craignons pas; l'Église triomphera cette fois-ci comme elle a toujours triomphé. Seule elle a eu vingt fois sur les bras les affaires du moude; il n'y a pas un seul genre d'assauts qui lui ait été épargné la force, la ruse, la politique, le schisme, l'hérésie, la philosophie, le sillogismel'épigrammeet l'échafaud, et tout cela en grand, dans ce qu'il y a de plus infernal, les portes de Cenfer; en un mot, qui auraient brisé du premier coup toute autre puissance, et qui se sont brisées celle-ci. Cest une enclume qui a usé tous les marteaux, disait le protestant Théodore de Bèze. Combien n'avons- nous pas sujet de nous écrier avec Pascal Ce qui est admirable, incomparableet tout fait divin, c'est que celle Église qui a toujours duré a toujours été combattue. Non, les ennemis du nom catholique ne peuvent faire que l'Église ne vive, qu'elle ne vive depuis plus de dix -huit cents ans, qu'elle ne survive mira culeusement l'assaut le plus furieux qui loi ait jamais été livré. C'est pourquoi, voulant éluder le prodige, ils commencent par prononcer qu'elle va mourir... que bientôt son nom va disparaître qu'il n'y aura bientôt plus de chrétiens qu'ils ont fait leur temps... etc., etc.; puis de celte facile assertion que les plus ignorants sont en état de faire, ils font, par supposition une réalité en prenant les devants; et se transportant en imagi nation dans ce temps snpposé où elle ne sera plus; et puis ils jouent son enterrement, comme si le temps existait déjà! Quelle puérilité!... L'Église va mourir! Mais Voltaire de son temps l'a dit aussi; mais il y a quatorze cents ans, du temps de S'-Augustin, les ennemis de l'Église le disaient aussi; et comme les choses se continuent et que l'Église va toujours mourir, il faut en conclure qu 'elle ne mourra jamais. Oui! il y a plus de 18 siècles que tous les persécuteurs de l'Église, tous les faux prophètes prédisent continuellement la mort de l'Église, sans songer leur propre mort les insensés! tandis qu'ils annoncent avec tant d'assurance que l'Église s'en va; ils s'en vont eux- mêmes l'un apiès l'autre; et s'ils ne se sont obstinés b jouer le faux prophète jusqu'à l'heure du trépas l'Église, comme une tendre mère, vient verser une larme sur leur tombe, et chanter un requiescal in pace pour le repos de leur âme. Sans doute cela est vrai l'Église va toujours mourir, c'est là ce qui fait de sa durée un prodige la plus haute puissance. Dieu a permis qu'elle fut toujours humainement eu péril, pour mieux faire voir qu'elle est toujours divinement assistée. Aussi sou histoire, depuis le Calvaire jusqu'à Fontaine bleau n'est elle qu'une succession de crises dé sespérées qui lui font retrouver le principe de la vie dans ses extrémités et qui la retrempent dans l'ignominie et dans le sang. Même, au moment où nous écrivons ces lignes ne voyez-vous pas ce revirement parmi les catholiques, assoupis encore il y a quelques jours, mais déjà pleins d'ardeur pour la sainte cause que défend Pie IX? Hé bienf c'est le commencement du triomphe de l'Église au milieu de ses angoises actuelles. Que les catholi- ques espèrent donc, car le passé répond pour l'avenir Lundi, 5o Janvier, a eu lieu S'-Jean-lez- Ypres une véritable fête de famille. Ce fut le jour de l'installation soleunelle du nouveau cuié, M. B. Buthaye. De plusieurs jours d'avance on s'était occupé activement des préparatifs de cette belle et inté ressante cérémonie. Mais le lundi surtout on déploya un zèle admirable. De bon matin tout le village fut sur pieds; le mouvement fut général. C'était qui mettrait le plus d'ardeur achever les préparatifs et b donner cette fête un plus grand lustre. La commune prit l'aspect le plus riaDt. Deux rangées de Sapins, ornés d'Oriflammes de diverses couleurs et bordant la chaussée depuis la limite de la commune jusqu'à l'église et au presbylere; deux portes triomphales surmontées de chrooogramnres d'un goût parfait, offraient on charmant coup d'œil et étaient bien propres rehausser la beauté du cortège et b donner a cette entrée un air de triomphe. Vers les 10 17a heures, trente-cioq cavaliers, en uniforme conduisant de superhes coursiers, allaient b la rencontre de leur pasteur. Celui-ci leur arriva en voiture, b quelques pas de la ville, accompagné de MM. les bourgmestre et échevins de sa nouvelle commune, de M. le doyen d'Ypres et de quelques autres membres du clergé. Celle brillante députa- tion était pour M. Buthaye l'annonce de la magni fique réceptioo qu'on lui avait préparée. [.a cavalcade rangée en deux lignes, précéda les voitures et s'avança au pas jusqu'aux limites de la commune, où la musique de Brielen voulut com plimenter le nouveau curé par un air decirconstance bien choisi et parfaitement bien exécuté. Après quelques instants on continua la marche jusqu'à l'entrée du village, où était organisé un brillaDt cortège, composé de plusieurs groupes de jeunes filles vêtues de blanc, de jeunes garçons élégam ment costumés; de quelques Sociétés de l'endroit, des membres de l'administration communale, de la fabrique de l'église et d'uu nombreux clergé. Après les paroles de félicitation prononcées par M. le bourgmestre de la commune, M. le curé, M. le doyeo et les deux témoins, mirent le rocbet et les autres ornements nécessaires; et, au cbant du Feni Creator; le collège s'avauça fenteinent vers l'église, entre deux haies immenses de personnes de tout âge et de toutes conditions. C'était un spectacle bien louchant que ce vif empressement de toute une commune b saluer son Pasteur. Au