43me Année. ]\o 4,427. LE PROPAGATEUR. pour la ville 6 fr. par an, 4 fr. pour 6 mois, 2 50 pour trois mois. FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. pour le dehors fr. 7-50 par an, 5 fr. pour 6 mois, 2-75 pour 3 mois. t m «au as m mmm i 7 Mars. REVUE POLITIQUE. h' Opinione a publié la circulaire par laquelle M. de Cavour dénonce l'Europe l'administration de la Vénélie. Le premier ministre sarde prétend qu'il n'a eu en vue que de justifier son gouverne ment du reproche qui lui est adressé par le cabinet de Vienne d'entretenir par ses émissaires le trouble dans les populations italiennes que le traité de Zurich a laissées sous la domination de l'Au triche. On doutera certainement et h bon droit qu'il y ait réussi. Que lisons nous, en effet, dans VUnion libérale, du 3? La note de M. de Ca vour prouve que notre ministère u'oublie pas, au milieu de la joie des heureux, les douleurs des opprimés; et la constitution définitive d'un puissant royaume uni est le meilleur moyen pour amener la délivrance de la Véne'tie. Le principal conseiller de Victor-Emmanuel, le grand agitateur de l'Italie avant la guerre, dira-1 - il que VUniun libérale ne l'a pas compris? Dans la proclamation de M. Farini aux popula tions des duchés et de l'Emilie, pour les appeler b voler par le suffrage universel sur la question d'annexion, M. Farioi déclare que le vote, quel qu'il soit, sera respecté. D'un autrecôté, le Pays nousdonne aujourd'hui l'explication de cette phrase que contenait hier le Constitutionnel: La politique française est plutôt italienne que piémoutaise. Dans uu article, le Pays s'exprime ainsi L'Autriche est une grande puissance. Les alliés de l'Autriche, tout le monde les connaît. Où seraient les alliés du Piémont, après que la Frauce, comme elle l'a déclaré solennellement, se serait refusée la solidarité de complications fatales, suscitées malgré ses conseils. Après avoir servi de son épée, des armes et des ressources de la France, la grande cause italienne, Napoléon III ne la sert pas moins aujourd'hui par ses sympathiques conseils. Le cabinet de Turin, quelle que soit la loyauté de ses intentions, reconnaîtrait mal ce qu'il doit b la France et il l'Empereur, si ces conseils ne le touchaient pas, s'il provoquait, par les agitations ioléiieures, l'hostilité du dehors. Les résolutions de ce grave moment importent a la gloire du roi Victor-Euimanue! et de l'illustre maison de Savoie. Les intérêts du Piémont et de l'Italie, le repos de l'Europe, en dépendent. a Nous ailjurovs nn gouvernement, notre ami et notre allié, de ne pas s'aventurer parmi les écueils. Sa politique doit éviter les inimitiés qui observent et attendent. On respectera ce qu'il n'aura pas compromis lui même, mais toute témérité se chan gerait en irrévocable péril. Le Morning Herald annonce de Londres, dîuoe façon très affirmative, le remplacement prochain •de\l. Tbouvetrel, par M. Walewski. En ne prenant cette nouvelle, de même que bien d'autres révéla tions quotidiennes que comme un signe du temps, elle n'eu conserve pas moins sa valeur. L'Empereur ne se disposerait-il pas faire, vers la politique de i Villafranca, ce pas de plus que nous osions espérer? Certes, le résultat de la dernière discussion qui s'est produite a la Chambre des communes, n'est pas fait pour le soumettre docilement b l'influence anglaise. M. Fitzgerald aurait insisté sur ce que l'annexion de la Savoie contiendrait un principe plus iraporlaot qu'un simple agrandissement de territoire. L'Empereur, dit-il, a parlé des frontières natu relles; nous ne pouvons lui donner raison; c'est de l'Angleterre que tous les pays de l'Europe menacés attendent une initiative ferme et généreuse. Nous devons protester contre cette politique de conquête; nous ne devons pas discuter le traité de commerce avant d'avoir discuté solennellement les projets d'agrandissement de la France. D'autres orateurs sont venus se joindre b M. Fitzgerald. Lord John Rnssell s'est plaint de ses récriminations vaines, irritantes et inutiles. Si l'on veut réellement imposer au gouvernement une antre conduite que celle cju'il suit, qu'on fasse, dit-il, une proposition claire et formelle. Nous ne savons pas encore comment l'Europe sera consultée; de toutes les puissances, l'Angleterre est la seule qui ail exprimé son avis, bien que nous ne doutions pas de l'opinion de l'Europe. Si la Russie, l'Autri che et la Prusse se prononcent coutre l'annexion, l'Empereur, lord Russell en est convaincu, n'insis tera pas. La présentation de l'adresse de M. Bying, tendant b déclarer que la Chambre des communes accepte avec reconnaissance