DÉPÈCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
ANGLETERRE.
FRANCE.
sénateur, devait se rendreb Stockholm pour deman
der officiellement la main de la princesse.
Nous croyons pouvoir démentir cette noovelle
d'une manière positive. M. le baron deTornacose
rend en effet Stockholm, mais c'est simplement
pour y porter au nouveau Roi au nom de S. M.
Léopold I" les compliments de condoléance an
sujet de la mort du roi Oscar et ses félicitations b
l'occasion de l'avénement au trône dn nouveau
souverain. Indépendance
C'est b partir du 1" septembre que le nou
veau règlement sur la forme et la composition des
poids et des mesures, a dû être mis en vigueur. Ce
règlement n'est applicable qu'aux instruments
présentés pour la première fois b la vérification.
Les poids et les mesures, établis d'après les dispo
sitions réglementaires actuellement en vigueur, et
qui porteront les marques d'une vérification anté
rieure au 1" septembre, continueront b être admis
aux vérifications périodiques subséquentes.
Les pièces d'or de 20 francs ont été cotées b
la bourse de Broxelles du 5 septembre au taux de
19 fr. 89 c. {Moniteur.)
On écrit de Bruxelles b un journal d'Anvers
Il existe au 3* régiment de notre infanterie de
ligne, 3' bataillon,commandé par un officier distin
gué, M. le major Poplimont, en garnison b Aude-
narde, un capitaine ayant toutes les apparences de
la première jeunesse et qui, cependant, atteindra
très-prochainement la limite d'âge et d'années de
services fixées par la loi pour la mise b la retraite.
Cet honorable capitaine a encore son père et son
grand-père, qui sont également retraités, l'un et
l'autre avec le grade de capitaioe.
Le grand-père, qui est plus que centenaire,
habite l'Autriche et possède encore toutes ses
facultés. Il est leste et ingambe, et il se propose de
venir en Belgique pour rendre visite b son fils et b
son petit-fils. On peut donc s'attendre au prochain
et curieux spectacle de voir ces trois respectables
officiers, représentant trois géoérations de capitai
nes, se promener dans les rues de notre capitale.
J'ai pensé que ce fait était assez intéressant pour
être l'objet d'une mention dans cette lettre.
On écrit d'Anvers, 3 septembre
Il y a quelques jours on avait transporté b
l'hôpital un ouvrier qui avait bu une assez grande
quantité d'essence de térébenthine croyant que
c'était du genièvre. Nous apprenons que ce mal
heureux a succombé la nuit dernière après d'atroces
souffrances. Il laisse une femme et six enfants.
On assure que les fermiers du pont de Deurne et
d'autres personnes qui ont leur habitation sur les
terrains destinés aux nouvelles fortifications ont
Montauban chaussa ses éperons, moula b cheval,
et, voulant prendre du champ, tourna le dos aux
combattants. Ah! faux et mauvais écuyer,
>1 lui cria Beaumanoir, où vas-tu! Cela te sera
reproché b toi et b ta race! Montauban lui
répondit Besogne bien de ta part, vaillant
chevalier, j'y vais penser de la mienne! Et
piquant des deux, il se lança tout au travers des
Anglais, rompit leurs rangs, et donna ainsi aux
Bretons la facilité de saisir leurs adversaires corps
b corps. Bretagne est mon juge! s'écria—t—il
alors frappez, francs et preux compagnons,
vengez-vous des Anglais!
La défaite de ceux-ci fut entière; les uns péri
rent les autres furent faits prisonniers. La gloire
des Bretons fut célébrée par les poètes; les plus
habiles ouvriers représentèrent, en belles tapisse
ries, la Bataille des Trenteet désormais la
famille des Beaumanoir prit pour cri d'armes et
pour devise ces mots célébrés r Beaumanoir, bois
ton sang!
