42me Année.
No 4,349.
pour la ville 6 fr. par an, p0br le dehors fr. 7-50 par
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an 5 fr. pour 6 mois, 2-75
trois mois. p0cr mois.
7 F B. S S 4 Juin.
Élection du 14 de ce mois.
En confirmation de ce que nous avons
annoncé dans notre numéro de samedi
passé, nous sommes autorisé déclarer au
corps électoral que le parti conservateur
a définitivement adopté les candidats sui
vants
M. le Baron Mazeman de Couthove, au Sénat;
MM. Jules Malou et Charles Van Renynghe,
membres sortants, la Chambre des
Représentants.
Afin d'éviter toute erreur, l'on fait re
marquer aux électeurs que les bulletins
électoraux pour la journée du 14 pro
chain, doivent être écrits de la manière
suivante
Sénateur,
M. le Baron Jules Mazeman de Couthove.
Représentants,
MM. Jules Malou et Charles Van Renynghe,
membres sortants.
REVUE POLITIQUE.
TROIS VISITES AUX INVALIDES.
(Suite. Voir le n° 4s^43 du Propagateur.')
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
LE PROPAGATEUR
Tout aonoDce que le moment approche où les
grandes opérations vont commencer sur le théâtre
de la guerre. Les engagements qui ont eu lieu
jusqu'à ce jour n'étaient que des combats d'avant-
poste, ou même de simples escarmouches. Il n'a pas
dépeodu cependant des bulletins piémonlais,
grands faiseurs d'hyperboles, et de leurs échos de
la presse révolutionnaire et française, de transfor
mer quelques engagements heureux en victoires
1705-1806-1840.
Le roi, accompagné du maréchal de Grancey et
d'un piquet d'honneur, choisi parmi les officiers
invalides, parcourut quelques parties de l'hôtel.
Ce piquet n'était composé que de vingt hommes,
et sur ces vingt guerriers dix ne marchaient qu'à
l'aide de jambes de bois; chacun des dix autres
était privé d'un bras; mais tous portaient sur le
visage leur brevet de noblesse, tant ils l'avaient
balafré et couturé d'affreuses cicatrices. La biogra
phie de ces vingt braves eût été fabuleuse celui-
ci, simple officier de fortune, voyant, au combat
de Bereugen, un boulet, arriver par ricochets sur
le marquis de Théinines, son colonel, l'avait jeté
rudement bas de son cheval et avait perdu une
jambe. Le marquis lui avait pardonné sans peine
ce manque d'égards. Celui-là, ancien capitaine de
dragons, âgé de 75 aos, n'avait plus que trois
cheveux sur la tête, l'aide desquels il avait trouvé
le moyen de se faire une queue sur la nuque et
deux boucles frisées sur l'oreille.
brillantes. Les rapports autrichiens sont venus
chaque fois, rabattre de beaucoup les relations
hyperboliques des feuilles franco-sardes. Mais
celles-ci conservant l'avantage de la priorité, ont
par suite réussi s'emparer plus vivement de
l'opinion, et au momeot où les journaux autrichiens
s'attacbeut réfuter les versions piémontaises, un
bulletin franco tarde célèbre déjà quelque nouvelle
victoire des troupes alliées. Nous continuerons
donc enrégistrer dans le corps du journal les
nouvelles du jour, sans distinction d'origine, lais
sant la perspicacité de nos lecteurs se former
une opinion jaste du véritable état de choses.
Il devient probable qu'une reocontre sérieuse
aura lieu entre les alliés et les Autrichiens, dans les
plaines qui séparent la Sesia doTessin. L'Empereur
d'Autriche précipite son Voyage. Sans doute se
trouve-t-il en ce momeot sbr le théâtre des
événements. Le gouvernement révolutionnaire de
Toscane prend fait et cause pour le Piémont.
Dernièrement les dépêches de Turin annonçaient
un double avantage remporté par les forces'
alliées Palestro. Elles avouent d'un antre côté un
échec Laveno, et divers indices ont fait présumer
que Garibaldi, après avoir poussé jusqu'à Côme,
aurait essuyé des revers qu'on a oublié de faire
connaître.
En-dehors des évènemeuts militaires qoi se pas
sent dans la Péninsule et absorbent presqu'exclu-
sivement tout ce que lei nouvelles politiques
contiennent d'intérêt, le bruit est répandu de la
reprise des relations diplomatiques entre l'Angle
terre et la France et le royaume de Naples. On
conçoit que lord Derby revienne volontiers sur l'un
des actes les plus révolutionnaires de lord Pal-
merston, et que le gouvernement des Tuileries
n'ait nulle envie de pousser le nouveau roi de
Naples, qui d'ailleurs dispose d'une excellente
armée, dans les bras de l'Autriche.
