42me Année.
No 4,317.
pour la ville 6 fr. par an, potjr uj dehors Fit. 7-50 par
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. poor 6 mois, 2-75
trois mois. -, *0dr 5 mois.
7PKS3S12 Février.
revue politique.
L h INI©^II©I.
Les motifs de restreindre la liberté de
la chaire sontd'après la commission
laquelle les articles du Code pénal aujour
d'hui en discussion, ont été renvoyés,
basées sur la nécessité de réprimer des
actes qui pourraient avoir certaines consé
quences et qui porteraient l'ordre public
une plus grave atteinte que d'autres.
L'on s'aperçoit que ces deux raisons
sont contradictoires, l'une prévoit trop,
l'autre trop peu. D'une part l'on réprime
jusqu'à la possibilité du trouble, dès qu'un
acte eût pu troubler l'ordre, il est punissable
(disposition très-élastique); et d'autre p,art
l'on exige un trouble grave, car ce n'est
pas, parce qu'il y a trouble que l'on pré
voit ce cas, mais parce que ce trouble est
plus grave que d'autres.
Le droit de l'Etat est entre ces deux
extrêmes; la possibilité ne doit jamais
tomber sous le coup de la loi, le trouble
toujours* La loi ne doit pas s'occuper de
ce qui est possible, de ce qui aurait pu
arriver, mais seulement des faits, de ce
qui a lieu.
La punition ne peut que suivre l'acte;
on saura donc avant de punir, s'il a eu
pour conséquence de troubler l'ordre ou
non; s'il y a eu trouble, qu'on punisse;
sinon, non; mais qu'on ne vienne pas dire:
il aurait pu en avoir.
L'Etat doit punir le trouble, tout trouble
et pas seulement les plus graves; rien que
le trouble et non sa possibilité.
Nous aimons croire que l'on a voulu
dire que les attaques des ministres des
cultes prononcées en chaire, peuvent plus
facilement troubler l'ordre que celles des
autres citoyens, et que telle est la raison
qui fait exiger plus de garanties contre
eux.
LE PROPAGATEUR
f I ii -ni C*'J J 1 r* 4 1 (Tî j
Le discours de l'Empereur Napoléon a donné
lieu, comme ou pouvait s'y attendre, aux inter
prétations les plus opposées. Quoique la presse,
officielle attribue aux paroles impériales le mérite
de la franchise, il n'est personne qui sache si elles
annoncent la paix ou la guerre. Sans doute l'Em
pereur exprime ilérativement sa confiance dans le
maintien de la paix, et les feuilles impérialistes, la
Patrie, le Pays, le Constitutionnel, commentent
son langage dans un sens pacifique. Mais si telles
iont les dispositions de l'Empereur, on conçoit
difficilement que la mésintelligence ait pu aller si
loin avec l'Autriche, que cette affaire des princi
pautés, seul grief articulé contre elle ait failli
allumer la guerre entrejes deux Puissances.
Toute cette affaire, en effet, se réduit k une
rivalité d'intérêts entre l'Autriche et la Russie. La
France, qui avait combattu les prétentions dé cette
dernière lors de la guerre d'Orient, adopta une
autre ligne de conduite et cette fois ci prit fait et
cause pour la Russie. L'Autriche n'eut point d'autre
tort. Si ses vues, observe le Journal de Bruxel
les, ne cadrent pas en tout avec celles de la France
au Monténégro et sur les bords du Danube, on doit
convenir que ses intérêts y sont plus sérieusement
engagés que ceux d'un pays éloigné. Si, ce qui)
Dieu ne plaise, les contrées limitrophes de la
France étaient dans la même position que la
frontière orientale de l'Autriche, la France se
montrerait probablement plus exigeante, et ferait
peut-être k la paix publique moins de concessions
que n'en a fait l'Autriche. Tout prétexte de
guerre tiré de la question du Montéoégro ou des
provinces Moldo-Valaques ne peut donc rien offrir
de sérieux. Mais la France tenait k se rapprocher
plus intimement de la Russie et k se rattacher plus
étroitement la Sardaigne;il a fallu qo'elles'éloignât
d'autant de l'Autriche.
Dans les circonstances actuelles, une brochure,
(Suite. Voir le n° 4,3 '6 do Propagateur.)
Elle le regarda avec une émotion profonde, et
dit d'une voix basse:
J'houore et j'estime votre dévouaient, mon
sieur mais je ne saurais consentir k ce qui serait un
parjure k mes yeux... Que le Ciel bénisse vos inten
tions et vous donne une vie heureuse!
Sans vous! non; non Grâce k Dieu, la mort
se rencontre k la bouche d'uoe batterie comme sar
l'échafaud, et nous ne serons pas longtemps séparés.
