42me Année.
N<> 4,338.
LA CROIX DE SAINT-JEAN.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
LE PROPAGATEUR
POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR
TROIS MOIS.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN-, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 5 MOIS.
7FE.ES, 27 AVRIL.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
DÉPÈCHES FRANÇAISES.
Paris, samedi soir, a3 avril.
On assure que l'ultimatum autrichien n'a été
remis a M. de Cavour qu'aujourd'hui samedi, h
deux heures seulement le délai accordé par cet
ultimatum pour le désarmement n'expirerait donc
que mardi la même heure.
Paris, samedi soir, 23 avril.
La Patrie annonce que la garde impériale est
mise sur le pied de guerre. Les officiers ont reçu
l'ordre de se tenir prêts h partir.
Le maréchal Canrobert est parti ce matin pour
prendre possession de son commandement.
Les régiments qui ont quitté Paris hier ont été
salués avec enthousiasme.
Le rappel des troupes en congés renonvelables
est confirmé.
Paris, 3$ avril.
On lit dans le Moniteur français
Le gouvernement autricbieo a cru devoir adres
ser une communication directe au gouvernement
sarde pour l'inviter b mettre son armée sur le
pied de paix et b licencier les volontaires. Cette
communication a dû être transmise b Turin par un
aide-de-camp du général Giulay, commandant en
chef l'armée autrichienne eu Lombardie. Cet officier
aurait été chargé de déclarer qu'il attendrait la
réponse pendant trois jours, et que toute réponse
dilatoire serait considérée comme un refus.
L'Angleterre et la Russie n'ont pas hésité b
protester contre la conduite tenue par l'Autriche
en cette circonstance.
L'Empereur a réparti, ainsi qu'il suit, les divers
commandements de ses troupes
S. Exc. le maréchal Magnan commande l'armée
de Paris. Quartier général b Paris;
Tu ne déroberas point.
Décalogue.
(Suite. Voir le nQ 4,337 du Propagateur.)
C'était du reste un homme secun homme de
chiffres et de calcols que Bonaventure, un homme
tcut b ses intérêts, mais qui surveillait ceux de son
maître, parce qu'il savait que sa position et son
existence tenaient b son exactitode.
Michelle aimait d'autant plus Théodore qu'elle
le voyait indispensable b Siméon. D'ailleurs, le
mentor normand se montrait généreux; et souvent
il donnait d'honnêtes pourboires la bonne ser
vante. Quoiqu'elle eût autant de désintéressement
que de droiture, la pauvre fille n'était pas insensible
aux petits présents loyalement acquis; elle en faisait
d'ailleurs un noble usage. Tout l'argeot qu'elle
gagnait ou qu'elle pouvait amasser, elle l'envoyait
b sa mèrequi habitait Zotteghem et qui était
vieille et infirme. Malgré tant de vertus dans la
pieuse servaute, on verra que les circonstances
qoi vont se dérouler firent douter de sa probité.
S. Exc. le maréchal Pélissier, duc de Malakoff,
l'armée d'observation, dont le quartier général
sera b Nancy;
S. Exc. le maréchal comte deCastellaue, l'armée
de Lyon;
S. Exc. le maréchal comte Baraguey d'Hilliers,
le i" corps de l'armée des Alpes;
Le général de division comte de Mac Mahon, le
2'corps;
S. Exc. le maréchal Caorobert, le 3* corps;
Le général de division Niel, aide-de-camp de
l'Empereur, le 4' corps.
S. A. I. le prince Napoléon aura le commande
ment d'on corps séparé.
S. Exc. le maréchal Randon est nommé major
général de l'armée des Alpes.
Le Corps législatif se réunira en séance publique
loudi 25 avril, s deux heures.
Communication do gouvernement.
Paris, 24 avril.
Une dépêche télégraphique que nous recevons b
l'instant même de Turin nous apprend que l'ulti
matum de l'Autriche au Piémont a été signifié
officiellement hier samedi.
L'ultimatum est signé du nom de M. le comte
de Buol, ce qui fait tomber l'allégation répandue
ces derniers jours, que l'Empereur d'Autriche
avait pris sa résolution extrême en dehors de ses
ministres.
DÉPÈCHES ANGLAISES.
Loudres, samedi, 23 avril.
Le Morning-Herald dit que toute espérance de
paix n'est pas anéantie, parce que l'Autriche, en
envoyant son ultimatum b Turin, ne connaissait
pas encore l'adhésion du Piémont au désarmement.
