qu'ils doivent croire ce qu'il enseigne, faire ce qu'il
ordonne, éviter ce qu'il défend, l'aimer comme un
père, le suivre comme un guide, le véoérer comme
le représentant de Dieu sur la terre. Quiconque se
sépare de lui, se sépare de Jésus-Christ quiconque
lui résiste, résiste Dieu même, et petd ses droits a
l'héritage céleste: car le souverain Pontife est
vraiment pour les fidèles le centre de l'upité, c'est-
à-dire le lien qui unit tous les chrétieos Jésus-
Christ et qui les unit tous entre eux. Nous ne
connaissons point les fidèles de l'Asie, de l'Afrique
et de l'Amérique qui sont nos Frères; nous n'avons
aucun rapport immédiat avec eux; et cependant
nous leurs sommes tous unis d'esprit et de cœur,
par cela même qu'ils sont unis comme nous au
sroveraio Pontife, au Vicaire de notre Seigneur
Jésus- Christ sur la terre, centre commun de l'unité
catholique.
Afiu que le souverain Pontife puisse exercer
plus facilement l'autorité spirituelle et universelle
dont il est investi, la divine Providence lui a
procuré depuis des siècles, un domaine temporel,
dans lequel il jouit de tous les droits des princes
séculiers; c'est ainsi qu'il se trouve affranchi du
joug politique des Empereurs et des Rois, et qu'il
jouit d'une indépendance et d'une liberté d'action
complètes, pour exercer son ministère sacré.
Le domaine temporel du souverain Pontife est
donc pour tous les catholiques de l'univers d'une
valeur inestimable; il assure au Père commun des
fidèles la facilité de suivre en tout et toujours les
inspirations de si conscience, sans s'inquiéter des
calculs ni des caprices de la politique humaine. Si
le souverain Pontife était sujet d'un Roi ou d'un
Empereur, il perdrait non-seulement son prestige
de souverain spirituel, mais aussi la liberté d'admi
nistrer l'Église, comme Dieu le veut. Dans ce cas,
alors même qu'il serait libre de fait, il serait censé
dépendant; et lorsqu'il n'aurait en vue que la gloire
de Dieu et le salut des âmes, il serait soupçonné
d'obéir des motifs d'intérêt local, des considé
rations de l'ordre terrestre.
L'instilutioo du domaine temporel do souverain
Pontife est donc une création admirable de la
divine Providence, qui a voulu assurer l'indépen
dance du premier pasteur, dans son divin ministère,
et offrir a toutes les nations du monde, une garantie
matérielle de son impartialité.
Les ennemis de la religion comprennent aussi
bien que vous, combien cette institution est sage et
précieuse c'est pourquoi ils ont tourné contre elle,
surtout dans ces derniers temps, tous leurs efforts.
Ils savent bien que si i'on arrachait au souverain
Pontife son domaine temporel, son autorité spiri
tuelle serait immédiatement atteinte, et que son
ministère sacré serait entravé. Pour arriver avec
plus de sûreté leur but, les ennemis de l'Église ne
prétendent point aujourd'hui enlever au souverain
Pontife son domaine temporel tout entier; non, ils
se contenteraient pour le moment de lui en sous
traire une partie. Le principe des droits du Saint-
Siège une fois foulé aux pieds, il leur deviendrait
facile de lui enlever le reste de ses domaines, et de
substituer l'indépendance dont il jouit, un funeste
esclavage.
Pour nous, N. T. C. F., qui connaissons la
divine mission du souverain Pontife, et les sinistres
projets des méchants, pour nous, qui aimons et
vénérons le Vicaire de Jésus-Christ, comme notre
chef et notre père, loiu de piêter l'oreille aux
discours fallacieux que l'on fait reteotir autour de
nous, pour autoriser une spoliation indigne; loin de
prêter la main aux entreprises coupables de l'im
piété, défendons, et par nos discours et par nos
œuvres, le patrimoine du Saint Siège apostolique,
comme nous défendrions, s'il était menacé, l'hé
ritage de nos ancêtres; et contribuons, autant
que nous le pouvons, conserver intacts au Père
commun des fidèles son autorité et ses droits.