Bien peu de faits historiques offrentnous
semble-t-il, une cause plus touchante, des détails
plus intéressants et plus nobles. Ces hommes forts
déjb reçu l'ordre de vider les lieux dans tes six
semaines qui suivront la date de la sommation.
Mercredi on a commencé les expériences avec
des canons rayés au polygone de Braesschaet.
Depuis environ trois semaines, une maladie
ayant du rapport avec la fièvre intermittente s'est
déclaréedansune partie delà province de Limbourg,
entre autres dans les communes de Neeroeteren,
d'Eelen et de Roethem, où deux ou trois cents
personnes en sont atteintes. Six ou sept malades
ont succombé et d'autres sont en danger. La com
mission médicale s'est rendue sur les lieux pour
aviser b arrêter les progrès de cette maladie, dont
on attribue la cause b l'usage immodéré de l'eau,
comme boisson, pendant les grandes chaleurs, et
aussi b une alimentation consistant, principalement
en pommes de terre récoltées avant leur maturité
complète.
Voicid'après VAbeille de la Nouvelle-
Orléans, le récit d'un passe-temps d'ivrogne Un
événement affreux, dit ce journal, vient d'avoir
lieu b la passe Chicot, daos la paroisse S1 Martin.
Trois ivrognes avaient bu copieusement; deux
d'entre eux se sentant en veine de gaité, imagi
nèrent d'arroser d'eau-de-vie les vêtements du
troisième qui dormait, et y mirent le feu. Le mal
heureux fut immédiatement enveloppé de flammes
et succomba au bout d'une demi-heure. Les auteurs
de cet horrible passe - temps ont été arrêtés et
incarcérés.
DÉPÊCHES ITALIENNES.
Parme, 3 septembre.
Le voeu de l'union b la Sardaigne a été émis par
65,4o3 contre 5o6.
Bologne, 3 septembre.
La motion de plusieurs représentants de la
Romagne portant qu'ils ne veulent plus du gouver
nement temporel du Pape a été prise en considéra
tion.
Florence, 5 septembre.
Hier soir, il y a eu de grandes illuminations daos
toutes les villes de la Toscane. A Florence, les
armoiries de la maison de Savoie ont été placées,
aux applaudissements enthousiastes de la foule, sur
les portes des palais Veccbio, Pitti et de la munici
palité. Le gouvernement provisoire a publié une
proclamation explicative des paroles du roi Victor-
Emmanuel. Les habilaols des campagnes ont pris
leur part b ta joie des villes.
La graude question de la défense nationale con
tinue de préoccuper vivement la presse anglaise
de l'Armorique, forts aux puissants, doux aux
faibles, versaieut leur sang pour le pauvre peuple
ils voulaient que les hommes armés portassent seuls
le fardeau de la guerre; que les gens paisibles
fussent respectés daus leurs travaux et daus leur
indusltie; que l'bomme de labeur vécût en paix,
pendant que le noble, l'homme de la guerre
veillait sur lui et douuait son sang b celui qui le
nourrissait de ses sueurs. Ces nobles Bretons ont
combattu pour la justice, pour l'humanité, pour le
salut de leurs concitoyens et pour l'honneur de
leur patrie, honneur donc b leur mémoire!
La bibliothèque Royale possède un manuscrit en
vers sur le Combat des Trente, écrit par un
contemporain. Ce poème, cité par d'Argentré daos
son Histoire de Bretagne retrouvé par M. de
Fréminville, ancien capitaine de frégate, a été
édité, en 1837, par M. Crapelet, avec un grand
luxe typographique, et enrichi des armoiries des
trente combattants bretons. En 1816, le départe
ment du Morbihan a élevé une pyramide dans la
lande de Mi-Voie, avec l'inscription
A LA MÉMOIRE DES XXX BRETONS.
qui, en considérant les facilités que la navigation b
vapeur peot donner b une force d'invasion, craint
que tous les points de débarquement ne soient pas
suffisamment défendus. Pour donner une idée des
formidables moyens dont dispose le réseau actuel,
le Moniteur de l'Armée rappelle les chiffres
suivants, propres b donner une idée de la puissance
navale de l'Angleterre
Plus de deux cents navires de guerre, en ne
comptant que les vaisseaux, les frégates et les
corvettes, représentant 6,000 bouches b feu; 100
bâtiments désarmés ou en construction, et cela saos
compter les navires de faible échantillon, les bom
bardes, les batteries flottantes et les canonnières.
