ANGLETERRE.
FRANCE.
ITALIE.
AUTRICHE.
SUEDE.
Gand Bruxelles, on rencontre successivement, et
il peu de distance l'une de l'autre, les haltes de
Schellebelle et de Lede.
Or, l'un de ces jours, par une soirée moitié
claire, moitié obscure, un convoi, qui vait passé
Schellebelle sans y faire d'arrêt, stationnait Lede,
et un cbarmantcouplede jeunes mariés desenvirons
y prenait place dans un compartiment de première
classe.
A cet instant, l'un des vovagears qui s'y trou
vaient, un Gantois, se soulevaut k demi de son
sommeil, jeta un regard distrait la ronde et
demanda négligemment h son voisin, placé en face
des nouveaux entrés: Est-ce Schellebelle? et, sur
sa réponse: Non, Lede, se recoucha avec la plus
profonde indifférence.
Personne n'avait fait attention k des propos aussi
insignifiants et cependant ils avaient produit un
effet magique sur le couple villageois. La jeune
femme, de venue pâle comme son bouquet d'oranger,
avait laissé tomber son voile; le jeune homme
s'était dressé comme un coq, et, écornant de colère,
demandait satisfaction.
Qu'était-ce donc? ah! apprenez le, vous tous
qui l'ignorez Quand un Gantois dit Est-ce
Schellebelle? il prononce ces mots identiquement
comme s'il demandait Est-ce qu'elle est belle? et
quand il répond Non, Lede, il prononce Non,
laide.
On comprend quelles grossières insolences avaient
involontairement commises ces malappris de la
ville. Qui raconteramaiotenantquelles explications
il fallut, et quel mal ils eurent pour qu'ils se
rendissent compte de leur affreux calembourg; et
puis combien il fallut d'autres explications pour
persuader h la jeune dame qu'on la trouvait belle
et très-belle, et que personne n'avait eu l'intention
de dire qu'elle était laide! Ajoutons seulement que,
lorsque tout le monde eut ses apaisements, com
mença un chœur de rires inextinguibles, qui se
continuèrent jusqu'à Bruxelles et s'y communiquè
rent tous les amis dont nos voyageurs firent
la rencontre.
Plusieurs sujets prussiens qui habitaient
Liège, viennent de recevoir de leur gouvernement
l'ordre de se rendre immédiatement en Prnsse
pour être incorporés dans la landwehr.
On sait, en effet, que toute la landwehr prus
sienne est appelée sous les armes; toute la popula
tion valide du royaume en fait partie, y compris les
ouvriers et gens de service. Semblable mesure
n'avait été prise en Prusse depuis i8i3.
d'un pauvre vieillard aveugle, comme moi, n'est-
elle pas h la merci de qui veut la prendre; .Mais
tout-k-l'heure, lorsque monsieur le bailli a parlé
d'un cadavre trouvé k si peu de distance de l'en
droit où j'avais entendu la voix, je n'ai pu retenir
un cri. J'ai tout dit maintenant, puisse-t-il ne pas
m'en arriver de mal!
Pendant le récit de Gervais, Laurent Bigot avait
paru comme absorbé dans uoe rêverie profonde,
qui se prolongea longtemps après que l'aveugle eût
cessé de parler. Puis, tout h coup s'adressant h
Gervais: Vieillard, dit-il, je vais vous faire une
question; réfléchissez bien avant d'y répondre
cette voix qui se fit entendre k vous sur la monta
gne, cette voix qui vous a répondu, qui vous a
menacé, votre mémoire en a-1-elle gardé un exact
souvenir? Croyez-vous que vous pourriez la re
connaître si elle se faisait encore entendre k vous;
mais la reconnaître au point de ne pas la confondre
avec une autre? Oui, monsieur l'avocat du
Roi, s'écria aussitôt Gervais, comme je reconnaîtrais
la voix de ma mere si elle vivait encore, la pauvre
femme! Mais, reprit Bigot, y avez-vous
pensé huit ou neuf mois se sont écoulés depuis ce
jour-lk. Il me semble qu'il y a peu d'heures,
répondit Gervais; car ma frayeur fut si grande
alors, que je crois toujours entendre, et la voix qui
La corporation de Londres a pris la décision,
dans sa dernière séance, de remettre une Adresse k
la Reine pour exprimer le vif regret que lui a causé
l'explosion des hostilités entre l'Autriche,la France
et la Sardaigoe, et sa cooviction que les vrais
intérêts de l'Angleterre ne sauraient être mieux
servis que par la maintien de la neutralité, aussi
longtemps que cette neutralité est compatible avec
la sécurité et l'honneur de la nation.