contentement qui rayonnait sur tous les fronts, au bonheur qu'on lisait dans tous les yeux, b l'expression si vive de la joie qui inondait tous les cœurs, on comprit que les habitants de S' Jean saluaient dans cet humble prêtre un envoyé de Dieu, uri tendre père, un guide éclairé et un puissant consolateur. On reconnut surtout l'expression de ces sentiments dans l'admi rable décor de l'église. Au moyen de draperies de différentes couleurs ou avait réussi donner au chœur de l'église, au confessionnal et la chaire de vérité une beauté qui ravissait et cette beauté était l'expression d'une pensée et d'un sentiment qui ont fourni au vénérable doyen d'Ypres le sujet d'une allocutioo bien touchante. Le pasteur, a -1 - il dit, doit au salut de ses ouailles le secours de sa prière, de son pouvoir et de ses conseils. A l'autel, il prie, au confessionnal il pardonne, en chaire il instruit et éclaire. Ce triple bienfait demande une triple reconnaissance. Tel est le sujet qu'il a développé l'occasion de cette instal lation. Après cette belle instruction, M. le doyen entonna le Te Deutn qui fut suivi immédiatement de la bénédiction solennelle avec le S1 Sacrement. La cérémonie religieuse achevée, le cortège se remit en marche et conduisit M. le curé au pres bytère. Pendant le banquet auquel assistaient une trentaine de convives, les fanfares de Biielen ont exécuté plusieurs morceaux avec un ensemble et une précision admirables. ROUVELLES DIVERSES. Le Moniteur belge semble avoir reçu l'ordre exprès d'enregistrer daos ses lourdes colonnes les plus méchants articles publiés dans les journaux anglais, français et italiens contre l'admirable Pie IX. Celte transformation de notre feuille r fficielle en pamphlet libéral ne date pas d'hier, mais elle est devenue si évidente qu'il est impossible de ne pas s'en étonner et s'en affliger. [Gaz. de Liège.) Un cas fort extraordinaire, en matière médi cale, vient de se produire b Pâturages. Il y a vingt ans, un individu de celte commune s'était vu privé de l'usage de la parole, b la suite d'une maladie. Rien n'avait pu, depuis lors, lui délier la langue, et on le considérait comme un muet incurable, lorsque ces jours derniers, b la suite d'une autre maladie, il s'est mis b parler avec nrre telle facilité, qu'on ne peut supposer qu'il ait jamais été privé de la parole. Sa prononciation est claire, nette et distincte. On lit dans l'Opinion Nationale du 18 décembre 1859 Jadis un Barbier avait écrit sur son enseigne: aujourd'hui ou rase pour de l'argent et demain pour rien. Comme demain n'arrivait jamais, la promesse n'était point coûteuse b remplir. Nous vivons maintenant dans un siècle où l'on fait mieux les choses; en voici un exemple qui est assez original pour mériter d'être cité Un parfumeur de Londres, M. Rimiel, qui vient d'ouvrir, b Paris, un dépôt de parfumerie anglaise sur le boulevard des Stations, avait annoncé que toutes les dames qui se présenteraient le jour de l'ouverture recevraient toutes un flacon de son vinaigre de toilette. L'affluence fut grande; mais la chose paraissait tellement inouïe que beaucoup de personnes ne voulurent y croire qu'en recevant le cadeau promis. Presque toutes ces dames, se piquant b leur tour de générositédésiraient faire quelques achats; mais on refusait stoïquement la vente, en leur faisant cette réponse magnanime Aujour d'hui nous donnons, nous vendrons demain. Ce nouveau moyen de se faire rapidement une clien tèle, est très-ingénieux. Nous doutons toutefois que M. Rimiel trouv^ beaucoup d'imitateurs parmi ses confières parisiens. Il n'y a guère que les Anglais ou les Américains, qui eotendent les choses de cette façon là; toujours est-il que M. Rimiel s'est acquis d'assaut une célébrité que la qualité de sa parfumerie et la gratitude féroiniue sauront iui conserver. La semaine dernière, raconte le Courrier de Lyon, un jeune apprenti tisseur qui était al lé b la pèche aux grenouilles et qui en avait rapporté plusieurs vivantes, eut l'idée d'en placer trois dans le lit de son jeune frère, afin de lui faire une plai santerie. Au milieu de son sommeil, ce dernier est réveillé par un corps froid et visqueux qu'il sent s'agiter sur sa figure en poussant de petits cris inarticulés. C'était une des grenouilles qui, chassée par la chaleur du lit et cherchant b se sauver, était arrivée jusqu'au visage du dormeur et s'était mise b croasser. Saisi d'effroi, le pauvre apprenti appelle au secours d'une voix étouffée, et, en se débattant, tombe raide de frayeur entre le lit de son frère et le sien. Pendant que ce dernier, effrayé des suites de sa plaisanterie, se cache en pleurant dans ses draps, on accourt et l'on trouve l'enfant en proie b des convulsions affreuses que des soins intelli gents ont fait disparaître. Depuis ce moment, l'in fortuné jeune homme a repris ses travaux habi tuels mais il a complètement perdu l'usage de la parole. On lit dans le Courrier des États - Unis Le célèbre acrobate Blondiri est arrivé b Québec afin de choisir dans le voisinage de la ville un lieu convenable pour renouveler, dans le-courant de l'été prochain, ses étonnants exploits. Il a choisi la chute Montmorency pour théâtre futur de ses exercices gymnasiiques. Le câble qui sera tendu d une rive a 1 autre de la rivière Montmorency, immédiatement au-dessous de la chûte n'atra pas moins de i,4oo pieds de long, c'esl-b-dire près de 200 pieds de longueur de plus que celui qui avait été tendu sur le Niagara. t

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 2