Par arrêté royal do 26 février, M. Alp.
Vandenpeereboom est nommé bourgmestre
de la ville d'Ypres.
Dimanche d'M. Alp. Vandenpeereboom
a réuni autour de lui, le corps entier des
Sapeurs-Pompiers, qu'il a commandé de
puis seize ans, en qualité de capitaine. En
annonçant ces braves, sa nomination
comme bourgmestre de la ville, il leur a
fait connaître que ses nouvelles fonctions
ne lui permettent plus de se trouver acti
vement leur tête; comme chef de l'admi
nistration communale, il veillera, dans le
cercle de ses attributions, la conservation
des sentiments d'honneur, de bravoure et
de dévouement dont sont animés les hom
mes qui composent le corps auquel ses
services ont concilié le respect et la recon
naissance de toute la ville.
Demain, jeudi, des fêtes auront lieu en
notre ville, l'occasion de l'installation du
nouveau bourgmestre. A midi, un cortège
ira chercher M. Alp. Vandenpeereboom
la station après son retour de Bruges, où
il aura été prêter serment entre les mains
de M. le Pro-Gouverneur; de là le cortège
se rendra l'Hôlel-de-Ville où il sera pro
cédé l'installation. Un banquet par
souscription, auquel les autorités civiles,
ecclésiastiques et militaires sont invitées
de prendre part sera organisé l'Hôtel-
de-Ville; le soir il y aura illumination
générale.
bruits d'après lesquels les élèves de l'athénée
devaient revenir le samedi devant le collège
armés de. bâtons et de poignards.
M. le Principal a répondu qu'il n'avait pas cru
devoir prévenir la police de ces rumeurs, parce
qu'il les considérait comme des bruits d'élèves
auxquels il n'a attaché aucune importance.
Ainsi les deux circonstances auxquelles M. le
Principal attachait peu d'importance, sont d'abord
les tapages par lesquels les élèves de l'athénée et
de l'école moyenne ont troublé, les années pré
cédentes l'étude du soir dans le collège de
Sc-Louis, et ensuite les bruits qui attribuaient aux
élèves de l'athénéel'intention de revenir le
samedi armés de bâtons et de poignards.
L'une de ces circonstances concerne les temps
passés, l'autre une éventualité future. Aucune ne
tend atténuer les événements du 4 février, qu'il
raconte dans son rapport.
Ces réponses ont satisfait, ce qu'il paraît, MM.
les commissaires de police, qui les ont acceptées.
Elles auraient dû, je pense, recevoir aussi votre
approbation. Eo prenant patience pendant plusieurs
années, en se promettant sans cesse la fin des
attaques et des importunités dont ses élèves étaient
assaillis, M. le Principal faisait preuve de cette
modération et de cette charité que, vers la fia de
votre lettre, Monsieur le Bourgmestre, vous recom
mandez si instammeot tout le monde. En atta
chant peu d'importance aux rumeurs qui prêtaient
aux élèves de l'athénée l'intention de s'armer de
bâtons et de poignards, il a montré qu'il savait
parfaitement distinguer les bruits vagues et sans
consistance, des faits dont il avait été témoin, et
dès lors sou témoignage devait sans aucun doote
acquérir b vos yeux une nouvelle valeur.
Mais il n'en a point été ainsi.
D'une part, vous reprochez M. le Principal
d'avoir trop dit, et d'autre part, d'avoir gardé le
silence. Ce dernier grief se produit même en termes
on peu durs.
Si, au lieu de s'endormir dans sa quiétude,
dites-vous, M. Minne s'était, dès les premiers
actes, dont il croyait avoir b se plaiodre, adressé
b la police, ou ce qui aurait encore mieux valu,
il s'était concerté avec M. le Préfet des études,
on aurait pu facilement remonter b la cause du
mal et prévenir tout l'esclandre que l'on a assez
maladroitement donné b cette affaire.
A part l'expression, il me semble, Monsieur le
Bourgmestre, que M. le Principal a bien le droit
de rétorquer ce reproche contre vous, contre la
police et contre l'administration de l'athénée. Au
fond, il est assez étonnant que des méfaits aussi
nombreux et d'une aussi longue durée, aient
échappé constamment b l'attention de l'autorité
locale, qui a sans doute autre chose b faire qu'à
réprimer les méfaits qui lui sont dénoncés. On peut
se demander encore, comment les personnes char
gées de la surveillance des élèves de l'athénée,
aient ignoré jusqu'au dernier moment, que soixante-
dix de leurs élèves avaient formé le complot d'as
saillir en corps les élèves du collège de S'-Louis et
d'insulter b leurs professeurs? Quoi qu'il en soit,
il faut convenir, Monsieur le Bourgmestre, que si
M. le Principal a mérité le reproche de s'endormir
dans une trop grande quiétude, il ne l'a pas mérité
tout seul.
Après avoir montré une indulgence excessive
pour les élèves de l'athénée, qui ont manqué b
leurs devoirs dans les journées du 4 et du 5
février, vous avez donc usé d'une bien grande
sévérité envers M. le Principal du collège de
S'-Louis qui a été gravement insulté par eux. Vous
n'êtes pas moins sévère, Monsieur le Bourgmestre,
envers les journaux. Vous renvoyez une partie de
la responsabilité qui pèse sur les élèves de l'athé
née, A certains organes de la presse qui dirigent
des attaques violentes et passionnées contre les
établissements de l'État et contre leur personnel
et qui par Ib provoquent l'espèce d'émotion que
l'on déplore parmi les jeunes gens.
