FRANCE.
liberté d'enseignement beaucoup plus grande que
cellequenos clubistes, en pleioe chambre, nous ont
votée en principe. Et si ces Messieurs pouvaient
changer les lois fondamentales de notre Constitu
tion, vous «erriez bientôt disparaître tout ombre de
liberté d'enseignement, comme toutes les autres
libertés si chères aux catholiques.
Avant donc de faire la leçon aux autres nations,
nos libéraux feraient beaucoup mieux de se faire
cettoleçon benx-mêmes.Qu'ilsapprennent d'abord
eux-mêmes b respecter les libertés écrites en toutes
lettres en notre Constitution.Qu'ils suivent d'abord
la devise La liberté en tout et pour tous, sans
distinction de personnes; après quoi, qu'ils viennent
faire une petite leçon de liberté aux autres nations,
pourvu que ces nations soient en état de la porter.
UNE SESSION D'ÉTÉ.
M. le ministre des finances a annoncé qu'il y
aura une session d'été. N'est-ce pas une session
d'argent qu'il faut l'appeler?
Cela ne laisse aucun doute.
Au SénatM. Frère a dit qu'il serait obligé de
demander autre chose encore que la prohibition de
l'exportation des chevaux.
Électeurs, c'est b vos bourses que cela s'adresse.
Donnez donc vos voix b des hommes qui n'ont rien
b refuser au ministère.
LES DOCTRINAIRES SONT DÉBORDÉS.
Le club libéral de Bruxelles s'est débarrassé en
un seul, coup du vieux libéralisme MM, Orts,
Prévinaire, Rogier, etc., tout cela n'existe plus.
La république une et indivisible, règne en maîtresse
là, où jadis trônait la doctrine.
Et pendant ces graves événements, le ministère
ordonne a ses agents de combattre, par tous les
moyens possibles, la réélection des hommes les
plus éminents de la Belgique, de M. le baron
d'Anetban, b Thielt, de M. Dechamps, b Charleroi,
de M. le baron Osy, b Anvers, etc.
Quel aveuglement! quel acte de mauvais
citoyen!
Nous reste-t-il encore b nous écrier comme
encore jadis: Ah! si le Roi le savait! Nous
l'espérons!
Le Moniteur a promulgué dimanche dernier la
loi détruisant la liberté de la charité; loi obtenue
par la faiblesse de deux sénateurs.
Un mauvais principe est entré dans notre légis
lation. Les pauvres en souffriront; et le ministère
sera peut-être forcé plus lard d'établir la taxe des
pauvres.
Sous cette loi des abus auront lieu le contrôle
officiel n'inspirant aucune confiance aux âmes cha
ritables, elles chercheront ailleurs de quoi donner
un cours a leurs sentiments généreux, et s'il en
résulte des inconvénients et des abus, c'est an
libéralisme révolutionnaire et au ministère qui en
est l'émanation qu'il faudra s'en prendre.
11 paraît que le ministère se prépare b molester
les rouisseurs de lin de la Flandre occidentale, car
un journal gantois annonce que M. Van der
Stichelen, ministre des travaux publics, a préparé
un travail propre b résoudre la question du rouis
sage, et que ce travail sera soumis promptemeut b
la législature.
M. Van der Stichelen étant Gantois, n'aura
poiot pu conclure contre ceux de ses amis qui ont
soulevé cette question. Avis b la Flandre
occidentale, dont le ministère a l'habitude de mé
priser les intérêts, malgré la présence de M. De
Vrière dans ce même ministère.
INSURRECTION A MILAN. FUITE DES
AUTRICHIENS.
Une dépêche expédiée hier du quartier général
franco-sarde, annonce qu'une insurrection vient
d'éclater b Milan. Les Autrichiens ont abandonné
la ville en toute hâte, laissant derrière eux les
canons de la forteresse et les caisses de l'armée.
Les dépêches de Vieooe, tout en dissimulant
encore la fâcheuse position faite aux Autrichiens
par la perte de la bataille de Magenta et l'insur
rection milauaise, laissent entrevoir cependant la
vérité. Elles parlent de l'attitude menaçante de la
population de Milan,et derévacuationdecelteville
par les autorités et la garnison du château.
Dans le nord aussi, les Autrichiens battent en
retraite, Garibaldi débarrassé du général Urban,
qui a rétrogradé en toute hâte vers Mouza, s'est
tendu aujourd'hui de Côme b Lecco.
Les Autrichiens qui occupaient les fortes posi
tions de Slradella, sur la rive droite du Pô, ont dû
suivre le mouvement général de retraite de leur
armée. Ils ont fait sauter le pont de la Stella et
détruit tous les travaux qu'ils avaient élevés pour
en défendre les approches.
NOUVELLES DIVERSES.
Un journal dit que dans une de ces sociétés
populaires si nombreuses b Bruxelles, on faisait
circuler, il y a quelques jours, une espèce de pro
gramme-prospectus ayant pour entête la rubrique
suivante
Société en commandite sous la firme Les
libéraux ministériels pour l'exploitation des
places de notaire d'avouéde juge de paix
etc., ainsi que pour l'obtention d'allocations,
de subsides et autres faveurs, titres de dis
tinctions.
Cette bourde a été colportée daos plusieurs cafés
et estaminets et a eu un succès de folle gaîté.
