a pas moyen de se défendre d'une certaine stupéfaction devant un système aussi pyramidalemeut audacieux qu'il est bêle- meut absurde. Eh quoi, M. Malou est éliminé par les catholiques, et vous les accusez d'avoir engagé la lutte en opposant un candidat M. Vandenpeereboom. Ne voyez vous pas que cette lutte, si elle avait existé, aurait dû tendre avant tout la conservation de M. Malou. Eh quoi, M. Malou n'est pas éliminé par les libéraux, et il n'a pas obtenu une seule voix de leur part, tandis que les catholi ques volaient en grand nombre pour M. Alp. Vandenpeereboom. N'avez vous pas vu que sans l'appoint catholique, M. Alp. Vandenpeereboom n'eût pas été élu lui- même au premier tour de scrutin. Mais... et c'est ici la grande affaire, l'avant veille des élections, une dame ra conte la dameduBourgmestredeWervicq, que lebruitestrépandudans un canton que M, Alp. Vandenpeereboom renonce son mandat de représentant pour se vouer entièrement ses fonctions de Bourg mestre. Le télégraphe transmet le nouvelle im portante, et les chefs de la bande libérale décident, dans leur haute sagesse, que c'est une manœuvre cléricale, dévoilant la dénonciation souterraine de l'armistice. De là l'indignation des libéraux, de là cette charge fond contre M. Malou. La ruse est grossière et déloyale. Que l'historiette soit vraie ou qu'elle soit inventée pour la commodité de la cause, elle ne constitue qu'un mauvais prétexte et ne saurait ni justifier ni expli quer la conduite des libéraux. Ce qui prouve la réalité des intrigues cléricales, disent les libéraux, c'est que M. Sartel, président de ta société de Saint- Vincent de Paul, a réuni 81 voix. C'était le caudidat secrètement opposé M. Alp. Vandenpeereboom. Tout cela est faux. Voici la vérité, mais la vérité vraie. En 185", les libéraux, avaient fait mine d'attaquer, et d'opposer MM. Carton et Forrest, MM. Malou et Vandenpeereboom. Les catholiques se-, taient proposés de compléter leur liste en y ajoutant le nom de M. Sartel. Alors inter vint le compromis tacite, et néanmoins MM. Carton et Sartel obtinrent quelques voix. Maintenant, des catholiques qui croient en conscience ne pas pouvoir voter pour M. Alph. Vandenpeereboom, et qui ne se fient pas aux compromis tacites avec les libéraux, ont pu se dire Volons pour M. Sartel afin que, s'il y avait trahison l'égard de M. Malou, le ballotage ne pût du moius pas lui être défavorable. Le résultat prouve qu'ils ont eu raison, que même leur défiance ne s'est pas étendue assez loin. Au lieu de voler pour un M. Sartel, ils auraient dû voler pour deux. Mais comment se fait-il que les libéraux se donnent tant de peine pour expliquer, si pas pour justifier, l'élimioalion de M. Malou? Ab! c'est que, malgré toute leur audace, ils rougissent de leur triomphe. L'enivrement de la passion pose un acte injuste; le calme amène le remords et la honte. Voilà l'explication plausible de leurs explications embarrassées et ridicules. Et leur honte est d'autant plus insupportable qu'elle n'est compensée par aucun avan tage. L'ensemble des élections condamne la politique de mai 1857. Ils n'ont pas même celte misérable consolation laquelle ils tiennent, d'avoir vexé M. Malou, car il a trop d'élévation dans l'esprit et dans le caractère pour être sensible un échec, qui pour lui n'est pas une chute, une élimi nation, qui pour lui n'est pas une humi liation. Voici comment M. Malou exprimait ses impressions le lendemain du jour des élections; nous copioos le passage d'une lettre adressée un de ses amis d'Ypres La cause pour laquelle j'ai toujours combattu a perdu sans doute un soldat, mais cette petite perle est bieu largement compensée par les succès obtenus ail- leurs. Dans la politique comme la guerre on compte peine les morts on les enterre et la victoire console. Je ne songe qu'au résultat obtenu, il est excel- lent dans son ensemble. Le Barreau de notre ville vient de faire une perte douloureuse en la personne de Monsieur Hippolyte Cornette avocat avoué près le tribunal de première instance. Né Ypres, le 6 Décembre 1850, Mon sieur Cornette s'est éteint jeudi soir 7 heures, après une courte maladie. La cérémonie funèbre a eu lieu Lundi 10 heures du malin. Tout ce que notre ville renferme de notabilités, les membres de l'administration communale, la magistrature, le barreau, toutes les classes de la société se pressaient en foule la maison mortuaire pour témoigner des regrets unanimes qu'inspi rait la perte d'un jeune homme plein d'avenir et de distinction. Après la messe des funérailles la même foule se porta au cimetière et là, au milieu d'une assistance émue et