depuis que la Cour de Gand a prononcé soo arrêt
daus l'affaire des Hospices de Louvaio. C'est II tort,
il faudrait que ce second arrêt fut d'abord annulé
par les Chambres réunies de la Cour de Cassation.
Et, qu'on veuille bien le remarquer, l'arrêt de la
Cour de Gand ne décide pas ce qu'on loi fait
décider. Il n'est pas le moins du inonde contraire
la liberté de la charité telle que l'entendent les
catholiques. Il ne tranche pas, il ne discute pas la
question des administrateurs particuliers que sou
lève l'interprétation de l'art. 84 de la loi commu
nale. Il interprète les clauses d'un testament, il
constate que l'iulenlion du testateur a été de fooder
uo établissement indépendant des établissements
publics, et de n'appliquer qu'à une semblable
fondation la somme par lui léguée, et il décide que
si le gouvernement ne peut reconnaître un pareil
établissement, il ne peut pas non plus s'emparer
des écus.
Voilà bien, ce nous semble, une décision qui
donne gain de cause aux catholiques. C'est l'amen
dement de M. B. Oumortier, rejeté par la chambre
et consacré par la jurisprudence: le gouvernement
n'a pas le droit de défaire et de refaire les testa
ments. Les libéraux disaient arrière les catholi
ques, mais empochons toujours leur argent; la
Cour de Gand dit: holà! point de catholiques,
point d'argent.
Si ce n'était que les libéraux ont la méchante
intention d'obscurcir les esprits pour mieux soulever
les passions, nous serions tentés de croire qu'ils
font des meosonges comme M. Jourdain faisait de
la prose.
V
Au début de la séance de mercredi dernier du
Sénat, M. le baron Dellafaille a donné lecture du
rapport des commissions de la justice et de l'inté
rieur réonies sur le nouvel article84 de la loi com
munale. Ainsi que nous l'avons déjà annoncé, le
rapport conclut au rejet du projet de loi par 11
voix contre 4 et une abstention.
On écrit de Rome, 10 mai, la Gazelle de
Liège
Les meneurs du mouvement révolutionnaire sont
avant tout les agents des sociétés secrètes. Ils sont
inconnus et ne se révèlent que par leurs actes. Les
enrôlements de volontaires poor le Piémont sont
leur œuvre, œuvre ténébreuse qui tire ses ressources
ou ne sait d'où, mais qui se poursuit tous les jours.
Samedi dernier une quarantaine de volontaires sont
encore partis pour Gênes.
Mais les bruits publics exagèrent souvent le
combla de joie. Bientôt une seconde lettre datée
de Rouen, où il était venu son arrivée d'Angle
terre, annonça qu'il serait Lucques dans deux
mois environ. Il lui fallait ce temps pour terminer
ses affaires Paris et pour faire le voyage. A Luc
ques on s'empressa de lui reteoir une maison; de
jour eo jour il était attendu; mais deux mois,
quatre mois, six mois s'écoulèrent, Zambelli n'avait
point paruet mêmechose étrangeaucune
nouvelle lettre de lui n'était parvenue Lucques.
L'inquiétude delà famille était extrême. Cornélio,
son frère, se rendit Paris, où il fit des recherches
inon es. Il alla dans tontes les maisons avec les
quelles Zambelli devait être en rapport raison de
la nature de sod commerce. Dans ces maisons, on
avait vu, do moins on avait cru voir Zambelli. Un
individu était venu, sons ce nom, toucher le mon
tant d'obligations dont la somme totale était con
sidérable; les marchands montraient la signature
Zambelli, apposée au bas des quittances. Toutes
ces^ignatores sont fausses,s'écria Cornélio indigné;
dépeignez-moi le faussaire poor que je le cherche
en tous lieux et que je le confonde. Mais od ne
put le satisfaire, il n'était resté de cet homme
aucun souvenir.
