ministère doit son triomphe si ces messieurs
avaient suivi la voie qui leur était tracée par
l'opioion publique, le projet échouait pour la
seconde fois, et le pays aurait vu détourner de
nouveau de lui les dangers dont l'embastillement
d'Anvers le menace. Nous le croyons, ils ont suivi
l'impulsion de leur conscience; mais nous craignons
beaucoup que plus tard ils n'aient a se repentir
d'un vote que répudient les 7|8" de la nation.
Les membres de la droite qui ont voté pour le
projet, sont MM. Dechamps, De Decker, De
Naeyere, Desraaisières, d'Ursel, Faignart, Lebailly
de Tilleghetn et Mercier.
Ceux de nos amis qui se sont abstenus, sont
MM. H. Dumortier et Nothomb.
Si ces dix membres avaient voté avec la droite
contre le projet d'embastillement, il aurait été
rejeté par 52 voix contre 4g, et si les quatre
députés de Louvain avaient pu voter dans le même
sens, 56 voix contre 4g faisaient justice d'une
œuvre que la Chambre a acceptée on sait h l'aide de
quelle pressioo, mais que le pays continuera h
repousser.
Les membres de la gauche qui ont voté contre
le projet, son! au nombre de douze, savoir: MM.
Ansiau, Crombez, Dechentinnes, Goblet, Guillery,
M. Jonret, Laubry, Nelis, Pierre, Pirmez, Sabalier,
E. Vanden Peereboom.
Etaient absents: MM. Van Overloop, Devaux,
Allard, Savart, Royer-De Behr, de Baillet-Latour.
Le ministère jettera des cris de triomphe; soit
il en est le maître; mais le résultat du scrutin
prouve qu'encore uoe fois ce sont les conservateurs,
ceux qu'il opprime, qu'il tracasse, qu'il poursuit de
sa haiue brutale et de ses exclusions injustes, qui
l'ont sauvé. Sans eux, il allait misérablement
échouer avec son malencontreux projet.
Nous le répétons, ces messieurs ont voté comme
il leur a plu, mais eu même temps qu'ils donnaient
au ministère de mai-novembre cette marque de
confiance, en même temps qu'ils assuraient son
triomphe triomphe pileux, il est vrai, MM.
les ministres poursuivaient l'opinion conservatrice
et ses pluschaleureux défenseurs, de leurs outrages,
de leurs injures, de leurs sarcasmes. M. le général
Chazal avait déjà, dans un moment d'entraînement,
nous voulons le croire, lancé contre nos amis, une
accusation aussi fausse que déplacée, qui avait failli
le faire rappeler l'ordre; le lendemain, M. Rogier
a répété froid celte même accusation contre M.
Barth. Dumortier,undes raembresles plus éminents
de la Chambre, dont personne ne conteste ni le
patriotisme, ni le dévouement, ni le désintéresse
ment personne, excepté on étranger que la
Belgique a comblé, lui et les siens, de laveurs et de
bienfaits.
M. Dechamps, en motivant son vote, a demandé
que le ministère cessât d'opprimer les catholiques
et adoptât leur égard un système que commandent
B—
on ne lui répondit pas; mais, an bout d'no quart
d'heure, le gouverneur de la forteresse entra dans
le cachot. La jeune fille courut lui, et le supplia,
avec des larmes désespérées, de lui aécorder la
présence d'un médecin et les secours dont son père
avait besoin.
Je saurai récompenser vos soins, sire gouver
neur, dit-elle; et, si vous m'aidez sauver mon
père, ma reconnaissance ne finira qu'avec ma vie.
Je ferai pour vous, madame, ce qu'on chré
tien doit faire, répondit froidement le vieux gentil
homme; quant aux récompenses... fossiez-vous
encore en possession de tous les biens qui appar
tenaient hier votre maison, je ne prendrais pas
un ducat pour avoir fait mon devoir.
