Et voici qu'une année avant que M. Rogier ne prononce ces paroles 3 la Cham bre, le clergé de notre ville réalise les moyens indiqués par le ministre, pour répandre l'instruction; il ouvre un nouvel local, y place des instituteurs diplômés, attire un grand nombre d'enfants son écoleet son action est de la part de l'autorité locale l'objet de critiques de mesures d'opposition! on lui reproche de vouloir faire concurrence l'école com munale!.. le mot a été lancé. Nous le demandons de quel côté s'est trouvée la justice, la raison, le désir de propager l'instruction, le dévouement aux intérêts du pauvre? lalje ne veux pas de C enseignement obligatoire par voie de coërcition, mais seulement par la liberté, le seul moyen efficace d'atteindre le but qu'on se propose.... je défends un système qui répudie la vio- lence, pour préférer la liberté sur une question aussi importante que celle de renseignement. Comme nous, M. Millier aime la liberté; il répudie comme nous, la coërcition de la faim et de la misère infligée aux parents pauvres afin de les obliger, non seulement d'envoyer leurs enfants une école quel conque, mais pour leur imposer une école désignée, dont ils ne veulent pas. Vous croyez proposer un système libéral o et vous ne produisez qu'un principe illibéral, qui va l'encontre de la liber té de conscience, de la liberté des cultes et de la liberté même de l'enseignement. Je ne veux pas la moindre atteinte aucune de ces libertés constilu- tionnelles. Je déclare que renseignement obligatoire ne peut avoir du succès que dans les pays où les libertés 11e sont pas aussi étendues s qu'en Belgique; je crois qu'avec ce système b on arriverait au communisme et au socia- b lisme. b Qu'on relise les articles que nous avons publiés, il y a quelque mois, sur cette matière, et l'on verra que nous sommes parfaitement d'accord sur ce point, avec M. Verhaegen, contre nos administrateurs de bienfaisance soutenus par le Conseil communal de notre ville. Singulière chose! selon M. Verhaegen nous, nous sommes plus libéraux que nos administra tions qui se flattent de ne pas céder sous le rapport du progrès libéral, aux adminis trations les mieux famées dans le parti. Et cependant, pour elles, nous ne sommes que des rétrogrades, que des crétins! qu'elles aillent le dire au Grand-Maître! N'est-ce pas le même raisonnement que nous avons opposé nos administrateurs de bienfaisance? Que leur dirait M. De Brouckere, s'il savait que ces MM. ont employé le moyen de privation de secours l'égard d'un père de famille qui envoyait son enfant l'école, mais ce voulait pas l'envoyer àcellequeces MM. lui imposaient? M. Orts: est l'adversaire de l'enseigne- b ment obligatoire, parce que c'est une injustice b en théorie et une utopie impraticable. Il le b combattra résolument, sous quelque forme b qu'il se présente, b C'est ses yeux une violation du pacte constitutionnel, une violation flagrante de la b liberté duciloyen, une atteinte cette loyauté b proverbiale du foyer domestique en Belgi- b que. une atteinte cette autorité sacrée b l'autorité paternelle, sans laquelle la société b n'a plus ni bases ni fondements, b C'est la thèse que nous avons soutenue contre nos adversaires et laquelle ils n'ont pu rien opposer de sérieux. Voilà donc notre opinion justifiée par les hom mes les plus influents du parti libéral ainsi que par le vote émis par la Chambre dans la séance du 25 de ce mois. a moyens ne nous manquent pasAyons a des locauxfaisons des instituteurs.... M. Muller On ne peut obtenir l'ensei- gnement obligatoire, basé sur une loi positive, qu'avec des moyens coërcilifs ;...je considère la coercition en celle matière comme un moyen inadmissible je ne veux ni de gen- darmes ni de garnissaires pour forcer les parents faire donner l'instruction leurs enfants, car on n'arriverait aucun résul- M. Verhaegen Je demande quoi bon adopter une loi dont la mise en exécution ne pourru avoir lieu que par nos neveux et nos arrière-neveux? Mous ne pouvons donc que faire de la théorie; eli bien! de la théorie je n'en veux pas; l'enseignement obligatoire ne peut pas même se justifier au point de vue de notre pacte fondamental. s'établit toutes les religieuses, habituées l'obéis sance, oublièreol leurs terreurs, pour écouler la «ois qui, depuis tant d'années, était leur guide et leur conseil. Mes filles leur dit-elleun pouvoir impie s'est arrogé des droits sur des vœux reçus par Dieu même il s'est permis de les rompre; il a ouvert les portes de cette maison, ces portes que vous aviez fermées derrière vous pour vous préserver de U corruption du siècle et des tribulations de la chair... Mais, grâces en soient rendues au Seigneur, nulle de vous n'a jeté un