Ainsi un vol audacieux avait été commis, et on
nombre et la qualité de ceux qui partent pour la
guerre. C'est ainsi qu'oa a fait partir entr'autre le
fils du chev. Filipaoi, officier du palais, attaché
très-iotimemeut au Saint-Père, tandis que le jeune
homme faisait tout bonnement une retraite de huit
jours S'-Eusèbe.
Sur 8oo étudiants que compte l'Université de
Rome, quinze seulement ont répondu l'appel
révolutionnaire. C'est un chiffre fort significatif, eu
égard aux sollicitations dout ils ont été l'objet.
Je vous signalais, dans une correspondance
précédente, la lettre envoyée par l'Empereur des
Français au S1-Père, pour protester de soo respect
et de son dévouement tous les droits du S'-Siége.
Voici quelle fut l'occasion de cette protestation
personnelle ajoutée tant d'autres déclarations
publiques. Je vous la donne telle qu'on la rapporte
Rome, et elle a d'ailleurs toute garantie d'au
thenticité
L'ambassadeur de France rassurait le S1 Père sur
les intentions des Français débarqués en Italie et il
ne paraissait pas produire sur soo auditeur une
impression sensible. Il appuyait surtout chaleureu
sement sur les seutiraeots de l'Empereur. Le S1 Père
se tournant vers soo crucifix lui aurait dit
Voilà celui en qui j'ai mis toute ma con
fiance il n'a jamais trompé personne.
La lettre de Napoléon III est arrivée pour ajouter
du poids aux assurances de l'ambassadeur.
Eo attendant, quelles que soient les bonnes
intentions de l'Empereur, le journal officiel de
Rome a été averti de ne pas publier de nouvelles
de nature produire une impression favorable la
France.
UNE PEUR PROTESTANTE A L'OCCASION DU
PRINCE DE GALLES.
Nous lisons dans le National Standard la lettre
suivante, adressée ce journal par le Révérend
E.-L. Ward, recteur de Bleoworth
Sentant profondément l'extrême imprudence
dont lord Derby s'est rendu coupable eo permet
tant que le prince de Galles fît uo voyage et un
séjour Rome, et considérant cette démarche
comme pleine de périls pour la cause de la vérité
protestante, j'ai adopté une suggestion que j'ai vue
indiquée dans le dernier numéro du Protestant
Magazine, et j'ai fait du voyage de Son Altesse
Royale le sujet d'une prière dans mon église pen
dant les trois derniers dimanches. Avant les litanies,
et avant la collecte pour la famille royale, j'ai
ajouté ces paroles
entrevoyait uu autre crime plus affreux encore.
Cornélio, poursuivant ses recherches, se rend de
Paris Rouen. 11 visita successivement toutes les
hôtelleries de cette ville. A l'hôtel de la Crosse,
on a vu Zambelli; il y a fait quelque séjour; puis
il est parti pour Paris avec uo valet; ce valet, ou
ne l'a point remarqué; d'ailleurs sept ou huit mois
sont écoulés depuis ce départ, et comment se rap
peler uo domestique entre mille que l'on voit se
succéder sans cesse avec les gentilshommes et les
marchaods, qui affluent dans cette hôtellerie, l'une
des plus fréquentées de Rouen?
Ce fut alors, dit le lieutenant-criminel, que
Cornélio vint me porter plainte; je pressentis
comme loi qu'un grand crime avait dû être commis
entre Rouen et Paris; mais comment s'en assurer?
Comment surtout, découvrir le coupable? Enfin,
au milieu de nos recherches multipliées et sans
résultat, une pensée soodaine vint un jour m'assail-
liret je n'y pus résister. Il y avait six ou sept
mois, uo orfèvre nommé Martel, entièrement
inconnu 'a Rouen jusque-là, était venu y ouvrir
une boutique; on ne savait d'où venait cet homme
soo air, l'expression de sa physionomie, avaient
quelque chose d'étrange; il ne disait rien de ses
antécédents; et ceux qui avaient hasardé des
Les prières de celte Congrégation sont récla-
mées avec instance pour S. A. R. le prince de
Galles, afin qu'il plaise au Dieu Tout-Puissant,
dans sa grande miséricorde, de le préserver des
dangers auxquels il sera exposé pendant son
séjour Rome, le quartier général de l'erreur,
de la superstition et de l'idolâtrie papiste.