On lit dans la Pairie: Le village de Monte-
bello, où vient d'avoir lieu l'engagement que nous
signale la dépêche, est le même que celui où
Lannes battit les Autrichiens le 9 juin 1800.11 est
situé k g kilomètres de Voghera et tout près
de Casteggio, sur la route qui relie ces deux villes.
On sait que dans cette même année 1800 il se
livra k Casteggio un combat qui fut le prélude de
la bataille de Marengo.
On écrit de Rcme, le lé, k l'Union
La santé du Roi de Naples, après une amélio
ration sensible, est retombée dans un état qui
ne laisse plus guère d'espoir. Ce prince est
admirable de patience, de calme et de résignation
Il a fait le sacrifice de sa vie avec une piété
héroïque, qui a fait l'admiration de tous. Soyez
convaincu que ce prince, si méconnu et si calomnié
par ses contemporains, aura uoe belle place nn
jour dans l'histoire, car un prince qui a vaincn la
révolution dans ses États, qui a su résister a des
secousses intérieures et extérieures qui auraient
renversé plus d'un trône, un prince qui sait
grandir k l'heure de la mort, jusqu'k mourir en
saint, n'est pas un roi ordioaire, et l'heure de
la justice et de la réparation se lèvera tôt ou tard
pour loi.
Le Roi de Naples est mort le 22 mai dans
taprès-midi. Charles-Ferdinand 11, Roi des
Deux-Siciles, était né le 11 janvier 1810; il
avait succédé le 8 novembre i85o son père
le Roi François 1".
Pendant ce règne de vingt-neuj ans, le Roi
Ferdinand II avait subi la pression d'une
situation qu'il n'avait pas créée. Il y avait
dans ce monarque des qualités remarquables
se plaignait, et la voix qui m'a parlé, et le tonnerre
qui ce jour-lk grondait plus fort que d'ordinaire.»
Et comme Laurent Bigot allait encore exprimer nn
doute, l'aveugle, levant les mains vers le ciel, qu'il
ne voyait pas Dieu est bon, dit-il, et il n'aban
donne pas les aveugles; depuis que je n'y vois plus,
j'entends mieux. Mais, ne m'en croyez pas, tenez
tous les habitants d'Argeoteuil sont Ik, ou auprès
de cette hôtellerie avec moi; dans les jours de fête,
ils se sont souvent amusés k m'embarrasser, en
contrefaisant leurs voix et en me demandant:
Qui l'a parlé? Qu'ils disent si je m'y suis
jamais mépris. Les habitants s'écrièrent tous
ensemble que le vieillard disait vrai, et que, quand
il était k Argenteuil, c'était nn de leurs passe-
lempsle dimanche, et comme un jeu pour les jeunes
gens de la paroisse. Quelques heures après, Laurent
Bigot sortait d'Argeoteuil, retournant k Rouen, où
il amenait avec lui Gervais l'aveugle. Dans le
village si ému tout-k-l'heure, tout maintenant
semblait avoir repris son train accoutumé; les
habitants avaient regagné leurs demeures; seule
ment on se racontait, d'une chaumière k l'autre, ce
qu'on avait pn voir et entendre; et les habiles de
l'endroit se livraient k des conjectures sur ce
qu'allait devenir cette affaire.
