43me Année.
Samedi 10 Septembre 1859.
]\o 4,376.
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
©©MÉuys nyanya.
LE PROPAGATEUR
pour la ville 6 fr. par an,
4 fr. pour 6 mois, 2-50 pour
trois mois.
pour le dehors fr. 7-50 par
an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75
pour 3 mois.
?PK3S, 10 Septembre.
REVUE POLITIQUE.
La probabilité d'an Congrès est le fait saillant
du moment. On ne voit qu'impasses de toas côtés,
et puisque la conférence de Zurich semble être
impuissante h dénouer les difficultés qui lui étaient
soumises, on fait appel k la sagesse de l'Europe
pour résoudre les problèmes de la situation.
Tous les journaux français, sauf le plus
importaot cependant, s'occupent du discours pro-
noocé par S. M. le roi de Sardaigne. Le seul
silencieux, c'est le Moniteur, qui ne rapporte
pas mêmes les paroles de Victor-Emmanuel.
Le Siècle et le Nord anuoncent dans leur
commentaire du discours que le roi Victor-
Emmanuel accepte provisoirement et sous la
réserve de l'approbation des grandes puissances
l'annexion de la Toscane. Nous avouons, dit le
Pays, n'avoir rien vu de pareil dans la réponse de
Sa Majesté, qui, en promettant de soutenir la cause
de la Toscane auprès des grandes puissances, sur
tout auprès de l'Empereur des Françaisa émis
seulement l'espoir que l'Europe suivrait k l'égard
de la Toscane la conduite qu'elle a tenue vis-k-
vis de la Grèce, de la Belgique et des Principautés
danubiennes. Nous ne voyons l'a rien qui res
semble k une acceptation même provisoire de
l'annexion.
D'après une correspondance adressée de Saint-
Pétersbourg k la Bœrsenhalle, la Russie, l'An
gleterre la Prusse et la Sardaigne sont déjk
d'accord de remettre k un congrès européen
après le règlement k Zurich de la question spécia
lement austro-sarde la discussion, non-seule
ment de la question d'Italie, mais de toutes les
queslious européennes pendantes.
M. le prince Poniatowski a été, a l'occasion de la
mission qu'il remplit en Toscane, attaqué par tonte
Il est bon de se souvenir; il est juste de ne pas
laisser se perdre dans un triste oubli la mémoi'e
de ceux qui ont vécu digoement, qui ont souffert
courageusement, et qui ont professé, au milieu des
orages de la vie et parmi les terreurs de la mort,
les principes et la foi que nous professons nous-
mêmes. Ces hommes généreux et justes ont déjà
reçu dans le ciel une grande récompense mais
1 émulation que leurs vertus peuvent inspirer k
ceux qui sont encore exilés sur la terre n'est-elle
pas aussi une part de leur gloire et de leur
couronne?
Parmi ces nobles figures du passé sur lesquelles
l'ignorance et l'oubli ont jeté leurs voiles, on peut
citer le balave Cornélis Muys, qui fut poète,
prêtre et martyr; qui emprunta a la renaissance ses
goûts élégants et antiques, en conservant la foi
brillante des premiers âges du Christianisme.
Il était né k Delft, et il fil a l'université de
la presse du grand duché et do Piémoot, ce sont ses
expressions, d'une manièresi déloyale et si violente,
qu'il s'est vu obligé de descendre de sa personne
dans l'atène de cette insolente polémique. Il a
adressé, sous la date du 2, une lettre au journal la
Nazione de Florence. Malbenreosement cette let
tre ne laisse pas même soupçonner le caractère et le
but de la mission dont le prioce est chargé.
Le Siècle publie, au sujet du voyage dq prince
de Metternich k Saiut-Sauveur, de prétendus ren
seignements emprontés k une correspondance pari
sienne du Times, et qui, k première vue, nous
paraissent entièrement controuvés. Le Paya assure
que le double voyage de M. le prince de Metternich
a très certainement pour but de faciliter la prompte
conclusion des conférences de Zurich. Tout le reste
peut être considéré comme de pure imagination.
Ainsi que le fait était k prévoir, l'assemblée
constituante de Bologne a voté k l'unanimité
l'annexion de la Romagoe et des Légations au
royaume de Sardaigne, sous le sceptre du Roi
Victor-Emmanuel. Ce vote a été émis hier.
L'Assemblée de Parme s'est réunie hier. A
l'ouverture de ses travaux, M. Farini a prononcé
un discours retraçant l'bistoire du duché sous le
règne des BnurboDS.
