Vénérables Frères, Salut et bénédiction apostolique. 43me Annce. TIercred i 1er Février 1860. No 4.417. LE PROPAGATEUR. pour la tille 6 fr. par an, p0cr le deh0rs 4 fr. pour 6 mois, 2-ao pour FOI CATIIOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5^fr. pour u mois, l-io trois mois. p0lr mois. 7 S S i" Février. REVUE POLITIQUE. La voix du Pontife-Suprême de la Catholicité vient b son tour de se faire entendre. L'encyclique que Pie IX adresse au monde catholique, comporte, entre toutes les nouvelles du jour, l'intérêt le plus vif et le pins douloureux. Nous mettons ci après ce document important sous les yeux de nos lecteurs. Le fonds de la question de partage, soulevé par l'insurrection des Romagnes y est traitée en quel ques mots. Qu'on les pèse, dit un journal catho lique, et l'on trouvera que rien n'a été dit de plus fort en aussi peu de paroles pour venger dans cette question les droits de la justice et du bon-sens. L'invocation au Tribunal de Dieu y ajoute un poids terrible pour celui qui songe, que celui qui parle ici n'est autre que le successeur légitime des Apôtres. Un pareil langage, provenant d'une telle bouche, est fait pour remuer jusqu'au fonds ceux dont la conscience n'est pas fermée toute vérité, et l'on ne songe pas sans terreur b ceux qui consen tiraient b le mettre contre eux et contre leurs desseins. 1 Défense a été faite aux journaux français de publier l'encyclique; car on cherche b tenir la vétilé sous le boisseau. Trois feuilles catholiques l'ont cependant reproduite; mais VUnivers qui a pris l'initiative de cette publication, vient d'être supprimé. Le rapport motivant le décret de sup pression se base sur ce que les prétentions du parti religieux que ce journal représente, deviennent chaque jour plus incompatibles avec les droits du gouvernement. Est-il nécessaire d'ajouter que le dit rapport fait sonner tout aussi haut l'intérêt bien entendu de la Religion que les droits de l'État. Nous n'ajouterons qu'une seule réflexion. Si b côté des amitiés ardentes qui soutenaient VUnivers, il a suscité des animosilés non moins vives, ces animo- sités étaient dues surtout au dévouement que VUnivers a montré b l'empire. Il ne paraît plus douteux que l'armée française dans la haute Italie rte soit portée b 80,000 hom mes. Dans les régions officielles on fait valoir pour prétextes, l'agitation qui grandit, dit-ou,b Venise et b Vérone, l'augmentation des forces autrichien nes sur les bords du Mincio et les mouvements qu'on redoute sur la frontière des Romagnes. Toujours est-il qu'on prête, non saos motif, b M. de Ca votir les projets les plus belliqueux. Contre la foi des traités, suivant les habitudes do gouvernement sarde, il s'agit de réaliser, les armes b la main, le fameux programme de l'an dernier jusqu'à l Adriatique. Une correspondance de Vieune attribue au Piémont et surtout aux manœu vres des comités révolutionnaires organisés dans la I.ninhardie et dans les duchés, l'agitation qui se manifeste dans la énetie. La pensée des meneurs êerait d amener un soulèvement général contre 1 Autriche. Aussi le gouvernement autrichien prend-t-il toutes les mesures nécessaires pour faire face a toutes les éventualités. Des renforts considé rables y sont envoyés, on augmente les ouvrages de défense, et on procède avec activité b l'armement des côtes. Le Morning-Post annonce que les puissances occidentales ont chargé leurs envoyés près la cour de Naples d'inviter François II b mettre sa politi que et son gouvernement d'accord avec les nou veaux erremeuts qui viennent de prévaloir en Italie. Le nouvel ambassadeur de Piémont a Naples, en présentant ses lettres de créance, n'a pas craint d'insinuer que l'amitié de son gouvernement serait acquise au jeune Roi pourvu que celui-ci restât neutre dans la question romaine. C'est ainsi qu'on cherche b isoler de toutes parts le pieux et véné rable Pontife qui résiste avec tant de noblesse aux vues odieuses et hypocritement dissimulées de ceux dont il gêne l'ambition insatiable. Toutefois, le Roi des Deux Siciles ne se laissera pas intimider par cette pression injurieuse. Un journal a même annoncé que François II serait décidé b intervenir dans les États du Pape pour rétablir l'autorité du Saint-Siège dans les Romagnes. Mais le Journal des Débats pense qu'il ne s'agit que de remplacer l'armée française b Rome en cas de départ. Une correspondance de Vienne annonce que l'adresse au S' Père qui circule dans celte capitale, porte déjà plus de 4o,ooo signatures. Une autre adresse, revêtue de plus de ceot mille signatures, émane du diocèse de Breslau. Le mouvement religieux du Piémont est égale ment bien consolant. Ce ne sont pas seulement les représentants des grandes familles sardes qui pro testent, dans des adresses