Le premier de nos devoirs dans ces tristes
circonstances est de faire violence au Ciel par nos
ferventes prières, afin qu'il confonde et convertisse
les partisans du mensonge et les ouvriers d'iniquité;
et qu'il rende ainsi la paix au souverain Pontife et
l'Église. Aux prières publiques, qui sont récitées
dans ce but, unissons nos prières particulières et
nos vœux personoels.
En secood lieu, oe souffrons point que l'on
attaque en notre présence les droits du Père com
mun des fidèles, qui sont les droits de tous les
catholiques du moude. Par un mouvement spon
tané, des raillions de fidèles ont témoigné au
souveraiu Poutife leur vénération et leur amour,
en signant des adresses qui ont été déposées a ses
pieds. Les catholiques de ce diocèse oe sont point
restés en arrière dans celle démonstration d'affec
tion filiale; eux aussi ont protesté en grand nombre
de leur attachement au Saint-Siège; et ainsi ils
sont restés fidèles aux traditions de leurs familles
et aux coutumes de leur pays.
Enfin, nous désirons, que, sans plus de délai, le
denier de S1-Pierre soit institué dans ce diocèse,
comme un témoignage permanent de notre dévoue
ment au Saint-Père. Établi sur les bases populaires
qui ont été adoptées ailleurs, et que nous approu
vons, le denier de S'-Pierre ne peut devenir
charge personne, et il servira tout le monde
de protestation contre les atteintes portées aux
droits du souveraiu Pontife et de démonstration
publique d'attachemeut au Vicaire de Jésus-Christ.
Jamais les habiiauts de ce diocèse ne se sont laissé
dépasser dans ces manifestations générales de
l'esprit catholique. Ils se réjouiront de trouver dans
l'institutiou du denier de S1-Pierre un signe de
ralliemeot et un lieo d'unité. La petite somme
offerte pour la défense des droits de l'Eglise est ici
un poiu: accessoire; la grande chose, dans cette
institution, est l'avantage d'unir tous les fidèles,
grands et petits, fiches et pauvres, dans une même
pensée et Jans un mêuie sentiment de vénération
et d'amour envers le successeur de Saint Pierre.
C'est avec bonheur que nous avons vu des zélés
laïques se placer la tête de l'œuvre et la propager
avec ardeur. Partout le clergé se fera un devoir de
les seconder dans leur pieuse entreprise. Il importe
que les enfants de Dieu se comptent et se mon
trent, une époque où les suppôts de l'enfer osent
tout. Courage donc, N. T. C. F. courage Unissons
nos efforts pour défendre la cause de l'Église, qui
est la cause de Dieu! Il n'en est point de plus juste,
ni de plus belle sur la terre. Du haut du Ciel nos
saints patrons combattront avec nous, et ils feront
inscrire au livre de vie les mérites que nrus avons
acquis par les œuvres de notre foi et de notre zèle.
Espérant que les fidèles répondront, par un
redoublement de prières et de bonnes œuvres,
l'indulgence dont l'Église use eovers eux, eu
mitigeant les saintes rigueurs du Carême, nous
maintenons celle année les dispenses accordées les
années précédentes. Voici les dispositions auxquelles
tous les fidèles devront se conformer.
DISPOSITIONS DU CAREME.
I. Il est permis de se servir de laitage tous les
joursexcepté le Mercredi des Cendres et le
Vendredi-Saint.
II. Il est permis de manger des œufs tous les
jours, excepté le Mercredi des Cendres, les trois
jours des Quatre-Temps et les trois derniers jours
de la Semaine-Sainte. Les Dimanches il est permis
d'en manger plusieurs fois (ce qui est aussi permis
tous les jours ceux qui sont exemptés du jeûne,
ou qui n'y sont pas obligés), mais les autres jours
une seule fois, et cela au repas principal, et non
la collation; ce qu'oo doit aussi observer aux jours
de jeûne pendant l'année.
