43me Année. Samedi 1" Octobre 1859. N° 4,382. 4 FR. PODR 6 MOIS, 2-50 POUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 Le Bourgmestre de la ville d'Ypres, a l'honneur d'informer les personnes qui désireraient l'entretenir qu'il se fera un plaisir de les recevoir l'Hôtel-de-Ville. Le Dimanche malin de 10 12 heures, le Jeudi malin de 9 1/2 11 heures, et son domicile le Samedi de 9 12 heures. En indiquant les jours et heures où l'on est certain de le trouver, le Bourgmestre espère éviter ses concitoyens des courses et démarches inutiles et lui-même une perte de temps parfois assez notable. Le Bourgmestre susdit croit pouvoir aussi porter la connaissance du public que le Collège Êchevinal se réunira tous les Jeudi matin 11 heures et recevra les personnes qui désireraient être admises en séance. REVUE POLITIQUE. i— LE PROPAGATEUR POUR LA VILLE 6 FR. PAR AN, P0CR L* DEHORS FR. 7-50 PAR TROIS MOIS. POUR 3 MOIS. LE BOURGMESTRE DE LA VILLE D'YPRES. ALP. VANDENPEEREBOOM. 7PB.SS, 1er 0 CTO BU Les apparences de guerre et de troubles n'ont point disparu en Italie. Les hommes de la révolu- tioo se concertent sur les plans a adopter; et M. Farioi, hier avocat, aujourd'hui dictateur, travaille avec Garibaldi et Fanli des projets d'orgaoisaiioo militaire. L'armée papale ne se trouve plus qu'à une porte'e de fusil de la ligue, et tout de'note dans les mouvements de celle-ci l'intentioo d'une attaque. De graves pre'occupations paraissent agiter le gouvernement de Naples. Il semble redouter soit un mouvement l'intérieur,soit une attaque venant du dehors. Dans les provinces on signale de grands mouvements de troupes, dans la capitale les réu nions des conseillers de la Couronne se multiplient. D'après quelques rumeurs, ce serait la crainte de voir Garibaldi marcher sur Rome et de là contre le royaume des Deux-Siciles qui provoquerait toute cette agitation. Ajoutons, toutefois, que si ces nouvelles, que nous empruntons aux autres journaux, peuvent paraître par trop pessimistes et surtout prématurées, l'attitude de la France est bien propre leur donner crédit. Tout en désapprouvant les envahissements de la révolution, le gouvernement de Napoléon III non seulement laisse le mal s'étendre et se consom mer, mais empêche encore que d'autres intervien nent, le tout au nom des droits qu'auraient les Italiens de se gouverner eux-mêmes. Il n'est donc pas étonnant que la révolution, sûre qu'on ne l'in quiétera pas eo cas de succès, ne tente contre les gouvernements conservateurs du midi delà pénin sule un coup de main où elle n'a rien perdre et tout gagner. L'Autriche qui les circonstances ne permettent pas encore d'agir, concentre ses forces daos la Véuitie et dans le quadrilatère, et dans l'attente de l'occasion propice, se réserve pour plos tard. Le gouvernement anglais ne demande pas mieux que de jouer son rôle dans les affaires de la péniu- sule. L'organe du cabinet, le Morning- Post coa- clut l'annexion des duchés au profit de la Sardaigoe. Ce déuoûtueal servirait les intérêa bri tanniques. La formation d'un royaume de l'Italie centrale, telle qoe la souhaite la révolution, con stituerait pour la France, du côté des Alpes, une puissaoce d'une alliance douteuse dans l'état pré sent de l'Europe, l'intérêt évident de la France, c'est de n'avoir de ce côté qu'on voisin de peu d'importance. Et quant l'intérêt catholique il souffrirait de l'agrandissement d'un Étal si ouver tement hostile au Saint Siège. L'Angleterre le sait bien, et le double point de vue religieux et politique de la question sarde n'a pas échappé ses prévisions. Dans le Piémont agrandi, elle espère un allié pour elle et une menace permanente contre le Pape. La constitution d'upe royauté indépendante dans l'Italie centrale, au profit du prince Napoléon a surtout trouvécrédit daos les colonnes des feuilles anglaises. Aussi le Moniteur a-l-il jugé propos de publier une note qui repousse énergiqueraent tous ces bruits. An milieu de tant de symptômes d'un caractère fâcheux, il en est un plus rassurant, c'est le rappro chement qui s'opère entre le cabinet français et le cabinet anglais sous la pressioo des affaires de Chine. Le langage des journaux anglais, du Times en particulier, devient remarquablement syropa*- thiqueau chef du gouvernement français. Le Times va jusqu'à s'accuser de s'être mépris en jugeant les affaires de France d'après les préjugés anglais, et en supposant que les institutions nécessaires l'Angle terre, étaient utiles toutes les nations. Il comprend même l'article du Moniteur daos lequel le chef du gouvernement français déciare que la loi de i85a sur la presse ne sera pas changée, et que les journaux