le traité de commerce conclu avec la France, comme une nouvelle preuve du désir, de la Reine de favoriser les progrès du bien -être de ses sujets a été ajournée par sou auteur lui même, jusqu'b demain. Les dernières uouvelles de New-York viennent malheureusement confirmer ce que uous avions prévu, et annoncé dès les premiers succès de Miramon au Mexique. Le cabinet de Washington aurait pris la résolution d'envoyer des troupes b Chihuahua pour protéger ses nationaux. C'est une iulerveutioo peu déguisée et qui s'exercera probablement au profil du gouvernement de Juarez contre celui de Mirainon. La Gazette du Danube publie deux dépêches adressées le 17 féviier iu6o par le comte de Rechberg, ministre des affaires étraugèresb Vienne, b M. le prince de Metlernicb, ambassadeur d'Au triche b Paris, pour protester contre les combinai sons adoptées par l'Angleterre et la France b l'égard de l'Italie. Dans la seconde dépêcheM. le comte de Rechberg discute la conduite de la France et du Piémont b la suite du traité de Villafranca et de Zurich, et réfute poiot par point la circulaire de M. Tbouvenel. le discours de lord john russell. Eu présence du discours que l'Empereur des Fiançais vient de prononcer, nous croyons devoir reproduire le passage très significatif du discours de lord John Russell, sur la question de la Savoie Je pense que l'Empereur, dans sa sagesse, hésitera longtemps b vouloir cette anuexion. En effet tout le monde voit avec moi, il exciterait aios' une défiance universelle, pour deux raisons. Eu premier lieu, une telle politique serait en contra diction avec sa proclamation, sa magnifique procla mation, dois je dire, au risque de placer pour un flatteur. Quaot b la seconde raison, la voici ce serait le premier pas de la France, un acheminement et le présage de conquêtes qui troubleraient la paix de l'Europe. Daos le cas où la Savoie serait annexée, où même un meeting aurait lieu b Chambéry en sa faveur et où les puissances de l'Europe elles mêmes y donneraient avec répugnance leur assentiment, dans ce cas même, je craindrais que ce ne fût là le précurseur d'une longue période de défiance et d'appréhension. Je crois enfin que celle mesure ne contribuerait pas b la force de la France elle- même. g- Le Times exprime, dans l'article suivant son opinion sur la politique de la France a l'égard de l'annexion de la Savoie La partie la plos importante du discours d'ouverture des Chambres législatives de France, est la déclaration de l'Empereur qu'il est dans l'intention d'annexer b la France une partie du territoire d'une puissance voisine et amie. Ce n'est donc plus un bruit, c'est un fait avoué aujourd'hui, que Napoléon III a l'intention de prendre une partie des Alpes savoisiennes. L'Empereur déclare qu'il est de son devoir, dans l'intérêt de la sécurité de ses frontières, de réaliser ce faible agrandissement. Les mots u récla mer et revendiquer par lesquels il caractérise cet acte de la volonté impériale, suggèrent, jusqu'à uu certain point, l'idée d'un titre préalable et sembleraient indiquer que l'Empereur est avis qu'il reprend ce qui fut autrefois a lui, bieu plutôt qu'il ne fait qu'empiéter sur l'ancien patrimoine de son allié. Il existe, il est vrai, pour la France, un sem blant de titre sur ces mootagoes, mais c'est un titre qui ne se fonde que sur les guerres de la Républi que. H y a aussi, comme l'Empereur le dit, une certaine convenance naturelle pour l'extension de cette partie de la frontière, mais le même titre et les mêmes arguments tirés des convenances naturelles peuvent conduire les frontières françaises très-loin et même convaincre les voisins les plus indulgents et les moins ombrageux de l'Empereur que la paix a des périls pour d'autres pays que pour la France. Ce serait une tâche curieuse et facile que de calculer combien il faudrait changer de mots dans ce paragraphe du discours pour le modifier de manière b appliquer b on des bords du Rhio cette déclaration relative b la Savoie. Il est vrai que l'Empereur a soin de cous dire que la France ne menace personne. La Gazette de France se préoccupe surtout et b bon droit de la manière dont il faut entendre le respecten principe des droits dtrSaint-Siège. Il nous serait bien difficile de raisonner sur la portée dis propositions concernant la nouvelle organisation de l'Italie et de comprendre les dis tinctions que le discours semble vouloir établir entre le respect en principe d'un droit et l'appli cation tigoureuse de ce droit lui-même. Le Saint- Siège a sur les Romagnes des droits reconnu.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1