43me Année. No 4,425. LE PROPAGATEUR pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pocr 6 mois, 2-50 pot'r trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 5 mois. 29 Février. REVUE POLITIQUE. Du milieu des bruits souvent contradictoires dont la presse anglaise, allemandefrançaise, belge s'est faite ces fours derniers l'écho complaisant, sinon le fécond inventeur, il serait fort difficile de rien préciser de positif. Suivant le Times et d'autres journaux le comte de Rechberg, en réponse aux propositions anglo- françaises tout en refusant son adhésion aurait exprimé l'intention de son gouverne ment de ne point intervenir par les armes dans la situation actuelle de l'Italie. Mentionnons pareillement un autre bruit, mis en circulation par le Mnrning-Chronicle, et qui ne manque pas de vraisemblance. S'il faut s'en rapporter la feuille sémi-officielle, un traité d'alliance aurait été conclue entre l'Au triche et la Russie. L'Autriche ferait d'impor tantes concessions la politique russe en Orient; la Russie lui garantirait, en retour, l'intégrité de ses Etats. Enfin le Globe, de Londres, annonce, et d'autres journaux confirment que la Russie et la Prusse re/usent de concert de répondre caté goriquement aux propositions des puissances occidentales mais exigent la réunion d'un Congrès des cinq puissances. On écrit de Paris que la récente brochure de M. Ad. Dechamps l'Empire ei l'Angleterre, produit en ce moment une profonde sensation dans les salons politiques. L'illustre publiciste expose que l'Empereur Napoléon III, après avoir vaincu sur les champs de bataille de Magenta et de So/Jerino a été vaincu sur le champ de bataille de la diplomatie par l'An gleterre. C'est la solution ang/o piéfnontaise qui prévaut dans la Péninsule, l'Italie unitaire au lieu de l'Italie Jédèrative que Napoléon 111 avait proposé dans les préliminaires de Villa- franca et proclamé dans le traité de Zurich. Ce sont le comte Cavour et lord Palmerston qui conduisent le cabinet des Tuileries marche la suite. Jamais, même l'époque où l'on fai sait un si grand bruit de l'indemnité Pritchard, cette petite et mesquine affaire on n'a vu la politique française aussi subordonnée ta politique britannique. D'un coté, la solution anglaise adoptée en Italie; cle l'autre, le libre- échange inauguré en France par un traité de commerce qui fait pousser des cris de joie en Angleterre. D'où vient ce revirement pres- quaussi subit dans la diplomatie et presqu- aussi inattendu que l'a été le revirement de Pilla franco dans la guerre? L'éminent publi ciste pense que, débordé en Italie par les intri gues du Piémont qui favorise l Anglelerreet ayant échoué dans l entreprise d'établir des liens étroits entre la Russie, l'Autriche et la France le chef du gouvernement français a pris le parti de faire échouer le Congrès, dans lequel il se serait trouve isoléet que pour ne pas se trouver seul, il s est résigné suivre tord Palmerston et M. de Cavour, lui qui après Ainsi raisonne l'honorable M. Dechamps. Il nous semble toutefois que la nouvelle ligne politique adoptée par l'Empereur se rapporte d'autres causes encore qu'à la crainte de se trouver isolé de toutes les autres puissances. Cette lettre Edgard Ney, dit un correspon dant du Journal de Bruxelles, cette lettre qui remonte la présidence, me revient en mémoire, les brillantes victoires de l'armée française aurait dû conduire. Plus haut encore, en i832, je trouve Louis- Napoléon mêlé l'insurrection de Rimini. Plus près de nous h Villa franc a je vois l'Italie laissée en proie aux intrigues du Pié mont, quoique nous eussions i5o,ooo hommes en Italie; je vois les Romagnes, ParmeMo- dène Florence occupées par les dictateurs piemontaisquand d'un seul mut le vainqueur de Solferino aurait pu tempêcher. Je me souviens encore que la question romaine a été soulevée en 1856 dans le Congrès de Paris avec l'assentiment de M. fValewski. Ces indi ces m inquiètent. Est-il bien sûr que l'on n'ait pas pu faire ce que l'on aurait voulu. N'est-il pas plus vraisemblable qu'on n'a pas voulu faire ce qu'un aurait pu Hier, 28 février, notre ville a eu le bonheur de recevoir pour la première fois la visite de l'un des fils de notre Roi. S. A. H. Mgr le Comte de Flandre. Au reste la réception du Prince ne comportait aucun caractère officiel, S. A. R. ne venant qu'en qualité de générai- major, inspecter notre garnison de cava lerie. Divers équipages sont allées prendre le Prince et sa suite la station, où se trouvaient également les autorités civiles et militaires, et vers 9 i/a-.h. S. A. R. a fait son entrée,dans la voiture de M. le sénateur baron Mazeman de Couihove. A la suite d'un déjeûner splendide offert par l'hono rable sénateur, Mgr le Comte de Flandre est allé passer la caserne de cavalerie I inspection des deux escadrons de cuiras siers qui l'occupent. L auguste fils du Roi l.