L'élimination de M. Malou a produit une grande sensation dans le pays. Il est même des libéraux vues larges et élevées qui regretteront les lumières de l'ancien repré sentant. Mais ici les libéraux du progrès font de_ vains efforts pour déguiser leur joie. Ils croient devoir expliquer l'échec de M. Malou. D'après eux, les conservateurs auraient distribué des bulletins opposant M. Sartel M. Vandenpeereboom, ce qui aurait indigné les libéraux et les aurait déterminés opposer M. De Florisone M. Malou. Cela est littéralement et complète ment faux. Le parti conservateur n'a pas songé un seul instant opposer un candidat M. Vandenpeereboom, et le parti libéral n'au rait pas osé engager ouvertement la lutte contre M. Malou. Le résultat du scrutin prouve l'une et l'autre assertion par le petit nombre de voix que MM. Sartel et De Florisone ont obtenues. Il était entendu, au moins tacitement, qu'il n'y aurait pas de lutte, et que l'on voterait librement pour un ou plusieurs des membres sortants; M. Mazeman seul paraissait devoir réunir la presque totalité des suffrages. Ceux qui veulent absolument que M. Vandenpeereboom réunisse plus de 4 suffrages que ses collègues, et les jeunes de l'association (car les jeunes commencent y germer et les vieux s'en vont), ont enlevé avec plus d'audace que d'adresse beaucoup de suffrages MM. Malou et Van Renynghe, qui n'ont pas obtenu la majorité absolue au premier tour de scrutin. De là ce ballottage inattendu, pour lequel les électeurs du canton de Poperinghe se sont jetés en masse, comme en 1848, entre les bras de l'association libérale. Que les libéraux d'Ypres se félicitent de leur succès. M. Malou se consolera facile ment de l'ingratitude de certains électeurs, car si M. Vandenpeereboom a rendu des services aux libéraux, M. Malou en a rendu aux conservateurs. Et nous nous résigne rons la perte de M. Malou avec d'autant moins de peine qu'au moment où il sort du parlement par une porte, M. Dechamps y rentre par une autre. M. Van Renynghe, qui tient avant tout conserver son mandat, s'est placé, pour la deuxième fois, sur une pente dangereuse. Son sort était lié celui de M. Malou. l'Association, qui l'a sauvé aujourd'hui, le proscrira aux prochaines élections. M. De Florisone succède plus ou moins son père, on ne pourra le juger que par ses discours et ses votes. Quant M. Sartel, juge au tribunal de 1" instance, nous croyons qu'il n'a songé remplacer personne, et qu'il n'échangerait point son inamovibilité contre des fèves nous avons remarquél'à-propos avec lequel on a rappelé qu'il est président de la con férence de S'-Vincent de Paul; nous ne comprenons pas comment on ait oublié d'ajouter qu'il est secrétaire du bureau des Marguillers et du Conseil de fabrique de l'église Sl-Martin. Chambre M. Léon Orban. Virton. M. Pierre est réélu dépoté. A Virloo comme a Neufchàteau, M. Bergh, sénateur, a obtenu la majorité. i. «i n REVEE POLITIQCE. C'est «ers la ligne du Miocio que convergem actuellement toutes les forces autrichiennes. Cré mone et Pizzigheltone sont abandonnées. Les Autrichiens ont pris position maintenant dans leur quadrilatère. Uo corps d'armée est massé b Monte- chiaro, en avant de Castiglione et de Peschiera. Les alliés ont commencé, le 13, le passage de l'Adda qui a dû se terminer le i4. On s'attend b ce qu'une grande bataille soit livrée dans le Mantouao. La première campagne peut être considérée comme terminée, dit une correspondance adressée du théâtre de la guerre b la Gazelle de Cologne. Une seconde ne lardera pas b s'ouvrir, et dans celle—Ihsans doute, les Autrichiens seront plus heureux. Les officiers disent eux-mêmes Il est da ns les destinées de l'Autriche de perdre toujours d'abord pour regagoer ensuite. Ce qui a fait son infériorité jusqu'b présent, c'est la grande habileté des Français b faire toujours remplacer par des troupes fraîches les troupes qui commencent b se fatiguer et b s'affaiblir, tandis que les Autrichiens combattent depuis le commencement d'une bataille et se font décimer sans résultat. L'eonemi, en outre, arrivait par le chemin de fer tandis que les Autrichiens, fatigués d'avance par des marches forcées,n'étaient pas toujours Ib an moment voulu. (.e rapport officiel, publié b Vienne, rabat beau coup de l'importance attribuée b l'affaire de Marignan par les bulletins franco - sardes. Ce rapport prouve par des chiffres que les troupes autrichiennes n'ont cédé qo'b la supériorité du nombre. Elles ne se composaient que de deux brigades, et elles se sont retirées en bon ordre, sans être poursuivies. Les perles s'élèvent b 300 ou 3oo blessés et tués, et parmi ces derniers le général Boer. Les observations suivantes de l'Ost-Deutsche- Post nous semblent tont-b-fait applicables b cette affaire. Toute retraite, dit-il, exige que les troupes chargées de couvrir les derrières de l'ar mée fassent halte de temps en temps pour livrer un combat b l'ennemi sur un terrain favorable et continuent ensuite b se retirer. L'ennemi faisant toujours avancer de nouvelles forces b