No 4,333. 42m« Année. 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 TRIBULATIONS D'UN GASTRONOME. La foi de I'union ayant été violée par les libéraux, la lutte fut entamée, et ne tarda point devenir incessanteacharnée déloyale de leur part. Aussi longtemps que le grand parti de l'ordre n!eut été attaqué que sur le terrain de la Constitution ses adversaires, tout rusés et tout audacieux qu'ils sont, n'auraient pu le vaincre, ni l'ébranler. Mais, dans la rage de leur im puissance, ils ont eu recours la force brutale, et les coups de pavés ont produit le résultat qui ne serait jamais dérivé de la libre discussion. Les catholiques sont heureux et fiers de n'avoir point triomphé d'une aussi lâche, d'une aussi déshono rante agression. Si le succès trouble parfois le génie, faut-il s'étonner qu'il excite jusqu'au délire les passions les plus vulgaires? Depuis les exploits de mai, les libéraux n'ont plus ni mesure, ni retenue, ni pudeur. Ils ont vaincu les catholiques, et ils veulent abso lument les dépouiller; oui, les dépouiller de toutes leurs libertés la liberté de la prédication a été confisquée hier; la liberté de la charité sera confisquée demain déjà l'on médite la confiscation de cette liberté suprême, qui n'a jamais été contes tée, de réunir les cendres des catholiques dans un champ sacré! Et ces prétendus libéraux ne cessent de répéter qu'ils éprouvent le plus profond respect pour la Religion et ses ministres; qu'ils ne sont inspirés que par le désir d'augmenter la dignité et l'éclat du culte! C'est ne pas y croire, et l'on demeure stupéfait, abasourdi, entre l'insolence des actes et l'hypocrisie des protestations. Les masses finiront-elles un jour par ouvrir les yeux, et le corps électoral com prendra-l il enfin qu'il est temps, qu'il est plus que LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, pour le dehors fr. 7-50 par trois mois. pour 3 mois. 7 R. 3 S 9 Avril. revue politique. On porte au 3o avril l'ouverture du Congrès qui devrait se tenir Badeo-Bade. Le Nord, dont le Constitutionnel confirme les renseignements, croit savoir eu quoi consistent les préliminaires du Congrès. Il s'agit tout simplement de placer les petits Etats de la Péninsule sous la protection et la garantie des cinq puissances et d'obliger les princes souverains de ces Étals li réviser les lois politiques et administratives, en conformité des vœux, des besoins et du bien-être des peuples. Tout cela, bien entendu, au nom du respect absolu de l'indépendance de ces princes et du droit d'autonomie de ces États. On n'a pas cru pouvoir exiger du Sultan des lois de franchise en faveur des chrétiens placés sous le joug musulman; mais l'on croit que le droit des gens'autorise agir différem ment l'égard des princes catholiques. D'un autre côté on a révoqué en doute, ces jours-ci, jusqu'à la réalisation de la tenue du Congrès. Qu'y ferait-on dans ce Congrès? Ce n'est probablement pas pour déclarer que l'Italie doit rester dans le statu quo que l'on se réunira; mais que changera-t-on ce statu quo? Invitera-t-on l'Autriche évacuer la Lombardie? Se rejettera- t-on sur les traités particuliers signés par l'Autriche avec les petits États italiens, les traités de garantie et de sûreté, et lui demandera-t-on de laisser des incendies s'allumer autour d'elle, sans aller les éteindre? Osera-t on faire sérieusement celte demande, et si on la fait, n'est-il pas évident que l'Autriche répondra par un refus catégorique? Qui veut la fin veut les moyens. Puisque l'Autriche ne veut pas que ta révolution pénètre dans ses États, elle ne la tolérera pas dans les États limitrophes. Ainsi rien de possible dans le Congrès, et l'on (Seitb et fir. Voir le I1° 4.33> du Propagateur.) Tout en ayant l'air de vouloir rendre uo service, le bon d'Aigrefeuille avait on ton suppliant et semblait demander grâce. Je n'ai rien demander son altesse, répondit Roussel, et j'ignore pourquoi elle me fait appeler. Je sais ce que c'estdit encore d'Aigrefeuille; c'est pour ce dîoer... Du tout, je ne suis pas cuisinier. C'est juste, vous êtes courrier, m'avez-vous dit, ex-courrier; vous venez demander votre réinstal lation; M. l'archichancelier est très-bien avec le directeur général des postes. Je n'y tiens pas, répondit froidement Roussel. Il ne restait plus d'Aigrefeuille que de s'ar ranger de façon 'a assister l'audience qu'allait avoir Roussel, et ce fut le parti