42me Année.
Samedi 8 Janvier 1859.
No 4,307.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
UN GENTILHOMME.
(Suitb. Voir le n° 4»3o6 du Propagateur.)
TRIBUNAL CORRECTIONNEL.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
pour le dehors fr. '7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 5 mois.
7 P B. ES, 8 Janvier.
revue politique.
D'après la version du Constitutionnel, l'empe
reur Napoléon III aurait adressé au ministre d'Au
triche, M. de Hubner, lors de la réception du jour
de l'an, les paroles suivantes: Je regrette que
nos relations avec votre gouvernement ne soient
pas aussi bonues que par le passé, mais je vous prie
de dire l'Empereur que mes sentiments personnels
pour lui ne sont pas changés. De là, force
commentaires dans le public, et grande émotion
dans la presse. Les alarmistes prétendaient la
rupture imminente et le parti de la révolution s'est
naturellement langé leur manière de voir. Mais
l l'ambassade d'Autriche, meilleur juge ce semble,
en la matière, on n'a vu en ce langage de l'Empe
reur qu'un témoignage de son désir de voir cesser
la froideur des relations officielles existant aujour
d'hui entre les deux gouvernements. D'un autre
côté les feuilles autrichiennes et anglaises n'ont
point partagé la paoique de certaines feuilles
françaises et sont restées impassibles.
La nouvelle de l'abdication du prince Alexandre
de Servie est également de nature calmer les
craintes desalarmistes. L'Autriche,dit-on,adéclaré
s'abstenir rigoureusement de toute intervention
directe, mais elle insistera pour que l'on procède
une nouvelle élection de Prince. La Porte parta
gerait cette manière de voir. Quant la Russie,
elle voudrait que l'on reconnaisse immédiatement
le prince Milosch,et craint qu'une élection nouvelle
ne favorise le prioce George, neveu de l'hospodar
dépossédé.
L'Ami de la Religion a publié des nouvelles
intéressantes de la Cochinchine. La petite armée
expéditionnaire n'avait poiot encore fait de mou
vement en avaot; mais elle s'y préparait avec
activité. On pensait qu'elle pourrait se mettre en
marche vers la fin de uovembre. Il n'était pas cer
tain qu'elle dût se diriger d'abord sur la capitale
C'était une salle d'environ trente pieds carrés et
d'une élévation qui était encore augmentée par la
teinte sombre des solives de bois de chêne qui
formaieut le plafond. Sur une de ses faces était
une immense cheminée en pierre sculptée, au-
dessus de laquelle se détachait, sur un fond noir, le
portrait en pied d'un chevalier en costume de
guerre du XVI' siècle. Au bas du portrait on lisait
en lettres dor, moitié effacées par l'humidité,
cette inscription
Haut et puissant seigneur Erard de Ferloyal,
capitaine de cem hommes d'armes, tué la
bataille de Moocontour, le 5 octobre 1569.
A droite de cette cheminée, il y avait un arbre
généalogique peint l'huile sur une toile d'une
grande dimension, et gauche un plan de même
proportion, sur l'uo des angles duquel on pouvait
lire
Plan de la terie et seigneurie de Hautes-
Bruyères, appartenant noble et paissant
qui est fortifiée "a l'ëuropéenne et que défend,
paraît—il, une garnison de 3o,ooo hommes. On
parlait d'une attaque contre leTonquin.
On sait que les Etats Unis ont pour idée fixe la
possession de l'île de Cuba, et le président parlait,
dans son message, d'un projet d'annexion de cette
île. Le gouvernement espagnol se propose de
demander satisfaction de ces paroles, qu'il qualifie
d'insulte déshonorante.
On nous écrit de Bruxelles
On ne saurait en province se faire nne idée
exacte de la situation actuelle elle est tendue
outre mesure, et il est impossible qu'il n'en résulte
bientôt des changements.Le ministère est débordé
par ceux qu'il a excités contre l'ennemi commun,
et dans certaines régions officielles, il s'agit bien
plus de ceux-là que de celui-ci. Là on proclame
tout haut qu'il n'y a de salut possible qu'eu
s'alliant avec les conservateurs. C'est fort bien,
mais veut-on renouveler peut être la comédie de
i848, s'allier d'abord avec nous et puis, le danger
passé, uous traiter de poltrons? L'expérience doit
avoir servi instruire, ou elle doit sertir rien.
Quoi qu'on en dise, l'entente cordiale est loin
de régner entre les divers membres du cabinet
divisés sur mainte et mainte-matière, les circon
stances ne sont guère faites ponr les mettre
d'accord. Les signes du temps sont, d'ailleurs, là,
et je connais, pour tua part, déjà plus d'un rat
ministériel qui voyant la ruine de la politique de
l'émeute imminente, se relire du trou qui lui était
échu en partage.
