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Jeudi d' a eu lieu l'installation de Mr
Vandenpeereboom, nouveau Bourgmestre
de la ville d'Ypres.
Depuis la station du railway jusqu'à
l'entrée de l'Hôtel-de-Ville, sous le ISieuw-
Werk, les rues des Bouchers, du Temple,
au Beurre et la Grand'Placeoffraient
l'aspect d'une voie triomphale.
Trois arcs de triomphe magnifiques,
s'élevaient l'entrée des rues précitées et
étaient reliés entr'eux par deux rangées de
drapeaux et de banderolles. La villeentière
était pavoisée. Le coup d'œil était ravissant.
Vers midi, des cornets, placés en obser
vation sur la tour du Beffroi, annonçent
la cité que l'express-lrain qui amène Mr
le Bourgmestre apparaît dans le lointain.
Bientôt le convoi entre dans la station. Les
musiques entonnent la Brabançonnela
Garde Civique et les Pompiers présentent
les armes, le canon tonne, et Mr le Bourg
mestre, sa descente de berline, reçu par
les autorités, est accueilli par les applau
dissements et les vivats les plus enthou
siastes et les plus chaleureux.
Immédiatement après, le cortège s'est
formé dans l'ordre suivant un peloton
de gendarmes cheval; les élèves de
l'école primaire, musique en tête; les
orphelins, précédés de leur musique; les
jeunes ouvriers del'atelierd'apprenlissage;
les ouvriers de la ville, munis de leurs
outils; les vieillards de l'hospice du Naza
reth et ceux de l'hospice des vieillards;
les élèves de l'Académie des Beaux-Arts,
suivis de leurs professeurs; les élèves de
l'école moyenne et ceux du collège com
munalprécédés de leurs bannières; les
membres de la société de rhétorique; ceux
de l'association agricole; la musique du
corps de Sapeurs Pompiers la Garde
Civique; la compagnie spéciale d'artillerie;
les Pompiers-Vétérans; la Société royale
de S'-Sébastien; et finalement une longue
file de voilures de maître, dans lesquelles
sont montés les autorités et MM. les
membres du Conseil communal; la der
nière calèche découverte reçoit Mr le
BourgmestreetMM. le commissaire del'ar-
rondissement, l'échevin Beke et le gouver
neur ad intérim Vrambout.
Aux sons du carillon et de toutes les
cloches de la ville et au milieu d'une foule
innombrable et enthousiaste, le cortège se
dirige vers la Grand'Salle de l'Hôtel-de-
Ville où l'installation a lieu, en présence
de Mr le vice-gouverneur, par la lecture de
l'arrêté royal qui nomme Monsieur Alp.
Vandenpeereboom aux fonctions de Bourg
mestre de la ville d'Ypres. Des bravos
enthousiastes accueillent cette lecture.
M'l'échevin Beke s'avance au-devant du
premier magistrat de la ville et dans un
long discours lui exprime ses félicitations.
M" le Bourgmestrese lève son tour
et sous l'empire de la plus vive émotion,
il s'adresse l'assemblée. Voici le sens de
quelques passages de son discours Je
considère, dit Mr le Bourgmestre, ma no
mination aux fonctions de Bourgmestre
comme un témoignage de reconnaissapce
pour tous les services que j'ai rendus
ma ville natale durant seize ans; je déclare
que mon administration sera impartiale
et qu'elle tendra tout au bien-être public.
Il n'y aura pour moi l'Hôtel-de-Ville que
des citoyens yprois. Cette allocution est
accueillie et souvent interrompue par les
applaudissements les plus chaleureux.
Mr Boedt, le plus ancien membre du
conseil communal a ensuite adressé quel
ques paroles de félicitation M' Vanden
peereboom, puis M'le Curé-Doyen, au nom
du Clergé, a félicité M'le Bourgmestre et
a saisi cette occasion pour le remercier de
tous les efforts que M' Vandenpeereboom
avait faits pour la restauration et la con
servation de la magnifique église de Saint-
Martin et le prier de bien vouloir continuer
ses bons soins.
Après l'installation a eu lieu le banquet.
Il suffit de dire que Mr Thiebault, de
l'Hôtel de la Tête d'Or, était chargé du
banquet, pour faire comprendre qu'il ne
manquait absolument rien celte partie
de la fêle. Plusieurs toasts yont été portés.
Mais l'enthousiasme des convives a sur
passé toute imagination, quand M1 le
Bourgmestre, a répondu au toast qui lui
était porté.
Une illumination générale a clôturé ce
beau jour. Durant la soirée, toutes les
musiques de la ville se sont fait entendre,
tour tour, sur la Grand'Place où une
estrade avait été érigée dans ce but. Le
carillon s'est fait entendre, les cloches ont
sonné toutes volées, et des sérénades ont
été données sans discontinuer devant la
maison de Mr le Bourgmestre où il y avait
brillante réception.
qu'au lendemain d'une telle épreuve des hommes
d'Etat hésitent et un souverain se recueille!
Si vous aimez l'Italie, si vous voulez sincère
ment sa liberté, cessez de poursuivie le Saint Siège
par des insultes et des menaces; efforcez-vous
plutôt d'élargir son action et sa primauté naturelle;
rendez Pie IX la liberté de son propre cœur et de
ses propres penchants; répétez aux Italiens qu'ils
doivent avaut tout, suivant une expression de
Massirao d'Azeglio, se rendre dignes d'un regard de
la Providence. La régénération de l'Italie est la,
ou bieu notre âge ne verra pas la régénération de
l'Italie, a
nouvelles misères q'ii venaient de loin vers elle...
