L'AVEUGLE D'ARGENTEUIL.
42me Année.
Mercredi 25 Mai 1859.
Ko 4,346.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
(Suite. Voir le n° 4*345 du Propagateur
REVUE POLITIQUE.
La nouvelle de la mort du Roi de Naples
tant de fois annoncée et démentie paraît cer
taine cette fois. C'est dimanche après-midi
vers quatre heures qu'a eu lieu cet événement
qui pourrait avoir les conséquences les plus
graves pour l'Italie toute entière. Nous ne
serions pas surpris de voir éclater prochaine
ment dans ce pays une révolution pacifique au
profit des adversaires de t Autriche et des gens
d'un certain partiqui ont du sè contenter
jusqu'ici du rôle de martyrs.
CURIEUSE QUESTION.
LE PROPAGATEUR
POCR LA VILLE 6 FR. PAR AN,
4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR
TROIS MOIS.
POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR
AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75
POUR 3 MOIS.
7FB.BS, 25 MAI.
DÉPÊCHES ITALIENNES.
Alexandrie, 21 mai.
L'Empereur a adressé h l'impératrice les nou
velles suivantes
Les Autrichiens, au nombre de i5,ooo hommes
environ, ont attaqué les avant-postes du corps
Baragoay-d'Hilliers. Ils ont été repoussés par la
division Forey qui s'est admirablement conduite et
a enlevé le village de Montebello après un combat
acharné de 4 heures.
La cavalerie piémontaise sous le général SonDag
a montré une énergie peu commune.
Nous avons fait 200 prisonniers Autrichiens
parmi lesquels un colonel.
Les Français ont eu 5oo hommes blessés et tués.
Les Autrichiens battent en retraite depuis hier
soir.
Londres, jeudi matin, 19 mai.
Le Times contient un avis par lequel les pro
priétaires de bâtiments de commerce sont avisés
que toute location de navires la France, pour
des transports interdits par la proclamation de
neutralitésera suivie de la confiscation du
bateau et d'un emprisonnement pour le signa
taire d'un pareil contrat.
Cette décision est applicable aux locations
faites avant la proclamation de neutralité.
La question de savoir si les charbons sont
considérés comme de la contrebande de guerre
n'a pas été résolue par le gouvernement.
Le Daily-News annonce que la France a
refusé la demande qui lui a été faite par CAn
gleterre de prolonger le délai assigné la mise
sous embargo des bâtiments autrichiens. (Ind.)
ANECDOTE NORMANDE DU XVIe SIÈCLE.
Sa résolution était prise; il allait tout dire,
lorsque l'apparition subite du greffier, qui, averti
par moi, venait recevoir sa déclaration, le réveilla
comme d'un songe; il avait aperçu le piège, et,
lorsque je l'iuvitai lever la main et b jurer de
dire la vérité Non je n'ai rien h dire, je n'ai
rien dit, s'écria-t-il, je suis innocent
Tous mes efforts, toutes mes sollicitations
pour eo obtenir davantage étant superflus, je le fis
descendre dans les prisons, comptant encore qu'il
pourrait changer de dessein. Mais qu'avais-je
espéré Aujourd'hui, soufflé par les scélérats aguer
ris dont regorgent les prisons du bailliage, il pro
teste contre son incarcération, il s'inscrit en faux
contre l'obligation par corps qu'on lui a présentée,
et me prend b partie, moi lieutenant-criminel et le
sergent qui l'a arrêté.
Voilà ma faute; la pureté de mes motifs ne
peut être douteuse pour vous. Mais que diront
Messieurs du parlement, si rigides envers les offi
ciers inférieurs; Faudra-l-il que trente années de
Les dépêches et correspondances particulières
nous font connaître avec plus de détails le
combat de Montebello Casleggio et Montebello
étaient gardés en avant postes par un millier
de cavaliers piémontais.
Les Autrichiens arrivèrent en grande force
et s'emparèrent de cette position, malgré la
résistance énergique qui leur fut opposée. La
division Forey, appelée en toute hdte, après un
combat acharné et en faisant des prodiges de
valeur, put repousser les ennemis et rétablir
les avant-postes Montebello. Les Piémontais
ont perdu dans cette affaire environ 200 hommes
et un colonel. L'absence d'artillerie du côté des
Français a été une des causes de la durée de
ce combat.
Le cabinet de Turin, qui a pris part la
déclaration de droit maritime faite par le
Congrès de Paris, le 16 août 1856a égale
ment manifesté son intention d'en observer
scrupuleusement les prescriptions, et il vient de
déclarer que les sujets autrichiens qui se trou
vent dans les Étals royaux pourront y continuer
leur séjour, tant que leur conduite ne donnera
pas lieu des réclamations. L'entrée dans ces
travaux soient tout coup effacées et ma vie flétrie
pour m'être laissé emporter une fois l'excès d'un
zèle qui m'a souvent si bien servi? Monsieur
l'avocat du Roi, j'ai tout dit, veuillez prononcer.