Au nom de cet amoor auquel je crois, dit Cé
cile d'une voix grave, souffrez que je vous exprime
ma dernière volonté. Vous ne devez pas mourir
pour moi, vous devez vivre pour votre propre bon-
heor et celui d'une autre. J'ai une soeur, une amie,
souffrez que je vous la confie.
Où est-elle?
Ici, prisonnière comme moi, exposée aux
mêmes périls que moi:.... elle aime la vie; elle est
faite pour le bonheur... Ah plût au Ciel qu'elle eût
Napoléon III et l'Italie, a causé une émotion
assez vive. M. de' la Guéronnière, son auteur,
homme de peu de valeur politique, est de ces
écrivains en qui le public voit k tort on b raison des
interprètes plus oo moins officieux de la pensée
impériale. Le Moniteur, dans uoe petite note a
d'ailleurs recommandé soo travail. L'idée qu'il
expose c'est uo bouleversement complet de la
constitution politique de l'Italie. La Péniosule,
d'où l'Autriche serait expulsée si elle ne se relire de
bonne grâce, formerait une confédération dont le
Pape aurait la présidence, tout en perdant ses
propres Etats. Il va sans dire que l'emploi de la
force, l'intervention armée de la France, et sans
doute aussi puisqu'il faudrait bien passer par là le
concours des passions révolutionnaires, se combi
nent sans difficulté avec le plan de M. de la
Guéronnière.
Pour en revenir au discours impérial, nous
aimons k constater qu'en général la presse anglaise
et autrichienne lui assignent une portée rassurante
et l'interprèteut dans un sens pacifique; ainsi du
Morning-Herald, organe du cabinet, du Times,
etc. en Angleterre, ainsi de la Correspondance
autrichienne, feoille semi-officielle, et de VOst-
Deutsche-Post, en Autriche.
Un discours pronoucé par M. de Morny, paési-
deot de l'assemblée législative, a produit également
uoe heureuse impression. Paraphrasant, suivant
l'usage les paroles de l'Empereur, le Président s'est
attaché k en faire ressortir Tes assurances de paix
qu'elles contiennent. Il a été fort applaudi lorsqu'il
a cité les deux passages du discours impérial, dans
lesquels S. M. déclare qu'elle espère que la paix ne
sera pas troublée, et où, en rappelant les paroles
prononcées k Bordeaux, VEmpire c'est la paix, il
a ajouté qu'il oe ferait jamais la guerre que pour
un grand intérêt national. Les applaudissements
ont redoublé, lorsqoe M. de Morny a fait observer
qu'à l'époque actuelle, la grandeur des intérêts
engagés entre les peuples ne permettait plus aux
gouvernements de faire la guerre légèremeut. Les
manifestations de l'assemblée législative témoi
gnent que la aussi tous les voeux sorti a la paix.
été l'objet de votre dévoûment Vos voeux auraient
été acceptés, elle vivrait, et vous seriez heureux
l'un par l'autre.
Cela ne se peut, dit il a son tour avec vivacité
je u'aime que vous!
Quoi! vous tenez la vie d'une créature hu-
maioe entre vos mains, et vous iriez la livrer au
bourreau! vous pourriez soulever la pierre de son
sépulcre, et vous l'y laisseriez mourir impitoyable
ment! vous rejetteriez le seul legs que je puisse
faire! vous refuseriez k mes derniers instants cette
suprême satisfaction Dès vos premières paroles, le
Ciel a fait naître cette pensée en mon cœur, et j'ai
merais k voir mon Aurélie sauvée par vous, heureu
se avec vous!
Aurélie!
Oui, Aurélie Roger, ma compagne, ma sœur
d'affection et de choix. Vous la connaissez, vous
savez que de nobles et charmantes qualités brillent
en elle.
Je ne l'aime point... Aucun devoir ne m'obli
ge, k ce sacrifice.
Et si elle vous aimait, elle, de toul l'amour
qu'une femme doit k son mari, ne l'aimeriez-vous
pas a voire tour? Pardonne, Aurélie, j'ai trahi le
secret que j'ai surpris daus ton cœor! Au nom de
l'affection dont vous m'avez donné noe preuve si
touchante, ne remplissez pas mon âme d'amertume;
qu'Aurélie remplace Cécile, et que mes derniers
instants soient consolés par la certitude de votre
bonheur. Vous consentez, n'est-ce pas, Estève?
Le jeune homme, vaincu, tomba k genoux:
Vous êtes un ange, dit-il, et quand vous par
lez, il faut obéir. J'épouserai Aurélie.
La novice joignit les mains, et des larmes de joie
coulèrent de ses yeux.
Je vais vous l'envoyer, dit-elle; emmenez-la
sur-le-champ... Vous allez être son père, soo frère
et son époux; soyez tendre et bon, et que jamais
elle ne sache que vous m'aviez aimée avaut elle.
Adieu, Estève, ma dernière prière sera pour vous
deux
Estève poussa oo gémissement; elle loi fit un
signe et sortit Ju parloir.
Pour être continué.)