Il est bien certain, Monsieur le Bourgmestre, que
les querelles et les luttes auxquelles vous faites
allusion sont fâcheuseset que tout bon citoyen
doit et les déplorer et en désirer la fin; mais il
n'eu est pas moins avéré que ce ne sont pas les
organes de la presse dont vous vous plaignez qui
ont donné le signal de ces luttes, et que ce ne sont
pas eux non plus qui en fournissent les principaux
aliments.
Ensuite, je ne puis me persuader que l'action
des journaux qui s'exerce partoutait pu déter
miner par elle-même b Bruges l'explosion du 4
février. D'autres causes doivent y avoir contribué;
si on veut b toute force que la presse y ait eu sa
part, je crois qu'il faut faire cette part grande surtout
aux journaux qui ont enseigné aux élèves de
l'athénée le langage grossièrement impie dont ils se
sont servis le 4, langage que ces enfants n'ont
certainement pas appris au sein de leurs familles,
ou dans les classes de l'athénée. Si on pouvait
douter de la connivence de ces feuilles, il suffirait,
pour s'en coovaincre, de remarquer avec quelle
facilité étonnante elles ont commencé par Dier des
faits notoires, et puis, avec quelle hardiesse elles
ont fini par y applaudir.
Comme vous parlez du personnel de l'athénée
Monsieur le Bourgmestre, je tiens b déclarer ici
que la majeure partie des professeurs de cet éta
blissement m'est complètement inconnue. Je
connais deux ou trois professeurs qui jouissent de
toute mon estime; il en est d'autres sans doute
auxquels je pourrais rendre le même témoignage
si je les connaissais. A mes yenx du moins, le per
sonnel enseignant de l'athénée n'est point direc
tement en cause dans cette affaire. Tout le monde
sait que M VI. les professeurs de ce genre d'établis
sements satisfont b leur devoir en donnant leurs
leçons et que la direction disciplinaire et morale
des élèves ne les regarde pas. Aussi je ne crois
pas que l'on puisse avec justice leur imputer les
événements du 4 février. Toute la responsabilité
en tombe sur les personnes chargées du maintien
de l'ordrede la discipline et de la conduite
morale des élèves.
A mon avis, les élèves de l'athénée eux-mêmes
ont quelques excuses b faire valoir, et des excuses
infioiraent meilleures que celles que vous avez
alléguées en leur faveur. Quoi qu'il en soit, si la
direction imprimée, malgré moi, b l'affaire, m'a
forcé de relever leurs torts, gardez vous de croire,
Monsieur le Bourgmestre, que je Dourrisse contre
eux le moindre sentiment d'aversion ou d'amer
tume. Au contraire, plus ils sont b plaindre de se
voir privés de la plupart des moyens qui procu
rent aux élèves de nos collèges libres une éducation
vraiment chrétienne, et plus je leur reconnais de
titres b l'intérêt que je leur porte, b l'affection que
je leur dois.
Au fond, c'est moins d'eux que je me plains
que de leurs actes. Quelque tristes qu'ils soient, les
désordres du 4 février sont moins déplorables que
les causes morales qui les ont préparés. Si ces
jeunes gens sont coupables de s'être oubliés b ce
point, ils sont malheureux aussi d'avoir été
conduits là.
Maintenant, Monsieurle Bourgmestre,jeconclus.
Les élèves de l'athénée se sont rendus coupables
d'un délit grave dans les journées du 4 et du 5
février.
Les élèves du collège de S'-Louis n'en ont
commis aucun.
J'ai tâché de vous convaincre, Monsienr le
Bourgmestre, qu'b cet égard vous subissez une
illusion.
Je regrette que vous n'ayez cru pouvoir ni
v
blâmer, ni punir les actes repréhensibles et lez
actes regrettables que votre lettre même constate.
Je désire vivement que vous n'ayez jamais b
vous repentir, Monsieur le Bourgmestre, de l'in
dulgence excessive dont vous avez usé eo ces
circonstances, et je souhaite sortoot que cette
indulgence n'aggrave point la tâche délicate dont
vous êtes chargé, de maintenir le bon ordre b
l'athénée.
Je regrette de devoir vous dire aussi que je ne
crois pas avoir reçu de vous les apaisements et les
assurances pour l'avenir que je vous avais demandés
avec instance, en mon nom et au nom des parents,
de nos élèves, justement alarmés.
Puisque vous ne découvrez aucune des causes
morales qui ont pu préparer les événements du 4
février, je finis en vous priant instamment de pré
server au moins nos établissements libres des
atteintes et des dommages matériels qu'on pourrait
leur porter.
Vous m'avez écrit au nom du bureau adminis
tratif de i'athéoée; j'oserai donc vous prier,
Monsieur le Bourgmestre, de lui communiquer ma
réponse et de donner ensuite b celle-ci toute la
publicité qu'ont reçue les autres pièces du dossier
dont elle fait nécessairement partie.
Recevez, Monsieur le Bourgmestre, l'assurance
de ma considération la plus distinguée.
•j- J.-B., Êvêque de Bruges.
l.'Êcho de Bruxelles annonce comme chose
décidée pour les éleciions du mois de juin, la
retraite de M. Devaux, député de Bruges.
Le correspondant bruxellois de la Meuse dit b
ce sujet
Je crois pouvoir annoncer comme positive la
retraite de M. Paul Devaux. Cette nouvelle causera
une surprise d'autant plus vive que beaucoup de
personnes attribuaient b ce vétéran de l'opinion
libérale, l'intention de tenter la fortune b Bruxelles.
M. Devaux n'est âgé que de 5g ans, mais un travail
iocessaut (travail de cabinet qui D'à suspendu
aucune de ces salutaires distractions b l'aide des
quelles les hommes d'Etat de la Grande-Bretagne
perpétuent leur jeunesse), lui a rendu très-pénibles
les agitations de la vie publique, et l'on a dû remar
quer que, dans ces derniers temps, M. Devaux n'a