3 mettent la durée la vie de l'homme. Et pourtant il n'est plus! Déplorable mort, Messieurs, que cette mort précoce et inattendue! Après une jeunesse pleine de fertiles labeurs; après onze années de fortes études, dont six au collège communal de celte ville, et cinq aux Universités de Liège et de Gandaprès deux années de stage fructueusement em ployées s'initier la difficile pratique du droit, M. Hippolyte Cornette, attaché depuis trois ans notre tribunal, avait réussi acquérir celte notoriété, se concilier celle estime et se créer ces relations, qui per mettent l'avocat d'utiliser ses connaissances, et de les employer efficacement la défense du juste et du vrai. De solides qualités le recommandaient la confiance de ses clients. Fortement pénétré des devoirs de sa noble profession, comprenant toute l'étendue de la responsabilité morale qu'elle entraîne, il sem blait s'être efforcé de bonne heure acquérir les vertus qu'elle exige. Il avait cette patience d'examen, d'étude et de recherches qui approfondit tout, et pénètre jusqu'aux moindres détails des affaires cette prudence de conseil et de conduite qui prévient les mécomptes, et évite les surprises; ce calme qui conserve l'esprit sa constante liberté, et prémunit contre les appréciations partiales; cette modération qui persuade sans irriter; celte franchise qui sollicite la franchise; cette loyauté qui appelle la loyautéet, par-dessus tout, Messieurs, cette probité sévère qui ne patronne que les bonnes causes, et contribue autant leur succès, par la confiance qu'elle inspire, que le talent même qui les soutient de son autorité et de son prestige. Bon et désintéresse, il se prêtait volontiers aux moyens de conciliation et d'arrangement, préférant, aux succès qui flattent la vanité, les solutions pacifiques qui répondent parfois mieux aux véritables intérêts des clients. Aces heureux dons du cœur et du caractère, se joignaient des aptitudes non moins heureuses d'esprit et d'intelligence une perception nette, une pénétration facileun excellent discerne ment, un large sens judiciaire, une éloculion aisée, claire et persuasive. Ces mêmes qualités, qui nous rendaient si agréables les relations du barreau, M. Cornette les apportait dans le commerce de la vie ordinaire, rehaussées par une jovialité dhu meur, et une certaine originalité d idées qui faisaient aimer sa conversation, et rechercher sa société. Homme sérieux, du reste, et appar tenant son siècle, aucun événement social ne le trouvait froid ou indifférent. Il suivait d'un œil fervent et attentif les mouvements de l'intelligence humaine vers les paisibles con quêtes de la civilisation et de la liberté, et applaudissait tous les progrès avec l'élan de la jeunesse, et Cénergie de généreuses et fortes convictions. Sans aucun douteMessieurssi la Provi dence eut réservé notre regretté confrère une plus longue existenceque cette existence eut été largement et dignement remplie! En inclinant notre deuil devant le décret d'en haut, une pensée de consolation vient adoucir l'amertume de nos regrets. Tout ne finit avec la mort. Il est, au-delà de la tombe, une autre vie où le juste reçoit [éternelle récompense de ses vertus et de ses œuvres. C'est vers cette vie, Messieurs, c'est vers celle récompense que l'âme de celui que nous pleurons a pris son vol. C'est de là qu'elle écoule réjouie nos funèbres paroles d'éloge et de regretet sourit aux adieux attendris que nous adressons ses mortelles dépouilles. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. FRANCE. DÉPÈCHES FRANÇAISES. Cavriana, juin, au soir. L'EMPEHECR A L'IIIPEKATUICE. GRANDE BATAILLE, GRANDE VICTOIRE! Toute l'armée autrichienne a donné. La ligne de bataille avait cinq lieues d'étendue. Nous avons enlevé toutes les positions, pris beaucoup de canons, de drapeaux et de prisonniers. La bataille a duré depuis 4 heures du matin jusqu'à 8 heures du soir. Paris, dimanche, 26 juin. Le Moniteur publie la dépêche suivante L'EHPEBECn A L'IMPÉRATRICE. Cavriana, samedi a5, i h. iji du soir. Il est encore impossible d'avoir des détails précis sur la bataille d'hier. L'ennemi s'est retiré cette nuit. J'ai passé la nuit dans la chambre occupée ce matin, pendant la bataille, par l'Empereur d'Au triche. Le général Niel est nommé maréchal. Paris, 27 juin, 4 h. 4*5 m. Le Moniteur annonce que la bataille do 24 juin prendra le nom de Solfeiino. Paris, lundi, 27 juin. Une dépêche de Cavriana dit que, dans la jour née du 24 l'Empereur s'est constamment tenu au milieu du feu. M. Larrey, qui accompagnait l'Empereur, a eu son cheval tué. Deux chevaux de l'escorte des cent-gardes ont également été tués. Les dangers que l'Empereur courait, ajoutaient encore l'enthousiasme et l'audace de nos soldats. DÉPÊCHE AUTRICHIENNE. Vieuue, lundi soir, 27 juin. La Correspondance autrichienne annonce que, par