43me Année. Samedi 3 Mars 1860. Ao 4,426. 7PRBS, 3 Mars. BEVUE FOL11IQUE. LE PR0PA6ATEUR. pour la ville 6 fr. par an, p0ur le deiiors fr. 7-50 par 4 fr. pour 6 mois, 2 50 pour FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 trois mois. pour 5 mois. Une dépêche du roinisire des affaires étrangères de France l'ambassadeur français près la coor de Vienne a récemment paru dans les feuilles publi ques. M. Thou.enel se propose de justifier la conduite do gouvernement impérial l'égard des priuces italiens. Avec une assurance singulière le ministre rejette tout le mal sur les ducs dépos sédés, qui n'out pas su saisir le moment favorable pour rentrer dans leurs Iùals, et sur les gouverne ments conservateurs, qui n'ont pas opéré les réfor mes que l'Empereur avait en vue. Au surplus, le ministre de Napoléon III proteste, avec non moins de sang froid, de la parfaite loyauté et franchise dont n'a cessé de faire pteuve le gouver nement impérial Villafranca et depuis. M. Thouvenel ne peut d'ailleurs s'abstenir de rendre hommage l'esprit d'ordre dont les populations de l'Italie centrale ont généralement fait preuve. Il finit par conclure qu'il ne reste qu'à s'incliner devant les faits accomplis; que, quant l'Autriche, si elle ne saurait admettre ert principe la déposses- siou des ducs, sa sagesse doit l'engager s'abstenir de toute interventioti hostile, si elle veut éviter des conflits désastreux. Une considération paraît égale ment décisive M. Thouvenel; en abandonnant l'Italie It elle-même, elle ne servira plus de champ clos aux rivalités hostiles de la France et de l'Autriche, et ainsi sera tarie jamais une des sources les plus fécondes de guerre entre les deux pays. On voit que l'idée fixe du gouvernement de Napoléon, c'est toujours, quoiqu'on en dise, la la fameuse maxime: l'Empire c'est la paix. M. Thouvenel effleure encore la question des Romagnes, qui sera, dit-il, l'objet d'une autre communication; en attendant, et sous forme d'à compte, le ministre de l'Empereur des Français renouvelle ses amères récriminations contre le gouvernement du Saint-Père; il a toujours le triste courage de prendre parti pour le fort et l'oppres seur contre le plus doux des vieillards, le plus pacifique des monarques, le plus vénérable des pontifes. Le gouvernement de l'Empereur, dit-il, déplore amèrement que la cour de Rome, sourde ses avis, et l'on peut même dire, avec plus de raison, indifférente aux conseils uuauimes de l'Eu rope depuis 1851comme la leçon des événe ments, ait laissé les choses arriver au point où elles sont, et que nous uous prêterions encore, la seule condition que le principe de non - intervention de la part des puissances étrangères fut maintenu, tous les tempéraments et toutes les combinaisons qui seraient jugés propres préparer une solution moius radicale que le démembrement. C'est ainsi que M. Thouvenel dévoile les intentions de son gouvernement, tout en ressassant de nouveau contre le gouvernement romain de vieilles calom nies, cent fois réfutées, cent fois mises néant par tant de voix éloquentes et impartiales. La presse officiel le française ainsi que d'autres feuilles étrangères démentent la nouvelle annoncée par le Morning- Chronicle d'une alliance austro- russe. Que la nouvelle fut prématurée, c'est fort possible, mais il faut ajouter qu'elle rentre com plètement dans l'ordre prévu et rationel des événements. Ainsi que l'observe avec raison une correspondance parisienne, les rancunes, les craintes, les intérêts doivent porter les trois puis- sauces du Nord se rapprocher les unes des autres et opposer une triple alliance l'alliance anglo- française. En effet, l'Autriche, dans la dernière guerre, s'est vue trahie par l'Angleterre, et, depuis Villafranca et Zurich, jouée par la France.Elle ne saurait que se défier de l'une et de l'autre. La Russie voit dans le cabinet de Saint-James son adversaire, depuis la mer noire, le bosphore et la Perse jusqu'à l'extrémité de l'Asie; elle ne saurait davantage se fier au gouvernement des Tuileries qui, après l'avoir leurré de son allianee intime, s'est jeté de nouveau dans les bras de l'Angleterre. Enfio, la Ptusse qui s'est déjà sentie et se sait encore menacée sur le Rhin, et n'a guère compter sur I Angleterre, doit aussi, et plus que qui que ce soit, chercher un point d'appui. Parmi les nouvelles qui ont circulé et obtenu faveur ces jours derniers, celles qui se rapportent l'ultimatum adressé par le gouvernement fiançais au cabinet de Turin ne manqueut pas d'intérêt. La note remise M. de Cavour exprimerait, dit- ou, l'intention de la France i° de laisser ie Piémont s'annexer Parme et Modène; 2° de donner au Pié mont le vicariat des Romagnes; de former de