(Pour être continué
et essentielles chez, un prince il aimait son
peuple et il en était aimé. Son caractère était
résolu, sa conduite énergique.
En »848, il fut du nombre bien petit des
monarques qui osèrent et qui surent combattre
la démagogie et la vaincre.
Le duc de Calabre, prince royal, qui va
régner sous le nom de François II, a du sang
piémontais dans les veines. Il est né le 16
janvier i836, du premier mariage de son père
avec la princesse Christine fille de Jeu
Victor-Emmanuel I", Roi de Sardaigne. Il
est ainsi petit cousin du Roi Victor-Emmanuel.
On écrit de Mortarale i3 k la Gazette
d'Augsbourg L'armée franco-piémontaise
occupe une position inattaquable, protégée sur le
flanc droit par le grand camp retranché d'Alexan
drie, sur la gauche par Casale, et toute manœuvre
pour l'attirer hors de celte position serait inutile.
Que reste-t-il donc k faire? Attendre que l'armée
alliée sorte de cette forte position et saisir ce
moment ponr fondre sur elle avant qu'elle puisse y
rentrer. Mais qu'a donc gagné le Piémont k ce que
nous occupions et mettions en réquisition sa plu9
riche province, k ce que nos chevaux paissent et
nos soldats bivouaquent dans les prés qu'il aurait
été sans cela temps de faucher et dans les champs
de céréales?
Autant que nous sachions, les Franco-Piémon-
tais n'ont pas maintenant, sur le théâtre de la
guerre des forces supérieures, a celles des Autri
chiens, car les pluies, qui avaient d'abord retardé
les mouvements, ayant cessé, l'Autriche a pu faire
marcher ses troupes restées en arrière, et l'a fait
avec viguenr,
On lit dans VOst-Deutsche Post C'est
k tort que la Gazette du Weser annonce que les
troupes autrichiennes se retirent peu k peu dn
Piémont et ont commencé cette retraite en trans
portant leur quartier-général k Mortara. On peut
lire dans tous les journaox que les derniers mou
vements de notre armée ont ponr but nne concen
tration des masses et de convertir sa longue ligne
d'opérations en une ligne plus compacte. L'ennemi
y réfléchira k trois fois avant de venir se briser
contre cette muraille. L'Autriche ne quittera pas
sa position avantageuse au-delk du Tessin.
On écrit de Stockholm k la Gazette des Tribu
naux En Suède, jusqu'k ce moment, les femmes
n'ont jamais joui d'aucun droit civil. La législation
les assimile absoioment aux mineurs et aux interdits,
et, dans le texte des lois, elles sont presque toujours
accolées aux personnes de ces deux dernières
catégories. En effet, comme filles, elles sont sujettes
k une tutelle; comme épouses, k la poissance
maritale; comme veuve, k un curatenr; d'où il suit
que, de leur propre chef, elles ne peuvent faire
aucun acte valable, et que, par conséquent, tout
commerce et toute industrie leur devenaient impos
sibles; aussi, disait-on, généralement et avec raison
que les femmes suédoises n'étaient légalement
aptes k exercer que trois professions, savoir celle
de domestique, celle de professeur et celle d'artiste.
Très-souveot les Diètes générales du royaume
ont réclamé contre cet état de choses, mais en vain,
et les projets de loi que les diverses législatures, en
vertu de leur droit d'initiative, ont adoptés afin
d'accorder aux femmes les droits civils les pins
indispensables, ont toujours été rejetés par le
pouvoir exécutif.
La dernière représentation nationale, dont la
session a été close dans le commencement de i858
(les Diètes de Suède ne se réunissent que tous les
trois ans), avait adopté, sur la proposition de l'état
de la bourgeoisie, un projet qui conférait aux