l'avant- garde, il est naturel que l'arrière-garde de l'armée en retraite perde beaucoup de moode. C'est dans la nature des choses, et, eu le faisant remarquer ici, nous n'avons d'autre but que de ramener b leur véritable valeur les bulletins franco-sardes qui oe manqueront pas de pobiier des victoires. La bataille de Magenta, elle-même, d'après Une correspondance de Turinest un brillant fait d'armes, mais n'a nullement l'importance qu'on voudrait lui attribuer. C'est uo épisode, dit cette correspondance, du grand drâme qui se joue en Europe et qui o'en est qu'à son premier acte. Cette victoire a été cruellement achetée et le manteau ducal, récompensant la valeur et la hardiesse du général Mac-Mahon, ne dérobe point aux regards cette hécatombe humaine et ces champs de carnage oir le sang de la Frauce a coulé b grands flots. Les détails de la lutte, par des témoins occulaires, donnent le frison an cœor. Ce ne sont pas là des batailles ordinaires, disait un guerrier habitué aux bruits des combats, c'est une guerre comparer celle des sauvage». En effet rien n'anête l'élan de ces hommes une fois l'action commencée; ils mépriseot la mort et n'attendent plus ni les cris des blessés, ni l'accent du soldat désarmé se rendant b discrétion. La mitraille commence b moissonner des centaines d'hommes, la baïonnette, la crosse de fusil, la lance achèvent le reste. Au bout de quelques heures le corps le plus nombreux reste forcément le maître du champ de bataille. Sa victoire est proclamée par des pyramides de cadavres. La garde Impériale a eu 3,5oo victimes dans cette journée, quatre canons Ini avaient été enlevés, elle réussit b en reprendre deux, les deux autres restent au pouvoir des Autri chiens. Od n'évalue pas b moins de goo le nombre de zouaves restés au champ d'honneur. Plus tard on counaitra le chiffre réel des pertes essuyées par les alliés en cette occasion, qu'on dit êtie approxima tivement de neuf b dix mille hommes. Cependant la révolution prend pied et s'avance sur les pas des soldats français. A peine la garnison autrichienne eut-elle évacué Bologne, que celte seconde ville des Etats Romains s'est mise en pleine insurrection. Le cardinal-légat a dû la quitter. Le mouvement s'étend de plus en plus dans la Rotua- gne. Forli, Faëoza, Imola, d'autres localités encore sont également insurgées. On proclame la dictature de Victor-Emmanuel. Parme reconnaît également son pouvoir. Modène ne lardera pas b suivre. Milan demande son anoexioo au Piémont. Rome et d'autres villes acclament et célèbrent les progrès des alliés. Quoique l'on puisse augurer les dispositions véritables de Napoléon III, il est facile de com prendre l'impression qu'a dû produire dans la Péniosule sa fameuse proclamation aux Italiens, dont nous avons dernièrement parlé. Aussi les révolutionnaires promènent-ils côte b côte dans leurs fêtes les bustes de l'Empereur et de Garibaldi le flibustier, couronnés de fleurs. C'est b juste titre que la Prusse s'inquiète. Le gouvernement vient de donner l'ordre de mobiliser six corps d'armée. Sans doute l'Allemagne entière ne tardera pas b s'unir b l'Autriche. Le nouveau ministère brilauuiqoe se trouve constitué ou peu s'en faut. Lord Palmerston en aura la présidence. Lord Russell, M. Gladstone, lord Campbell, sir Ch. Wood en feraient partie. En arrivant b la direction des affaires, lord Palmer ston aura cette bonne fortune de trouver l'Italie ouvertes ses intrigues politiques et mercantiles. La guerre d'Iialie est b la veille d'entrer dans une phase nouvelle tant au point de vue militaire que diplomatique. Tandis que prochainement des opérations décisives s'engageront sur le théâtre de la guerre, il semble que des incidents nouveaux menacent de se produire dans l'attitude observée jusqu'à présent par les différentes grandes puis sances. L'Autriche, en se retirant avec toutes ses troupes derrière le Mincio, que la Confédération germauique considère comme la clefde l'Allemagne méridionale, intéresse b sa cause plus vivement qu'elle n'a pu le faire jusqu'b présent toute la nation allemande, et c'est sans doute b la pression exercée sur lui sous ce rapport, par l'opinion publique, qu'il faut attribuer les graves résolutions que vient de preudre le gouvernement prussien que nous annonçons plus haut. nominations ecclésiastiques. M. Vanhalme est nommé curé a Snelleghem. M. Samper, ancien coadjuteur Snelleghem, est nommé vicaire de Si Martin Cour Irai. M. Dela/'onleyne, curé de Schoore, est nommé curé Pollinchove, en remplacement de M. Schollaert, qui a donné sa démission. NOUVELLES DIVERSES. Nous apprenons qu'b l'occasion de la nais sance du Comte de HainautMgr. le Duc et Madame la Duchesse de Brabant ont fait prendre les noms de toutes les mères pauvres de la capitale et des faubourgs, qui ont mis au monde un enfant le 11 et le 12 de ce mois. Ces enfants seront habil lés aux frais de LL. AA. RR. Le parrain du jeune prince sera, assure- t-on, le père du Roi de Portugal, veuf de Dona-Maria,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 2