DE LA FRANC-MAÇONNERIE.
permission d'oser d'an droit, quelque chose de
plas, de remplir un devoir?..... Est-ce qu'il y a un
ao l'Europe permettait au gouvernement impérial
défaire la campagne d'Italie. Est-ce qu'au contraire
les représentations ne nous tenaient pas de tout
côté?
a Pourtant le gouvernement impérial a passé
oolre. Et maintenant l'Europe l'obligerait b aban
donner le Pape, b le livrer aux révolutionnaires et
au Piémoot! Noos sommes donc devenus de bien
petits compagnons depuis les traités de Villafranca
et de Zurich? Non, non, après avoir fait ce qu'on a
fait, on n'est pas admis b alléguer soc impuissance.
Que l'Angleterre se plaigne, que l'Angleterre
murmure, que lord Palmerston et lord John Russell
exhalent contre le Souverain-Pootife leur rage
protestante, cela ne change rieo b nos droits, b notre
devoir et ne nous ôte pas les moyens d'exercer les
uns et de remplir l'autre. Si nous ne le remplissons
pas en 1859, après l'avoir rempli en 1849 dans une
situation bien plus difficile, avec des moyens bien
moins grands, en présence de circonstances bien
plus périlleuses, c'est que nous ne l'aurons pas
voulu. Soyons francs alors; ne disons point que
nous ne pouvons rien faire ponr le Pape, disons
que nous ne voulons rien faire pour loi. Renious
notre politique de s 848, et adoptons la politique
contraire. Réjouissoos les révolutionnaires que
nous avons désolés, désolons les catholiques dn
monde entier que nous avons réjouis. Dieu nous
jugera, l'avenir appréciera notre double conduite.
Telle est la thèse qui ressort du manifeste
catholique de M. de MonlalembertLe gou
vernement français vient d'y répondre par un
avertissement au Correspondant. Y!Ami de la
Religion qui avait reproduit le travail de l'éminent
écrivain, a été pareillement averti.
I. SON ORIGINE.
L'origine de la franc-maçonnerie parait assez
obscure; c'est nne question b laquelle on ne peut
donner one solution satisfaisante. Les nos aiment b
entourer le bercean de la franc maçonnerie des
nuages de la fable; d'autres la représentent comme
la continuation des anciens mystères de l'Inde, de
la Chaldée, de l'Egypte et de la Grèce. Ceux-ci loi
attribuent one origine chrétienne; ceux-lb préten
dent que la franc-maçonnerie doit le jour aux
croisades do moyen-âge et particulièrement b
l'ordre des Templiers.
célèbre apôtre des Ardennes ce lieu consacré
deviot le but d'nn pèlerinage célèbre, où se sont
accomplis et où s'accomplissent journellement des
prodiges, gages merveilleux du pouvoir des amis
de Dieu, et de cette iodicible compassion que le
Seigneur daigne accorder aux souffrances de ses
créatures.
II.
PÈLERINAGE.
Nons ignorons b quelle époqne remontent les
premiers miracles par lesquels la sainte Église ait
pu constater d'une manière anlheotiqne le pouvoir
accordé b saint Hubert sur les personnes atteintes
d'hydropbobie; mais le concours des peuples b son
tombeau suivit immédiatement sa mort; et de
temps immémorial les habitants de la Belgique, de
l'Allemagne et du nord de la France, l'ont invoqué
comme un patron spécial contre celte funeste et
contagieuse maladie, qui, chaque année, apparaît
si terrib'e dans les campagnes. La révolution de
g3 elle-même n'a pas effacé l'antique tradition;
de nos joors comme autrefois, les pèlerios vont
saluer le vieox sanctuaire d'Andaïa et se soumettre
aux prescriptions de la Neovaine, telles qu'on les
pratique depuis tant de siècles; de nos jours com-
Uo auteur récent le père Bresciani,dans un ouvra
ge intitulé la République romaine nous montre la
source la plus authentique des francs-maçons,
en les faisant descendre des confréries religieuses
des maçons dont se servait l'Église pour restaurer
on rebâtir les cathédrales, les monastères ou autres
édifices religieux, ou civils.