jouissent d'une liberté suffisante de discussion. Du reste le Times ne définit pas mal l'esprit de la législation fraoçaise sur la presse eo affirmant qoe celle-ci a tout juste le droit de dire ce que le gouvernement ne se croit pas intéressé l'obliger taire. Un correspondant parisien du Journal de Bruxelles n'établit pas avec moins de justesse l'action du pouvoir impérial en matière de presse. Je m'appelle le maître. Je fais la loi, c'est encore moi qui décide si elle est observée. Du moment que vous ne trouvez pas la loi bonne, je vous avertis; si vous êtes indocile l'avertissement, je vous su p pri ir6««m C'est clair, c'est facile comprendre. J'ajouterai que c'est logiqueet conforme au principe du gouvernement. M. de Tocqueviile faisait remar quer, il y a bien des années, que l'on cherchait diriger l'esprit des masses vers un nouvel idéal de liberté qui ne ressemblait en rien l'ancien. La liberté consisterait, d'après ce nouvel idéal, non dans la garantie de tel ou tel droit individuel, mais dans le droit unique d'élire la toote-puissaoce. L'illustre publiciste faisait observer, après Montes quieu, que c'était là ce qui avait rendu le pouvoir des Césars romains si irrésistible; ils se trouvaient investis par le fait de toutes les magistratures romaines, le consulat, la dictature, le tiibunat, le grand pontificat, la censure. Ils étaient la personni fication même du peuple romain qui pouvait tout, ils avaient donc la toute-puissance. C'est ce point de vue qu'il faut se placer pour apprécier le gou vernement qui régit actuellement la France, Il est tout, et, devant lui, le reste n'est rien. Parmi les pétilioos adressées la Chambre des Représentants et dont le rapport a été fait dans la séance de mardij se trouve celle des habitaots d'Aelbeke, demandant le cours légal de la monnaie d'or. MM. B. Dumortier et Rodenbach ont pris chaleureusement la défense des intérêts commerciaux lésés par soite de l'obstinatioo aveugle du minis- tère-Frère-Rogier. M. Rodeobach, dans les quel ques lignes ci-après que nous copions des Annales parlementaires, a démontré toute l'absordité du système de M. Frère, en matière de monnaie Messieurs, on nous a promis un rapport de la commission chargée d'examiner la question des monnaies en Belgique; ce rapport n'a pas encore été distribué. Mais malgré ce rapport qui parait être contraire la circulation d'une monnaie légale d'or, oous ne sommes pas une semaine sacs recevoir de vives réclamations. Il y en a de la députation permanente de la Flaodre orientale, de la députation de la Flandre occidentale; dans le Hainanl, on se plaint aussi amèrement de ce qoe l'or n'a pas cours légal. Depuis longtemps on a signalé la dépréciation de l'or; voilà six ans qu'on en parle et l'or n'est point déprécié; mais le commerce est entravé; de tous côtés il s'élève des réclamations Je dis que, malgré le rapport de la commission, on devra reveoir sur la mesure qui a pour but d'écarter l'or. Il n'y avait dans la commission aucun industriel; elle renfermait des hommes d'oc très-grand mérite peut-être, je le reconnais; mais elle ne renfermait aucun industriel. Si vous nommiez une commission d'industriels, je suis persuadé que vous auriez une décision tout autre. Messieurs, si jamais l'or était déprécié, vous auriez la garantie de la Flandre qui vous accorde rait, daos tous les cas, deux ou trois mois pour renvoyer l'or, et certes la solvabilité d'un riche empire comme la France vaut bien celle d'une maison de banque, quelque puissante qu'elle soit. Je le répèle, Messieurs, vous serez forcés de revenir sur les mesures prises relativement l'or, car il n'y a pas suffisamment d'argent daus le pays. M. le ministre des finances. La Banque nationale en a pour 60 millions notre disposition. M. Rodenbach. Il y a prime sur l'argent... (7nterruption.) Et la Banque donne, dans les arrondissements, de la mitraille. C'est à-dire des francs, des demi-francs qui n'ont pas de valeur intrinsèque, au-lieu de pièces de cinq francs qu'on lui demande. Les députatioos permanentes doivent bien s'y coonaître. Vous aurez des réclamations incessantes et il faudra bien que vous finissiez par rendre justice aux pétitionnaires, puisque les plaintes sont fondées. Je demande qu'à la rentrée on fasse un rapport sur la pétition dont l'analyse vient de nous être présentée. ri-fr** p-r Un journal libérai d'Anvers dit que les statues représentant les libertés assises au soubassement de la colonne du Congrès, sont a des libertés repues, n Eh! pouvaient-elles être autre chose sous un minis tère qui a l'état de repu pour pi«rre angulaire de sa politique.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1