la Toscane un royaume séparé -«ec un souverain élu par la population; 4° eufin d'obtenir quand même la cession de la Savoie et du comté de Nice. Signalons toutefois une démonstration dont il est inutile de faire ressortir l'importance, qui vient d'avoir lieu au Parlement biitanuique et doit sin gulièrement contrarier les projets d'agrandissement territorial du gouvernement impérial. A la Cham bre des Commuues, M. Kinglake a fait une motion tendante ce que, dans le cas où l'on demanderait aux puissances leur consentement l'annexion de la Savoie la France, l'Angleterre répondit néga tivement. Après une discussion remarquable, cette motion a été adoptée. Ce qui fait surtout l'iraportauce de cette séance, c'est la clarté et l'énergie avec lesquelles lord John Russell s'est prononcé, au milieu des applaudisse ments enthousiastes et réitérés de la Chambre entière, contre l'annexion de la Savoie et de Nice la France. On ne doute point, paraît-il, de l'adoption par les Communes du traité de commerce anglo-fran çais; ce traité faisant sans doute aux intérêts bri tanniques la part du lion. Telles sont, en effet, les avantages que comporte l'alliance anglaise, tant exaltée par le Siècle et la presse officielle. M. Dechamps l'a bien caractérisée cette alliance, dans sa dernière brochure. L'alliance anglaise, c'est la paix la condition du renoncement de la France, non-seulement tout agrandissement territorial, mais a tout accrois sement d'influence politique; c'est le statu quo dont l'Angleterre garde les clefs; c'est la politique que le gouvernement britannique u'est pas toujours parvenu imposer an gouvernement de juillet et dont Napoléon 111 se vantait d'avoir délivré la France, On lit dans VUnion de Cliarleroi La souscription gàribaldienne ouverte Char- leroi pour le million de fusils destinés rendre l'Italie libre et heureuse, a déjà recueilli une pièce de deux francs et une pièce de vers. Malheu reusement le héros s'est contenté de poser le bienfait, et, voulant sans doute fuir la reconnais sance italienne, ne s'est désigné que par un i grec. Un superstitieux dirait qu'il est fâcheux qu'on ait mis du grec au commencement de cette affaire. Capys et le bon père Euée n'auraient certainement pas accepté l'offrande, lorsqu'ils partaient pour l'Ansonie. Mais ces vaines craintes seraient bonnes pour des rétrogrades, et des hommes du véritable progrès, qui veulent sauver un grand peuple an moyen d'un million de fusils, ne doivent pas regarder de si près. Peu importe donc que lesouscripteur garibaldien n'ait poiot dit son nom l'essentiel, c'est que la souscription ait produit deux francs pour acheter le chien d'uoe carabine. Dans une dépêche adressée le 29 juillet t85g par l'ambassadeur aDglais Saint-Pétersbourg son gouvernement, il est rendu compte d'une entrevue qu'il a eue avec le prince de Gortschakoff, ministre des affaires étrangères de Russie, relative ment l'Italie; voici les deux passages les plus intéressants de cette dépêche Le prince Gortschakoff m'a fait observer qu'il pensait que l'on trouverait l'Angleterre et la Russie beaucoup plus unies sur le terrain de l'Italie que bien des personnes nt le supposaient. La Russie entrera dans la question avec le désir sincère d'améliorer la condition du pays. C'est cause de ce désir qu'elle ne se fera l'avocat d'aucune doctrine extrême, soit absolutiste, soit libérale, et qu'elle essaiera de placer les gouvernements de l'Italie dans une position où ils pourront prospérer par le libre développement de leurs ressources naturelles, plutôt que par des systèmes ou par des formes particulières imposées par l'étranger. Quant la partie de l'Italie soumise une autorité ecclésiastique, le prince a fait remarquer qu'il adhère entièrement aux vues qui ont été exprimées diverses époques par le gouvernement de S. M., quant la convenance d'abandonner ce point délicat au règlement des puissances catholi ques romaines. La Russie schismatique aussi bien que l'Angleterre protestante doivent, d'après lui, autant que possible, éviter de se mêler d'une affaire dans laquelle on se refuserait rendre jamais hom mage leur désintéressement, quelque purs d'ail leurs que puissent être leurs motifs. De plus, comme la Russie a toujours résisté avec la plus grande énergie toute intervention étrangère chaque fois qu'il s'est agi des intétêts de l'Eglise oithodoxe, elle n'aurait pas bonne grâce inter venir dans les affaires de l'Église de Rome. ACTES OFFICIELS. Par arrêté royal du 3o janvier, le sieur C.-L. Tack, receveur des contributions et accises a Furnes (F landre occidentale), est nommé en la même qualité Moorslede (Flandre occidentale).

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1