LA CROIX DE SAINT-JEAN. 42rne Année. No 4,342 LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, P0UR LE DEHORS FR. 7-50 PAR 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 TROIS MOIS. P0CR 5 MOIS. 7FB.ES, H MAI. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. DÉPÊCHES FRANÇAISES. Mnrseille, samedi soir, 7 mai. Les lettres de Rome, du 5, affirment que la garnison française sera entièrement maintenue. Le Pape a reçu de l'Empereur des Français une lettre rassurante. Dix milles Autrichiens sont réunis Ancône. Les popnlatious de la Romagne sont en fermen tation. Le Roi de Naples, en apprenant la situation de l'Italie, en a éprouvé une vive émotion qui a aggravé son état; il s'efforce néanmoins de régler les affaires du royaume. La rente est descendue 100. On s'attend un changement de miuislère. Paris, 10 mai, 5 heurts du matin. On lit dans le Moniteur L'Empereur ayant l'intention de se mettre la tête de l'armée d'Italie, a résolu de conférer le titre de Régente l'Impératrice. Elle en exercera les fonctions pendant notre absence, dit le décret, en conformité de nos ordres et instructions qui seront transcrits sur le livre de l'Etat. Le prince Jéiâme, les présidents des grands corps de l'État, les membres du conseil privé et les ministres prendront connaissance de ces ordres et instructions, et l'Impératrice ne pourra pas s'écarter de leur teneur daos l'exercice de la régence. L'Impératrice ne pourra promulguer aucun antre sénatus-consulte que ceux qui sont actuel lement présentés. L'Impératrice prendra l'avis du prince Jérôme sur les résolutions et décrets qui lut seront soumis. Tu ne déroberas point. Decalogue. (Suite. Voir le n° 4*34° du Propagateur IV. Qui dous jugerait, si nous n'avions pas Dieu dans le ciel? Car les sentences des hommes sont bien souvent le fruit de l'erreur. Il serait long d'éoumérer les cas sanglants où la justice humaine s'est trompée; il serait aisé peut-être de faire voir que le nombre des innocents condamnés est presque aussi graud que celui des coupables absous. Dès que la pauvre Michelle se trouva sous la griffe du prévôt, ou ne songea pas avec calme examiner dans sa vie précédente toutes les boqnes présomptions qui pouvaient plaider pour elle; on ne s occupa que des circonstances qui devaient la noircir. C est que les juges alors, comme les maîtres des hautes-œuvres, avaient des remises par con damné. L'executenr travaillait aux pièces; il se plaignait quand on le laissait désœuvré, et les producteur de sentences lui taillaient de l'ou vrage. Ou cite un juge qui disait Mais si nous ne condamnons personne, de quoi vivra le bour- DÉPÊCHES ITALIENNES. Turin, samedi, 7 mai. Un bulletin officiel qui vieut de paraître dit que le général de La Marmora s'elt poi té sur la ligne de la Doire et qu'aucun mouvement notablen'aen lieu de la part de l'ennemi. A Ancône la municipalité a adressé une récla mation au Pape contre l'augmentation de la gar- uisou et des fortifications autiicbienoes. DÉPÊCHES SUISSES. Berne, 6 au matin. La tentative de franchir le Pô, faite par les troupes autrichiennes, n'a réussi qu'en partie. Les Autrichieus entourent Alexandrie et Casale dans nn rayou de quarante milles (to milles géographi ques). Uue rencontre avec un corps franc a en lien sur les bords du lac Majeur. (Gaz. de Cologne.) Berue, 8 mai. Le maréchal Caurobert dirige les opérations des alliés. Sou quartier géuéral est Alexandrie. On évalue 120 mille hommes le nombre des troupes franco-sardes et i4o mille le nombre des Autri chieus actuellement en ligue. Le service télégraphique du Piémont avec l'étranger est supprimé. DÉPÊCHE PRUSSIENNE. Berliu, luudi soir, 9 mai. La Marschbereitschaft de l'armée prussienne, ordonnée il y a dix jours, sera terminée deuiaiu, DÉPÈCHES AUTRICHIENNES. Vieuue, samedi soir, 7 mai. Le général Ginlay annonce que les troupes qui ont passé le Pô, près de Connale, ont détroit le télégraphe et le chemin de fer près de Tortone et de Vogbera, et sont ensuite allées rejoindre de nouveau le gros de l'armée. Brody, ville des Etats autrichiens (Galicie), située sur la frontière de la Russie, a été détruite jeudi après-midi par un immeuse incendie. reau, qui a sa famille a nourrir? Quoique ce fût un juge suisse et un juge calviniste, j'aime croire pour mon compte que cet horrible