc.
Il paraît que le poivre donne également
lieu des mélanges frauduleux.
Mais les falsifications les plus coupables
sont celles qui se pratiquent l'égard des
farines destinées la boulangerie.
La police locale a reçu des ordres posi
tifs de rechercher activement les infrac
tions la loi précitée, et de poursuivre les
délinquants devant les tribunaux compé
tents. (Communiqué.)
pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par
trois mois. pour 3 mois.
7 2 S 8 Décembre.
revue politique.
Dernièrement nous avons dit quelque chose de
la froideur que depuis assez longtemps on signale
dans les relations des cabinets de Vienne et de
Paris. Aussi la presse révolutionnaire du Piémont
nourrit-elle l'espoir de voira la première occasion
surgir entre les deux Puissances catholiques quelque
collision dans l'Italie thème. Un soulèvement popu
laire contre les gouvernements conservateurs de la
Péninsule, l'Autriche en tête, une prise d'armes de
laSardaigne contre la domination autrichienne lui
semble la voie la plus propre amener une inter
vention de la France, rivale séculaire et presque
toujours malheureuse de l'Autriche en Italie.
L'Indépendante de Turin s'écrie: Tout le monde
comprend que la présente condition de l'Italie en
Europe et celle du Piémont en Italie sont intoléra
bles. L'Opinione dit son tour La conviction
générale est que la situation actuelle de l'Europe
ne saurait durer; l'état de l'Italie donne des
inquiétudes il préoccupe tousles gouvernements.
Dans le mouvement de la nationalité italienne, le
Piémont, suivant la feuille ministérielle, a un rôle
important jouer. Il ne veut, dit-elle, ni le
dissimuler ni en décliner le poids, parce que c'est
pour lui une gloire impérissable, quels que soient
les événements préparés par le temps.
Voici maintenant comment uo publiciste français
(qui, soit dit en passant, nous a toujours paru un
peu alarmiste) expose la situation dans une corres
pondance au Journal de Bruxelles. La question,
dit-il, est celle-ci S'il y a une insurrection dans
les possessions autrichiennes en Italie, que fera le
Piémont? Si le Piémont lève le drapeau en Italie,
que fera l'Europe? Je crois fermement que de ce
côté-ci des Alpes,ou donne des conseils de patience
et de temporisation au Piémont. Je crois que
l'Angleterre désire aussi que la paix ne soit pas
troublée dans la péuinsule. Mais la question ne
dépend ni de l'Angleterre, ni de la France, ni
même du Piémont. Ces trois puissances ne sauraient
empêcher qu'il y ait un mouvement insurrectionnel
dans les États italiens de l'Autriche. Si ce mouve
ment a lieu et s'il a plus de consistance qu'one
simple échauffourée,le Piémoutest mis en demeure.
Si le Piémont lève le drapeau, la France est
mise en demeure son tour. Il faut qu'elle agisse
ou qu'elle laisse écraser le Piémont. Voilé la
véritable siluatiou. Sans doute, lalevéede boucliers
qu'on semble pressentir, n'a rien de certain. Peut-
être est-ce un de ces vagues pressenlissements qui
reviennent, chaque anoée, etc.
L'attitude dans cette occurence de la presse
française est généralement hostile au gouvernement
autrichien soit qu'elle obéisse au mot d'ordre de la
Révolution, soit que simplemeut elle soit dominée
par une vieille rancune nationale ou stimulée par
les instincts belliqueux qui caractérisent la nation.
Le moniteur autrichien, la Gazelle de tienne,
s'étonne que le gouvernement de Napoléon III, qui
domine aussi souverainement la presse et sait si
bien l'occasion faire valoir sa puissance sur elle,
laisse injurier et calomnier loisir un gouvernement'
ami. Cependant la note suivante, qui a paru
dernièrement au Moniteur français, ne serait elle
pas destinée répondre enfin l'observation de la
Gazelle de Vienne? Une polémique soutenue
avec une persistance regrettable par difiérents
journaux de Paris semble avoir causé une inquié
tude que nos relations avec les puissances étrangères
ne justifient aucun degré. Le gouvernement de
l'Empereur croit de son devoir de prémunir
l'opinion publique contre les effets d'une discussion
qui serait de nature altérer nos rapports avec une
puissance alliée de la France.
Errata. Dans le numéro de dimanche
dernier nous avons publié un article intitulé:
Une double attitude.
Nous nous éloignons grands pas des principes
et des institutions de i83o, et pour peu que cela
continue, nous craignons beaucoup que bientôt il
ne restera des uns et des autres que le souvenir.
Si, dans les dix premières années qui suivirent
la révolution, le gouvernement avait proposé la
législature d'établir une loi exceptionnelle contre
les ministres des cultes, comme le ministère en
propose une aujourd'hui sous prétexte de réformer
!e Code pénal un cri d'indignation eut retenti
dans toute la Belgique et le ministère, auteur du
fait, eut succombé sous la réprobation générale.
Aojourd'hig, grâce aux préventions et aux erreurs
que l'esprit de parti a répandues, une pareille
entreprise passe, pour ainsi dire, inaperçue.
Une feuille libérale, VÉtoile belge, peu sus
pecte de sympathie pour les ministres du culte
catholique, apprécie en ces termes les articles
draconiens auxquels nous venons de faire
allusioo
Nous nous bornerons a déclarer avec une
sincère douleur, et avec un médiocre espoir de
voir la Chambre rejeter ces mesures de repré-
sailles que c'est avec de telles lois que l'on
prépare les révolutions.»
On lit dans l'Echo de Bruxelles
Le mouvement dans la presse continue. Des
journaux se fondent^ d'autres s'en vont.
L'Emancipation et les divers journaux qui en
dépendent, notamment la Gazette de Bruxelles,
viennent de changer de propriétaires.
Hier, les rédacteurs, les compositeurs et autres
employés de ce journal ont été informés qu'à partir
du janvier, M. Paul N'èvepropriétaire du
Journal de Bruxelles, prendrait possession de
l'établissement et de la direction de VËmanci-
Ou attend une fusion entre l'Emancipation et
le Journal de Bruxelles, entre la Gazette et
YUnion.
M. Coomans abandonne le journalisme.
Avant-hier, l'occasion de la fête de Sainte
Barbe, patrnurre des Artilleurs, une vingtaine de
membres de la demi-batterie d'artillerie de la
garde civiqire de cette ville ont assisté, l'hôtel de
la Tête d'Or, uo magnifique et excellent ban
quet. La plus franche cordialité et la plus vive
gaieté n'ont cessé de régner pendant tout le temps
qu'a duré le repas. Plusieurs toasts ont été portés
et chaleureusement applaudis.
Avant-hier, le corps de Sapeurs-Pompiers de
cette ville, a assisté 11 h. une messe célébrée en
l'église S'-Martin, en l'honneur de Sainte Barbe.
L'axcellente musique du Corps s'est fait entendre
pendant le service divin. Après la messe, le corps
de Sapeurs-Pompiers a regagué son lieu de réu
nion en passant par plusieurs rues de la ville.
acte officiel.
Un arrêté ministériel en date du 21 octobre,
délivre au sieur L. Cotlem, mécanicien, Menm,
un brevet d'invention, prendre date le 3t août
>858, pour uoe machine filer le tabac.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
A l'audience du 3 de la cour d'assises de Bruges
a comparu Emmanuel Thournont, âgé de 48 ans,
cordonnier, né et demeurant Bruges, accusé de
tentative d'assassinat sur la personne de C. Colette,
cabaretière Bruges. Le jury a rendu un verdict de
culpabilité et la cour a condamné Thournout la
peine de mort et aux frais du procès.