l'ignorons mais toujours est-il que M. Dufranne a
été enterré a côté du cadavre de Ruys, l'assassin du
cnré de Rooborst, rooit sur l'écbafaud daus l'im-
pénitence finale.
Voici comment le Bien public rend compte de
la démonstration scandaleuse qui a eu lieu mercredi
Gand
Un spectacle profondément triste a été donné
hier h notre ville.
Un élève en philosophie de notre Université,
M. Adolphe Oufraone, ancien lauréat du concours
universitaire, est mort lundi des suites d'une
maladie de langueur dont, depuis plusieurs semai
nes, l'issue n'était plus douteuse. Ce malheureux
jeune homme, l'esprit gâté par le pernicieux
enseignement rationaliste qui a fait de notre Uni
versité la rivale de l'Université libre, est mort dans
des circonstances qui ont produit une impression
douloureuse dans notre pppulaliou. Il a refusé
jusqu'au dernier moment tout secours religieux, et
il a manifesté énergiquement la volonté de mourir
en dehors du christianisme. De prétendus amis qui
faisaient la garde autour de son lit de mort, l'ont
entrenu jusqu'à la fin dans cette affreuse résolution.
Nous n'avions pas l'intention d'entretenir nos
lecteurs de cette mort déplorable. Mais les amis du
défunt ont trouvé bon de donner aux funérailles
de M. Dufranne le caractère d'une manifestation
publique dont le scandale a été tel, que nous
ne pouvons consentir garder le silence.
Le cortège qui conduisait M. Dufranne sa
dernière demeure se composait d'une partie du
corps professoral et de la plupart des étudiants de
l'université; quatre de ces derniers portaient le
cercueil. Arrivé au cimetière, où une fosse avait été
creusée dans la partie affectée ceux qui meurent
hors de l'Église, le cortège s'est groupé autour
du cercueil pour entendre les sept discours qui
avaient été préparés d'avance. Ces discours, sauf
une ou deux exceptions, n'ont été en général qu'un
tissu de blasphèmes. Un jeune homme qu'on nous
a dit être un étudiant a félicité le malheureux
Dufranne d'être sorti de l'Église et d'avoir eu le
courage de mourir en libre-penseur. Un autre
orateur a fait ressortir le mépris avec lequel Du
franne sut faire justice dans ces écrits des fables de
la mythologie catholique.
(.'orateur de la dépulation d'élèves de l'Univer
sité libre de Bruxelles a exalté son tour le
caractère héroïque du défunt, son dévouement au
peuple, sa fidélité aux principes démocratiques,
surtout l'énergie avec laquelle il avait repoussé de
sa couche la religion de son enfance. Au nom
des élèves de l'Université libre s'est écrié l'ora
teurnous jurons de marcher sur vos traces! nons
jurons d'imiter votre exemple! Un dernier dis
cours, plus violent que tous les autres, a été pro
noncé par un individu que l'on nous a dit être le
fameux Dom Jacobus du National, l'auteur des
hideux pamphlets publiés récemment contre
l'Église catholique. Un disciple des Eug. Sue et
des Edgar Quinets'applaudissant devant une
fosse béante d'avoir rencontré dans un jeune
homme de vingt-trois ans, un sectaire aussi ardent
que l'était le jeune Dufranne, on comprend ce
qu'un pareil spectacle offrait la fois d'horrible et
d'affligeant.
Cette scandaleuse profanation du cimetière où
reposent tant de générations catholiques, clôture
dignement les saturnales auxquelles la milice de
l'avenir nous fait assister depuis deux ans. L'en
seignement anti-chrétien porte ses fruits. L'Uni
versité de Gand a formé le pauvre jenne homme
dont la mort a produit une si vive sensation dans
notre ville; il était bien juste qu'elle figurât en
corps ses funérailles.
La Ch ambre des Représentants a repoussé
samedi dernier l'amendement de MM. Orts et
VandeDpeereboora, relatif la réforme postale,
par 17 v oix contre 65.
Noos apprenons avec plaisir que samedi pro
chain. jailli de la fête de Noël, une messe et un
salut, grand orchestre, seront célébrés eu l'église
de S'-Jatques pour l'installation de M. Breyne,
nommé récemment maître de chapelle de cette
église.
Plusieurs amateurs ainsi qu'une partie des mem
bres de la Société Les Mélophiles dont M.
Breyne est directeur, prêteront leur concours pour
celte solennité.
Nous ne doutons nullement d'entendre en cette
circonstance d'excellente musique. M. Breyne nons
a prouvé, l'année dernière, lors de la fête de
S"-Cécile, en nons initiant l'œuvre sublime
Super flumina Babylonis de notre compatriote
Gevaert que rien n'est impossible lorsqu'on est
animé du feu sacré.
Tous les amateurs de bonne musique voudront
profiter d'une occasion qui se présente assez rare
ment Ypres depuis quelque temps.
Communiqué
ACTE OFFICIEL.
Un arrêté royal du i3 novembre porte
Art. 1". Le nouveau règlement sur la forme et
la composition des poidset des mesures est approuvé.
Ce règlement sera rois en vigueur partir du 1"
septembre 1859. Toutefois, les vérificateurs des
poids et mesures admettront la vérification les
instruments qui leur seiaient soumis avant cette
époque, fabriqués d'après les dispositions nouvelles.
Art. 2. Les poids et mesures établis d'après les
règlements actuellement en vigueur, et qui, au 1"
septembre 1869, porteront déjà les marques d'uoe
vérification, continueront être admis aux vérifica
tions périodiques subséquentes, pourvu qu'ils satis-
fasseut aux conditions de justesse et de solidité
requises.