recueillie, Mon sieur l'avocat Bossaert, au nom du Barreau d'Ypres, prononça quelques paroles élo quentes dictées par un sentiment de regret et d'affectueux' souvenir. DISOOTJ2%S m» a»41V<D<BJnî 3 Permettez-moi de vous retenir encore un instant au bord de celte tombe, autour de laquelle nous a réunis un commun sentiment de profonde et douloureuse sympathie. Le barreau d'Ypres, frappé dans l'un de ses plus estimables membres, éprouve le besoin d'épancher ses regrets, et de dire, aux restes que la terre va couvrir, un dernier et confra ternel adieu. L'inexorable mort a des surprises terribles Qui eût ditMessieurs, il y a un mois peine, que M. liipuolyle Cornette serait aujourd'hui un objet de deuil pour sa famille et pour nous tous, ses amis? Personne, hélas! Il avait vingt-huit ans, les apparences delà santé, et ces habitudes calmes et régulières qui pro- le ceotenaine fit un effort pour se redresser tout faitet l'œil brillait de sau»e«irsi, la voix émue: H d'admiration Bravo! bravo! dit-il b l'empereur. Ab! moo v colonel! vous étiez digne de servir feu Sa Majesté Louis XIV! De sou temps, où le mérite était si bien apprécié, il vous eût fait maréchal de camp! CyprieD, plus attéré par l'acceot avec lequel Napoléon avait exprimé sa pensée que par les paro les de son grand-père, baissa la tête et essaya de se justifier en balbutiaot: Pardon, excuse, mon colonel je n'ai jamais couru le monarque de grand-papa; je n'en ai entendu parler que par les anciens camarades de l'hôtel. Et cenx-lb en parlant comme vons l'avez fait sont coupables, répliqua vivement Napoléon, car si la mémoire de Louis XIV doit être vénérée en quelque lien, c'est ici, b cette place même! Qu'ils jettent les yeux sur tout ce qui les environoe. Cette maguificeoce, la prévoyante sollicitude dont ils sont entonrés ne leur disent-elles pas qne le grand roi a voulu leur laisser une preove éclatante de sa générosité et de sa puissance? Pour être continué.) PROGRÈS DU CATHOLICISME EN ANGLETERRE. Une feoille protestante le Times jette tin cri d'alarme sur le progrès toujours croissant de la Religion catholique eu Angleterre. Elle engage tous les protestants b s'opposer éoergiquement b cette propagation du catholicisme. Voici l'idée que cette feuille nous donne de ce progrès. L'Angleterre et l'Ecosse, dit-elle, comp tent b présent 926 églises ou chapelles catholiques, taudis qu'en 1792 on n'en trouvait que 35. Les catholiques ont, pour le temps qui court, onze collèges, et leurs prêtres s'élèvent déjà au Dombre de 1217; doue 626 de plus qu'eu i84i. Les cou vents de femmes sont au nombre de 110, et ceux d'hommes b celui de 34. Depuis i84i les monas tères se sont accrus de 127. (Qu'en diront MM. Frère et Verhaegeo? et notre spontanéité fou droyante se rendra-1-elle en Angleterre pour détruire a coups de pavés cette lèpre sociale?) De plus 00 trouve en Angleterre et en Écosse 27 2 écoles catholiques, auxquelles le gouvernement donne annuellement une subvention de 600,027 francs. Dans le courant de l'anne'e 1358 le nombre de ces écoles a été encore augmenté de 32, qui toutes aussi sont salariées par l'État. Il y a présen tement 19 aumôniers dans l'armée, qui tous sont entretenus aux frais du gouvernement, On compte i3 étêques b la tètè desquels se trouve le cardinal archevêque Wiseman cette brillante capacité de l'église catholique. En Angleterre les conversions b la Religion catholique sont nombreuses et surtout parmi les rangs élevés de la société, et parmi les ministres qui ont fait leurs éludes b l'université d'Oxfort. La plupart de ces nouveaux convertis sont des écrivains érudits qui défendent ia Religion catho lique avec beaucoup de succès. Les évêques protes tants de l'église officielle ne savent plus b quoi se tenir; leurs points dogmatiques sont devenus un labyrinthe inextricable; les 39 articles de leur symbole s'interprètent de différentes manières et cette division engendre des disputes, qui déchirent en lambeaux le protestantisme anglican. On con teste de plus eu plus l'autorité spirituelle de la reine Victoria. Quelques ministres protestants veulent réintroduire la confession auriculaire et croient ne devoir pas se soumettre b l'autorité de leurs évêques, qui abhorrent, comme leurs femmes et leurs enfaots celte confession, et par suite s'op posent de toute leur force b cette nouveauté. Qui n'entrevoit en tootes ces teudances un heureux retour de l'Angleterre b l'unité catholique. Puisse cette prévision se réaliser bientôt et combler de joie le cœur de tout bon chrétien! PROHOSCÊ PAR Messieurs,

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 2