43me Année.
Mercredi 27 Juillet 1859.
N<> 4,364.
?FR3S, 27 Juillet.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
REVUE POLITIQUE.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an, p0dr dehors fr. 7-50 par
4 fr. podr 6 mois, 2-50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
TROIS MOIS.
DÉPÊCHES ANGLAISES.
Londres, a5 juillet.
Lord Ljndhurst a demandé si le gouvernement
sait que la Fraoce arme une flotte avec caooos
rayés; il craint que la marine française sera armée
avec ces canons avant que les vaisseaux anglais
soient fournis de canons Ârmslrong.
Lord Lyndhurst prétend savoir que des canons
rayés ont été placés sur les vaisseaux de la marine
française, et que les canons Armstrong ne seront
pas prêts avant quelque temps.
La discussion de cette question a été ajournée.
La question de savoir si le Pape acceptera ou
n'acceptera pas la présidence honoraire de la Con
fédération italienne reste toujours pendante. On
conçoit qne les résolutions de Pie IX dépendront
beaucoup des principes sur lesquels on fondera le
système fédératif de la Péninsule. Si on prétend,
comme l'ont rêvé quelques protonds politiques,
obliger Pie IX 'a séculariser ses Étals, et qu'on le
prive des droits d'indépeodaoce qu'il tient de sa
souverainetéil est bien certaio qu'il n'aurait
aucune raison pour accepter un titre qui, ton! en
étaot qualifié d'honoraire, n'en entraînerait pas
moins une certaine responsabilité morale aux yeux
des confédérés et de l'Europe. Ponr être président
d'une assemblée de souverains libres, il faut évi
demment être soi-même souverain libre. Oo croit
d'ailleurs généralement les empereurs catholiques
résolus h sauvegarder de commun accord les droits
et la puissance temporelle du Saint-Père.
Le gouvernement papal a adressé aux repré
sentants des puissances étrangères accrédités h
Rome une protestation contre les événements des
Légations et l'immixtioo de la Sardaigne. La pièce
se termine par un appel h l'intervention des
sooverains étrangers pour le rétablissement de
l'autorité temporelle du Pape dans toute l'étendue
de ses États.
Le Moniteur toscan, organe du gouvernement
provisoire, invite le pays b s'armer pour repousser
la dynastie déchue. A Modène, oo a décidé
a
l'envoi de commissaires extraordinaires b Turin,
Paris et b Londres, pour demander h ces trois
cabinets de respecter l'acte solennel par lequel
les provinces modenaises se soot données au Roi
Victor-Emmanuel. A Parme, enfin, le gou
vernement sarde multiplie également ses efforts
dans le sens de l'annexion au Piémont, et reçoit des
fonctionnaires des serments de dévouement
ioaitérable b la maison de Savoie.
La réponse de l'Empereur des Français aux
félicitations du corps diplomatique, b l'occasion du
rétablissement de la paix,est regardée par beaucoup
comme on retour agressif contre l'Europe. Dans sa
réponse aux félicitatioos des grands corps de
l'État, l'Empereur avait avoué qu'il avait aban
donné une partie de son ptogramme et qu'il
l'avait abandonnée sous le conp d'une force ma
jeure. D'un côté, la révolution, dangereose
auxiliaire, l'aurait eotraîné; de l'autre côté, et
alors qne l'Autriche maintenait intacte sa formida
ble position de défense dans les forteresses du
quadrilatère, la coalition l'attendait en armes par
tout où il eût pu tenter une diversion en dehors de
l'Italie. Il a cédé, comme le fait ressortir une
correspondance, b un cas de force majeure, il n'a
pas cru que l'indépendance de l'Italie, quelque
précieuse qu'elle fût, dût être payée b un tel prix,
une guerre européenne et révolutionnaire. Voilb
une sorte de satisfaction pour l'Europe puisqu'il
déclarait s'être arrêté devant elle.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas.
L'Europe vient féliciter l'Empereur do rétablisse
ment de la paix. Il semble qu'il doive y avoir on
échange de paroles cordiales entre lui et le corps
diplomatique. C'est le contraire qui arrive anx
félicitations que lui adressent les représentants des
puissances, Napoléon III répond L'Europe qui,
au commencement de cette guerre, m'a jugé en
général avec tant d'injustice. Pourquoi ce
reproche?
Quelques-uns affirment qu'on n'a pas été
satisfait du discours adressé aux corps constitués. Il
a été trouvé trop humble, il a semblé qu'il contenait
un aveu d'impuissance. Pour contrebalancer ce
mauvais effet, on a pensé qu'une phrase fortement
accentuée dans la réponse au corps diplomatique
effacerait l'effet produit par le discours de la
surveille. Voilb pourquoi, dit-on, Napoléoo III
parlant en face aux représentants de l'Europe, s'est
plaiot de l'injustice de l'Europe b son égard. Est-il
vrai que l'Europe ail été injuste? Les conséquences
révolutionnafresqu'elleapercevait danscette guerre
ne se sont-elles pas manifestées? Ne sont-ce pas
ces conséquences qniontarrêlé L'Empereur, comme
il l'a dit lui même?