publiées par VArmonia, de leur dévouement au Saint Siège, c'est le peuple, c'est l'armée qui s'émeuveot b la pensée que la souveraineté temporelle du Pape pourrait être abaissée ou amoindrie. Un correspondant de Turin parle de trente sous-officiers qui ont oflert leurs services b Pie IX, demandant que leurs noms fussent insérés au Journal de Rome. i u-s-o SITOTCiLIÇTa DE NOTRE TRÈS-SAINT PÈRE LE PAPE PIE IX. A nos vénérables Frères les Patriarches, Primais, Archevêques et Êvêques, et autres ordinaires des lieux en grâce et en commu nion avec le Siège apostolique. l'IE IX, PAPE. Nous ne pouvons, par aucuue parole, vous exprimer, Vénérables Fières, de quelle consolation et de quelle joie nous ont pénétré, au inilku de nos très-grandes amertumes, le témoignage éclatant et admirable de votre foi, de votre piété, de vo|re dévouement, de la loi, de la piété, du dévouement des fidèles confiés b votre garde, envers Nous et envers le Siège apostolique, et l'accord si unanime, le zèle si ardem, la persévérance b revendiquer les droits du Saint-Siège et b défendre la cause de la justice. Dès que, par Notre lettre encyclique du 18 juin de l'année dernière, et par les deux allo cutions que Nous avons ensuite prononcées en consistoire, vous avez connu, l'âme remplie de douleurs, de quels maux étaient accablées en Italie la société religieuse et la société civile, et quels mouvements crimiuels de révolte et quels attentats étaient dirigés, soit contre les princes légitimes des États italiens, soit contre la souveraineté légitime et sacrée qui Nous appartient, b Noos et b ce Saint- Siège, répondant b Nos vœux et b Nos soins, vous vous êtes empressés, sans aucun retard et avec un zè'e que rien ne pouvait arrêter, d'ordonner dans vos diocèses des prières publiques. Vous ne vous êtes pas contentés des lettres si pleines de dévoue ment et d'amour que vous Nous avez adressées; mais b l'honneur de votre nom et de votre ordre, faisant entendre la voix épiscopale, et défendant éoergiqueuient la cause de notre religion et de la justice, vous avez, soit par des lettres pastorales, soit par d'autres écrits aussi pleins de science que de piété, flétri publiquement les attentats sacrilèges commis contre la souveraineté civile de l'Église romaine. Prenant sans relâche la défense de cette souveraineté, vous vous êtes fait globe de confesser et d'enseigner que par un dessein particulier de la Providence divine, qui régit et gouverne toutes choses, elle a été donnée au Pontife romain, afin que, n'étant soumis b aucune puissance civile, il puisse exercer dans la plus entière liberté et sans aucun empêchement, dans tout l'univers, la charge suprême du ministère apostolique qui lui a été divinement confiée par le Chris! Notre-Seigneur. Instruits par vos enseignements et excités par votre exemple, les enfants bien-aimés de l'Église catho lique ont pris et prennent encore tous les moyens de Nous témoigner les mêmes sentiments. De toutes les parties du monde catholique Nous avons reçu des lettres dont le nombre se peut b peine comp ter souscrites par des ecclésiastiques et par des laïques de toute condition, de tout rang, de tout ordre, dont le chiffre s'élève parfois jusqu'à des centaines de mille, qui en exprimant les sentiments les plus ardents de vénération et d'amour pour Nous et pour cette Chaire de Pierre, et l'indigna tion que leur causent les attentats accomplis dans quelques unes de Nos provinces, protestent que le patrimoine du Bienheureux Pierre doit être con servé inviolable, dans toute son intégrité et mis b l'abri de toute attaque. Plusieurs des signataires ont en outre établi, avec beaucoup de force et de savoir, cette vérité par des écrits publics. Ces éclatantes manifestations de vos seutimeuts et des sentiments des fidèles dignes de tout honneur et de toute louange, et qui demeureront inscrites en lettres d'or dans les fastes de l'Église catholique, Nous ont causé une telle émotion,que Nous n'avons pu, dans Notre joie, nous empêcher de Nous écrier Béni soit Dieu, père de Notre-Seigneur Jésus- Christ, père des miséricordes et Dieu de toute consolation, qui Aous console dans toutes nos tribulations. Au milieu des angoisses dont Nous sommes accablés, rien ce pouvait mieux répondre b Nos désirs que ce zèle unanime et admirable avec lequel, vous tous, Vénérables Frères, vous défen dez les droits de ce Saint-Siège, et cette volonté énergique avec laquelle les fidèles qui vous sont confiés agissent dans le même but. Vous pouvez donc facilement comprendre combien s'accroît chaque jour Notre bienveillance paternelle pour vous et pour eux. Mais taudis que votre zèle et votre amour admi- rables envers Nous, Vénérables Frères, et envers

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1