ger, dit un grave auteur, l'abbé Beryer, en deux grandes classes, qui ont chacune un caractère distinct; l'une depuis longtemps subsistante, renferme ses agrégations di verses, au sein desquelles siègent les apô- tresdelaphilosophie,rendant leursoracles et prophétisant la régénération des peuples. C'est la révolution l'état de théorie; et elle peut très-bien adopter pour emblème une torche qui embrase tout. L'autre classe renferme des agrégations secrètes armées, prêtes combattre au premier signal l'au torité publique, et où l'on découvre les séides de l'anarchie, avec l'attitude mena çante de conjurés. C'est la révolution l'état d'application; et elle peut adopter pour emblème le poignard dont elle se sert chaque occasion. Les sociétés secrètes sont travaillées souvent par des dissensions intestines; car les membres qui les composent ont aussi leurs intérêts particuliers, leurs rivalités, leurs querelles. D'un côté l'esprit de liberté et d'égalité fait supporter impatiemment le joug des supérieurs hiérarchiques. D'un autre côté, ceux-ci pour prix des lumières qu'ils répandent, reçoivent par les contri butions des loges, un or dont ils doivent disposer pour le bien commun, mais dont l'emploi reste couvert de nuages. De là des soupçons, des ambitions jalouses. De plus, tous les esprits n'ont pas le même système ni la même énergie; les uns veulent des révolutions sans violences, tandis que les autres n'hésitent pas marcher travers le sang et le carnage pour arriver leur but. Mais malgré ces dissensions, les socié tés secrètes n'en sont pas moins réunies contre l'objet de leur haine commune si elles ne s'accordent pas sur les moyens de destruction, elles s'accordent toutes dé truire. Pour n'en citer qu'un exemple: tandis qu'en Italie on verse des flots de sang,on commet des atrocités les plus abo minables, pour bouleverser les États; en Belgique on prépare dans l'ombre des lois antinationales, on les dicte nos ministres qui les font voter par leur majorité esclave et bénévole; ou bien on jette en pâture au public quelque accusation impudente l'adresse du clergé, on ressuscite le vieil épouvantail de la dîme ou celui de la main-morte; ûdèles la consigne, les jour naux libéraux s'en emparent, et toujours il se rencontre d'honnêtes gobes-mouches pour se laisser prendre l'amorce grossière. La maxime politique fondamentale des sociétés secrètes, c'est de se servir de toutes les opinions, de tous les intérêts quel- qu'opposés qu'ils puissent être, pourvu que, sous quelque rapport ils puissent être tournés contre la religion et contre l'auto rité. Autrefois on n'osait l'avouer ouverte ment; de nos jours on ne cherche plus tant s'en défendre. N'avons-nous pas entendu dire publiquement, et même déjà plusieurs fois, qu'on ne veut plus du Christ ni de son église? Qu'on n'a que faire d'empereurs, de rois, de gouvernements? Ce qu'on désire, ce sont des armes pour monier l'assaut du trône et de l'autel. Après les faits tout récents, accomplis sous nos yeux, après ce que nous voyons actuel lement en Italie, est il encore permis de s'étonner de la puissance des sociétés secrètes ou de révoquer en doute la réalité et la perfidie de leurs menées ténébreuses. C'est le 38 septembre dernier qu'a été défini tivement adoptée la loi relative b l'enquête de Loovain, et jusqu'à aujourd'hui, 10 octobre, cette loi ne se trouve pas encore dans le Moniteur tandis que nous y rencontrons des arrêtés datés du 3 octobre. Quel est le motif de ce long retard? Est-ce que l'ostracisme prononcé par le libéralisme repu n'a pas encore duré assez longtemps? Il y a trois mois qu'il se prolonge, et nous sommes en droit de demander compte de ce scandaleux retard et au ministère et b la majorité de la Chambre. Ce relard es: en opposition directe avec l'esprit et avec la lettre de nos lois, et dût cette vilaine affaire en rester 1b, il resterait toujours an gouvernement et b la majorité la honte d'avoir combioé contre la justice et la vérité toutes les passions dont l'esprit de parti dispose. Nous le comprenons, la promulgation de la loi doit embarrasser quelque peu le ministère s'il se rallie b la majorité de la Chambre, il se prononce évidemment contre celle du Séuat qui a admis les sénateurs élus b Louvain; si au contraire, il refuse son veto b la loi, il se met en contradiction avec loi-même et en opposition avec la majorité de la Chambre. Il en fera ce que bon lui semble, mais il faot qu'il se prononce sans retard. L'état de choses actuel est déjb un scandaleux déni de justice. Nous lisons dans VÊcho de Bruxelles Les commentaires sur les causes de retard de la promulgation de la loi relative b l'enquête de Louvain vont se multipliant chaque jour. Un bruit qui touche b l'existence même du projet de loi acquiert en ce moment une consistance telle que nous ne pouvons nous dispenser de l'enregistrer dans notre feuille. La