PATS-BAS. FRANCE. ITALIE. Londres, 10 octobre. Le Morning-Post approuve vivement l'Empe reur Napoléon qui a montré l'horreur profoode que lui inspirait le crime commis b Parme. Le Morning- Post demande qu'un châtiment sévère soit infligé aux coupables autrement, de tels crimes éloigne raient les sympathies publiques de l'Italie. La pêche du hareng ne promet pas de donner des résultats très-brillants pour cette saison. A la fin de la semaine dernière on a vu arriver h Vlaar- dingen le vaisseau-hôpital de la flottille des Haringsjagers. Les nouvelles apportées par ce navire sont des plus tristes. Le capitaine avait rencontré h peu près 70 bateaux-pêcheurs, et dans ce nombre deux !i peine avaient de 8 h 10 tast de harengs. La pêche des autres navires plus ou moins favorisés n'allait pas au-delb de 5o h 60 tonnes, et le reste n'avait presque que des quantités insigni fiantes. On annonce que sur cinq cents houillères concédées en France, deux cents au moins sont en état de chômagefaute de pouvoir réaliser sur le marché les capitaux nécessaires b leur mise en exploitation. Le train de Paris qui arrive h Lille h huit heures du matin, a éprouvé jeudi on retard de plus de trois heures. Par l'erreur d'un aiguilleur, le train, en quittant la station de Longuau, a pris la direction deCler- mont au lieu de celle de Lille, une rencontre a eu lieu avec un convoi de marchandises, des pièces d'alcool ont éclaté, l'alcool a pris feu et une forte partie des marchandises a été brûlée. Par un bonheur dont on ne saurait trop se féliciter, aucun voyageur ni employé de la Compagnie n'a été blessé. On lit dans le Courrier du Havre Le Greal-Eastern a six mâts, dont les prin cipaux en tôle de fer. Deux de ces mâts sont barrés, les autres portent une misaine. Il n'y a pas de beaupré. La surface de voilure forme ensemble 6,5oo mètres carrés environ. Il est disposé pour recevoir 4,000 passagers 800 de première classe, 3,000 de deuxième classe et x,300 de troisième classe, 10,000 hommes de troupe y trouveraient place. L'équipage sera composé de 4oo hommesdont on tiers en per sonnel de machines, nn tiers en matelots. Un capitaine, un second, douze officiers, un mécanicien en chef, seize mécaniciens en second, un pilote ou maître, un comptable et deux méde cins, composeront l'état-major. Le Greal-Eastern est muni de 10 ancres pesant ensemble 65 tonneauxdont quatre de Trotman de 7 tonneaux chacune. Le poids des chaînes est de 100 tonneaux les maillons ont deux pouces et demi de diamètre. Le tonnage de cet admirable bâtiment est de 22,5oo tonneaux, et déduction faite de ses machines de i8,5oo ton neaux. Au lancement, ses machines b bords, il pesait 12,000 tonneaux et avait un tirant d'eau de i5 pieds 6 pouces. Avec 18,000 tonneaux h bord, il devra caler trente pieds. Plusieurs joornaux ont établi une comparai son entre le Greal-Eastern et Y Arche de Noé. Voici ce qui nous paraît avoir quelque valeur et qui ne manque pas d'originalité: Arche de IW. Great-Eastern. Longueur entre perpeu- s»;,, a.w.o.rs^,. Wiilin,." diculaires 513.62 680.— Largeur au plus fort. 85 9$ 9:. ,6 85. Hauteur ou creux. 5t.56 54.70 60. Tonnage (ancienne loi} i8,25i.58 21,760.50 33,092.25 La différence de dimensions qui existe entre les colonnes Newton et Wilkios provient de leor interprétation personnelle de la mesure sacrée qui suivant l'un équivalait 20,625 pouces anglais et suivant l'autre h 31.88. Nota. Dans le cours de ce travail, toutes les mesures sont exprimées en livres, pieds ou pouces anglais. Quinze livres de pression représentent 1 atmos phère. Un pied équivaut b 5o4 millimètres 8. Un pouce b 25 millimètres 4. Cette comparaison entre Y Arche de Noé et le Great-Eastern est tout b fait caractéristique du génie anglais; elle nous rappelle l'exclamation d'un de nos bons amis qui avait longtemps habité l'Angleterre: «Ah! nous disait-il, si nous pou vions seulement trouver daos les ruines de Ninive ou de Persepolis le tibia d'un patriarche, notre fortune serait faite. La Nazione, de Gênes, publie les passages suivants d'nne lettre que Mazziui a adressée le 20 septembre de Florence au Roi deSardaigne: Républicain de foi, toute erreur commise par un Roi, devrait, si je ne songeais qu'b mon parti, me sourire comme un élément de condamnation pour la monarchie. Mais comme j'aime la patrie plus que mon parti, et comme vous pouvez, Sire, si vous le voulez, l'aider efficacement b renaître et b vaincre, je vous écris sur la terre italienne. Sire, vous êtes fort. Vous êtes fort de la puis sance invincible que vous donne la volonté unanime d'un peuple de vingt-six millions d'âmes; plus fort que tout autre prince vivant actuellement en Europe, attendu qu'aucun ne possède autant que vous l'amour de sa nation. n L'Italie cherche l'unité. Elle veut se constituer en nation une et libre. Dieu décrétait cette unité, quand il nous renfermait entre les Alpes éternelles et la mer éternelle. C'est au nom de i'unité que, depuis no demi- siècle, meurent nos meilleurs citoyens, le sourire sur les lèvres, les armes b la main ou sur les gibets, de Messine b Vénise, de Mantoueb Sapri. C'est au nom de l'unité que, prive's de ressources et d'in fluence, persécutés et défaits cent fois, nous avons commencé et nous continuons en Italie une agita tion tellement