Mais le point important n'est pas de savoir si
l'Europe a été injuste ou non. Ce qui frappe, c'est
le renouvellement d'une tactique coonue. De deux
jours l'un un discours modéré, et l'autre un discours
agressif, la menace succédant b la conciliation,
comme si l'on avait l'intention de tenir la puissance,
b qui l'on a affaire, en échec, de la troubler et de la
rassurer tout b la fois jusqu'b ce qu'on puisse
frapper un grand coup.
C'est pour cela que les hommes qui voient
clair trouvent qne jamais il n'y eut moins de
sécurité que dans les circonstancesactuelles.il n'y
en a ni dans les choses, ni dans le caractère de
celui qui joue le principal rôle. Ses paroles ne sont
pas l'expression d'une pensée ou d'une volonté,
elles font partie d'une tactique. Il donne et il retire;
il rassure et il ioquiète; il semble prendre position
b l'entrée de plusieurs routes sans qu'on puisse
dire d'une mauière certaine quelle est celle qu'il
prendra.
- n g r*'1»
Les banales parlementaires viennent de
reproduire le discours peu sincère de M. A.
Vandenpeereboom, expliquant le résultat inattendu
de l'élection d'Vpres et imputant au parti conser
vateur l'élimination de M. .Malou, ces explications
ont pu obtenir quelque crédit b la Chambre, mais
certainement il n'aurait pu les faire accepter ici b
POUR 5 MOIS.
Ypres, où les faits sont connus de tout le monde et
nous devons protester énergiquement, au nom dn
parti conservateur, contre des allégations, qui dé
naturent complètement les faits; nous les reprodui
sons dans toute leur exacte vérité, M. Vandenpee
reboom dût-il nous classer dans cette presse avec
laquelle uo honnête homme ne peut avoir de
contact. Les voici
Lorsque M. Malou est convenu avec M. Van
denpeereboom, d'éviter une lutte et de mainteoir
le statu quo, ce dernier a protesté qu'b tout prix
il désirait éviter une lutte et pour inspirer b M.
Malou la confiance, il lui a montré une lettre de
M. Carton père, chef du parti libéral b Ypres, qui
exprimait adhésion complète b la transaction et au
maintien du statu quo.
Si ces protestations et cette adhésion n'étaient
pas nn leurre afio de déguiser un coup monté,
comment se fait-il que M. Carton père a parcouru
les divers bureaox afin de tâcher de retirer aux
électeurs les billets portant le nom de M. Malou
ponr en substituer qui ne le portaient pas? Oo dit
qu'après l'élection il s'est vanté d'en avoir sub
stitué plus de a5. Pourquoi deux amis de
Monsieur Alphonse Vandenpeereboom et qui
lui sont très dévoués, ont - ils constamment
parcouru les bureaux afin de pratiquer la même
manœuvre sur une plus vaste échelle? M. Vanden
peereboom a dû voir ces manœuvres, comme tout
le monde les a vues, il pouvait les empêcher par uo
seul mot et il ne l'a poiot fait. Pourquoi a-t-on
fait écrire par 5 élèves de l'école communale envi
ron 8oo bulletins qui ne portaient pas le nom de
M. Maloo? M. Vandenpeereboom étant le chef de
cette école, est-il probable que cela se soit fait tout
b fait b son insu?
Pourquoi, si le coup u'était pas monté, les
meneurs ont-ils retenu au moins deox mois b
l'avance toutes les voilures des divers louagenrs de
la ville eo les assurant que si on ne faisait pas usage
de leurs voitures ils seraient payés comme si on les
avait employées?
On a eu grand soin b faire connaître dans les
communes que les i partis étaient convenus de
maintenir leaialu quo et que le i4 juin il n'y aurait
point de lutte; d'après ce bruit bien accrédité, 4 b
5oo électeurs, ont cru inutile de se déranger de
leurs occupations.
Après l'émission des votes les meneurs ont dit
satiété que l'élection des membres sortants était
assurée puisqu'il n'y avait pas de lutte, et que ceux
qui avaient voté pouvaient en toute sécurité s'en
retourner chez eux, bon Dombre ont été pris au
piège.
Lorsque le parti conservateur s'est apperçu des
manœuvres qui se pratiquaient et qui pouvaient
amener un ballotage il s'est décidé b porter quel
ques voix sur une personne de leur opinion afin
qu'au ballotage s'il avait lien M. Malou fut balloté
avec une personne de son opinion et qui n'eut
poiot accepté le mandat. C'est aussi probablement
en vue du ballotage que le parti libéral a donné
quelques voix b MM. de Florisone et Vanhollebeke.
Le discours de M. Vandenpeereboom dit que
cette fois 5oo voix conservatrices loi out fait dé
faut pour être exact il eut dû ajouter qne plus de
5oo conservateurs ont voté pour lui ce que nous