Les mesures d'un quart d'hectolitre dont
l'emploi a été toléré par l'art. 9 de l'arrêté royal du
18 décembre 1819, seront également admises
auxdites vérifications. Ces mesures pourront, au
besoin, être rajustées, mais non remises neuf; en
conséquence, dès qu'elles exigeront des réparations
considérables, elles devront être mises hors d'usage,
et remplacées par des mesures décimales.
Art. 3. A l'époque fixée l'art. 1er, notre arrêté
du 8 octobre 1855 cessera ses effets.
ORDRE DE LÈOPOLD.
Par arrêté royal du i5 décembre, M. Boucquel
de Beauval secrétaire trésorier de la commission
administrative de l'Institution royale de Messines,
est promu au grade d'officier de l'Ordre de
Léopold.
Par arrêté royal du 16 décembre, M. Pertry
(Charles-Désiré), colonel-commandant la place
de Namurest nommé officier de l'Ordre de
Léopold.
M. Serbruyns, (Cbarles-Louis), capitaine
quartier-maître de première classe au 1" régiment
de lanciers, est nommé chevalier de l'Ordre de
Léopold.
M. Pontus (Auguste-Joseph), médecin au
2' régiment de chasseurs piedest nommé
chevalier de l'Ordre de Léopold.
NÉCROLOGIE.
Les journaux anglais annoncent la mort de
l'Empereur régnant du Japon.
NOUVELLES DIVERSES.
Une circulaire de M. le ministre de la justice
prescrit MM. les juges de paix des deux Flandres
de traiter en flamand toutes les affaires de simple
police.
La maison d'un droguiste de Bruxelles a été
ces jours derniers, le théâtre d'un tragique accident
Le propriétaire de l'établissement s'était rendu a„
spectacle avec sa femme, laissant la garde d,
magasin et le soin de servir les clients un jeune
garçon entré, paraît il, depuis peu son servjce
et assez peu familial isé encore avec les éléments de
sa profession.
Quand le droguiste reviut du théâtre, grande
fut sa stupéfaction de trouver sa maison remplie de
monde et de tumulte. Des parents éplorés, un
médecin un prêtre se pressaient autour d'an
moribond que l'on paraissait avoir perdu tout
espoir de rappeler la vie. Ce moribond, c'était le
garçon droguiste qui, sous l'inspiration d'une inno.
cente pensée de gourmandise, s'était préparé, la
faveur de l'absence de son patron, un breuvage
composé principalement d'amandes amères, renfer
mant une substance vénéneuse de la plus dange
reuse espèce et qui n'avait pas tardé présenter les
symptômes d'uu empoisonnement mortel, En effet,
au bout de quelques heures de souffrances et de
secours inutiles, le malheureux jeune homme ren
dait le dernier soupir.
La sectioD centrale chargée d'examiner le
projet de loi qui accorde la mère de feu M.
Partoes une pension de 3,000 fr., s'est réuoie
avant-hier. Toutes les sections ont adopté ce projet
l'unanimité et avec de grandes marques de
sympathie. M. Defré a été Dommé rapporteur de la
section centrale.
Un de ces paris ignobles, qui ne se répètent
que trop depuis quelque temps, a encore une fois
eu lieu mercredi -oir. La servante d'un cabaret de
Saint-Willebrord (Anvers), a fait la gageure
d'absorber en peu de temps un très-grand nombre
de petits verres de genièvre. Elle les a absorbés en
effet, mais on a dû la transporter sa chambre, dans
un état difficile décrire.
L'archevêque arménien Stefanowicz, mort
Lemberg le 10 de ce mois, était âgé de 107 ans. 11
avait été prêtre peodaot 84 ans et évêque 26 aos.
Voici une nouvelle qui fait le plus grand
honneur l'industrie de notre pays.
C'est l'établissement de Seraing ques'exécutent
en ce moment les immenses appareils destinés au
percement du Mout-Cenis, travail gigantesque
entrepris par le gouvernement sarde et qui doit
réunir les vallées du Piémout la Haute-Italie.
Cet appareil, machine entièrement nouvelle, due
l'invention de trois ingénieurs sardes, consistée!)
un compresseur hydraulique, qui après avoir
comprimé l'air, au moyen d'une chute d'eau,
l'envoie dans l'intérieur des travaux, où cet air
comprimé agit comme force motrice pour enfoncer
d.ans le roc des fleurets de mineurs et produire des
trous de mine.
Ces appareils sont exécutés sous la direction de
M. Sommeiller, ingénieur sarde, l'un des inven
teurs de ces machines, ''es expériences auront lien
prochainement Seraing pour juger de leur effica
cité. On sait qu'au moyen de ces machines, on
espère percer, en moins de six ans, le tunnel du
Moot-Cenis, qui compte 13 kilomètres de longueur
entre Modane et Bardonnèche, travail qui exigerait
plus de trente ans, si l'on employait les moyens
ordinaires.
Une typographie d'un nouveau genre vient,
dit le I.ien, d'être récemment ouverte Zablagen
(Wurtemberg). Le fondateur, M. Théodore Hel-
gerad, préoccupé du sort des sourd-muets, s'est
demandé s'il n'y aurait pas moyen de leur procurer
un travai1 lucratif comme compositeurs d'impn*
raerie, il a rais cette idée exécution, et son nouvel
établissement renferme 160 ouvriers dont 11 fent"
mes, qui tous sont sourds et muets et qui ont
appris de M. Helgerad lui-même et ses frais l'état
de compositeurs, dout ils s'acquittent merveille-
Le gouvernement a pensé que cette tentative