Il est remarquer néanmoins que, hors le
Mercredi des Cendres et le Vendredi-Saint, cette
défeose ne s'étend pas aux œufs qui servent, en
petite quantité préparer d'autres mets; mais
seulement ceux que l'on sert séparément et
comme on mets particulier.
III. Il est permis de manger de la viande les
Dimanches Lundis Mardis et Jeudis de chaque
semaine; le Jeudi-Saint seul excepté.
Nous ne doutons point que tous les fidèles ne se
rappellent que l'abstinence, dont ils ont obtenu la
dispense pour les Samedis ordinaires de l'année,
est maintenue aux jours de jeûne, et que par con
séquent elle doit être rigoureusement observée tous
les Samedis du Carême et des Quatre-Temps, et
aux Vigiles des fêtes.
IV. Il est défendu de manger de la viande plus
d'une fois le jour, excepté le Dimanche.
V. Il est défendu, même le Dimanche, de man
ger de la viande et du poisson dans le même repas.
VI. Les fidèles, qui ne profiteront pas de la
permission que nous accordons certains jours de
manger de la viande, pourront, aux dits jours, user
de bouillon, au dîner seulement. Nous permettons
aussi, ces jours-l'a, l'usage plus fréquent de graisse
fondue au lieu de beurre, quand même, au lieu de
viande, on mangerait du poisson.
VII. Nous enjoignons nos diocésains, de réciter
trois fois Noire Père et trois fois Je vous salue,
Marie, et une fois les actes de foi, d'espérance, de
charité et de contrition, chaque jour qu'ils profite
ront de la permission de manger de la viande,
accordée par le présent mandement. Ils pourront
cependant se libérer de celte obligation, en versant
une aumône, selon leur dévotion, dans le tronc du
Carême, qui doit être placé dans toutes les églises.
Tous les motifs qui nous ont obligé, l'année
dernière, prier avec instance les fidèles de s'ac
quitter généreusement de cette dette, subsistent
encore celte année. Nous les prions donc de nou
veau d'offrir leur aumône ou leurs dons, pour
l'amour de Notre-Seigneur et avec la douce per
suasion, qu'en accomplissant ce devoir, ils acquiè
rent le double mérite de satisfaire aux prescriptions
de l'Eglise, e! de contribuer, au moins pour une
petite part, l'entretien de nos institutions chré
tiennes qui font le bonheur de beanconp de
familles et la gloire de la religion en Belgique.
Comme l'omission de ce devoir n'a le plus sou
vent d'autre cause que l'oubli, Messieurs les curés
auront soin de le rappeler plusieurs fois leurs
paroissiens, surtout vers h fin du Carême et après
la fête de Pâques.
Et afin que les fidèles puissent s'acquitter aussi
facilement de cette obligation que de toutes les
autres qui leur sont prescrites, pour le saint temps
du Carême, on aura soin de la publier par affiche,
jusqu'au dimanche après Pâques.
VIII. Comme les militai-es de tout grade, leurs
femmes, enfants et domestiques, ainsi que les
autres personnes attachées de fait au service mili
taire, sont soumis notre juridiction, et que leur
état exige des égards particuliers, nous leur accor
dons, par extension de dispense, la permission de
faire gras tous les jours de l'année, excepté le
Vendredi saint, où ils devront se conformer aux
autres fidèles.
Comme les gendarmes et les employés de la
douane, en service actif, exigent les mêmes égards,
cause des fatigues auxquelles ils sont astreints, la
nuit aussi bien que le jour, nous les assimilons aux
militaires.
IX. Eu vertu des pouvoirs spéciaux que Notre
Saint-Père le Pape nous a accordés, nous permet
tons tous nos diocésains de faire cette année
usage de viande, même plusieurs fois, les jours de
saint Marc et des Rogations.
Nous désiroos que les fidèles, qui profiteront de
cette dispense spéciale, fassent aussi une aumôoe
particulière pour le soutien des bonnes œuvres du
diocèse.