suite d'importantes affaires du gouverne ment, l'Empereur reviendra bientôt Vienne et que le commandement en chef de l'armée pour les prochains combats sera confié au général de Hess. NOUVELLES DIVERSES. La procession de la Fête Dieu est sortie dimanche dernier de l'église S1 Martin et a suivi son itinéraire accoutumé. Un temps magnifique a favorisé celle solennité religieuse, qui s'est accomplie dans un ordre pat fait. Hier matin, un ouvrier-charpentier, travail lant h la campagne de M. Carton, père, est tombé du haut d'un échaffaudage. On l'a relevé dans un état presque désespéré. Ce malheureux ne pouvant être transporté,est, dans la campagne même de M. Carton, l'objet des soins les plus minutieux et les plus empressés. La cérémonie de la bénédiction de la mer qui ouvre la saison des bains aura lieu Ostende le 5 juillet prochain. A cette occasion, les administrations des chemins de fer de l'État, de Licbtervelde Fumes et de la Flandre occidentale organiseront on train de plaisir d'Ypres, de Tournai, Mouscron, Cour Irai et de toutes les autres localités de la Flandre de la eu destination d'Ostende. Les fêtes et cérémonies que le gouvernement se propose d'organiser l'occasion du Baptême du comte de Hainaut, d'abord fixées pour la fin du mois de juillet, n'auront lieu, dit-on, que dans la première quinzaine d'août. Une correspondance de Bruxelles adressée h un journal de province, prétend qu'il serait ques tion, en prévision des événements qui menacent d'éclater sur le Rhin, d'établir un camp dans le Luxembourg. Elle ajoute que les régiments qui devraient en faire partie seraient déjà désignés. On cite entre autres le régiment des guides. Paris, 26 juin. On lit dans la Patrie Quoique le texte de la dépêche adressée par l'Empereur l'Impératrice, et datée de Cavriana, ne précise pas le champ de bataille où nous venons de remporter une noovelle victoire, il est évident que cette bataille a eu lieu sur la rive droite du Mincio, que l'armée autrichienne n'avait pas repassé, ainsi que la télégraphie, par errenr, l'avait annoncé il y a quelques jours. Le cours du Mincio compte peine 4o kilo mètres de Peschiera Mantoue, d'où il suit que la ligne de bataille, qui avait cinq lieues d'étendue, ^occupait la plus grande partie de la ligne qne forme cette rivière. Cavriana, que nous trouvons sur les cartes, mais que les dictionnaires géographiques ne men tionnent pas, est située au sud-est de Castigiiooe, entre ce point et le Mincio, dans la direction de Borghetto, village placé en avant du Mincio. C'est Borghetto, dont le pont conduit Valleggio, sur la rive gauche du Mincio, que les Français forcèrent le passage de cette rivière en 1796. Nous croyons pouvoir évaluer 8 ou 10 kilo mètres de distance qui sépare Cavriana du Mincio. Le général Mellinet, dont la conduite a été tant admirée la bataille de Magenta, vient d'être élevé par l'Empereur b la dignité de grand'croix de la Légion d'honneur. Le préfet de Vaucluse a interdit, comme les préfets de la Gironde et de la Charente, les carica tures des généraux autrichiens. La Patrie aononce l'embarqnemeot pour la Vénétie de 4o mille hommes, empruntés en grande partie anx cadres de l'armée d'Afrique. Nous ne tarderons pas entendre' parler d'une attaque dirigée contre Vénise. En outre on prétendait encore hier Paris que les Français avaient le moyen de traverser le lac de Garde, pour tourner la position de Peschiera et marcher sur Vérone sans avoir besoin de franchir le Mincio. On écrit de Paris la Gazette de Cologne L'Empereur Napoléoo se propose, parali'-il", de transformer en un grand camp retranché fa positron entre Lonato et Castiglione, abandonnée par les Autrichiens, et d'entrepreudlrede lb-ses opérations contre la ligoe du Mincio. Le plateau de Casti glione, avec toutes les rootes qui y aboutissent, est une excellente base d'opération sur Peschiera et Mantoueet aussi la meilleure position pour attendre, bien couvert, dans le cas où le matériel de siège ne serait pas prêt, ou bien où l'interven- tiou diplomatique de la Prusse ferait suspendre les opérations actives, ou bien encore où l'on ne vou drait pas attaquer la ligne du Mincio avant de connaître les résultats obtenus par la flotte devant Venise et l'embouchure du Pô. On lit dans la Patrie On assure que la 4" division de l'armée de Paris doit prochainement partir pour l'Italie. Nous détachons d'une lettre adressée de Milan, le i5 juin, au Salut public de Lyon le récit suivaDt, fait par un zouave, de la mort du général Espinasse <1 J'étais en avaut, me dit-il, le général arrive pour examiner le terrain. 11 portait, comme tou jours, la tête haute, la tunique ouverte par le haut, comme pour narguer les balles. En se retournant, il en reçoit une et tombe de cheval. Je l'erileu lts

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 3