Au temps des Croisades, c'est-b-dire au dixième
et onzième siècle, l'Europe entière était devenue, b
l'aide des Maures et des Barbares ultramontains
une forêt sauvage. On avait enlevé tout ornement
b ses églises, b ses monastères, b ses places fortes. Il
n'y avait ni roole, ni ponts, ni barques; il n'y avait
plus de monastères pour héberger et restaurer les
voyageurs; partout ou ne rencontrait que des bois,
des marais, des enfoncements, ou l'ou ne pouvait
passer ni b pied, ni b cheval.
L'Église alors, cette mère industrieuse, s'efforça
de secourir les chrétiens d'Occident comme elle
avait secouru ceux d'Orieot par les Croisades.
Cousidérant le zèle dont brûlaient les peuples pour
gagner les indulgences accordées b ceux qni prirent
part aux Croisades; considérant aussi, qu'il ne
conveoait pas de laisser l'Europe dépourvue de
maîtres, elle accorda une indulgence, égale b celle
des Croisés qui s'armaient pour passer dans la terre
sainte; b tous ceox qui, restant chez eux, se
seraient offerts et employés b secourir leurs sembla
bles, b servir et b glorifier la sainte Église; en
contribuant par leur travail, leur argent, lenr
protection on leurs conseils b relever des édifices
pour l'utilité publique.
Bientôt s'éveilla one noble émulation qui poussa
la France, l'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie et
toute la chrétienté de l'Occident b élever ces
édifices surprenants qui excitent notre admiration,
etnousôtent l'espoir non seulement de lessurpasser,
mais même de les atteindre, malgré le perfection
nement moderne des beaux-arts et des arts méca
niques. Vous auriez vu des Margraves, des Comtes,
des Barons se mettre avec leurs vassaux b la
disposition des -évêqoes et des abbés, offrir pour
l'édification des églises leur argent et les moyens de
traosport, et souvent même coopérer b la sainte
œuvre de leurs propres mains, ceindre le tablier du
maçon et manier la truelle tout gentilbommes
qu'ils fassent.
Mais comme tout se fait dans l'Église avec
ordre et harmonie, les évêques et les abbés voulu
rent que la multitude des travailleurs se divisât par
classes, chacune sous son directeur, que ces direc
teurs obéissent b un chef commun qui aurait le
me antrefois, la confiance dans la prière de l'apôtre
des Ardennes détruit les ravages de l'affreuse
maladie; de nos jours comme autrefois, on porte
sans peur dans ses veines le venin mortelet on
n'en redoute pas les atteintes car on a touché les
reliques de saint Hubert
C'est an fond des Ardennes, dans la belle et
pittoresque province de Luxembourg, an sommet
d'une colline escarpée, qne s'élève la petite ville
de Saint-Hnbert. La vénérable église de l'abbaye
est encore debout; elle conserve de ses richesses
passées quelques tableaux représentant la vie de
saint Benoît, et son plus précieux trésor, le corps
de saint Hobert, sa crosse de buis, et l'étole mira
culeuse qui, selon la tradition, lui fat donnée par
Marie. Lorsqu'un pèlerin croit avoir été mordu par
un animal atteint d'hydropbobie, il s'approche de
l'autel; l'aomôoier, b l'aide d'an instrament d'ar
gent, lui fait an front une très-légère incision, dans
laquelle il insère un fit enlevé b la sainte étole, et il
recouvre cette petite blessure d'on bandeau qui ne
sera dénoué qu'au bout de dix jours Nous tenons
ces détails de la bouche d'une personne digne de
Les prescriptions de la Neuvaiue sont, les unes de
dévotion, les antres d'hygiène; elles ont été approuvées,
les unes et les autres, diverses fois, par des théologiens
et des docteurs en médecine de l'Université de Xjoavein*
(pouvoir d'imposer des statuts et de diriger ces
saintes entreprises d'après la droite raison. Le chef
s'appelait le Grand-Maître des Maçons, les
recteors particuliers s'appelaient maîtresles
ouvriers maçons, les garçons manœuvres apprentis
ou initiés. Les grands bâtiments que l'oo élevait
autour des églises pour y rassembler et restaurer les
ouvriers, s'appelaient loges. Pour être inscrits dans
ces pieuses congrégations et gagner les indulgences,
on devait se confesser et communier, promettre
obéissance auGrand-Maltre et faire ce qu'ordonnait
le recteur de sa loge; de plus il fallait pardonner b
ses ennemis et se réconcilier avec eux.
