42me Année.
Samedi 5 Mars 1859.
N<> 4,323.
LE VIEUX POBTBAIT.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
7 P S. ES S 5 MARS.
LE PROPAGATEUR
POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR
TROIS MOIS.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 3 MOIS.
REVUE POLITIQUE.
On a beaucoup remarqué l'accord de tous les
chefs des partis en Angleterre pour le maintien de
ta paix en Italie et la consolidation des traités de
1815. C'est qu'en effet ou ne redoute rien tant au-
delà du détroit que le développement de l'influence
française daos la péninsule. Elle grandirait néces
sairement s'il éclatait des troubles daos ces malheu
reuses contrées. Mais coup sûr, ce n'est poiof
pour la sauvegarde des divers Etats qu'elles ren
ferment que lord Palmerston, nommément, s'est
associé aux vues de ses émules politiques. Son
programme, tel qu'il l'a formulé, se résume eo ces
trois points i® Le rappel des armées étrangères de
l'Italie centrale; 2° l'engagement formel de ne pas
les y envoyer de nouveau, en quelque circonstance
que ce soit3° donner le conseil de travailler h
l'amélioration du régime administratif de ces
Etats.
Où l'ancien premier ministre en veut venir, tout
le monde l'a compris laisser la Révolution se ruer
sur l'Italie la bride ao cou, tout en liant les maios
aux Puissances catholiques. Cette politique de
Don-inlerventioo est d'ailleurs uo démenti formel
b ses propres actes; car jamais ministre ne s'immisça
plus volontiers que lord Palmerston daus les affaires
d'autrui, ue fut ce que pour les embrouiller.
Mais la pire ioterveotiou, (et celle-là lord
Palmerston la coosigoe dans son programme,) la
pire iuterventiou daos les aflaires d'un pays civilisé,
c'est l'ioterventioo sous prétexte d'en améliorer le
régime administratif. Chaque gouvernement a son
principe propre, son intérêt distinct, sa raison
d'être, qui se révèlent dans l'histoire, dans les
mœurs, daus la mission providentielle d'un pays.
Tout ce qu'un tiers essaie b Rencontre est doue
(Suite et fis. Voir le n» 4,3n du Propagateur.)
Elle sortait encore comme d'habitude; elle allait
a l'église, elle visitait ses pauvres; les malades, les
vieilles geos du quartier connaissaient tons la
bonne demoiselle qui les consolait si bieo, qui les
soignait de ses maios; car, mes eufants, M11" Chris
tine était une vraie sœur grise en chapeau, ce qui ue
l'empêchait pas d'être aimable, gaie, et d'avoir de
bien beaux talents elle peignait, elle brodait,
elle jouait de la harpe, que sais-je? et elle ne per
dait jamais uo iostant. Mais vint le jour où elle fut
coDtrainte de oe plus sortir, pas même de sa cham
bre; elle avait de la fièvre, des sueurs et des oppres
sions terribles pendant la nuit. Je ne vivais plus en
la sachant malade; je profitais de toutes les occa
sions pour avoir de ses nouvelles; elle le sut et me
fit venir auprès d'elle.
Elle était couchée sur tin canapé, pâle, amaigrie,
l'ombre d'elle même eofio et, quand elle me
tendit la maio, je me mis b fondre en larmes.
Ma bonne Nathalie! disait-elle, vous ne me
quitterez pas t... je vais demander b maman la
permission de vous garder auprès de moi, jusqu'b
ce que...
marqué au coiu de l'arbitraire le plus vague et
le plus odieux.
Il n'existe certainement en Italie aucun gouver
nement qui soit hostile b des améliorations réelles.
Celui des Etals Romains, nommément, a fait ses
preuves b cet égard. Mais on sait ce qu'entendent
certains politiques par ces grands mots de réforme;
au nord, c'est la substitution pure et simple de la
monarchie sarde b la mooarcbie autrichienne; pour
les Etals du Sainr-Siége c'est la déchéance tempo
relle du Pape; Pour Naples, c'est uoe restauration
muratiste. Toute réforme en-deça, ne satisfera
personne. On n'y verra qu'une étape de moins vers
le dénouement rêvé,et un encouragement b enlever
le but par un coup de main rapide.
On saitb quelles déclamations passionnéesdonna
lieu l'occupation des Etats Pontificaux par les
troupes des Puissances catholiques. Dernièrement
lin éminent écrivain, M. de Fallonx, dans un article
du Correspondant sur la question italienne
répondait éloquemmeot Quoi vous exigez que,
dans un pays dépourvu de longue date d'organisa
tion militaire, et que gouvernent depuis tant de
siècles d'augustes vieillards uniquement armés de
paternelle charité, de haute et calme sagesse, on
surmonte, sans l'appui d'une force matérielle, des
difficultés inhérentes b notre époque, venues pnur
la plupart du dehors et de loin Jetez donc les yeux
sur la carte de l'Euiope et veuillez nous dire quel
est aujourd'hui le pays dans lequel un homme
sensé, b quelque opinion qu'il appartienne, voulût
se charger d'un gouvernement quelconque, b la
condition de gouverner avec la seule force morale
qui l'aurai: porté au pouvoir. Les hommes qui
parlent au oom des principes de 89 croient ces
principes très-forts. Eh bien, quel est celui de leurs
plus zélés partisans qui ne voudrait pour garnison
b Paris ou b Lyon qu'un exemplaire delà déclara
tion des Droits de l'homme et un orateur pour les
Elle n'acheva pas, et je sentis qu'oïl ne pourrait
la tromper sur la fio probable et prochaine de sa
maladie. Dès ce moment, je ne la quittai plus; je
travaillais auprès d'elle, aidant, autant que je le
pouvais, la femme de chambre et la garde, dont les
soins devenaient de plus eD plus nécessaires. Le
père et la mère, désolés, ne sortaient presque pas
de la chambre de leur fille; ils épiaient ses regards
et ses paroles il semblait qu'ils voulussent se faire
un trésor de souvenirs pour le temps où elle ne
serait plus Ib...