Sans réfléchir au sens éoigmatiqne de ces paro
les, Clara le remercia et se rassit au chevet de son
;ère. Elle attendit une heure; heure d'anxiété
toujours croissante, durant laquelle elle épia, sur le
front du vieillard, les progrès d'un mal que sa
tendresse filiale ne pouvait combattre. Au bout
d'une heure, la porte s'ouvrit, et un homme, por
tant la tunique de bure et la ceinture de corde des
Franciscaius, entra daus la chambre. Clara recon
nut sur-le-champ en lui uq hou religieux, expert
la justice, l'équité et la loi; M. Vervoort a répondu
que le meilleur moyen d'opérer l'union, était de
voter en faveur du système de défense uationale
présenté par le ministère; mais si ces messieurs
nourrissent ce sujet quelques illusions, celles-ci
ne seront pas de longue durée: avant peu, ils
verront- comment nos gouvernants entendent
l'union le débat sur l'admission des députés de
Louvain leur donnera uoe autre preuve de l'impar
tialité des hommes virulents et passionnés que les
pavés de mai ont portés au pouvoir.
Quoi qu'il arrive du reste sur ce point, il n'en
est pas moins vrai que la Chambre a émis samedi
un vote diamétralement opposé aux intérêts de la
nation, on vote que le pays en masse repousse et
qui sera nous le craignons la source de
grands malheurs pour la Belgique.
(Patrie de Bruges.)
Parlantde la question des fortificationsd'Anvers,
une correspondance générale de Paris, qui puise
ses inspirations dans les bureaux du ministère de
l'intérieur, s'exprime ainsi
Le cabinet de Bruxelles n'a pas observé la
réserve prudeote que la gravité des circonstances
lui commnudail il a insisté pour que la Chambre se
pronouçât, et les députés de la nation belge discu
tent l'heure qu'il est, nne proposition qui,
adoptée ou rejetée, donnera nécessairement lieu
des explications et des échanges de notes.
On aura une nouvelle idée, par le fait suivant,
de l'importance qu'on attachait b la Bourse de
Paris, b la discussion de notre chambre
Dans la matinée de samedi, la dépêche qui
annonçait le rejet de la proposition d'ajournement
du piojet relatif aux fortifications d'Anvers par 58
voix contre 43 avait été mal interprétée; la Bourse
croyait que c'était le projet même qui avait été
rejeté. La rente montait; puis elle a baissé dès que
l'erreur a été reconnue.
M. Frère, ministre des fioances, a déposé avant-
hier sur le bureau de la Chambre, le travail de la
commission chargée d'examiner la question de la
monnaie d'or française.
Cette commission ministérielle émet l'avis qu'il
faut maintenir le désastreux état des choses actuelles.
C'est ainsi que M. Frère entend faire droit aux
justes réclamations du commerce des Flandres et
du Hainaut.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
M. Pollet, aumônier de la maison d'arrêt b
Courtrai, est nommé curé b Wenduyne.
M. De Tollenaere, vicaire a Ingelmunster, passe
en la même qualité a Sts-Walburge b Bruges.
v 1 1 i
NÉCROLOGIE.
M. Coene, ancien desservant de Crombeke, est
décédé b Stavele le ig août.
dans l'art de guérir, et dont la science et la sainteté
étaient également populaires dans Tolède.
0 frète Damien s'écria-1-elle, que béni soit
Dieu, qui vous envoie vers nous! Vous nous
apportez le salut! Venez auprès de mon père!
Le religieux examina en silence le vieillard qui
l'avait reconnu et qui lui avait serré la main; il
défit les bandages, et mit b nu la profonde blessure
qui ouvrait la tête et caasait b don Alvar d'indici
bles douleurs. Le morue silence qu'il gardait et
l'expression de son visage-allèrent au cœur de
Dona Clara; et son père lui-même comprit que
tout était fini.
Désormais, dit-il, je n'ai plus besoin que du
médecin de l'âme... Frère Damieo, veuillez in'eo-
tendre en confession.
Ce fut une scène déchirante que les dernières
cérémonies, suprêmes consolations que la reli
gion réserve b ses enfants, accomplies dans ce
cachot; le Dieu trois fois saint entrant dans cette
triste demeure, sans antre escorte que le gouver
neur de la tour et quelques vieux soldats; ce lit
d'agonie auprès duquel pleurait une enfant incon
solable, et ce valeureox vieillard terminant snr le
grabat d'une prison nne destinée autrefois si bril-
NOUVELLES DIVERSES.