Nous recommandons l'avis suivant aux habi
tants des campagnes. Il est fort dangereux de sus
pendre aux arbres les corps de taupes ou d'autres
animaux nuisibles que l'on vient de détruire, car,
pour peu qu'une mouche s'attache b ces débris
corrompus, elle devient venimeuse, et sa piqûre
produit les plus graves désordres. On attribue
même b des faits de cette nature quelques morts
violentes survenues dans nos campagnes.
En reproduisant les ordonnances qui incor
porent Varèse au royaume de Sardaigne VOsl-
Deulsche-Posl dit Une occupation momen
tanée par un corps de tirailleurs suffît b la maison
de Savoie pour s'attribuer une conquête et un droit
de possession. On est si pressé de s'agrandir qu'on
n'attend même pas pour voir si l'on pourra con
server la prétendue conquête.
En reproduisant la dépêche du quartier-général
impérial, que nous publions plus haut, le Moniteur
y ajoute l'avis que voici
Pendant le cours des opérations militaires qui
doivent avoir lieu eD Italie, il est possible que le
quartier-général de l'armée française ne soit pas
toujours placé auprès d'une ligne télégraphique et
que, par conséquent, les nouvelles parviennent
moins régulièrement.
Dans l'absence de communications officielles,
le public doit se mettre en garde contre toute nou
velle, quel qu'eu soit le caractère.»
On lit dans la France centrale
MM. de Charette, petits-neveux de l'illustre
général veudéen, servaient en qualité d'officiers
dans l'armée du duc de Modène. Cette armée, se
trouvant engagée contre le drapeau franco-sarde,
i MM. de Charette n'ont pas hésité b briser leur épée.
NOUVELLE DU THÉÂTRE DE LA GUERRE.
Quartier général de l'armée autrichienne, Garlasco, 27 mai.
Le petit combat livré sur la Sesia près de Cozzo
a eu lieu parce que, sor la rive opposée, il s'était
formé on camp ennemi qni se proposait non-
seulement de faire une démonstration, mais encore
de passer la rivière.
Le lieutenant feld-maréchal baron Reiscbach fit
élever une batterie pendant la noit, dans le plus
grand silence, et, au lever du jour, il ouvrit son feu
avec un tel snccès que les batteries ennemies furent
obligées de changer trois fois de position, afin
d'être moins en butte b nos boulets, et qn'enfin tout
le camp dut être levé et changé de place. Nous
avons eu dans cette affaire 1 tué, 1 blessé et 5
chevaux perdus.
Garibaldi, qui est arrivé b Sesto Calende, sur la
rive gauche du Tcssin, a poursuivi sa marche
jusqu'à Varèse. Lb, dans une localité que nous
n'occupions pas, il a dissous la garde nationale,
bien faible en nombre, attendu que tous les hom
mes capables de porter les armes servent dans
l'armée. Son intention est naturellement d'aller b
Côme et b Milan.
A ce sujet le feld-zeugmestre comte Giulay a
lancé une proclamation des plus sévères et des plus
menaçantes, adressée aux habitants de la Lombar-
die, et qae vous connaissez déjà sans doute.
Cette proclamation produira probablement son
effet. Il était impossible de ne pas tenir compte des
suites qu'une révolution pouvait entraîner. Le
pays doit rester tranquille; les armées décideront
du sort de la Lombardie, mais tout mouvement
révolutionnaire sera sévèrement puni.
Les garnisons sont déjb augmentées et de nou
velles masses de troupes arrivent tous les jours dans
le pays pour fortifier notre armée ainsi que les
corps stationnant en Lombardie.
La guerre sera sérieuse, et la valeureuse armée
française depuis la rude rencontre de Montebello,
doit avoir de nos troupes la haute opinion que
nous avons d'elleet que nous exprimons hautement.
Je ne crois pas qu'on en vienne b une grande
bataille rangée. Je crois qu'il n'y aura que de
petits combats très-sanglauts, et qo'on n'avancera
ou ne reculera que pouce par pouce.
La presse piémontaise ne se lasse pas d'accumu
ler des mensonges sur les prétendus ravages commis
par les Autiichiens. Ainsi elle raconte de nouveau,
et le Journal de Genève répète d'après elle, que
le général Benedeck a frappé Verceil d'une contri
bution de guerre d'un demi million, tandis que le
général Benedeck n'a pas même mis le pied b
Verceil,et que personne d'autres, d'ailleurs, n'a levé
dans cette ville la moindre contribution.
Un autre journal, très-hostile b l'Autriche,
devient vraiment burlesque b propos de ce qu'il dit
des prétendues cruautés et brutalités qui auraient
été commises par l'armée autrichienne. Ainsi il
raconte que le syndic de Verceil a fouetté
parce qu'il n'a pas voulu nous livrer un certain
nombre de femmes. Or, voici le fait
Nous avions dans nos hôpitaux de campagne,
après les derniers froids, de nombreux catarrhes, et
par suite aussi un grand nombre d'angines, pour
lesquelles nous demandâmes au syndic une certaine
quantité de belladone. Il nous était impossible de
trouver ce médicament dans les pharmacies. Per
sonne n'a battu le syndic, mais ou a insisté auprès
de lui pour qu'il se procurât le médicament dont
Dotis avions besoin. Or, on a traduit belladona par
jolie femme. C'est lb probablement ce qui a donné
lieu au quiproquo.
Mais qui se rendra b l'étranger avec une armée
ennemie sans rien demander au pays où il se
trouve? Quelle idée se fait-on donc de l'état de
guerre? Il y a cependant encore ici un grand nom
bre de personnes qui font de bonnes affaires par
suite de l'occupation momentanée de la province,