croissante que nous avons fait de la question italienne une question européenne, et que nous vous donnons a vous, Sire, et aux vôtres le terrain sur lequel aujourd'hui vous récoltez la gloire et la puissance. L'unité est le voeu de l'Italie entière. Une patrie, un drapeau national, un seul pacte, une place parmi les nations de VEurope, Rome pour capitale, tel est le symbole de tout Italien. Sire, voulez-vous avoir l'Italie pleine d'en thousiasme, de foi et d'action Voulez-vous l'avoir forte au point de faire trembler la diplomatie, et de faire avorter tous les plans funestes imaginés contre elle? Osez. La prudence est la vertu des temps réguliers et des conditions normales. L'audace est le génie des forts dans les circonstances difficiles. Sire, l'Italie sait que vous êtes vaillant sur le champ de bataille, que vous êtes prêt b sacrifier votre vie pour l'honneur. Sire, le jour où vons serez prêt b sacrifier votre couronne pour l'unité nationalevous ceindrez la couronne d'Italie. Maintenant l'Italie a besoin de savoir que vous êtes vaillant dans le conseil que vous avez cette volonté puissante qui renverse tout obstacle; que vous êtes fort de ce courage moral, qui une fois un devoir entrevu en fait une étoile qu'il suit intrépidement, sans se laisser arrêter par les pro messes ou les menaces. Vons pouvez, je le crois, vous montrer tel, et c'est pour cela, Sire, que je vous écris. Sire, je vous appelle au nom de l'Italie b une grande entrepriseb une de ces entreprises dans lesquelles l'homme fort compte ses amis et non ses ennemis. Osez, sire. Oubliez pour un peu de temps que vous êtes Roi, et ne soyez plus que le premier citoyenle premier apôtre armé de la nation. Soyez grand comme l'acte auquel Dieu vous destinesublime comme le devoir, audacieux comme la foi. Dites que vous voulez, et vous aurez tout le monde, et nous les premiers, avec vous. Marchez en avant, sans regarder b droite ui b gauche, au nom de la justice éternelle, au nom du droit éternel, b la sainte croisade de l'Italie. Vous serez vainqueur, je vous le promets. a Et alors, Sire, lorsqu'au milieu des applau dissements de l'Europe, de l'allégresse reconnais sante des vôtres, heureux de la conscience d'avoir accompli une œuvre digne de Dieu, voos deman derez b la nation le poste qu'elle assigne b celui qui a exposé sa vie et son trône pour la rendre libre et une, soit que voos vouliez passer b la postérité avecleoom de président de la République italienne, soit que la pensée dynastique règne seule eu votre esprit, Dieu et la nation vous béniront. Moi républicain, et prêt b retourner en exil ponr y mourir, après avoir gardé intacte jusqu'au tombeau la foi de ma jeunesse, je n'en crierai pas moins avec mes frères et mes concitoyens Président ou Roi, que Dieu vous bénisse, vous et la nation pour laquelle vous avez osé et vaincu. Une lettre de Rome du 4 octobre nous apporte une nouvelle grave qui occupe tous les esprits dans cette capitale. Jeudi 29, le chargé d'affaires du Piémont, le comte délia Minerva avait réuni dans un banquet, donné b la villa Ruffioella, tous les chefs du parti révolutionnaire et les délégués des provinces révol tées des Etats de l'Eglise. Le samedi 1" octobre, le gouvernement do Saint-Siège s'est décidé b ne plus tolérer b Rome la présence d'un diplomate qui, après avoir maintes fois agi d'une manière tout b fait opposée aux devoirs de sa mission, venait encore de commettre nne nouvelle insulte en fêtant des sojets du Pape qui oot proclamé sa déchéance daos les Romagoes; il a envoyé le comte Teccio, consul piémontais, porter au comte délia Minerva b Traoali, l'invitation de quitter les États-Romains dans les cinq jours, et l'a chargé de lui remettre un passeport. Ce: acte de vigueur a excité les sympathies de tous les bons citoyens. Les Etats de Toscane, Parme, Modène et les Légations, continuant leur œuvre révolutionnaire, se préparent b confier b un régent la direction de leurs intérêts. Ce régent, qui résiderait b Florence, serait le prince de Carignati, cousin du roi Victor- Emmanuel et lieutenant-général du royaume pen dant la dernière guerre. Pressenti au sujet de ces dispositions, il y aurait donné son consentement, après y avoir été engagé par le Roi lui-même. On écrit de Turiu, le 6 octobre, b la Patrie, de Paris On nous affirme, de la manière la plus formelle, que le traité de paix a été signé b Zurich entre les plénipotentiaires de France, d'Autriche et de Sar- daigue. S'il n'a pas encore été publié, c'est qu'on attend la ratification des trois puissances intéressées; quant b celle de la Sardaigue, elle a été expédiée hier soir pour Zurich par un courrier extraordinaire. Un événement déplorable est arrivé b Gênes. Trois personnes, un homme et deux femmes, entrés au Cajé dell Acqua Sola ont demandé une gazeuse. Le garçon a rapporté une bouteille et il a versé le liquide daos les verres. Les deux femmes et l'homme ont bo sur-le-champ. L'homme est tombé mort après avoir bu. La femme et la jeune fille ont succombé quelques minutes après. Od a envoyé chercher des médecins; tous les soins ont été inutiles. La cause de cet événement tragique a été qu'au lieu de gazeuze, le garçon a servi de l'eau distillée d'amande amère que l'on emploie e"

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 3