42me Année. No 4,350 pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par AN5 FR. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. 7PB.SS, 8 Juin. Élection du 14 de ce mois. En confirmation de ce que nous avons annoncé dans notre numéro de samedi passé, nous sommes autorisé déclarer au corps électoral que le parti conservateur a définitivement adopté les candidats sui vants M. le Baron Mazeman de Couthove, au Sénat; MM. Jules Malou et Charles Van Renynghe, membres sortants, la Chambre des Représentants. Afin d'éviter toute erreur, l'on fait re marquer aux électeurs que les bulletins électoraux pour la journée du 14 pro chain, doivent être écrits de la manière suivante M. le Baron Jules Mazeman de Couthove. MM. Jules Malou et Charles Van Renynghe, membres sortants. Nous croyons utile de rappeler qu'un seul bulletin suffit pour l'élection aux deux Chambres et qu'à défaut d'indication spéciale le premier nom inscrit compte pour le Sénat. REVUE POLITIQUE. TROIS VISITES AUX INVALIDES. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. LE PROPAGATEUR Sénateur, Représentants, La grande nouvelle dur jour c'est le passage du Tessiu par l'armée franco-sarde le 4 juin, et l'im portant avantage remporté, le lendemain, par les forces alliées ao combat de Magenta. S'il-fallait s'en rapporter aux dépêches françaises et sardes, toujours vantardes de leur nature, les pertes des Autrichiens seraient de i5 b 30,000 hommes mis hors de combat et 5,000 prisonniers. Les pertes des alliés ne seraient que de 2 b 3,000 hommes 1705-1806-1840. (Suite. Voir le n° 4.349 du Propagateur Cette fois Napoléon ne pouvait se défendre d'avoir compris l'allusionelle était trop directe; mais il sut, h l'aide d'un de ces innocents menson ges qu'il se plaisait h débiter lorsqu'il était de bonne humeur, la faire tourner h son avantage en répliquant h son aide-de-camp favori, qui lui tenait l'étrier tandis qu'il mettait pied 5 terre Monsieur le mauvais plaisant, je vous ai dit au contraire que votre montre avançait toujours de vingt- quatre heures lorsqu'il s'agissait de mon service. Vous m'avez mal compris, ce qui vous arrive quelquefois. Puis il ajouta en souriant Attends-moi 15; personne ne fera attention 5 loi, je reviendrai dans un moment te reprendre b cette place. Napoléon s'achemina grands pas vers l'entrée principale des Invalides. La nuit commençait 5 tomber. A la vue d'uu homme coiffé d'un chapeau militaire, chaussé de bottes molles a éperons d'ar gent et portant deux épaulettes grains d'épinards tués ou blessés. Il y a ici évidemment exagération en trop et en trop peu. La valeur déployée durant l'action par l'armée autrichienne, son opiniâtreté h défendre ses positions ne nous permettent guère de tenir les pertes des alliés poor tellement inférieures aux siennes. Nous ignorons encore le chiffre exact des forces engagées des denx côtés dans l'actioD. Une relation fraoco-piémontaise parle de 100,000 hommes du côté des alliés et en assigoe i5o mille aux Autrichiens. Noos ne tarderons pas h recevoir sur l'affaire des 4 et 5 juin des détails plos circon stanciés et plus exacts. Tout ce qui peut être dit dès h présent c'est que de part et d'autre la lutte a été dignement soutenue, et que si la fougue fran çaise a fini par l'emporter, la valeur militaire des troupes autrichiennes ne leur a pas moins acquis des droits incontestables b l'estime de leurs adver saires même. A l'henre où nous écrivons les forces françaises, auront fait leur entrée b Milan, ville ouverte et située b peu de distance de la frontière. Les Autri chiens auront opéré leur retraite derrière i'Adda où sans doute une grande bataille devra se livrer. En cas d'échec la ligne du Mincio abriterait encore leur désastre. Là se trouve leur véritable champ de bataille. C'est lb qu'est ce célèbre quadrilatère, le véritable point d'appui de la puissance autri chienne pour résister b l'ennemi qui voudrait la chasser de l'Italie. Pescbiere et Mantone sur le Mincio, Vérone et Legnagosur l'Adigeen forment les côtés et présentent une des positions les plus fortes par la nature et par l'art, que l'on paisse imaginer. Ce serait donc lb que, suivant l'avis ouvert par le général Hess, les Autrichiens joueront leurs grandes parties. Quand même, disait der nièrement une revue allemande, les alliés rempor teraient b la frontière une graode victoire, il