FRANCE.
ANGLETERRE.
AUTRICHE.
ACTES OFFICIELS.
Le Moniteur de samedi dernier contient l'arrêté
royal suivant
Art. 1". Le sieur Van der Stichelen [Jules],
membre de la Chambre des Représentants, est
nommé Notre Ministre des travaux publics.
Art. 2. Notre Ministre de l'intérieur est chargé
de l'exécution du présent arrêté.
Donné h Laeken, le i4 janvier 1859.
LÉOPOLD.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Les tribunaux prussiens viennent de reconnaître
que le mari a le droit de décacheter et de lire les
lettres de sa femme. Il y a quelques mois, un mari
berlinois surprit une lettre de sa femme, et, suffi
samment éclairé par le contenu de cette lettre, il
intenta une action en divorce. Peu de temps après,
le mari divorcé fut cité devant les tribunaux, sous
l'inculpation de bris de cachet de lettres h lui non
adressées; condamné de ce chef par le tribunal de
première instance, il en appela la cour|d'appel,
qui le disculpa, et dont la sentence fut confirmée
par la cour de cassation.
NOUVELLES DIVERSES.
Nous apprenons que le département de l'inté
rieur vient de demander aux administrations
communalesun relevé des communes où l'on
refuse les secours de la charité publique aux parents
qui négligent d'envoyer l'école leurs enfants
âgés de 7 i4 ans. Ce relevé doit énoncer en outre
l'époque k laquelle la mesure a été prise et les
résultats qu'elle a produit. [Meuse.']
Les provinces suivantes se trouvent désor
mais représentées dans le cabinet le Luxembourg
par M. Tesch, Liège par M. Frère, Anvers par M.
Rogierla Flandre orientale par M. Van der
Stichelen et la Flandre occidentale par M. de
Vrière.
On signale un fait qui doit appeler l'attention
toute particulière de M. le ministre des finances.
L'administration du timbre débite depuis quelque
temps, assure-t-on, des timbres de dimension dont
le papier laisse énormément désirer; la pâte est
tellement vicieuse qu'il suffit de plier quatre ou
cinq fois un timbre au même endroit pour le mettre
en pièces.
Quelles graves conséquences De peut pas
entraîner un fait semblable? En certain cas ce peut
être la destruction, l'annihilation des pièces les
plus importantes.
Le gouvernement a ici un grand devoir k rem
plir; il doit exiger de la part de ses agents, commis
a la surveillance de ce serviceune sévérité
infatigable; toute complaisance, toute négligence
dans une affaire de celte gravité, doit être réprimée
avec vigueur.
On écrit de Sotteghem
Les communes de nos environs sont exploitées
en ce moment par une bande de voleurs dont
les exploits fréquents ont jeté une profonde in
quiétude parmi nos cultivateurs. Dernièrement, en
UDe seule nuit, ces malfaiteurs ont fait effraction
dans six fermes entre Essche et Rerkxken. L'atten
tion de l'autorité est éveillée par cette succession
de méfaits.
Nous apprenons que Mgr. l'évêque de Gand
est heureusement arrivé k Montpellier; où se trou
vent également Mgr. Ginoulhiac, évêque de
Grenoble/et Mgr. de Saint-Palais, évêque de
Vincennes [États-Unis). La santé de Sa Grandeur
continue k être excellente, malgré la rigueur de
l'hiver qui se fait sentir dans le midi de la France.
A Orléans, Mgr. a eu la satisfaction de rencon
trer le petit-neveu de l'un de ses plus illustres
prédécesseurs sur le siège épiscopal de Gand, de
Mgr. de Broglie. Il a également rendu visite au
neveu d'un autre de ses prédécesseurs, Mgr. Fallot
de BeaumoDt. Sa Grandeur se disposait k partir
pour Bordeaux en passaot par Carcassone et
Toulouse. Le retour de Mgr. aura lieu vers le
milieu de février. [Bien public.]
On écrit de Dinant, le 15 janvier
On vient d'incarcérer, dans la prison de Dotre
ville, deux individus soupçonnés d'être les auteurs
de l'assassinat commis sur la personne du garde
forestier de Mm° la princesse de Gislerua.
La justice agit activement; elle est déjà, dit-on,
en possession de plusieurs objets qui pourront
devenir des pièces de conviction.
On lit dans le Journal d'Anvers
S'il faut en croire un bruit généralement ré
pandu dans notre ville, S. M. le Roi aurait refusé
de signer le brevet qui autorise la société flamande
de Dagenraed de porter le titre de royale.
On sait qu'en vue d'obteoir le titre eo question,
cette société flamande avait octroyé la présidence
d'honneur k l'honorable M. Outendirck.
Le Moniteur publie un rapport adressé k l'Em
pereur par M. Coste sur le résultat de l'ensemence-
ment d'huîtres opéré aux frais de l'Etat par ce
professeur, dans le golfe de Saint-Brieuc. M. Coste
rappelle qu'on avait souvent déclaré impossible
l'achèvement de cette entreprise, et il expose les
moyens qui en ont assuré le succès. Trois millions
d'huîtres ont été semées par les bâtiments de
l'Etat Ariel et Antilope sur un espace de 1,000
hectares. Le résultat de ce travail a dépassé les
espérances de M. Coste lui-même.