curiosité, en cette circonstance, a des droits tout b fait légitimes. Le Roi, dit-on, b (a sanction duquel a été soumis le projet de loi, aussitôt après son adoption par la Chambre des Représentants, en a fait ce qu'il juge b propos de faire de tous les arrêtés ou projets de loi qui loi paraissent mériter nu plus ample examen. Sa Majesté a mis le projet dans un tiroir, et n'a dit b personne quand il lui plairait de l'en faire sortir. La révolution italienne recommence ses orgies de cannibales des scènes sanglantes pareilles b celles de t84g, ont eu lieu b Parme: un ancien colonel parmesan, le comte Anviti, a été arraché, par le noble peuple italien, de la prison où il se trouvait, maltraité, (rainé dans les rues et enfin massacré devant un café que jadis il fréquentait. Sa tête sanglante a été portée en triomphe! La garde nationale et les troupes sont arrivées quand tout était fini! AFFREUX MALHEUR ARRIVÉ A GAND. Lundi dernier, vers midi et demi, la chaudière b vapeur de la fabrique de M. Van den Broeck- Grenier, sise b Gand, rue Cour du Prince, a éclaté, on ne sait par quelle cause. Les ouvriers se trou vaient présents, car le lundi le travail continue sans désemparer jusqu'à 3 ou 4 heures de relevée. Les premiers renseignements portent le nombre des morts b 3 00 4, et celui des blessés b environ 5o. Espérons que ce Dombre aura été exagéré. ACTES OFFICIELS. Des arrêtés royaux du 8 septembre accordent aux administrations communales ci-après désignées, les subsides suivants pour l'amélioration de la voirie vicinale de ces localités Flandre Occidentale. Stuyvekenskerke, 4,ooo fr. A la commission administrative du chemin de Reningbe b Oostvleteren, 8,000 fr. A la commission administrative du chemin con duisant de Havele b la chaussée d'Hoogstaede b Rousbrogghe, etc., 10,000 fr. A la commission du chemin conduisant de Lophem b Ruddervoorde, 3,ooo fr. A l'administration communale d'Ise- ghem6,000 fr. Steene et ZaDdvoorde, 1,333 fr. NÉCROLOGIE. La magistrature flamande vient de perdre nn de ses membres les plus zélés, les plus actifs, les plus instruits M. Van Cutsem, procureur du Roi b Conrtrai, aocien membre de la Chambre des Repré sentants, chevalier de l'Ordre de Léopold, etc., est décédé veodredi b Bruxelles, chez une personne de sa famille où il s'était rendu. M. Van Cutsem sera vivement regretté; il occupait la place de procureur do Roi b Courtrai depuis le s3 février i836. Sa mort augmente le nombre de places de procureur du Roi vacaotes dans le pays et qui sont, croyons-nqns, au nombre de six. Une feuille de Conrtrai dit que Mm° Van Cutsem est très-malade b Bruxelles. NOUVELLES DIVERSES. La dyssenterie règne, b l'état épidémiqne, b Ardoye et b Beveren léz-Roulers. Parmi les causes qui y donnent lieu au développement de cette maladie, les médecins de ces localités signalent 1° les écarts de régime; 30 les variations atmosphé riques (refroidissement subitle corps étant en sueur); l'usage de fruits verts. La question de l'or occupe toujours vivement le public. Nous apprenons que M. Malou publiera sous peu one brochure sur cette importante ma tière. Journal d'Anvers.) Pendant le mois de septembre dernier 4,i 17 lettres sont tombées en rebut par suite de vice d'adresse. De ce nombre s,56o ont pu être réex pédiées aux destinataires Ou restituées aux auteurs b la suite de leur ouverture. 1,557 sont restées en souffrance b l'administration. Une feuille flamande publie la liste nomina tive des anciens membres du Cougrès national qui n'ont pas assisté b l'inauguration de la colonne du Congrès. Cette liste comprend 5? noms. Le nombre des membres présents ne s'est élevé, d'après le même journal, qu'à 19. L'Indépendance donne l'explication d'un incident fort grave en apparence, la prétendue insulte faite au pavillon belge par les autorités espagnoles de Tarifa. Il résulte de cette explication que M. le capitaine Fourny n'avait pas observé les formalités légales officiellement prescrites par le gouvernement espa gnol, agissant dans l'exercice de son droit. Le pavillon belge ne flottait même pas sur le navire. Or, dans la position toute particulière où se trouve Tarifa, lorsque Ceuta est attaqué par les Maures et l'empire du Maroc en révolution, les autorités espagnoles n'ont fait que pratiquer une règle invariablement appliquée dans tons ses forts en forçant un bâtiment inconnu b prouver sa nationa lité la batterie a cessé de tirer aussitôt que notre pavillon national eût été arboré. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. DÉPÊCHES ANGLAISES. Londres, 8 octobre. Uoe souscription est ouverte b Londres pour procurer des fusils b Garibaldi. Le Spectalor annonce que Napoléon a offert b l'Angleterre d'envoyer en Chine une grande armée et des forces navales importantes si cette puissance entre au congrès sans conditions préalables.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 2