regard en arrière; nulle de vous n'a renoncé an joug aimable de Jésus- Christ, pour profiter de cette bonleose liberté que le monde vons offrait je tourne les yeux autour de moi, et je vous rçtrouve toutes, vous mes sœurs, mes compagnes, mes enfants! Chastes épouses du divin Maître, tien, n'est-il pas vrai, rien ne vous lera abjurer ces vœux sacrés, ces promesses volon taires qui vous lient aux autels du Seigneur? M. De Brouckere, est l'adversaire déclaré de l'enseignement obligatoire... Il n'y a dit-il, b que deux moyens de sanction la privation b des droits électoraux et la privation de secours; or l'heure qu'il est, il n'y a aucun b électeur belge qui s'ablienne de faire donner l'instruction ses enfants. Voilà donc un o moyen de sanction inutile. Quant la pri- b valion de secours pour les pères de famille s pauvres, ce serait un moyen inhumain et b impraticable. En punissant le père de fa- b mille, vous n'atteindriez pas votre but; en b effet, vous mettriez toute une famille la b charge de la commune, et, pensant punir le b père, vous puniriez ses enfants. Ce serait b une ênormitê. Votre système de répression b n'est donc pas admissible, a Répondez - moi Dans la vie ou daos la mort serez- vous fidèles vos vœux? Toutes les religieuses, entraînées par l'enthou siasme de l'abbesse, s'écrièrent d'une voix una nime Oh! oui, nous le promettons Dieu et a vous. C'est bien, mes filles, je reçois ce serment; ni dans le siècle, ni dans l'éternité, les filles de Saint-Bernard ne seront séparées. Mais il en est parmi nous qui n'appartiennent pas encore au Seigneur. Sœur Odile, sœur Hildegarde, sœur Arigèle, approchez. Trois jeunes filles qui portaient le voile blanc des novices obéirent b l'ordre de l'abbesse. Mes enfants, vous êtes libres encore; et cette maison, qui ne peut plus vous protéger, n'a pas le droit de vous retenir. Vos familles vous redeman dent; retournez auprès d'elles, et souvenez-vous daos le monde que vous avez porté les livrées du Seigueur. Des envoyés de vos parents vous atten- On lit b la partie non-officielle du Moniteur Des élèves en médecine de l'Université de Louvain se sont adressés b M. le ministre de l'inté rieur, pour être autorisés b subir le deuxième examen de docteur en médecine, eu même temps que le troisième, b la prochaine session de Pâques. Cette demande n'a pas pu être prise en considé ration. En effet, la loi du 1" mai 1837 (art. 25, 2) réserve exclusivement la session de Pâques aox examens qui aboutissent immédiatement b l'obtention d'un diplôme final. Celte décision a été notifiée aux quatre Univer sités. Nous croyons devoir la rendre publiqne, dans l'intérêt des récipiendaires qui se livrent b des études privées. nouvelles diverses. Le Moniteur prussien annonce que le Régent a conféré la 4° classe de l'Ordre de l'Aigle-Rouge au secrétaire de la légation de Belgique b Berlin, M. de Stuers. Dans la nnit de lundides voleurs se sont introduits dans l'église de Leke au moyen d'effrac tion et d'escalade. Ils ont fracturé seulement quel ques troncsdont ils ont emporté le contenu évalué b 4 francs. Les travaux du forage artésien b Ostende ont été suspendus mardi. Depuis samedi on a essayé de faire descendre les tubes, mais la colonne ne bouge plus. La résistance étaut invincible, il a fallu com mander de nouveaux cylindres, de sorte que le sondage ne pourra être continué avant le mois de mars. Dimanche on a laissé monter l'eau et malgré la quantité considérable qui se perdait de tous côtés dans les sables, elle s'est élevée b 34 centi mètres au-dessus du pavé. On écrit d'Ostende b VIndépendance, que cette ville est dans l'allégresse b cause de l'eau qui sort du puits artésien. Nous devous b la vérité de déclarer que nous n'avons vu d'allégresse nulle part. Les résultats du forage donnent des espérances dent au parloir; allons mes filles, il faut nous quitter. Les jeunes filles se mirent b genoux et reçurent la bénédiction de l'abbesse; puis elles sortirent en pleurant. Et sœur Cécile? dit une voix timide. Cécile est la dernière de sa fatnile, elle n'a d'autres parents que moi, d'autre refuge que cette maison, répondit l'abbesse d'un ton bas et mélan colique, elle partagera mon sort, quel qu'il soit. Le passereau se trouve une demeure, la tour terelle se fait un nid pour y déposer ses petits. Vos autels, Dieu des vertus, vos autels, mon Roi, mon Dieu, sont l'asile que je désire!... dit une voix fraîche et pure, en achevant le verset du psaume. L'abbesse se retourna, Cécile était appuyée sur son fauteuil Oui, pauvre colombe, tu avais choisi ton refuge mais le vautour se prépare b t'en chasser!... Que la volonté de Dieu soit faite! Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 2