mot est supposé. Le prévôt de Saint-Bavon instruisit activement le procès de la servante. Sod maître, malade de chagrin, ne s'occupa plus d'elle. On remarqua que la mère de Michelle n'était pas morte de faim. Cette singularité, qui faisait l'éloge de la pauvre fille, fut tournée contre elle. On vit, dans ce qu'on nommait l'aisance de la vieille, le fruit du vol. La bon ne femme avait de la propreté, de l'économie, de la sobriété; sa cabane n'étalait pas les hideux aspects de la pauvreté vicieuse; on tirait de ces vertus de nouvelles inductions, et peu s'en fallut qu'on u'emprisonnàt la vieille comme recéleuse de sa fille. Le curé de Zoltegbero vint au bout de deox jours, ainsi qu'il l'avait promis, visiter Michelle dans sa prison. Il se convainquit de son inooceuce. Mais elle ne voulait pas nommer les auteurs du vol. Il l'encouragea la patience et la recommanda aux geôliers, en leur disant que la prisonuière n'avait pas fait le crime, et que Dieu ne pouvait manquer de dévoiler les coupables. Les gardiens de la prison eurent quelque égard aux paroles de l'homme de Dieu. Mais les juges qui poursuivaient l'instruction avaient le cœur, dont parle Horace, entouré d'un triple airaio. Ils teuaieut leur proie; rien ne REVUE POLITIQUE. D'après les bulletin» officiels publiés Turin, il paraît que Caffaire de Frassineto a été assez vive, et que les Piémonlais et les Autrichiens ont laissé un certain nombre des leurs sur le champ de bataille Les Autrichiens, qui avaient tenté le passage de la rivière, auraient été accueillis par une vive fusillade, a laquelle on aurait répondu, non moins vivement. Mais cependant les Autrichiens n' auraient pu passer; ceux qui avaient pénétré Ferceilauraient été surpris la nuit par Garibaldi, qui leur aurait fait plusieurs prisonniers. Les volontaires étaient appuyés par la division Cialdini. Aux avant-postes, il y a d'ailleurs, paraît il, un échange continuel de coups de fusils et d'escar mouches. L'essai que les Autrichiens avaient fait Cambio, de passér le Pô, pour attaquer Alexandrie, n'ayant pas réussi, ils sont re tournés sur la rive gauche du fleuve. De l'autre côté, la division Henedek a passé le Pô a C embouchure de la Scrivia et s'est avancée jusqu'à Castel Novo. Or, les Français des corps de Baraguey d'Hilliers et de Mac Mahon, occupent ces positionsil y aura, par consé quent, bientôt bataille, ou, sinon bataille, vu que l'armée alliée veut attirer l'armée ennemie de ce côté du Pô, nous pouvons sous peu, entendre parler de rencontres assez chaudes. Les Autrichiens tâtonnent et cherchent leur point dé attaque. Les alliés restent sur la défen sive et se concentrent. Un décret en date, Turin, du 3 mai, notifie tous les citoyens appelés par la loi du 4 mars 1848 au service de la garde nationale, d'avoir, dans les quinze jours qui suivront celui où ils auront atteint leur vingt-unième année, se pouvait la leur ôter, ni les apitoyer pour elle. Oo interrogeait tous les jours Michelle; et tous les jours ses réponses étaient les mêmes elle était innocente; elle connaissait les coupables; mais elle ne pouvait dire leurs noms. On alla jusqu'à soupçonner, car il y a des âmes noiresà qui rien ne répugne, que la pauvre servante avait des intrigues avec un inconnu, eu complicité de qoi elle avait fait le vol, et qu'elle refusait de compromettre. Après huit jours écoulés sans qu'on eût pu tirer d'elle les aveux qu'on exigeait, c'est-à-dire le lieu où reposaieot les quatorze mille florins et les noms de ses complices, comme on vit que la résignation avait pris le dessus chez elle et qu'elle se portait mieux, on décida qu'on la soumettrait la torture. On lui fit subir ce qu'on nommait la question des coins. L'aide du bourreau apporta quatre petites planches de chêne très épaisses. Chacun des pieds de Michelle fut placé entre deux morceaux au milieu on ficha l'angle aigu d'uD long coin; on serra le tout par des barres et des crampons de fer. Puis le bourreau, armé d'un rnerliri, enfonça le coin qui, repoussant avec effort les deux pîauches du milieu, comprimâtes pieds, fit jaillir le sang et broya les chairs. Michelle, poussant des cris lamen tables s'évanouit enfio sans rien déclarer; et la torture cessa. Oo pausa les plaies qu'on lui avait

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1