Nous serions trop long, si nous voulions rappor
ter les merveilles de l'art que produisirent ces
institutions des maçons, et l'ordre, le silence, le
recueillement et la modestie qui régnèrent entre
eux. Mais un germe impurese développa au sein de
ces corporations si admirablement constituées. Des
hordes de sectaires, conoussous le nom de Vaudois,
Catares, Patarins, s'étaieot abattues sur l'Europe.
I Contempteurs de toute loi et de toute autorité, et
voués aux pratiques les pins infâmes,ils menacèrent
l'Église d'Occident et la civilisation chrétienne du
péril le plus imminent qu'elles n'eussent essayé
depuis l'invasion des hordes sarrassines au temps
de Charles Martel.
Ces sectaires se mêlèrent secrètement aux chré
tiens, et ayant associé les plus grossiers d'entre eux
b leurs erreurs, ils les irritèrent contre les somp
tueux édifices des cathédrales et des abbayes, afin
d'anéantir les pieuses confréries des maçons. Mais
n'ayant po réussir dans leur détestable dessein
eu employant la force ouverte, ils voulurent par
venir par la rnse b ce qu'ils n'avaient pu atteindre
par la violence. Prétendant restaurer l'homme
qu'ils regardaient comme l'unique temple do
Seigneur, ils enrent la pensée d'imiter les loges des
maçons; ils se mêlèrent b elles afin d'en corrompre
la foi et de les détourner de leur but sacré. Pour
cela ils ne se donnèrent ni relâche ni repos.
Et comme le démon contrefait toujours l'Église,
ils formèrent parmi les confréries chrétiennes des
maçons, d'autres sociétés extrêmement secrètes,
qu'ils nommèrent francs-maçons, c'est-b-dire,
détachés des loges commuues, des maîtres com
muns. Et pour que les faibles ne s'en scandalisassent
pascommed'une nouveauté,ils retinrent également
les noms de loges, de grand maître, de maîtres,
d'initiés ou apprentis, de frères, etc. Ils con
stituèrent en outre certains signes ou emblèmes
secrets pris de la truelle, du plomb pour niveler,
foi elle était arrivée b Saint-Hubert dans une
situation affreuse, l'esprit en proie b la plus sombre
mélancolie (indice presque certain de la cruelle
maladie), le corps livré b d'étranges souffrances;
mais b peine, nous disait elle, la parcelle de l'étole
eut-elle touché mon front, que je sentis un bien-
être inexprimable, une dilatation intérieure dont
je ne puis me rendre compte. Mon bras saignait
encore de la morsure qne j'avais reçue, et pour-
tant j'étais gnérie, je n'en pouvais douter.
Ces paroles s'adressent aux croyants, aux esprits
droits, et aux cœurs simples. Les autres, les fils de
Voltaire, pourraient-ils comprendre que le Dieu
tout-puissant, maître et créateur Je toutes choses,
ait donné b un de ses serviteurs cette puissance
consolatrice employée b soulager les manx dont
souffre la pauvre humanité? Cette idée de puissance
et de bonté paternellecette pensée d'un frère
aîoé admis dans la maison du Père céleste, s'em-
ployant b faire accueillir les prières de ses pauvres
frères d'ici-bas; cette idée, si simple pour nous
chrétiens, est pour eux trop complexe; nous leur
répéterons cependant les paroles d'un auteur alle
mand a II y a entre le ciel et la terre plus de
1 rapports que cette philosophie u'eo saurait com
prendre 1