Dimanche dr, l'épouse de Debem, boutiquier en
cette ville, est accouchée d'un septième fils. Le
nouveau-né a été baptisé aujourd'hui en l'église
S'-Martin; il avait pour parrain M. le bourgmestre
de la ville et pour marraine Madame Ern. Mer-
ghelynck. L'enfant a reçu les prénoms d'Arthur-
Alphouse-Charles-Ernest.
Dimanche 21 c', les anciens Frères d'Armes
du i" Empire ont célébré l'anniversaire de la
naissance de Napoléon I" par un banquet où la
plus franche cordialité n'a cessé de régner.
-- Samedi dernier des voleurs se sont introduits
dans la demeure du nomtné Mahieu, ouvrier, b
Voormezeele, où ils ont enlevé d'un coffre, qu'ils
ont fracturé au moyen d'une hâche, du linge et des
objets d'habillement évalués b 5o francs et une
somme en espèces de 62 fr. 5o c.
A Wytschaete, des malfaiteurs ont pénétré
vendredi dans lamaison du nommé AlexisBondulle,
ouvrier. Ils ont emporté quelques objets d'habille
ment d'une valeur approximative de io fr. et une
somme de 5o francs en or.
On nous mande de Roulers que le typhus y
a éclate. Jusqu'ici l'épidémie y fait peu de victimes,
cependant cioq personnes ont déjà succombé.
L ouverture de la 4* sessiou de la couf
d'assises de la Flandre-occidentale pour i85g,
aura lieu b Bruges le i4 novembre prochain, sous
la présidence de M. le conseiller Vuylsteke.
Mardi, 16 de ce mois, on a commencé les
travaux du chemin de fer destiné b relier les villes
de Gand et d'Eecloo. Une trentaine d'ouvriers
terrassiers sont occupés b marquer par des sillons
le tracé de cette voie ferrée. Les entrepreneurs ne
tarderont pas b accroître le nombre des ouvriers
employés en ce moment, afin de pousser avec
activité les travaux en question.
Nous nous sommes déjà empressés de rectifier,
d'après des renseignements officiels, la version fort
exagérée qui nous était d'abord parvenue sur
l'accident arrivé au train de plaisir de Paris, version
que nous n'avions accueillie, nous croyons devoir
le rappeler, qu'en faisant des réserves expresses sur
son exactitude. Aujourd'hui, l'administration du
chemin de fer du Nord nous transmet de nouveaux
détails que nous nous faisons un devoir d'accueillir,
et qui permettent d'établir les faits conformément
b la vérité.
D'après ces détails, les excursionnistes revenant
b Bruxelles le 17 août, formaient deux trains
spéciaux qui se suivaient b la distance réglementaire
de dix minutes. Parvenu b la station de Soumain,
le premier de ces trains se trouvant trop rapproché
du train régulier des voyageurs qni le précédait,
dut s'arrêter pendant quelques instants. C'est alors
que, malgré les signaux d'arrêt qui étaient réguliè
rement faits, le second train spécial est arrivé sans
avoir pu s'arrêter en temps utile pour éviter de
rejoindre le train stationnaire.
lante. L'agonie fut longue et terrible le vieillard
ne parlait plus, il serrait le crucifix d'une étreinte
ardente et convulsive; il murmura une fois
Ma pauvre fille... orpheline... Enrique, où
est-il?...
Puis il rentra dans le silence.
Le combat entre la vie et la mort alla s'affaiblis-
sant de plus en plus, et quand le jour se leva,
Dona Clara était orpheline.
Elle passa deux jours auprès du corps de son
père, le veillant dans la prière et les larmes. Il fut
enseveli presque en secret daus la cour intérieure
de la forteresse, b côté de quelques soldats, morts
dans les sièges que Tolède avait subis; et, lorsque
la dernière cérémonie fut finie, Dona Clara, silen
cieuse et désolée, voulut retourner dans sa maison,
afin d'y cacher son deuil et d'attendre dans la
retraite que Dieu eût disposé de son sort. Mais le
frère Damien l'arrêta, et avec une expression com
patissante et douce il loi dit
Ma fille, Dieu vous aime, car il vous éprouve,
et il «eut que, détachant votre cœur de la terre,
vous placiez votre trésor dans le ciel. Il vient de
tous enlever votre noble père...