la Chambre des Représentants. Il est descendu jusqu'à invoquer l'autorité de sa cuisinière dans les graves débats sur la corruption électorale, pour établir que deux dîners coûtent plus qu'un dîner. On peut dire de M. Rogier ce que le Roi Frédéric de Prusse disait de Voltaire Quel facétieux vieillard! Malheureuse» ment ces lazzis ne changent rien la situation, et nous ne pouvons pas nous imaginer que le ministre de l'intérieur soit assez aveuglé pour s'en dissimuler les embarras. lisse vantent que l'avenir leurapparlient ces politiques, dont chaque promesse est un leurre, dont chaque acte est une ira- hison. Non, l'avenir n'appartient pas votre sincérité qui est double ou triple; il appartient la vérité, qui est une. Au moyen de coups de pavés on a com mis un bris de clôture l'édifice constitu tionnel, et tant que ce dommage n'aura pas été réparé, le monument fondé en 1850, et qui faisait l'admiration du monde, restera exposé aux intempéries de toutes les mauvaises passions. M. Rogier a beau dire et beau faire, il est débordé; pour donner le change au pays, il s'escrime encore contre la minorité; mais la vraie lutte parlementaire est entre lui et sa majorité. Cette majorité se compose de deux fractions coalisées contre les catholiques, les doctrinaires et les démocrates, qui eux- mêmes offrent des nuances nombreuses et plus ou moins tranchées. M. Rogier, qui voit venir la tempête, désirerait conserver la minorité catholique en guise de lest; mais les démocrates, qui préparent l'orage pour en profiter, essaye ront de le jeter par dessus bord, comme l'a dit M. Malou. S'ils réussissent, il est clair que M. Rogier rentre tout jamais dans les rangs de l'opposition, s'il rentre encore la Chambre. Remarquons toutefois que M. Rogier met deux cordes son arc il dit aux démocrates, je suis d'accord avec vous, en principe, et sur l'enseignement obligatoire, et sur les élections par ordre alphabétique, et sur tout ce que vous voulez, mais ces questions ne sont pas tout-à-fait mûres, le moment n'est pas venu de les aborder, modérez votre impatience.... Ainsi, M. Rogier résiste aux démocrates, mais quand il sera renversé par eux, il pourra se relever en s'écriant n'oubliez donc pas que je suis des vôtres. N'est-ce pas le tour qu'il a joué aux catholiques et aux libéraux unionistes? Et bien ce même tour, il le jouera aux libéraux doctrinaires, sauf le jouer, si Dieu lui prête vie, aux démocrates pour se faire socialiste. 11 traite avec le même sans-façon et le gouvernement et le pays; il ne respecte la plus haute prérogative que lorsqu'elle cède 1à ses caprices. Ne vient-il pas de sacrifier le général Bertenaprès avoir sacrifié le général Capiaumoni? Et n'a-l-il pas tenté de bâil lonner l'opposition, sous prétexte qu'un ministre peut toujours demander la parole? Il criait que la Chambre voulait empiéter sur les droits de la Couronne, taudis que lui-même empiétait sur les droits des Re présentants de la nation. Quel facétieux vieillard que ce M. Rogier! UN ACTE DE RÉPARATION. Seigneur. Jésus prit le «oile, l'appliqua sur son visage, et ine le rendit en me remerciant. Je pressai le voile contre ma poitrine, et rentrai dans ma maison, poursuivie par les imprécations de la foule; m'estimant heureuse de prendre part au calice du Seigneur. Je déployai ce voile, et, pleine de joie, de frayeur, de tendresse, je vis que Jésus, usant en faveur d'une pécheresse de son pouvoir suprême, avait imprimé sur ce linge son visage, tel que je venais de le voir, sanglant et défiguré. Je restais dans ma demeure, contemplaot le pré- cieux souvenir que m'avaif légué le Saoveor... Trois heures après, tout était consomméJésus était mort,et le monde était racheté! Tel fut le récit de Séraphia. Tibère avait éconté avec une attention profonde... II lui dit brusque ment Femme!... montrez-moi ce voile! Seigneur, le voici, répoodit Séraphia en ouvrant, au moyen d'une clé d'argent, sa cassette de cèdre. Elle en lira on loog voile de laine blanche, et, le déployant aux yeox de l'empereur, elle dit intérieurement O Dieul montrez votre pouvoir! Le voile miraculeux portait l'empreinte d'one face ensanglantéeenvironnée d'une cooronne d'épineset dont l'expression auguste et doulou reuse portait dans l'âme un attendrissement mêlé .T-s. ioig-< Nous croyons opportun de rendre compte d'un incideot qui a eu lien an commencement de la séaocede samedi dernier et qui s'est terminé d'une manière peu flatteuse pour M. Lelièvre qui l'avait soulevé. A la fin de la séance de vendredi, M. Lelièvre crut devoir prendre la parole pour un fait person nel b propos do discours prononcé par M. Malou. C'était déjà outrer les choses, puisque l'honorable dépoté d'Vpres déclarait lui-même n'avoir voulu rien dire qni put déplaire b