La France dit-il, attend le résultat de la dernière
démarche de l'Angleterre, avant d'embarquer on
de faire marcher ses troupes.
Théodore avait pris un grand ascendant sur
Siméon, en flattant ses penchants, en approuvant
ses goûts; il en était venu insensiblement b le
dominer. Une intimité complète s'était établie
entre les deux jeunes gens, qui fréquentèrent vite
les plus mauvaises sociétés.
Baltbasar fournissait généreusement aux désirs
de son fils. Mais bientôt les fonds qu'il donnait, et
qui eussent pu suffire aux plaisirs de dix jeunes
hommes réglés, semblèrent trop restreints. Siméon
fit des dettes.
Ce jeune homme qoi se corrompait ne se perdit
pas tout d'un coup. Il eut un retour sur lui-même.
Sachant la rigidité de son père, et tremblaot qu'il
n'apprît son embarras, il se contint pendant un
mois, fit des épargues et résolut de mettre des
bornes b ses dépenses, jusqu'à ce qu'il eût payé ce
qu'il devait. Malheureusement un soir, dans une
réunion de jeunes dissipés, il ne put résister b
Théodore, qui l'avait meoé dans une maison de
jeu, où il voulait risquer un coup de dés. Les
deux amis jooèreot et s'en revinrent les poches
vides.
Siméon passa une nuit cruelle. Redoutant que
ceux b qui il devait ne vinssent en son absence
Londres, lundi malin, 35 avril.
Le Times a reçu une dépèche de Vienne, en
date de dimanche, dix heures du soir, laquelle
annonce que, dans les dernières heures, ordre a été
donné aux autorités compétentes de mettre toutes
les armées autrichiennes sur le pied de guerre.
Londres, lundi, ?5 avril.
Le Morning-Herald dit queen réponse a
l'ultimatum autrichien, le Piémont pourra déclarer
qu'il a déjb consenti au désarmement et que, par
conséquent, il n'a pas d'autre réponse b donner.
Le Herald ajoute que l'Autriche peut être satis
faite de cette réponse.
DÉPÈCHES SARDES.
Turin, samedi soir, 23 avril.
Les députés sont rentrés en séance publique
b trois heures.
La Chambre a adopté, saos discussion, le projet
de loi qui investit le Roi de tous les pouvoirs
exécutifs et législatifs. Le vote a donné tio voix
pour le projet et 24 contre. Les députés ont quitté
la salle aux cris de Vive le Roi! Le public a
accueilli le comte de Cavour de ses applaudisse
ments b sa sortie de la Chambre.
Turin, samedi soir, s3 avril.
Le baron de Kellerberg, chargé d'une mission
extraordinaire du gouvernement autrichien, vient
d'arriver'. Il a été reçu eu audience par le comte de
Cavour, b cioq heures et demie. Ou le dit porteur
de la déclaration de guerre annoncée depuis deux
jours.
L'esprit public, b Turin, est excellent.
Le nombre des Autrichiens, sur la frontière, va
toujours s'augmeutaot.
DÉPÊCHES PRUSSIENNES.
Berlin, samedi soir, 23 avril.
D'après la Gazette de la Croix le gouverne
ment russe aurait résolu de mettre sur pied de
guerre le corps d'armée do général Lodders.
s'adresser b sou père, il ne sortit pas le lendemain,
entra dans le bureau avec Théodore et se mit b
travailler. Son père était ravi.
A onze heures et demie, un instant avant le
dîner, Michelle vint appeler M. Baltbasar, qu'on
de ses amis voulait saluer; Bonaventure était sorti.
Dix minutes après, les deux jeunes gens fermèrent
la porte du bureau, remirent la clef b la servante et
s'en allèrent, en lui disaDt qu'ils ne reviendraient
que le soir. Balthasar retint son ami b dîner; et rien
d'extraordinaire ne fut remarqué dans la maison.
Quatre mois se passèreot. Il est probable que
pendant ce temps - lb Siméon Merx paya ses
dettes; car son père n'en entendit point parler.
Il n'eut même pas le moiodre soupçon des déran
gements de son fils. Mais d'autres ioqniétudes le
minaient depuis quelque temps, lorsque le 24
février i535, s'étant enfermé dans son cabinet
avec Bonaventure, il lui ouvrit son cœur
Vous ne savez pas, vieux, ce qui m'arrive,
dit-il; il faut que je vous le conte; car ce n'est
pas vous qui êtes le voleur.
Le voleur, monsieur! répondit Bonaventure
en sautant sur son escabelle, il y a un voleur!
Je vous dis que ce n'est pas vous, vieux ainsi