43me Année. Samedi 6 Août 1859. N<> 4,367. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. LES ÉCHASSES DE IAMUS. LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. PODR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. POtR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. PODR 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. 7PR.3SS, 6 AODT. Divers mouvements ont eu lieu en Toscane l'uo en faveur du grand-ducl'autre ayant un caractère républicain. Ils ont été réprimés sans effusion de sang. S'il faut s'en rapporter l'opinion do Pays, le plus conservateur des journaux impérialistes, les puissances signataires du traité de Villafranca n'iraient pas jusqu'à réintégrer de force les princes dépossédés la suite des derniers bouleversements. Au reste, l'opinion contraire compte encore beau coup d'adbérents. On attribue au duc de Modène l'intention de reconquérir ses États par les armes. Le nouveau grand-duc de Toscane, pour se concilier l'opinion publique, promulgerait une Constitution et adop terait les couleurs italiennes. La duchesse de Parme, de son côté, a envoyé l'empereur des Français une lettre autographe avec un projet de Constitu tion qu'elle se propose de donner aux États de sou fils. Ce projet, dit-on, serait copié sur la Consti tution française. Il est plus que jamais question dans les conseils du Saint-Père d'introduire dans le gouvernement des États Romains ce que l'on est convenu d'appe ler des réformes. On saitdit une correspon dance de Rome, que l'empereur Napoléon a demandé Sa Sainteté des réformes pour les États pontificaux, mais on ne connaît pas lesquelles. Ce besoin de réformes sur lequel on insiste tant a fait pitié aux gens de bien. Il n'y a donc que les États do Saint-Père qui aient besoin d'être réformés? Les grands États de l'Europe sont donc les seuls qui soient gouvernés avec justice et moralité? Parce (Suite et fi». Voir le n° 4,366 du Propagateur.) Jean de Namur parut en effet le.lendemain aux portes de sa capitale. Il les trouva fermées. Il n'avait en ce moment ni armée, ni alliés, ni trésors; il se montra modéré. Mais quand il sut quelles conditions les Namurois consentaient le recevoir (c'étaient les mêmes qu'on avait faites sa femme), il ne crut pas devoir les accepter. Il fit un appel tous ses fidèles vassaux et rassembla quel ques hommes d'armes. Il lui fallait des machines pour livrer l'assaut et faire brèche aux murs de la ville insurgée; il s'en fut Huy, cité avec laquelle il avait toujours vécu en bon voisinage; il pria les bourgeois de cette ville de lui prêter leurs engins et machiues de siège. Les Huyois, aussi honnête ment qu'ils le purent, firent réponse qu'ils tenaient encore un peu plus l'amitié des bourgeois de Namur qu'à celle de leur comte; et ils lui refusè rent tout secours. Le comte Jean se voyait dans un grand embarras, lorsqu'enfin il trouva de l'aide dans un petit prince du pays, Arnold, comte de Looz, lequel vint avec des troupes, des machiues de guerie, des vivres et des armes. Namur fut investi; et le peuple qui qu'oo se trouve soutenu par des centaines de mil liers de soldats, on se croit le droit de diriger les autres États sa guise. Sa Sainteté, toujours fidèle cet esprit de bonté et de modération qui lui est propre, semble disposée accorder quelques-unes de ces prétendues réformes, du moins celles qui seront les plus compatibles avec sa dignité et avec le bien de ses sujets. Mais les meilleures institutions sont impuissantes quand le mal ne vient pas de l'intérieurmais du dehors. Si les puissances modèles n'avaient pas fomenté le plus souvent dans leur intérêt propre, toutes les plus mauvaises passions, il n'y aurait certainement pas d'État plus tranquille que les États Pontificaux. Comme la mesure préliminaire d'un changement de système et comme on premier pas dans la voie des réformes on annonce de divers côtés la démis sion du cardinal Antonelli, ici comme prochaine, là comme un fait accompli. On peut se faire une idée de l'importance qu'attachent certaios politiques ces prétendues reformes, comme condition de la tranquillité publique, par leurs illusions de naguère au sujet de la présence des Autrichiens en Italie. II semblait que toutes les aspirations des populations italiennes fussent justes, légitimes, raisonnables. L'Autriche seule était cause de tout le mal, et avec elle de moins dans la Péninsule, le Pape, les rois et les ducs devaient s'entendre merveille et constituer tout jamais l'unité italienue, cette chimère incroya ble, représentée comme une nécessité sociale. Uoe politique un peu plus sérieuse aurait compris que si cette fédération ne s'était pas