éopold a visité ensuilesuccessi veinent nos vastescasernes, notre antique Hôtel de Ville, notre belle église de Saint .Martin et sou riche trésor d objets d art et d orfèvrerie, le Musée de de la ville, le local de la Société de Saint- Sébastien, dont il est le chef homme d'hon neur. S. A. R. a réuni, vers cinq heures, le corps des officiers de cavalerie en un banquet l'hôtel de la Tète d'Or, auquel se trouvaient également invitées les auto rités civiles et militaires. Au moment où le jeune Prince quittait nos murs, vers S h. du soir, une illumina- lion générale en son honneur rayonnait par toutes les rues de notre fidèle cité, et les réclamations les plus enthousiastes saluaient sur son passage le fils de notre Roi auguste et bien-aimé. Puisse la réception si sympathique, si dévouée faite par les habitants d'Ypres Mgr le Comte de Flandrelaisser son cœur quelques bons souvenirs, de même que notre population conservera avec bon heur la mémoire de cette visite, si courte cependant, et qui fut pour la ville entière une véritable fêle publique. M——— Noos lisons dans l'Ami de l'Ordre les lignes suivantes, qui se rapportent a ce qu'on a appelé Bruxelles la composition d'un ministère chinois Les bruits d'une prochaine modification minis térielle sont fort répandus dans les salons politiques de Bruxelles. MM. H. De Brouckere, Eud. Piruiez et Saba- tier entreraient dans les éléments de la nouvelle combinaison. Il en résulte que M. Tescb, qui u'aspire qu'a résigner sou portefeuille, verrait ses vœux satisfaits. On ne nous fait pas connaître les deux minis tres qui l'accompagneraient dans sa retraite. L'un d'eux est très - vraisemblablement M. Van der Sticbelen ou bien serait-ce M. le baron de Vrière? On écrit de Paris, 24 janvier, au Journal d'Anvers Il vient de paraître uue circulaire du ministre de la guerre, qui accuse une certaine sensation. Elle fait défense aux aumôniers, chapelains, et autres ecclésiastiques, qui sont eu rapport avec l'armée d'avoir s'abstenir désormais de toute prédication, et k se contenter de lire l'épître et l'évangile. Le cardinal archevêque de Patis a cru devoir adresser quelques observations sur cette mesure, prise en dehors de lui, et qui semblait un empiétement manifeste sur l'autorité religieuse. Il |ui a été répondu, que c'était Ih une simple affaire de précaution, destinée h éviter toute allusion aux événements politiques, devant des soldats. Il faut malheureusement avouer que l'on remarque depuis quelque temps de funestes symp tômes parmi nos populations ouvrières. Les pièces jouées sur le boulevard, et où l'église catholique est livrée aux dérisions, les articles du Siècle et de la presse révolutionnaire, le colportage organisé de toutes les pièces relatives h la question romaine que l'on crie et que l'on vend pour deux sous dans les rues, tout cela porte ses fruits; des prêtres sont souvent insultés; le cardinal archevêque de Paris, réunissant samedi dernier autour de lui les ecclé siastiques qui doivent prêcher les stations du Carême dans les églises de la capitale, leur a re commandé d'être prudents, réservés, circonspects h l'endroit des passions populaires, qu'il suffiiait d'une étincelle pour enflammer. On a remarqué dans le mandement du Catême de Mgr. l'archevêque de Paris l'épithète d'admi rable appliquée l'Eocyclique. On a remarqué aussi, que l'Encyclique n'avait été lue qu'en latin dans quelques diocèses, La Rochelle et k Besancon par exemple; l'évêque de Moulins, Mgr. de Dreux Brézé a jugé plus convenable de ne pas la faire lire du tout, et les renseignements qui arrivent sur les dispositions des habitants de celte ville, don nent généralement raison la décision du prélat.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1