Un jnoron lui apprit qu'une jeune fille était
malade dans un grenier, non loin de notre maison
elle m'y envoya,... j'y courus... Devinez qui je
trouvai dans cette triste chambre, sur un misérable
grabat, sans remèdes, sans secours et sans consola-
'tions? Ma pauvre Lauretle elle-même. Elle avait
fait bien des folies, et elle avait eu beaucoup de
malheurs. Elle me reconnutet se mit pleurer
amèrement. Je la consolai démon mieux, je lui
donnai ce que j'avais apporté pour elle, et j'allai
raconter ma trouvaille M1'0 Christine. Elle s'y
iotéressa aussitôt, et, de sa main mourante, elle
écrivit la supérieure des sœurs de la Charité,
pour loi recommander ma pauvre amie. Lauretle
fut soigoée, elle guérit, elle! et placée, par les
soins de la religieuse, comme fille de magasin chez
d'honnêtes marchands de la rue Saint-Martin
elle eut jusqu'à sa mort une conduite exemplaire...
Guérison, conversion, elle devait tout aux soins
généreux de notre bienfaitrice.
Ce fut là, mes enfants, une de ces dernières
œuvres. Nous I» voyions s'affaiblir, comme une
lampe qui pâlit, faute d'huile; elle restait couchée
tout le jour; mais, sur son lit même, elle s'efforçait
encore de travailler pour les pauvres elle faisait
des robes de petits enfants, et, faible, époisée, elle
cousait avec ardeur, afin de célébrer, disait-elle,
la prochaine fête de Noël, en revêtant les petits
Jésus pauvres et délaissés. Cette fêle, elle ue la vit
pas sur la terre mais, sans doute, elle la célébra
au Ciel. Vers le milieu de décembre, elle perdit
lotit s fait ses forces; elle ne pouvait plus rien que
souffrir ce qu'elle faisait avec une paixune
tranquillité inexprimable. Le jour même de sa
mort, elle me dit quelques mots d'amitié, et me
recommanda d'être sage et de toujours servir Dieu
puis, se tournant vers sa mère Chère maman,
lui dit-elle, je désire que la petite somme qui m'a
été donoée par ma tante soit remise Nathalie;...
elle en fera bon usage j'en suis sûre...
Parlant ainsi, elle nous fit un signe d'amitié,
avec un sourire serein et paisible, un sourire que
je n'oublierai jamais; puis elle se tourna sur le
côté, et parut s'endormir.
Une demi-heure après, nous l'entendîmes res
pirer plus fort; je m'approchai... Son visage était
changé: il avait une expression grave et souffrante
que je ne connaissais pas; c'était le dernier combat.
Elle mourut eo baisant les pieds de son crucifix.
Je ne vous dirai pas, mes enfants, combien j'ai
souffert de cette mort; après trente ans, la plaie
saigne eucore;... et c'est bien juste, puisque je
dois tout M1U Christine, ses secours et ses bons
exemples.
La Chambre des RepréseotaDls a adopté mardi
au galop trente-cinq articles du Code pénal révisé.
Ces articles comprennent toutes les dispositions
répressives des ciimes et délits contre la sécurité
publique. Dieu saitmais la Chambre ignore, ce
qu'il peut y avoir d'anomalies, de contradictions,
d'absurdités dans un Code fait ainsi la vapeur.
Ce qui est arrivé pour les dispositions relatives
la presse et aux cultes, nous autorise manifester
ces appréhensions.
Dans les articles concernant les prédications, la
majorité de mai-décembre a violé la Constitution,
et en adoplaot ceux relatifs la presse, qui assimi
laient les journalistes aux voleurs et aux faussaires,
elle a déclaré mardi formellement n'avoir pas su
ce qu'elle faisait.
De commun accord donc, il a été décidé que ces
derniers articles seraient séparés du Code pénal
pour faire partie de la législation spéciale sur la
presse, en d'autres termes, que la majorité ferait
rentrer au néant les preuves de son inconcevable
étourderie.
M. le comte de Tbenx a fait remarquer très
C'est elle encore que j'ai dû mon établisse
ment; car votre père, qui était si honnête et si
bon, m'a épousée, non parce que je lui apportais
une petite dot, mais parce que j'avais Is réputation
d'une honnête fille, laborieuse et sédentaire, et
que je savais lire et écrire, humbles talents que les
bontés de M11' Christine d'Erlanges avaient per
fectionnés.
Quand je la vis pour la première fois, j'étais
entre deux routes celle du mal et celle do bien
elle m'entraîna sa suite, par uu ascendant irré
sistible que lui donnaient sa grâce, son esprit et
surtout sa bonté... Voyez le bien qu'elle m'a fait,
et voyez s'il est juste que je vénère son portrait....
et que je garde comme un trésor cette couronne
blanche qui a décoré son cercueil. Nonmes
enfants, on ne saura jamais tout le bien que peut
répandre autour d'elle une demoiselle instruite et
bonne comme celle-là;... je voudrais que toutes
les jeunes filles le sussent toutes voudraient de
venir des Christines d'Erlanges...
Les enfants avaient écouté attentivement ce
récit de leur mère, et depuis ce jour, le vieux
portrait, dédaigné par des héritiers ingrats, fut,
pour toute la famille, un objet de tendresse et de
vénération.