Rassurez-vous, lui dit Laurent Bigot, et par
donnez-moi de n'avoir point abrégé vos angoisses.
Le parlement sait tout, et vous excuse. Aujour
d'hui même les chambres se sont assemblées ma
demande pour statuer sur cette affaire. J'ai parlé
pour vous avec toute la chaleur d'un homme qui
vous estime et vous aime; mais vos trente années
de travaux et d'intégrité ont plaidé bien plus
éloquemment que je n'aurais su le faire. La procé
dure que Martel a osé commencer contre vous est
suspendue pour trois mois; le procès relatif l'as
sassinat de Zambelli est évoqué au parlement;
Martel va être transféré la conciergerie. Tout me
dit qu'en lui vous avez trouvé le vrai coupable:
mais où sout les preuves? où est le corps du délit
C'est ce qu'il faut découvrir. Dans deux jours je
partirai; j'irai sur la route de Rouen Paris,
chercher, de village en village, les traces d'un
grand crime qui doit y avoir été commis. Espérons
que mes soins ne seront pas perdus.
Instruit de tout, j'aurais dû, sans doute, vous
interrompre et vous rassurer; mais j'ai obéi on
sentiment que vous comprendrez, puisque vous
mêmes États sera accordée aux sujets autri
chiens qui en obtiendront l autorisation spéciale
et préalable.
Le gouvernement sarde déclare, en outre,
que la course est interdite, et que le pavillon
neutre couvrira la marchandise ennemie,
l'exception de la contrebande de guerre. La
marchandise des neutres, sous pavillon ennemi,
jouira des mêmes privilèges, l'exception de
la contrebande de guerre. Enfin, les blocus
seront effectifs.
Le gouvernement modenais, dans une note
reproduite par la Gazette officielle de Milan,
explique l'entrée des Autrichiens sur son terri
toire en l'attribuant un cas de légitime
défense.
Le gouvernement modenais prétend que ce
n'est pas le 27 avril, mais le 2 mai seulement,
c'est-à-dire une époque où le territoire ita
lien était déjà envahi par les légions de la
puissante armée françaisequ'il s'est décidé
appeler un bataillon autrichien qui se trouvait
Bologne, afin de porter secours la garnison
de la capitale, trop diminuée par l'envoi des
détachements la défense du duché de C antre
côté des Apennins.
Le gouvernement proteste en outre contre
toute accusation d'offense envers le Piémont,
auquel il s'est borné cl'adresser des reproches
dans le but de maintenir les droits légitimes
de son souverain.
L'affaire de Rare est aujourd'hui terminée.
Il s'agissait dans cette affaire, comme on le sait,
d'un legs de 25,000 fr. fait pour la création d'un
établissement spécial en faveur des pauvres femmes
aveugles de Louvain.
Un arrêté royal du 20 octobre 1351 écarta,
ME—■■■■>1 II II II Il—a—
êtes magistrat et père. Érueric, mon fils, et vous,
Etienne Pasquier, destinés tous deux revêtir un
jour la toge; vous, Énaeric me succéder pent être;
vous, Pasquier, briller au parlement de Paris ou
dans quelque autre cour souveraine, sachez que,
s'il n'est permis personne de faire le mal en vue
d'un bien, le juge surtout ne doit jamais chercher
la vérité par le mensonge, et faire lui-même ce
qu'il est de son devoir de pouisuivre, de condamner
dans les autres. De tels moyens sont indignes d'un
magistrat; le succès le plus éclatant ne saurait les
absoudre. La justice et la vérité sout sœurs, le juge
ne doit poiut les séparer. Attendons tout du temps,
qui dévoile bien des mystères. Horace votre poè'te
|e disait tout b l'heure Rarement le coupable a pu
se soustraire au supplice qu'avait mérité son crim e
A trois semaines de Ib, dans le village d'Argeu-
teuil, régnait une agitation extrême. Les habitants
avaient suspendu leurs travaux, quitté leurs demeu
res ils étaient tous réunis b la porte de l'hôtel du
Heaume; et b les voir partagés en groupes, s'entre
tenir avec feu, interroger avidement ceux qui sor
taient de l'hôtellerie, il était clair que, dans cette
maison, il devait se passer quelque chose d'étrange,
d'inaccoutumé. En effet, dans la vaste salle com
mune de l'hôtellerie, transformée, ce jour-là, en
salle d'audience, Laurent Bigot assisté du bailli
d'Argenteuil, interrogeait les nombreux témoins
d'un fait déjb un peu ancien.