établie d'elle-même, et si la conquête étrangère avait pris racine en Italie, cela teoait des causes inhérentes la situation intérieure du pays. Que le sentiment national, dit on correspondant Parisien d'un de nos grands journaux, fût froissé par la présence et la 11 assiégeait sa princesse se vit assiégé par son prince. Une escalade fut tentée de nuit, aux remparts, du côté de Saint-Aubain; le tocsin sonna; le peuple accoorut en masse; les assiégeants furent repoossés. Les Namurois, enflés de cet avantage, vains de leur nombre, prirent l'air triomphant, air qui ne va longtemps personne. Ils étaient bloqués étroitement; leurs vivres s'épuisèrent; et, pendant que leur comtesse pou vait prendre patience avec une bonne table, ils reconnurent qu'ils allaient mourir de faim. Toute communication leur était coupée; les approvision nements n'arrivaient plus de nulle part; la faim, qui ne donne pas de joyeux conseils, leur fit entendre qu'il fallait transiger. Plaigoez aussi le peuple dans les anciens jours car s'il subit de rudes servitudes, il fit aussi bien des sottises et comprit rarement ses vrais intérêts. On leva le siège du château on ouvrit les portes de la ville; chaque citoyen de Natuur rentra chez soi, inquiet du leodemain et craignant les poursuites qu'allait exercer la justice du Comte. Le comte de Looz avait mis chaque porte des détachements d'hommes d'armes. Les chefs de l'insurrection, rassemblés l'hôtel—de-ville, dis cutaient avec agitation sur l'ordre qu'on suivrait en allant au-devant de Jean pour lui crier merci, sans pourtant abandonner les griefs dont on solli- domination des Autrichiens, je ne le nie pas. Mais côté de cet élément d'excitation, il y a deux autres éléments de désordres, la passiou révolution naire et l'ambition do Piémont •••••a Maintenant que l'Autriche n'est plus en Italie, si nous cessons d'y être, le Piémont devient le maître. Il a une armée aguerrie par des combats récents; il donne partout la main aux révolutionnaires, il peut ce qu'il veut, et l'on ne saurait douter, quand oo se souvient des décrets d'annexion qu'il s'est bâté de prononcer qoe son idée fixe ne soit de s'emparer de tous les États italiens sa coovenance, sous prétexte de fonder une puissante monarchie qoi soit une barrière contre l'Autriche. Pendant ou temps encore, son intérêt le portera rechercher l'alliance de la révolotion dont il est le pionnier, en atten dant qu'il en soit la victime. Il résulte de ceci, continue le correspondant cité, que notre position en Italie devient assez extraordinaire. Nous sommes allés en Italie pour soutenir le Piémont, nous serons obligés d'y rester pour le contenir. Nous sommes allés en Italie pour mettre ou terme l'iotervention étrangère, nous serons obligés d'intervenir, si nous voulons main tenir l'autorité du Pape dans les légations et l'indépendance des duchés. Nous sommes allés en Italie pour en expulser l'Autriche, nous serons obligés de l'y remplacer comme pouvoir conserva teur. Ce n'est pas une affaire de choix, c'est une affaire de nécessité. Pour prix des plus grands sacrifices et des plus rudes labeurs, la France a recueilli cet avantage politique de substituer son influence en Italie celle de l'Autriche, tout en faisant sonner bien haut le beau principe de la nationalité et de l'in dépendance italiennes. citait le redressement, lorsque vint un héraut qui annonça, poor le jour suivant, la solennelle entrée du seigDeur Comte dans sa ville. Mais ayant ponir il défendait tout Namurois de sortir sa rencon tre; il ordonnait qne toutes les portes des maisons fussent fermées sur son psssage; il interdisait sans réserve aux habitants de la ville coupable d'aller au-devant de lui, ni pied, ni cheval, ni en charrette. C'étaient les termes. Une telle mesure jeta la consternation dans l'assemblée des bourgeois. Le Comte, dit un vieux marchand, est un homme qui entend encore la raison; nous aurions pu l'empêcher de nous mal faire en lui exposant con venablement notre cause. Tout est perdu si nous ne pouvons lui parler. Les gens qui l'entourent lui persuaderont de sévir. Il faut braver l'ordre, dit un maître chau dronnier, et l'aller trouver en son camp. Nous l'irriterons ainsi, répliqua un échevin; cherchons quelque moyeu plus ingénieux. On en proposa plusieurs; ou parla d'écrire, d'envoyer les bons religieux, toujours prêts se dévouer on mit en avant d'autres idées qui ne rassurèrent personne. Enfin un jeune garçon des Pre's-Fleuris, qui était l'espiègle de son quartier, avisa une ressource puisée au cœur de la question- 11 dous est défendu, dit il d'un air déterminé

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1