42me Année. Mercredi 26 Janvier 1859. No 4,312. IL ih INIÛ^D©!. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 pau an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. TFR.BS, 26 Janvier. revue politique. Les feuilles allemandes s'accordent dire que les provinces lombardes sont parfaitement tranquilles. Les cris de détresse, écrit-on de Venise, dont parle le discours du Trône de Sardaigne ne trouvent pas d'écho de ce côté ci du Tessin. Il y a partout des mécontents tout prix. Mais quand on examine de sang -froid les symptômes de l'esprit insurrectionnel qui se sont produits par-ci, par-là, ils perdent beau coup de leur caractère effrayant. Au rapport de Armonia de Turin, des lettres de Paris et de Londres annoncent que l'Angleterre et la Prusse se sont énergiquement prononcées contre toute intervention de la France en Italie. D'un autre côtédes rensei gnements positifs assurent que les forces autri chiennes en Lombardie s'élèvent i3o,ooo hommes. A Turin, tous les esprits ne partagent guère cette exaltation dont parlent certaines corres pondances tous les Piémonlais, même les démocrates, n'aspirent pas également un conflit avec l'Autriche. Dans celle circonstance l'altitude du Sénat a été remarquéeil a volé unanimité une adresse dont le ton réservé semble avoir été calculé pour amortir un peu L impression produite par le langage de la Chambre des Députés. Au reste, les feuilles piémontaises ri oublient rien pour entretenir l'agitation et semer l'inquiétude dans les esprits. Toute autre nouvelle paraît bien pale côté des graves événements qui attirent tous les regards vers la Péninsule. Signalons en passant la continuation enAngleterre de Vagitation pour la réforme parlementaire. Tout le monde semble d'ailleurs d'accord qu'il y a lieu de faire quelque chose. i. les adieux. Les derniers accents du Salve Regina s'évapo raient sous les voûtes gothiques de l'abbaye de Saint-PoDS, d'Avignon, en même temps que les derniers soupirs de l'orgue et les vagues parfums de l'encens; les professes, graves et recueillies sous leurs voiles noirs et leurs longs manteaux, quittaient lentement leurs stalles; les novices les suivaieut, les yeux baissés; et les jeunes pension naires, sous les regards de leurs maîtresses, conte naient a grande peine leur turbulence et leur vivacité. Mais, dès qu'elles eurent franchi le seuil de l'église, leur troupe folâtre s'éparpilla, comme un vol d'oiseaux, sur une grande terrasse ombragée de tilleuls; seules, deux jeunes filles se prirent sous le bras; et, s écartant de leurs compagnes, elles gagnèrent un petit préau qui servait aux récréations des religieuses. Une galerie quadrangu- laire, dont les voûtes en ogives venaient s'appuyer sur des piliers bizarrement sculptés encadrait ce Le courrier des Indes a apporté des nouvelles dècidemment mauvaises pour les Anglais. A la date du 24 décembreles rebelles, profilant d'un mouvement mal habile des généraux Anglais, avaient réussi rallier leurs forces et franchir le Gange. Au départ du courrier ils étaient maîtres de l'Inde centrale, où ils pro menaient le pillage et la dévastation. Dans plusieurs rencontres les Anglais ont été battus par eux. Lord Clyde était toujours dans le royaume d'Oude. Il a reçu la soumission de plusieurs chefs secondaires sur la fidélité desquels on ne paraît pas beaucoup compter mais la Begum ou reine d'Oude n'a voulu se prêter aucun arrangement. Elle se trouve encore la tête de forces très-considérables et jouit d'un grand crédit parmi les populations de son ancien royaume. Dans les rangs des insurgés, trois chefs surtout apparaissent en ce moment sur la scène la Begum d'Oude Nena-Saïb et Tanlia- Topée. F- C-T-O-rS patente des écoles dentellières. Samedi dr l'on a distribué les déclarations de patente aux écoles dentellières de notre ville il est facile de comprendre combien cette mesure a produit d'émotions pénibles chez les maîtresses d'école et dans les familles pauvres. Nous croyons qu'il est du devoir des négociants et des fabriquants de dentelles de venir en aide aux maîtresses d'école en leur donnant des conseils efficaces dans cette occurrence et en leur indiquant de quelle manière elles doivent procéder l'égard des agents du fisc. Qu'ils s'adressent eux-mêmes la Chambre des Représentants l'effet d'obtenir son intervention auprès dn ministre des finances contre l'application du droit de patente,aux écoles dentellières dont les maîtresses ne sont inspirées