Nous lisons dans la Patrie de Bruges
Nous recevous d'un homme des plus distingués
du pays une lettre concernant la conduite tenir
par les associalicns religieuses que M. Frère veut
bon gré mal gré transformer en marchandes de
dentelles, eu les assujettissant au droit de patente.
Cette lettre nous arrive trop tard pour être publiée
seigueur Erard troisième du nom, comte de
Ferloyal.
Au bas de l'arbre généalogique, on lisait égale
ment ces mots écrits sur nne bande de papier
Erard, cinquième du nom, chevalier, comte
de Ferloyal, chevalier de Saint-Louis, ancien
capitaine aux gardes-françaises, mort en 1821,
a eu pour enfants Erard, sixième du nom, né en
i8o3, et Alix-Jeanoe Mahautnée en 1811.
Tout ceci me donne penser, me dit alors
mon compagnon d'un ton grave. An lien d'être
chez des voleurs, nous pourrions bien nous trouver
chez un volé.
C'est ce que nous saurons sans doute avant
de nous en aller d'ici, et peut-être même bientôt,
car j'entends des pas qui nous annoncent proba
blement l'arrivée du maître de céans.
Effectivement la porte s'ouvrit et donna passage
au vieillard que nous connaissons déjà il portait
deux flambeaux de cuivre dans lesquels brûlaient
en fumant d'énormes chandelleset précédait un
jeune homme de la figure la plus noble et de la
tournure la plus distinguée.
Vous demandez l'hospitalitéMessieurs
aujourd'hui elle trouvera place dans notre numéro
de demain.
Nous trouvons dans le savant ouvrage de M.
Ducpétiaux des feh&ignements bien précieux sur
ces écoles dentellières, dues la charité catholique
si odieusement poursuivie et calomniée par les
libéraux.
Les écoles dentellières, dit M. Ducpétiaux,
sont au nombre de 3y4. Placées sous la direction
de religieuses, elles sont fréquentées par 39,697
élèves, et donnent un produit annuel évalué
4,152,909'francs. Déduction faite de la dépense
évaluée 3oi,36o francs, le bénéfice net est de
5,85i,549 francs. Dans ce dernier chiffre, les deux
Flandres seules figurent pour une somme de plus
de 5,5oo,ooo francs, produit du travail des enfants
qni sont en apprentissage depuis l'âge de 7 ans
jusqu'à celui de 16 18 ans. C'est là une précieuse
ressource qui, répartie entre les familles les plus
pauvres, a puissamment contribué relever les
Flandres la suite de la crise de 1847-1848.
Elle l'emporte sur le revenu des bureaux de bien
faisance de ces deux proviuces, qui était, en 185o,
de 3,4oo,ooo francs.
audience du 6 janvier 1859.
L'huissier audiencier appelle la cause du Miuis-
tère public contre Demey.
M. Demey [de Mai) qui a fait des extravagances
en décembre, comparaît donc devant la justice en
janvier. C'est le cas de dire que les extiêmes se
touchent. Il a les proportions d'Hercule, mais ses
allures détendues et sa riante physionomie laissent
accès une certaine confiance.
Le plaignant, M. Pe:itpas, est on artiste vétéri
nairesans diplôme. Il faut qu'il soit très-
adroit, car il n'a pas eocore été poursuivi, que
nous sachions, pour exercice illégal de son art. M.
Petitpas n'a pas le verbe très-haut, mais il a le
verbe très-coulant.
——ah——————
nous dit-il, avec une simplicité digne, imposante
et engageante la fois; celle que je pois vous don
ner est peu de chose, mais enfin je vous l'offre de
bon cœur ce que je vois de vous me dit que cela
doit vous suffire. Puis s'adressant son domestique,
il ajouta
Maréchal, allez dire ma sœur de faire de
son mieux pour le souper, et en attendant qu'il soit
prêtdisposez ponr ces messieurs la chambre do
commandeur il n'y a qu'un lit, reprit-il en se
tournant vers nous; mais il est large, cela vous
empêchera peut-être de vous apercevoir qu'il n'est
pas, qu'il ne doit pas être bien moelleux.
Je jetai les yeux sur Edouard, et je fus frappé
de l'émotion respectueuse qni se peignait sur sa
physionomie, ordinairement si impassible et sou
vent si railleuse. Sa réponse fut conforme aux
sentiments qu'il paraissait éprouver.
De quelque façon que nous soyons traités
chez vons, monsieur le comte, dit-il, la bonne
grâce de votre réception nons laissera bien recon
naissants.
Le comte nous offrit des sièges; il y avait dans
la salle quatre ou cinq gtauds fauteuils de bois