M. Lelièvre. Mais celui-ci ajouta eucore h son tort en allant fouiller dans les ordures de la presse dn pins bas étage pour les lancer M. Maloo, et il était allé jusqu'à les placer dans les Annales parlementaires. An commencement de la séance de samedi, l'honorable représentant d'Ypres a nettement et de crainte. Tibère la contempla, étendit ses maios tremblantes, afin de toncher celte image adorable,., mais se recula, comme si nn sentiment de respect, jusqu'alors inconou, eût soudain parlé h son cœur. Au même instant, se soulevant sur sa couche, il s'écria Ton Dieu est on Dieu puissant, femme!... je snis guéri Séraphia tomba h genoux et adora en silence. Tibère respecta ses pieuses effusions; et après nn long temps, il lui dit avec douceur Reste auprès de moi, je te donnerai, Rome, nne maison et des esclaves; !u serviras Ion Dieu en paix, et nulle femme, je le jure par ton Dieu, pas même l'impératrice, pas même la prêtresse de Vesta, ne sera, pins que toi, environnée d'hon neurs et comblée de richesses. Je vous rends grâces, seigneur; mais je ne forme plus en ce monde qu'an désir, c'est de vivre et de monrir auprès du tombean de mon Maître! Ta veux retourner a Jérusalem? Oui, seigneur. Je te doonerai de l'or... Seigneur, je n'en ai pas besoin. Ta emporteras au moins des parfums pour les brûler au tombean de Jésns. Je les offrirai pour vous, seigneur, h Celui catégoriquement sommé M. Lelièvre de s'expliquer, sans réticences aucunes, sur les acte» auxquels il avait fait allusion. Ne pouvant reculer, le dépoté de Naniur est venu confesser qu'il avait été cher cher dans les Mép/iistophélès libéraux l'injure consistant dire qu'en 1847, M. Malou n'était resté au pouvoir jusqu'au ia août, qu'afin d'avoir droit b une pension comme ministre. L'accusation n'a rien gagné en passant par la bouche de M. Lelièvre, car l'honorable M. Malou l'a complètement détruite, en citant des faits incon testables dès le 13 juin, le ministère doot il faisait partie, envoya sa démission an Roi; elle ne fut pas immédiatement acceptée; lorsque l'injure qu'a été chercher M. Lelièvre dans la presse infime, fut produite, M. Malou insista près de Sa Majesté pour obtenir sa démission qui, cependant, ne loi fnt accordée que le 13 août. Maintenant, a ajouté l'honorable député d'Ypres, suis-je blâmable d'avoir usé d'uo droit qui depuis a été étendu par esprit d'équité? Ma conscience me dit que non, et je regretterais que M. Lelièvre persistât a me blâmer. Je crois avoir, dans toute ma car- rière politique, mérité la confiance de mes amis et l'estime de mes adversaires. - et ces explications c'est l'Indépendance qui le con state - ont été accueillies par l'approbation générale de la Chambre. M. Lelièvre n'a pas répliqué. Il a bieo fait. II aurait, dans sod iotérêt, mieux fait de laisser h la presse ordurière l'insulte dont M. Maloudu témoignage de la Chambre entière, a fait si bonne justice. (Patrie.) Le Moniteur confirme en ces termes la nouvelle qui faisait rugir, il y a deux jours, les émentiers de mai et leurs complices b tous les degrés. Par arrêté royal dn 8 de ce mois, le lieutenant- général Capiaumoni, A.-A., commandant tempo rairement la 3' division d'infanterie, est placé h la section d'activité. Les honnêtes gens applaudiront h l'acte d'intel ligente initiative posé par le général Cbazal. M. te ministre de la guerre a bien mérité du pays; il a vengé notre brave armée des humiliations qoe loi avait infligé le cabinet de mai-novembre. Le géoé- ral Cbazal annonce anx hommes d'ordre qu'ils peuvent compter snr lui; quant anx brouillons et anx pervers, il lenr signifie qu'il saura agir comme qni n'habite plus ce tombeaumais qni règne glorieux dans le ciel. Ne venx- tu pas antre chose Seigneur, je voudrais qoe vous pussiez con fesser la foi de mou Dieu, qui vient de vons donner une marque de sa puissance. Ce serait abdiquer l'Empire... Les divinités protectrices de Rome se vengeraient? Le néant se venge-t-il Adieu, femme; adieo! aussi longtemps que je gouvernerai le moDde, je te le promets, jamais les disciples du Christ ne seront ioquiétés. Va maintenant 1 Séraphia le quitta et retourna b Jérusalem. Les Juifs la persécutèrent, et l'enfermèrent dans une prison où elle mourut de faim pour l'amour de Jésos-Christ. La tradition chrétienne a conservé le souvenir de cette pieuse femme; mais on lui donne communément le nom de Véronique (de vera icon, vrai portrait,) en mémoire de ce que le Sauveur fit pour elle. Le fond de celte légende s'appuie sur le livre si beau et si poétique intitulé La douloureuse Passion de Notre-Seigneur Jésus- Christ d'après les méditations de sœur Anne-Cathe rine Emmerich, traduit de l'allemand par M. de Cazalès.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 2