On annonce le retour en France du baron Gros,
Dans la guerre contre le grand Frédéric, il
avait eu le bras emporté par un boulet Ah! ma
bague! ma bague! cria-t-il un trompette.... va
me chercher ma bagoe! C'était sa mère qui la
lui avait donnée la veille de sa mort. Le trompette
la lui remit l'autre main, et après un pansement
fait la hâte, ce capitaine de dragons avait poussé
son cheval dans la mêlée aux cris de Vive le roi!
11 s'estimait très-heureux d'avoir obtenu la croix
de Saint-Louis trois ans après.
Tant de courage et de sang-froid allait parfai
tement la physionomie ouverte, aux manières
comme il Faut de la gloire- française; le roi loi-
même en fit la remarque; et ralentissant le pas
pour que tous pussent le suivre, il dit, en se re
tournant du côté de son capitaioe des gardes
M. de Sreteuil, nous doutons que jamais roi de
France ait été entouré de pins dignes gardes du
corps.
Eu entrant dans l'église, dont la nef n'était pas
achevée, il dit encore son ministre de la guerre
M. de Louvois, vous veillerez ce que cette
chapelle soit agrandie le Dieu de la France est
aussi le Dieu des armées; son temple ne saurait
être trop vaste; et sous le dôme nous voulons que
soient appendus les drapeaux pris sur nos ennemis.
dont la mission devait ouvrir, disait-on, le Céleste
Empire la civilisation et au commerce européen,
mais qui parait n'avoir rien recueilli. Au reste,
l'Empereur Napoléon a bien d'autres soucis en ce
moment sur les bras. Rien de nouveau de Cochin-
chine; l'unique résultat de cette autre croisade
serait-ce donc d'inspirer aux barbares une recru
descence de haine contre le nom chrétien et un
mépris plus complet de la puissance française?
dépêches françaises.
Paris, mercredi, i" juin.
Le Moniteur contient une dépêche portant ce
qui soit
Verceil, 3t mai. Les Autrichiens, en grand
nombre, ont attaqué, dans la matinée, avec énergie
le Roi de Sardaigoe et tenté d'empêcher nos
troupes de passer la rivière. Mais les Sardes ont
repoussé vaillamment les Autrichiens.
Ils ont été soutenus, par la division Trochu, qui
était peu eogagée. Le 3° régiment de zouaves, qui
avait été attaché la division sarde, a fait des
merveilles.
Seul, en face d'une batterie de huit canons et
d'un feu nourri d'infanterie, il a franchi le canal,
gravi une pente rapide, chargé les Autrichiens h la
baïonnette, jeté dans le canal plus de 4oo ennemis
et emporté six cations.
Les troupes sardesont enlevé aussi deux canons.
Nos pertes soot peu considérables.
dépêches autrichiennes.
Vienne, jeudi soir, i juin
Uo bulletin officiel porte que l'avant - garde de
-l'ennemi ayant attaqué le septième corps d'armée,
ces troupes ont été arrêtées dans leur mouvement
agressif par le corps du général Zobel. Il y a eu
beaucoup de blessés.
Dans les caveanx de l'église reposent les cendres
de nos maréchaux je veux désormais que notre
hôtel royal des Invalides soit le Saint-Denis de
mes grands capitaines.
Sire, les ordres de Votre Majesté seront exécntés,
répondit le ministre en s'inclinant profondément.
Au moment où le roi sortait de la chapelle, un
carrosse six chevaux arrivait dans la cour du
gouvernement, et la dauphine, accompagnée de
Mm° de Maintenon et des duchesses de Chevrense
et de Roquelaure, en descendit.
Eh quoi? mesdames, dit le roi après s'être avancé
galamment vers la danphiue, ie chapeau la main,
est-ce donc ainsi que vous venez traîtreusement
nous surprendre?
Sire, répondit la princesse en souriant, les fidèles
sujettes de Votre Majesté étaient jalouses de par
tager un bonheur dont vous leur aviez fait mystère.
Sire, continua la marquise d'un ton caressant,
Votre Majesté a accoutumé tons ceux qui ont
l'honneur de la servir aimer les héros; trouvera-
t—elle surprenant qu'ils aient voulu visiter l'asile
qu'elle leur a consacré?
Véritablement, mesdames, dit le monarque, ce
jour est si heureux pour moi que votre présence
devait le couronner; accompagnez-moi donc au