42me Année. Mercredi 6 Avril 1859. No 4,332. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50' pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. 7FRSJS, 6 Avril. revue politique. TRIBULATIONS D UR GASTROROME. ■-» i; i> ru ifc LE PROPAGATEOR Il se confirme que les puissances sont tombées d'accord snr les bases de discussion dans le pro chain Congrès. Le Mémorial diplomatique croit savoir que, d'après les préliminaires proposés par lord Malmesbnry, le maintien du statu quo, tel qu'il résulte des traités de 1815, a été mis en dehors de toute discussion. Par contre, les traités particuliers conclus par l'Autriche avec les divers États de l'Italie seraient soumis h l'examen impartial du Congrès. Les plénipotentiaires s'oc cuperaient également des réformes dont l'adoption sera conseillée aux gouvernements de la Péoinsule, dans l'intérêt de la paix universelle. Lorsque le Congrès serait arrivé h poser les principes de l'en tente générale, ou inviterait les Etats italiens h intervenir pour faire valoir leurs droits et intérêts, afin d'accéder avec la plénitude de leur indé pendance souveraine aux stipulatious que le con cert européen aurait élaborées, dans l'intérêt de l'ordre et de la tranquillité de la Péninsule, ainsi que dans celui de la paix du monde. Il serait sans doute difficile de préjuger les résultats de cette teutative de conciliation. Les préteotions du gouvernement piémontaissont trop inconciliables avec les vues, les intentions bien arrêtées de quatre au moins d'entre les Puissances, pour qu'il accepte jamais l'arbitrage du Congrès. Après avoir tout sacrifié h la réalisation de ses ambitieuses théories, M. de Cavour ne reculera pas même peut-être devant un coup de tète désespéré. Quant h, la Frauce, la responsabilité morale qu'elle a prise envers le Piémont, rendent sa posi tion vis-h-vis do Congrès difficile et équivoque. (Suite. Voir le n° 4 331 du Propagateur.) Les deux jeunes gens passèrent dans une pièce voisineet l'intelligent Bordelais demeura seul. Roussel avait quarante-cinq aos, et h l'époque dont nous parlons, époque que le lecteur peut préciser a deux ou trois années près, nu homme de quarante-cinq aos avait vu beaucoup de choses et pu faire beaucoup de métiers. Roussel avait été soldat, cantinier, valet de chambre, et enfio, par le crédit d'un membre du Conseil des Anciens devenu séoateur, il avait obtenu une place de courrier; sa destitution subite lui donna h réfléchir; le congé accordé h Giraudin avec une célérité plus qu'ordinaire, contribua h loi oovrir les yeux, et il crut se rappeler que M. Ducomun avait h l'annu laire un camée d'un prix tel qu'un marchand de bonnets de coton ne pouvait pas aisément étaler un luxe pareil. Il y avait plus: Le postillou qui avait conduit Cambacérès h Arpajou y était demeuré; il l'avait interrogé et avait su de lui que M. Ducomun venait de Saint- Chéron, petit village h trois lieues d'Arpajon f là, dans une métairie isolée vivait M. S**, qu'il con naissait parfaitement et qu'il savait être un ennemi Nous continuons de croire, dit lOst-Deutsche- Post, que la cour des Toileries n'a pas sa liberté d'action, qu'il existe des documents qui lient la politique française. Elle peut décider le roi Victor- Emmanuel h temporiser, h attendre, mais tonjours en lui faisant espérer h l'accomplissement des pro messes faites. Le programme que le comte Cavour expose dans sa note dn 14 mars déclare si positi vement la guerre aux droits de possession de l'Autriche en Italie, que personne ne croira qu'un petit État comme le Piémont puisse tenir pareil langage vis-à-vis de l'Angleterre et de l'Autriche sans être sur de parler pour lui font seul. Le rejet la Chambre des Communes dn bill sur la réforme électorale présenté par le cabinet tory, a donné on noovel espoir aux amis de M. de Cavour. En effet un changement de cabinet en Angleterre pourrait amener également un change ment dans la politique extérieure du pays, et par suite faire surgir des éventualités plus favorables au point de vue franco-sarde. Il ne parait pas cepen dant que lé ministère Derby abandonne le pouvoir. Peut-être dissoudra-t-il le Parlement; ou deman dera-1-il aux Communes un fote de confiance. L'Écho de Bruxelles publie les détails que voici; nous les reproduisons titre de renseigne ments: Nous devons uos lecteurs la suite des rensei gnements qui nous parviennent sur l'effet produit, dans la droite et dans le ministère, par le projet de réforme électorale que le rapport de M. Moreau