Si ces protestants alarmés en avaient le pouvoir,
ils défendraient l'héritier présomptif du trône
d'Angleterre d'entrer dans une ville catholique,
de parler a un catholique, d'ouvrir un livre catho
lique, et de voir une cérémonie catholique. C'est
ce qu'on appelle liberté des cultes, liberté de con
science et liberté d'examen.
Le jeune duc de Chartres, le second fils de la
duchesse d'Orléans, le petit-fils de Louis Philippe,
a pris du service actif dans l'armée piémontaise.
Il combattra donc daos les rangs d'une armée
la tête de laquelle se trouve un Napoléon. Ses
grades, il pourra les recevoir de la main d'nn
Napoléon.
Cette situation, qui n'est plus révoquée eu
doute, suggère bien des réflexions et des commen
taires. Quand on se souvient uo peu du passé, on
reconnaît qu'il y a là une sorte d'enchaînement
logique: rapprochant ce fait actuel de quelques-
uns des actes de la première jeunesse de Louis-
Pbilippe, nous retrouvons la plus frappante
analogie.
Louis-Philippe fit sa première campagne en
1792; il était parmi les volontaires qui de
Quiévrain arrivèrent jusqu'à Boussu le 29 avril.
Voici comment il eo est question dans un bulletin
du général Biron au maréchal Rochambeau, daté
«du 1" mai
MM. Chartres (on nommait ainsi le fils aîné du
duc d'Orléans-Égalité) et Montpensier ont marché
avec moi comme volontaires et ont essuyé pour la
première fois beaucoup de coups de fusil, de la
manière la plus brillante et la plus tranquille.
M. Chartres, le volontaire de 1792, qui fit ses
premières armes Quiévrain et Boussu, devint
plus lard Louis-Philippe et monta sur le trôoe de
France eo i85o, par le vœu populaire; mais il fut
également affilié aux Jacobins eo 1793.
Si l'on racontait queiques-uoes des péripéties de
cette carrière agitée, nous n'aurions plus nous
étonner du rôle actuel du duc de Chartres, ni de la
sève révolutionnaire inoculée et transmise de père
en fils, dans la branche cadette des Bourbons.
questions sur ce point n'avaient reçu que des
réponses évasives, faites avec un embarras mal
déguisé. Frappé de l'analogie de son commerce
avec celui qu'avait fait Zambelli, averti par uo
pressentiment involontaire, je lui envoyai quel
qu'un qui, sous préteste de faire des emplettes,
s'entretint longuement avec lui, et, dans la conver
sation, prononça le nom de Zambelli. A ce nom, il
vit Martel pâlir et le regarder d'un air d'inquiétude
et d'angoisse. Ce fait, qui me fut rapporté, ne
pouvait que fortifier mes soupçons. Je résolus donc
de passer outre, mais ici (je le reconnais), l'excès
de moo zèle m'a égaré. Par mon ordre, on sergent
alla chez Martel réclamer le montant d'une obliga
tion fausse de quatre cents écus que j'avais fait
fabriquer sous uo nom supposé et qui était payable
par corps. Martel, aussitôt qu'il vit ce billet, cria
la fausseté, et refusa de payer. Sommé par ce
sergent de se rendre en prison, Martel, n'obéissant
qu'à un premier mouvement, suivit assez tôt le
sergent avec la sécurité d'un homme certain qu'il
ne doit rien; mais bientôt s'arrêtant tout coup, et
laissant apercevoir uo trouble extrême Je suis
bien tranquille quant cette obligation, dit-il, elle
est de toute fausseté, et je saurai le prouver; mais
n'y aurait-il poim quelqu'autre chose? Ne vous a-