qu'il prit. Allons voir l'archichancelier, dit-il. Et il conduisit lui-même le père de Mlls Rose la porte du cabinet où veillait un huissier de service. Monseigneur travaille, dit l'huissier, plutôt pour prévenir d'Aigrefeuille que pour l'arrêter. ajoute que le Congrès lui-même ne serait point possible. L'Empereur d'Autriche, dit-on, est déter miné ne pas l'accepter, si l'on ne commence pas par faire désarmer le Piémont. La situation actuelle de l'Italie est le résultat des provocations de M. de Cavour. Que l'on voie d'uoe manière claire et évidente que le Piémont a pris la ferme résolution de ne pas venir en aide aux mouvements révolu tionnaires,et l'on verra tomber toute cette agitation. Alors, mais seulement alors, on pourra chercher des solutions pacifiques. Tant que le Piémont a l'épée hors du fourreau, le Congrès est impossible, car on ne saurait faire rentrer le calme dans les esprits. A ces ouvertures, M. de Cavour attrait répondu qu'il ne conduisait plus le mouvement, mais qu'il le suivait. Garibaldi et les réfugiés étaient plus maî tres que lui Turin. Désarmer, c'était tout fait impossible, moins qu'on ne voulut que la révolu tion, au lieu de commencer Milan, commençât Turin. Nous ne garantissons pas la complète exactitode de ces versions; mais, coup sûr, elles ont le mérite de caractériser le véritable état de choses. Le cabinet britannique a exposé devant les deux Chambres les résolutions auxquelles il s'est arrêté. La Chambre des Communes sera dissoute la fin d'avril. Aucune assurance n'a été donnée qu'un nouveau bill de réforme sera présenté cette année. D'après les nouvelles de Vera-Cruz du 6 mars, Miramori était campé devant la ville. On regardait la prise de la villecommecertaine. Durant l'absence de Miramon, de Mexico, c'est l'ancien président, Zuolaga, qui remplit les fouctions présidentielles dans la capitale. QUELQUES CONSIDÉRATIONS SUR L'ÉTAT ACTUEL. Malgré cet avis, le commensal de l'altesse entra doucement, et posant ses pieds avec précantiou sur le tapis, comme uo chat qui va surprendre son maître et faire la roue sur son épaule, il se glissa doucement, pas pas, vers Cambacérès, qui était assis devant son bureau. Monseigneur, voilà cet homme dont vous avez été si content avant hieret qui nous sera néces saire aujourd'hui. L'archichancelier était revêtu d'un habit bleu boutons jaunes, assez large pour laisser voir un gilet blanc, et au-dessus du gilet une partie du grand cordon de la légion d'honneur; sa perruque châtain était taillée d'une façon qui conveuait son âge, et se rapprochait beaucoup de la forme que nous appelons aujourd'hui Périnet-le-Clerc mais alors on n'avait pas encore exhumé, pour les perruques ainsi taillées, ce nom de moyen-âge. La figure grave et impassible, une tabatière d'or dans la inain, un livre de jurisprudence ouvert devant lui, Cambacérès écouta sans avoir l'air de l'entendre ce que lui glissait dans l'oreille son ami d'Aigrefeuille. Cependant il leva les yeux vers Roussel, et celui-ci, en voyant un vieillard mis avec une propreté recherchée, entouré d'un luxe princier, en voyant les fauteuils ornés de franges d'or et uoe bibliothèque où étincelaienl des livres magoifiquemeol reliés, o'eut garde de reconnaître dans le conseiller de Napoléon le petit bourgeois avec lequel il avait soupé Arpajon. Non, se dit-il, non, ce n'est pas là M. Ducomun le marchand de bounels de coton D'à pas cette fiaesse dans le regard, cet air distingué qui se remarquent au premier coup d'œil chez le prince. Il se rassura tout fait, et fit une gracieuse révérence l'archichancelier, et pour se donner une contenance en attendant le moment où on voudrait bien l'interroger, il se mit considérer un magnifique portrait de l'empereur peiut par Gérard, qui était suspendu en face de lui, la muraille laquelle Cambacérès tournait le dos. Mou cher d'Aigrefeuille, dit l'archichancelier son ami, faites-moi le plaisir de me laisser seul un moment avec monsieur; j'ai lui parler. Roussel baissa les yeux; il porta ses regards de la figure de Napoléon sur celle de Cambacérès, et ses premiers doutes se changèrent en certitude. M. Ducomun et l'archichancelier ne faisaient qu'une seule et même personne: il reconnut cette identité la voix. Comment dit d'Aigrefeuille, ce n'est pas pour..: Non, mon ami, ce n'es! pas pour... et vous m'excuserez si...

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1