vient de mettre en avant. Une réuuion do parti conservateur a eu lieu hier; elle était assez nombreuse. On y remarquait, indépendamment des membres de la Chambre, appartenant ce parti, plusieurs sénateurs, des du gouvernement impérial or, un marchand de bonnets de coton pouvait connaître M. S**, c'était possible, mais c'était singulier; M. Ducomun avait donné une fausse adresse; il venait en un tour de main d'obtenir le congé de GiraudinJacqoes Dunkett avait été obligé de payer les bouteilles bues, lui était brutalement destitué et mandé chez Cambacérès plus de doute, M. Ducomun n'était autre que l'arcbicbancelier lui-même. Il se rappela alors la liberté avec laquelle il avait parlé, les bons mots qu'il avait redits, les anecdotes qu'il avait racontées, la caricature dont il avait complaisamment rappelé la malice et le sel, et il se crut perdu. Que faire? comment se pré senter devant Cambacérès? Il avait bu son vin, il avait mangé ses beefigues. Pour le vin la faute n'était pas h loi, mais Jacques Dunkettet on n'avait rien lui reprocher; quant aux beefigues, c'était un objet sans valeur réelle, et M. Ducomun en avait pris largement sa part; mais comment excuser ses railleries, ses sarcasmes? Comment aborder ou homme puissant qu'on a attaqué comme il l'avait fait la veille? Tout Gascoo qu'il était, Roussel eut peur et fut sur le point de faire ses paquets et de gagoer la frontière. Après un moment de réflexion, il se rassura un peu. Que peut-il me faire de plus qu'il ne m'a fait? se dit-il; je suis destitué, c'est bjen assez. Tous les hommes politiques en disponibilité, et des habitant5 de Bruxelles appartenant l'aristocratie. Parmi les membres de la Chambre, on doit citer M. De Decker, M. de Theox, M. Henri Dumortier, M. Barthélémy Domortier, M. Ver- meire, etc. M. Malou était absent. Une question a été agitée sans être résolue, c'est celle de savoir si l'initiative prise par la section centrale était régulière et constitutionnelle. Le débat a été abandonné comme ne conduisant pas h une solution pratique. Une autre observation a été faite quant an recensement au moyen duquel le nombre des membres de la représentation nationale va être augmenté; on a dit que rien ne constatait l'exac titude de la base sur laquelle le ministère s'appuie pour accorder certains arrondissements des représentants ou des sénateurs de préférence h certains autres arrondissements. Un membre a exprimé l'intention de réclamer le dépôt sur le boreau de la chambre des docu ments officiels sor lesquels le travail de répartition a été fait. Finalement, la seule résolution qui ait été prise dans cette séance porte sur le pétitionnement générallequel aura pour but de demander l'adoption d'un système qui rapproche l'urne électorale de l'électeur, avec le fractionnement des arrondissements eu autant de circonscriptions qu'il y a de représentants b nommer, ce qni implique le vote la commune ou an canton, sans trancher la question d'une manière absoloe. Le ministère, tout l'anuonce, ne jouera pas de rôle actif dans ce débat. Le Sénat se prononcera librement, en dernier ressort, sans amener de crise ministérielle. joors on parle mal de l'empereur et les gens qui se permettent cette énormité vivent, respirent et même sont libres. Noos vivons sous un gouvernement absolu, mais il y a des lois, il y a des tribunaux. Il m'appelle chez lui, c'est poor causer, et toutes les fois qu'on cause on fioit par s'entendre. Enfin, si je ne me trompe pas, si MM. Ducomun et Cambacérès sont UDe seule et même personne, c'est déjà quel que chose de favorable que le congé obtenu par Giraudin. Au fond, j'ai raillé l'archichancelier, mais j'ai choyé M. Ducomun; je l'ai régalé. Rose a été pour lui gracieuse et bopne. Il n'y a plus de tortures, il n'y a plus d'oubliettes h Paris Paris n'est pas Coustanlinople, on ne me coupera pas le cou, et si on me tourmente, si on me moleste, eh bien je ferai faire une chanson sur le vio du Rhin, sur le beefigue, sur le souper d'Arpajoo, et je la ferai chanter sur les orgues de barbarie sur l'air de Geneviève de Brabant. Enchanté de cette idée qui souriait son esprit railleur, Roussel alla rejoindre sa fille, congédia Giraudin, se coucha et dormit d'un sommeil cent fois plus tranquille que s'il avait en une affaire avec le dernier caporal de la grande armée. Car, au fond, se disait-il, l'archichancelier n'est qu'un pélin. VI. Le lendemain M. Roussel ne se bâta pas de se

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1