Dans le duché de Modène, le dictateur Farini,
sans demander, sans attendre les ordres de Turin, a
tout simplement ordonné, par un décret du 2, la
promulguation du statut piémontais, k attendu qu'il
est la loi fondamentale de la mbnarcbie de Savoie
(sic); et faisant,application de la résolution adoptée
par l'assemblée modénaise le 29 août, il s'est
réservé, par le même décret, les pouvoirs législatif
et exécutif, c'est-k-dire la dictature. C'est très-
nettement, très-carrément, une violation flagrante
des préliminaires de paix où est stipulée en termes
formels la rentrée des ducs de Toscane et de
Modène dans leurs États. La convention de Villa-
franca n'est déj'a qu'une lettre morte au sud du Pô
A la suite du décret dictatorial, la Gazette de
Louvain de profondes et savantes études. Il passa
quelque temps en France, k Paris, k Poitiers, et il
lia avec les hommes distingués' de son époque uu
étroit commerce de lettres et d'amitié. En l'année
i539, il publia un opuscule latin L'Éducation
de la femme chrétienneet un premier volume
d'odes et de psaumes. Écrivain aossi élégant que
son maître Érasme; poète délicat et pieux, il
uous semble offrir un véritable phénomène dans
le monda lettré du xvi* siècle il vit le beau,
comme Platon, dans la splendeur du vrai, et
a n'admit de vrai que dans les sujets chrétiens.
C'est ainsi que s'exprime sur Cornélius Musius le
savant auteur de la Hollande catholiquele
révérend père Dom Jean Pitra. Mais, si chrétiennes
que fussent les inspirations de cette chaste muse,
elle se lut pendant trente ans, et sembla se pré
parer, dans le silence et le recueillemeut, k offrir k
Dieu un autre sacrifice que l'encens des louanges
et des tranquilles adorations. Quelquefois, cepen
dant, l'essor de cette âme poétique débordait en
quelques hymnes pieux, consacrés k la gloire des
saints, et surtout des saiots apôtres de la Batavie;
recueillis en ifi66, ces petits poèmes furent im
primés par le célèbre Plaotio, et forment un des
Modène s'est tenue pour autorisée k replacer les
armes de Savoie en tète de ses colonnes.
Les chefs de la conspiration républicaine décou
verte k Séville ont été exécotés, et grand nombre
d'individus compromis dans cette conspiration ont
été rendus k la liberté.
Uoe dépêche télégraphique de Gibraltar, datée
d'hier soir, annonce la mort de l'empereur du
Maroc. Une révolution paraissait imminente dans
ce pays.
Les Espagnols ont commencé les hostilités
contre les tribus voisines de Ceuta.
■^-aoaogr-»
On vient de publier les deux rapports déposés,
dans la séance de lundi, au nom des commissions
permanentes de l'intérieur et de la justice, par
MM. d'Aneiban et Pirmez, le premier sur les
pétitions adressées au Sénat et concernant les
élections de l'arrondissement de Louvain, le second
sor le projet de loi transmis au Sénat par la
Chambre des Représentants et contenant les mesu
res organiques de l'enquête sor lesdites élections.
Les couclusions de ces rapports sont, pour celui
qui se rapporte aux pétitions 1* qu'il y a lieu de
déclarer que l'eoquête est devenue sans objet; 2
que les renseignements fournis permettent d'admet
tre, dès k présent, les sénateurs élus par l'arron
dissement de Louvain; pour le rapport relatif au
projet de loi portant les mesures organiques de
l'eoquête, le rejet de l'ensemble de la loi.
L'article relatif aux fortifications d'Anvers a été
adopté mardi par le Séoat k la majorité de 35
voix contre tâet 4 abstentions.
M. le ministre de la guerre a déclaré que la
construction des forts détachés et de l'eoceinte
s'exécutera immédiatement et simultanément.
XHBigr
Jeudi le Séoat était presqu'au grand complet
54 membres ont répondu k l'appel nominal;deux
plus intéressants volumes qui soient sortis de ses
presses.
La réforme sévissait de tontes parts, et rem
plissait les Pays-Bas de pillages et de meurtres.
Prêtres et religieux pouvaient prévoir, dans un
avenir peu éloigné, l'approche du martyre. L'on
dit que Cornélius avait placé dans sa cellule un
portrait de l'illustre chancelier d'Angleterre
Thomas Morus, et que souvent il méditait devant
cette image, qui retraçait le souvenir, tout récent
encore, d'une foi si noble, d'une si douce vertu et
d'une mort si courageuse. Il aspirait lui-même, dit
un de ses anciens historiens, k la gloire du martyre,
et quelques-uns de ses vers expriment ce désir,
pressentiment d'nne âme géoéreuse qui s'exerce au
combat. La mort des saints martyrs de Gorcum
le remplit d'enthousiasme et lui arracha des larmes
de jalousie; il inscrivit sur des tablettes leurs noms
et la date de leur mort, afin d'en célébrer chaque
année le glorieux anniversaire; mais, quand le
cours de l'année ramena ce jour mémorable
Cornélius loi - même était réuni k la cohorte
triomphante des martyrs, debout devant le trône
de l'Agneau,
(Pour être continué.)