Quand oous étions seules, elle me chargeait de
lui faire la lecture elle ne lisait plus que des livres
de piété, qui parlaient de la miséricorde de Dieu,
de l'amour de notre Sauveur Jésus-Christ et du
bonheur dont la mort fait jouir ceux qui ont aimé
sincèrement le bon Dien. Ces livres me touchaient
maisb quelques questions que je lui fis, Mu°
Christine jugea bientôt que je ne connaissais pas
bien la religion. En effet, quand j'étais enfant, il
n'y avait qne pen d'écoles, peu de prêtres et pres
que pas de religieuses. Les pauvres enfants du
peuple grandissaient, ignorants de la foi daus
laquelle ils avaient été baptisés; b peine pouvait-on
recueillir quelques lambeaux d'instruction aux
catéchismes de la première communion et une
fois sortis de Ibnous n'apprenions plus rieo et
nons désapprenions bieo vite.
commenter b la multitude? Pourquoi donc dans
son acceptatioo sociale et temporelle, le gouverne
ment de l'Eglise ne subirait-il pas b son tour
quelques-unes de ces crises auxquelles aucune
vérité, aucune popularité n'a échappé jusqu'b ce
jour? Pourquoi serait-il condamné au tribunal de
l'Europe, parce qu'il subit 00e situation que l'Eu
rope entière a subie cent fois avant lui et plus que
lui?
On s'écrie encore que l'intervention étrangère
dénonce les gouvernements et les caoses frappés
d'impuissance. Cet arrêt, s'il recevait une applica
tion générale, renverserait d'un seul coup presque
tout ce qui a été édifié depuis soixante ans par des
mouvements populaires.
Dernièrement M. de Fallonx disait encore dans
le Correspondant
Pie IX a aimé et voulu jusqu'à la témérité
l'affranchissement de ses peuples; Pie IX a pris de
son mouvement propre et spontané les initiatives
qu'un souverain ne prend d'ordinaire qu'en leur
laissant infligé le cachet de la concession et que les
tribuns se hâtent presque toujours de confisquer dès
qu'ils oot atteint la suprême puissance!
On s'indigoe que la sécularisation des emplois
politiques ou civils oe marche pas plus rapidement
daus les Etats Pontificaux des faits et des chiffres
ODt été péremptoirement opposés b ces clameurs;
ils le serom encore; mais qu'importe Que dans les
Eiais romains il existe comme ailleurs des questions
pendantes, des œuvres inachevées, des progrès
ralentis, qui le niera Comment s'en étonner et a
qui s'en prendre? Vous opposez sans pudeur et
sans relâche le gouvernement du prêtre b celui du
laïque; et qui donc, si ce n'est Pie IX, a vu son
premier ministre laïque égorgé sur le seuil même
d'un palais parlementaire dont les portes s'ouvraient
avec tant de confiance? Et vous ne permettez pas
J'étais dans ce cas-là; par l'habitude, j'allais b la
messe le dimanche; mais je ne comprenais rien b
la religion, ni aux devoirs qu'elle nous impose, Di
aux consolations qu'elle nous douue.
M11' d'Erlanges ne voulut pas mourir avant de
m'avoir mieux instruite; et, pour cela, elle quitta
ses lectures favorites, et me fit lire, comme pour
elle, des livres iustructifs, simples, touchants
solides, dont elle tâchait de m'expliquer le sens, et
qui me donnèrent pour Dotre sainte religion un
amour, un respect, qui, grâces au Ciel, ne se sont
jamais démentis. Quel service, mes enfants! Voyez,
si je vais au Ciel, si vous y allez vous-mêmes, si,
tous, nous réussissons b servir ici-bas Dotre bon
Maître, ce sera grâce b cette bonne et charitable
demoiselle, qui, quoique mourante, a pris soin de
l'âme d'une pauvre fillette comme moi! Ah Dieu
l'aura mise dans sa gloire, ne fût-ce qne pour cette
boooe œuvre!
Mais combien d'antres bonues et belles choses
elle faisait chaque jour! De son lit, où elle souffrait
le martyre, elle pensait sans cesse b ses pauvies;
elle nous envoyait, la femme de chambre ou moi,
leur porter ses secours, sa pension qui passait tout
entière en charités... Ici, c'était un loyer;.... Ib,
des vêtements de vieille femme; là, du bouillon et
du vin pour un malade... Elle accueillait même les