par aucune pensée de lucre. Leurs confrères de Gand les out précédés déjà la pétition suivante a été couverte en quelques coin de gazon, vert et silencieux comme un cime tière. Quelques ifs, taillés en pyramide; un arbre de Judée, au feuillage rougeâtre; deux ou trois cassiers, aux fleurs odorantesombrageaient ce jardin claustral, qui avait poOr charme une paix profonde et un tranquille recueillement. Les deux pensionnaires allèrent s'asseoir sur un étroit banc de pierre, qui avait entendu les confidences dis crètes et les sobres entretiens de plus d'une géné ration de religieuses; et, là, elles demeurèrent un moment, les mains enlacées et des larmes dans les yeux. La plus âgée de ces jeunes filles (elle comp tait dix-huit ans peine), vêtue d'une robe noire, et ses beaux cheveux bruns cachés sous un bandeau de batiste, avait une figure blanche, régulière et calme, un geste contenuune physionomie tout empreiule de pudeur virginale et de modestie reli gieuse; mais au fond de ses prunelles, d'un noir de velours, on lisait tous les sentiments d'une âme aussi puissaute que tendre, qui s'ignorait peut être elle-même et se trahissait sans le savoir. Elle se nommait Cécile de Coinbeault; et pieuse, pauvre et noble, elle était destinée prendre l'habit de Saint-Bernard, dans la royale abbaye de Saint- Pons. Sa compagne, animée, gracieuseblonde heures de trente et une signatures qni représentent toutes les maisons importantes de cette ville A Messieurs les membres de la Chambre des Représentants i Messieurs, Les soussignés, négociants en dentelles, vien nent respectueusement solliciter l'intervention de la Chambre auprès de M. le ministre des finances, l'effet de prévenir les résultats désastreux qui résulteraient pour le commerce de dentelles de l'application du droit de patente aux écoles den tellières établies dans certaines commuoaotés religieuses. Vous le savez, Messieurs, la situation prospère de nos Flandres est due en grande partie au développement considérable qu'a pris dans ces provinces la fabrication de la dentelle. C'est depuis que les communautés religieuses se sont chargées de fournir un asile aux enfants qui voulaient se consa crer celte fabrication, c'est depuis que les sœurs ont accepté la mission charitable de diriger l'apprentissage de ces enfants, c'est depuis lors seulement que nos Flandres ont vu s'accroître le nombre des bonnes ouvrières dentellières. En dehors du dévouement religieux, qui aurait la patience et le courage d'apprendre gratuitement des eofantsune fabrication aussi difficile? Les couvents, où les écoles dentellières sont établies, sont simplement des intermédiaires offi cieux entre la jeune fille et le négociant. Les Sœurs enseignent aux enfants faire des dentelles d'après les patrons que nous leur fournissons, et la somme remise chaque enfant n'est pas un salaire fixe comme dans un atelier, mais le prix intégral de la vente du coupon de demelles fabriqué par chaque ouvrière, calculé d'après la beauté et la perfection du produit. Les éléments pour asseoir on droit de patente font donc complètement défaut dans l'espèce. Il est évident, Messieurs, que l'impôt réclamé par le fisc aux communautés religieuses doit néces sairement retomber la charge des pauvres. La avec des yeux noirs, portait un costume coquet et simple, qui rehaussait merveilleusement sa riante beauté. Ses cheveux, d'une nuance charmante, crêpés et bouclés avec art, formaient sur son frout pur un édifice assez compliqué; on déshabillé de taffetas chiné, vert et blanc, faisait valoir une taille mignonne; et son fichu de mousseline était attaché sous le menton par une de ses épingles médaillon dont la mode est revenue aujourd'hui. La jolie figure d'Aurélie Roger, d'ordinaire si gaie, si joyeuse, se voilait en ce moment d'une ombre de tristesse; elle serra la maio de son amie et loi dit 11 faut donc te quitter! Je m'en vais, et tu restes Hélas! oui... Cbère Aurélie, tu pleures? Si tu savais combien j'ai le cœur serré Ne plus voir cette chère abbaye, ces dames qui ont été si bonnes pour moi, nos amies, dos compagnes ne plus te voir enfin, toi, ma sœur, ma Cécile, est-ce possible? Il me semble que je vous laisserai mon cœur en m'en allant.... Tu seras bien regrettée aussi;... mais pour tant, Aurélie, tu retournes dans ta famille; lu vas vivre avec ton oocle, qui t'aime tant;... tu pourras le soiguer, le rendre heureux.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1