ne faut pas qu'ils comptent sur une retraite continue des Autrichiens ceux-ci se battront de position en position. La perte de tout le pays excepté l'étroite bande qui sépare l'Adige du Mincio ne que dissimulait mal la redingote b demi boutonnée de l'empereur, le factionnaire pensa que ce devait être un officier supérieur, et le laissa passer sans lui demander: «Où allez-vous?» quoique la retraite eût été battue dans l'intérieur de l'hôtel. Selon son habitude, et lorsqu'il voulait observer, Napoléon, les mains croisées sur le dos, flâua dans les cours et sous les galeries. Un calme profond régnait partout, car le repas du soir était achevé et les soldats étaient rentrés dans leurs dortoirs. Quel ques sentinelles armées d'un sabre se promenaient de distance en distance. Celles-ci, supposant égale ment que l'individu qui passait devant elles était un officier supérieur attaché b l'Hôtel, ne le trou blèrent pas dans ses méditations. Napoléon s'était dirigé vers la cour de la cha pelle, et lb, arrêté devant uoe des portes latérales, la tête levée en l'air, il lâchait de lire, autant que le crépuscule pouvait le permettre b ses yeux fatigués, ces vers gravés au-dessus du portail Jadis, pour soutenir tus jours, Dans un pays ingrat, sauvé par son courage, Le guerrier n'avait pas au déclin de son âge, Un asile pour vivre, un tombeau pour mourir, L'État qu'il a vengé daigne enfin le nourrir.'... déciderait pas encore de l'issue de la campagne. Il s'agira d'entreprendre plusieurs sièges dont la lon gueur et les difficultés ne le céderont pas b celles dn siège de Sébastopol. Une correspondance française reproche aux Autrichiens, comme nne faute grave, de n'avoir point, après avoir posé lenr ultimatum, profité par nne marche rapide du temps qu'ils avaient devant eux, pour percer le Piémont qui n'a que vingt- cinq lieues de profondeur et pour s'établir b cheval entre Gênes et Alexandrie, en coupant aux Fran çais le chemin qui vient de la mer. Au moment où les premiers régiments français ne faisaient que d'arriver sans presque de munitions et dépourvus d'artillerie et de cavalerie, ils ont tâtonné au lieu d'agir. Ils étaient prêts avant oous, et ils n'ont pas su tirer parti de cette circonstance. Il est bon de remarquer toutefois que le beau projet de média tion repris au dernier moment par l'Angleterre, arrêta malheureusement l'Autriche alors que chaque jour de retard lui faisait perdre un temps précieux. On conçoit b qnel point les passions révolution naires se démènent aujourd'hui dans la Péninsule. Elles ontatteint leur but en Toscane; et n'attendent que l'occasion d'éclater en Lombardie et dans les Duchés. Mais c'est surtout la puissance tempoielle dn Souverain Pontife qu'elles poursuivent de leurs calomnies et de leurs complots. Le cabinet de Turin, par son attitude équivoque, fomente ces menées subversives, et le gouvernement français, b son tour, qu'il le veuille ou ne le veuille pas, les couvre d'une sorte de complicité morale. DÉPÊCHES FRANÇAISES. Paris, dimanche soir, 5 juin. Le canon des la valides a annoncé la victoire de Magenta. De brillantes illuminations ont lieu dans tout Paris. On n'a encore reçu aucuns détails du combat. Tout b coup la conversation de deux invalides qui sortaient de l'église vint appeler son attention. Pour mieux écouter ce qu'ils disaient, il les suivit sans affectation, en réglant son pas sur le leur, car ils marchaient bien lentement. Ces deux hommes paraissaient courbés sous le fardeau des ans. Le plus caduc, conduit par le moins âgésemblait l'implorertandis que les regards de ce dernier se portaient alternativement de l'entrée de la cour, éclairée par une lanterne, sur le camarade dont il dirigeait les pas chancelants. Jérôme, dit d'une voix chevrotante le plus vieil invalide, tu ne le vois dooc pas venir? Non, père; mais soyez tranquille, je loi ferai un sermon dont il se souviendra Sa conduite n'est pas celle d'un homme! Jérôme, il faut avoir un peu d'indulgence pour ses enfants, reprit le plus vieux; nous avons été jeunes aussi, nous autres, et, ma foi, b son âge, je valais peut-être moins que lui. Eh bien! dit le vieillard en s'appuyant sur sa canne b béquille, il y a bien de cela une centaine d'années! c'était du temps de feu Sa Majesté Louis XIV. Je n'avais pas encore épousé ta mère. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1