43me Année. No 4,408 FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. 2^. S S j 31 Décembre. REVUE POLITIQUE. LE PROPACATEUR POUR Là VILLE 6 FR. PAR AN, 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR TROIS MOIS. POUR LE DEHORS FR. 7-50 PAR AN, 5 FR. POUR 6 MOIS, 2-75 POUR 3 MOIS. L'émotion causée par la publicatioo de la bror chure le Pape et le Congrès n'est pas près de finir, et la lutte ne fait que s'aggraver. Uu journal de département n'avait pas craint d'insinoer que Mgr. Cœur, évèque de Troyes, serait l'un des auteuri du factura; un désaveu public n'a pas tardé de lui être infligé. En même temps l'éloquent et courageux évêque d'Orléans, Mgr. Dupanloop, dans un nou vel écrit qui vient de paraître, a vigoureusement vengé les droits de l'Église et de la moralité politi que, des pitoyables arguties et des coupables bille vesées de l'écrivain anonyme. L'épiscopat, dit Une correspondance parisienne, veut rentrer conrageur semeot dans l'arène. La parole ne saurait être plus longtemps interdite aux véritables représentants de l'Église, aux vénérables pasteurs du catholicisme. Le péril sera grand; le second avertissement donné l'Univers, celui qu'on prépare contre le Journal des Filles et des Campagnes, indiquent assez le danger de la situation. Certains nouvellistes vont jusqu'à affirmer que d'ici i5 jours, les feuilles religieuses, déjà mises l'index, seront suspendues ou supprimées. Comme vous le voyez, le vent tourne la persécutioo. Mais gardez-vous d'anti ciper sur ces bruits. C'est surtout dans les temps d'orage qu'on voit pirouetter les girouettes. Quoir qu'ii en soit, le combat doit avoir une issue et il n'appartieot plus l'autorité civile de la préparer ou de la fixer. C'est ce qu'on dit partout daos le monde politique. On dit que M. de Persigny est satisfait de la publication du factum qui sauve, d'après lui, l'alliance anglo-française. Quant au comte Wa- lewsky, on le représente comme peu près décidé quitter te ministère des affaires étrangères, pour le céder M. Sarocbe. Les journaux piémootais, comme les feuilles britanniques, ne se lassent pas d'admirer la bro chure. Ils ont la plus entière confiance dans le succès de la politique qu'elle conseille et qu'ils résument ainsi Le pouvoir temporel du Pape doit cesser; il convient que la souveraineté du Pape soit restreinte Rome, rendue ville libre et forte par des franchises municipales. Ces commentaires acquièrent d'autant plus de gravité en ce qu'il est devenu évident, comme on l'écrit de Paris, que si la brochure a un caractère purement privé, ainsi qu'on le soutient, elle n'en est pas moins l'expression fidèle des intentions actuelles du gouvernement des Tuileries. Ce qu'on ne pouvait que soupçonner encore hier, est devenu une vérité éclatante. Une correspondance de Saint-Pétersbourg croit savoir que la France catholique aura plus se louer que beaucoup ne l'imaginent de l'attitude du prince Gortschakoff au Congrès par rapport la question romaine. Des assurances officieuses auraieot même été transmises au Saint-Siège par le cabinet russe cet égard. Cette confiance n'est aucunement partagée par un correspondant bolonais du Journal de Bru xelles. La Russie, d'après lui, travaille sourdement créer dans l'Italie centrale un royaume au jeune duc de Leuchlenberg, fils de la grande-duchesse Marie. A l'appui de cette appréciation, le corres pondant rappelle les avances et les gracieusetés faites par le gouvernement et la cour moscovites au roi de Sardaigne et ses hommes d'État. Il montre la Russie s'emparant par son aristocratie du terri toire de Nice et s'élablissant dans la magnifique rade de Villefranche sous le prétexte d'y avoir uu dépôt de charbons. Vous l'avez vue, contioue-t-il, venir Rome avec les prioces, avec l'impéralrice-mère, avec la grande-duchesse Marie et ses fils. Le trésor impé rial seul a le compte des frais énormes qui y ont été jetés pour préparer certains esprits influents, et il n'est pas rare de trouver des hommes, mêtûe recommandables, séduits eu Italie par la pensée que la Russie, représentant seule des idées d'ordre matériel, peut ramener la stabilité de la paix. Ces hommes ne connaissent pas la duplicité, la ténacité grecques et ne se doutent nullement des perfidies qui se cachent sous les apparences de sympathies, sous les largesses des ministres, des attachés de Légatiop, des touristes, des femmes élégantes. Un seigneur russe qui a passé seulement quelques jours Bologne, a dooné des fêles et a vu tous les minislresinfluents do gouvernement et de la société. Il apportait la certitude d'une séparation résolue des Romagoes de l'État pontifical, parlait d'une fusiou avec la Toscaoe et Modène, laissant Parme au Piémont et nommait tout bas ce jeune Roma- nowski (Leucbteoberg) qui se ferait catholique pour peu qu'on tient cette question de forme. Sa mère, femme supérieure, d'un immense talent, d'une condescendance extrême aux nobles aspira tions italiennes, serait d'abord régente. Elle avait, disait ce seigoeur, complètement séduit Napoléon Compiègne. Le bonkeor de l'Italie centrale était après tout attaché une existence séparée du Piémont qui, sans ressources et appauvri, pèserait sur elle par des impôts et par un régime trop dur. Tel est le sort actuel de la malheureuse Italie. Napoléon a voulu en chasser l'Autriche pour la dominer. Cette proie lui est disputée par l'Angle terre, par la Russie et par la Révolution qui se flatte de tout dominer en mettant profit tout ce qui se fait côté d'elle et contre elle. Hâtons-nous, pour notre part, d'ajouter que nous eoteodons laisser la correspondance citée la responsabilité de ses appréciations relativement au rôle qu'elle attribue la Russie. Il nous semble qu'elle a pû confondre les menées de quelques iulrigants désœuvrés, personnages officieux mais nullement officiels, tels enfio qu'il s'en rencontre partout dans les pays de bouleversements politi ques, avec la ligoe de conduite véritable, les vues politiques du cabinet de Saint-Pétersbourg. Une correspondance du Mexique donne les détails d'une nouvelle victoire de Miramon sur Juarez, que la défaite de ses troupes laisse peu près sans ressources dans sa résidence de la Vera- Cruz. Elle nous racoute qu'un prêtre pour avoir refosé de prêter serment la constitution qui dépouille le clergé, a été enchaîné avec les forçats, et cooiraiut de travailler aux fortifications derrière lesquelles s'abrite le président vaincu! Voilà bien la justice et la modération des révolutions. ACTE OFFICIEL. Un arrêté royal, en date du s4 décembre, auto* rise le conseil de fabrique de l'église de Dadizeele (province de la Flandre-Occidentale) faire con struire une église, en remplacement de celle qni existe, aujourd'hui dans cette localité. NOUVELLES DIVERSES. On nous écrit de Poperinghe, le 3o c*. La nomioation de M. Vrambout, notre conci toyen, coqime Gouverneur définitif de la Flandre- Occidentale, a causé ici une vive satisfaction. Cette bonne nouvelle a été annoncée aux habitants de la ville par une sonnerie générale des cloches et par des décharges d'artillerie. Le soir, les habitants ont spontanément illuminé les façades de leurs maisons. Mercredi dr, jonr où M. le Gouverneur a fait son entrée soleonelle Bruges, des dépntatious de notre Conseil communal et de notre Société de S'-Sébastien, ainsi qu'on grand nombre d'amis de M. Vrambout sont partis poor Bruges afin de féliciter le nonveau Gouverneur. Notre corps de Sapeurs-Pompiers, avec sa mus'qoe, accompagoait ces députations. M. le Gouverneur a reçu ses concitoyens de la manière la plus affectneose et a bien voulu faire aux discours qui ont été prononcés la suite Je cette réception, l'un par M. le Boorgmestre, au nom de la ville, l'autre par M. le Notaire Vandeoboogaerde, an nom de la Société de S'-Sébastien, des réponses qui ont vivement satisfait tonte l'assistance. Prochainement il sera procédé l'adjudication publique de l'entreprise des travaux de redresse ment et d'élargissement de la partie de la route d'Ypres Baillent, comprise entre le hameau Kruisslraet et la ferme dite Hallebast. M. le gou verneur de la province de la Flandre-Occidentale, par-devant qui cette adjudication aura lien, en annoncera ultérieurement le jour et l'heore. On écrit de Rousbrugge, le 26 décembre Notre commune vient de subir de nouveau une bien grande calamité. Par snite de la fonte rapide des neiges, l'Yzer a débordé dans la nnit du 25. L'eau dans sa fnrie déracinait les arbres, les entraî nait dans sa course, et lançait les glaçons avec une telle force contre les ponts qui joignent les parties de notre bourg, qu'ils ont failli crouler. A quatre heures du matinl'alarme devint générale, l'eau croissait avec tact de rapidité, qn'en moios d'one demi-heure les maisons, la rue, les granges, les étables, tout fut envahi sans que l'on pût y porter remède. Plusieurs familles durent se réfugier daos leurs greniers, d'autres se sauvèrent chez leurs amis. Les animaux, effrayés l'approche du terrible élémentpoussaient des cris lamenta bles. Les cloches appelèrent en vain les fidèles la solennité du jour; une grande nappe d'eau les séparait de l'église. Henreusement des chariots viorent rétablir la communication et transportèrent plnsieurs centaines de personnes. L'eau a couvert la rue et inondé les maisons jusqu'à neuf heures du soir et s'est retiiée leutement en laissant de nom breuses traces de ses ravages ruineux pour plusieurs personnes.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1859 | | pagina 1