J'ai fait transporter k Paris, dit-il, avec des
échantillons pris sur chaque gisement, un de ces
appareils collecteurs de semence, afin que Votre
Majesté juge par ses yeux de l'étendue des richesses
dont ces échantillonsel cette fascine sont l'éloquent
témoignage. Les jeunes huîtres qui les couvrent ont
déjà de 2 k 3 centimètres. Ce sont donc des fruits
qui n'ont plus qo'k mûrir pour former, en dix-huit
mois, une immense récolte. Il y en a jusqu'à 20,000
sur une seule fascine qui n'occupe pas plus de
place dans l'eau qu'une gerbe de blé dans un
champ. Or 20,000 huîtres, quand elles sont
parvenues k l'état comestible, représentent une
valeur de 4oo fr., leur prix courant étant de 20 fr.
le mille achetées sur place. Le rendement de cette
industrie sera donc inépuisable, puisqu'on peut
immerger autaot d'appareils collecteurs de semence
qu'on le désire, et que chaque sujet adulte faisant
partie d'un gisement ce fournit pas moins de 2 k 5
millions d'embryons. Le golfe de Saint-Brieuc
deviendra par conséquent un véritable grenier
d'abondance si, par la jonction des bancs déjk
créés, on le convertit tout entier en un vaste
champ de productiou.
Encouragé par ce grand succès, M. Coste veut
mettre en moins de trois ans douze mille hectares
en plein rapport. Un crédit annuel de 10,000 fr.
suffirait k l'espèce de défrichement sousmarin que
M. Coste se propose d'entreprendre. Enfin M.
Coste voudrait recevoir le concours du gouverne
ment pour le développement presque indéfini de
cette féconde industrie.
En résumé, Sire, poursuit M. Coste, l'expé-
rieuce faite dans la baie de Saint-Brieuc est trop
décisive pour qu'on puisse se dérober k la lumière
de son enseignement. Elle prouve, par un résultat
éclatant, que partout où les fonds sont k l'abri de
l'envasement, l'industrie, guidée par la science,
peut créer, au sein des mers fertilisées par ses soins,
de plus abondantes moissons que ne lui en donne la
terre. Je me fais donc un devoir de proposer k
Votre Majesté d'ordonner le repeuplement immé
diat de notre littoral tout entier, de celui de la
Méditerranée comme de celui de l'Océao, de celui
de l'Algérie comme de celui de la Corse, sans en
excepter les étangs salés du midi de là France, dont
les fruits deviendront, en se multipliant, la richesse
des populations pauvres qui en habitent les bords.
Mais pour que ces opérations De soient entravées
par aucun obctacle, il faut qu'un navire k vapeur,
k hélice, d'une belle vitesse, d'un faible tirant
d'eau, soit exclusivement affecté au service de
l'oeuvre; oavirequ'aux époques des pontes je puisse
diriger k mon gré, depuis les régions septentriona
les jusqu'aux tropiques, vers tous les théâtres de ces
grands phénomènes de reproduction naturelle où la
science promet k l'industrie de précieuses révéla
tions.
M. Coste propose enfin pour le commandement
de ce navire le capitaine de frégate Isidore Le Roy,
et demande k emmener d'abord cet officier au
Collège de Fraoce afin de le préparer lui-même a
loisir pour cette grande teDtative de mise en culture
de la mer.
Il y a quelques jours un des visiteurs de la
ménagerie de Wombwell, k Halifax, s'amusait k
donner des chiquenaudes sur la trompe de l'élé
phant. L'animal entoura tout k coup de sa trompe
le cou de l'importun et le souleva jusqu'au plafond
k la grande stupéfaction des visiteurs qui appelè
rent aussitôt le cornac. Celui-ci dit d'un air sévère
k l'éléphant Que faites-vous la? L'animal
comprit ce que disait son conducteur et laissa tom
ber son hôte avec autaot de sans-façon que s'il se
fût agi d'uue pomme. Le pauvre diable se remit
sur ses pieds, mais chancela encore avant de pou
voir reprendre la perpendiculaire Si le cornac
n'était pas venu k temps, l'éléphant furieux eût
probablement rempli l'office de Calcrafl a l'égard
de son visiteur importun. [Morning-Herald.)
Nous empruntons ce qui suit k une correspon
dance de Turin, dit la Nouvelle Gazette de
Prusse
Des troupes fraîches arrivent tous les jours en
Lombardie. L'arcbiduc-gouverneur Maximilien
quittera l'Italie ces jours-ci il est difficile de
prédire dans les circonstances actuelles si et quand
il reviendra. L'archiduchesse Charlotte est déjà
partie pour Trieste. L'archiduc se retire avec uo
amer sentiment de tristesse. Il voulait vaincre les
Lombards par la géuérosité, et au lieu de cela il
recueillit la plus noire ingratitude. A sa place va
régner le feldzeugmestre comte Guilay. Que les
Lombards y regardent k deux fois avaDt d'irriter ce
lion
Nous ferons remarquer, ajoute la Nouvelle
Gazette de Prusse, que l'archiduchesse Charlotte
est arrivée k Trieste le 5; différents journaux
annonçaient d'abord que ce n'était que pour y
recevoir la nouvelle princesse royale de Naples.
INDES.
Les nouvelles suivantes de l'Inde sont extraites
du Pays
Une lettre particulière de Londres du 11 jan
vier, nous donne sur la situation des affaires de
l'Inde des nouvelles graves, et qui oDt été reçues
en dehors des bulletins officiels. Il paraît positif
que Nena-Saïb, qui D'est pas, comme a voulu le
faire penser un journal anglais, le Sosie de Tantia-
Topee, après de loDgoes et savantes manœuvres,
est parvenu k son tour k passer la Nerrbadah, vaste
rivière qui coule en deçà du Gange, et k pénétrer
dans le Dekhan. Il ne tardera pas k faire sa jonction
avec Tanlia-Topee qui, aux dernières dates, par
courait l'ouest du Guzzerat qu'il avait soulevé.
Les deux frères se trouvent k la tête de forces
considérables et bien organisées. Ils sont dans un
pays qui renferme des populations entièremei t
hostiles k la domination britannique, etdoDl le sol
coupé pv des cours d'eau nombreux par des