Tel est le bilan du matériel naval de l'An
gleterre.
Quant au personnel, indépendant d'une flotte
commerciale montée par 3oo,ooo marins, l'Ami
rauté a sous la main 12,000 gardes-côtes, iâ,ooo
volontaires du littoral, 8,000 soldats de Marine,
3,ooo matelots gréeors des arsenaux, et 5,ooo
pensionnaires de la marine, c'est-à-dire une réserve
immédiate de 42,000 hommes.
Ajoutons b cela l'escadre des gardes-côtes,
forte aujourd'hui de 12 vaisseaux, 3 frégates et 20
canonnières; ajoutez encore i5 vaisseaux et 12
grandes frégates que l'on travaille b transformer eu
bloct-ships, pour renforcer l'escadre b petite
vitesse des gardes-côtes, ou poor faire des batteries
flottantes, et vous n'aurez pas encore tout dit; car,
au second plan, l'escadre du service intérieur est
là, qui comprend une réserve de 80 bâtiments de
guerre prêts b prendre la mer, et enfin, en avant-
garde, l'escadre du canal, avec 12 vaisseaux rapides
et i5 frégates ou corvettes.
A côté de cette imposante défense mobile,
nous ne devonspas oublier la puissante organisation
militaire du littoral de la Grande-Bretagne, ces
ports de refuge, ces ports militaires, ces centres
d'agression maritime, échelonnés de quatre eu cinq
lieues sur toute l'étendue des côtes des îles Britan
niques, reliés entre eux et avec la capitale par
l'électricité; enfin, ee fameux chemin de ceinture
inventé par l'amiral Sartorius, destiné a porter des
locomotives-batterieet dont la réalisation est
moins éloignée qu'on ne le suppose.
On lit dans la Semaine du Vermandois
«Unepersonne très-honorableet bien informée,
vient de nous raconter le trait suivant
a II y a quelque temps, un bomme d'une certaine
condition fut condamné b la prison par le tribunal
de police correctionnelle de Vervins; le temps de
subir sa peine approchait. La fille, jeune femme
pleine de cœur, aimant passionnément son père, a
résolu de lui épargner cette honte, et juré d'y
parvenir b tout prix. Ses informations lui appren
nent qu'à Saint Quentin, uo homme hoDorable, et
toujours obligeant, peut intervenir en sa faveur;
elle accourt b Saint-Quentin. Monsieur n'est pas
visible; elle attend pendant quatre heures b sa
porte! La cause est mauvaise, monsieur ne peut
intervenir. Elle prie, elle pleure, elle insiste. Elle
crie, et obtient une lettre pour M. le procureur
impérial de Vervins. Le devoir défend b ce magis
trat de donner un avis favorable; b force de prières
et d'instances, elle en obtient un qui n'est pas
défavorable.Elle court b Paris, fait milledémarches,
mille prières, ne se donne ni repos ni trêve pour
sauver b son père la honte de la prison; elle échoue
partout! Il lui reste le recours b l'Empereur,
mais l'Empereur est en Italie. Malgré les con
seils, malgré les obstacles, malgré la faiblesse de son
sexe, les dangers de sa jeunesse, son parti es: pris,
elle court en Italie, elle poursuit l'Empereur et
l'atteint b Brescia; elle traverse le camp, elle
sollicite une audience, elle veut sauver son père,
elle veut voir l'Empereur! il faut qu'elle parle b