que le prévenu fut un homme aux antécédents les
plus irréprochables.
Le tribunal de Cbarleroi avait acquitté le
sieur Michel de Coninck, marchaod de houblons, h
Alost, prévenu de tromperie sur la nature de la
marchandise vendue, en livrant au sieur Pilon,
brasseur h Châtelet, pour du houblon, plombé et
comprimé, de Poperinghe, quatre balles de cette
marchandise mêlée de houblon d'Alost. Sur l'appel
du ministère public, la cour, après avoir entendu
les témoins, et tout en reconnaissant l'existence de
circonstances atténuantes, a condamné le prévenu
intimé k une amende de i5o francs, aux frais des
deux instances, et, subsidiairemeot, un empri
sonnement de un mois, en cas de non-paiement de
l'ameode, et k un autre emprisonnement de i5
jours, en cas de non-paiement des frais.
NOUVELLES DIVERSES.
Mercredi dernier, trois compagnies du n'de
ligne, venant de Menin, sont arrivées en cette
ville pour y tenir garnison.
Dans la nuit de jeudi k vendredi un incendie
s'est déclaré dans la maison habitée par Sebasliaen
b Dadizeele. Les meubles et la récolte sont deve
nus la proie des flammes. On évalue les pertes k
2,000 fr. Le tout était assuré.
On écrit du Hainaut que des loups ont été
vus dans les bois entre Biesme-Colonoise et le
hameau Frorumiée. On présume que ces loups ont
passé la Meuse lorsqu'elle était gelée et se sont
établis depuis le débâcle dans un pays rarement
fréquenté par ce genre d'animaux.
Une nouvelle promotion aura lieu incessam
ment dans l'armée. Il manque k l'effectif des offi
ciers supérieurs trois majors et un lieutenant-
colonel. Le commandement d'un régiment est
égalemeut vacant. De plus, il faudra pourvoir au
remplacement d'un certain Dotnbre de capitaines,
admis k faire valoir leurs droits k la pension. 11
sera possible, par Ikd'attribuer un emploi, dans
les corps, aux élèves sortis de l'école militaire, en
février dernier, après avoir satisfait k l'examen de
sous-lieotenant.
Par le temps qui court, la curiosité est plus
vivement éveillée, et dans le même temps les esprits
sont tout naturellement portés vers les conjectures.
Le duc de Brabant est parti pour l'Orient; il
s'arrêtera quelques jours a Vienne. Il y a dans tout
ceci, dit-on, une pensée et un but politiques.
On ne s'en tient pas Ik d'autres personnes rap
portent que le Roi lui-même ne tardera pas k se
mettre en voyage k son tour; et tout aussitôt le
cercle déjk très-vaste des conjectures s'élargit.
La Banque Nationale vient de décider qu'elle
recevrait les pièces de 20 fr., provisoirement au
cours de fr. 19-85, en paiement des créances
qu'elle est chargée de recouvrer. Cette mesure
n'est pas applicable aux versements des comptables
de l'Etat, aux versements en comptes courants, ni
k l'échange d'écus contre billets.
Une tentative d'assassinat vient d'avoir lieu
k l'hôpital d'Aerschot. Voici les circonstances qui
ont accompagné ce crime. Dimanche 11 de ce
mois, vers minuit, trois malfaiteurs sont parvenus
k pénétrer dans l'église et de là dans l'hôpital
auquel elle est annexée. Une des sœurs qui desser
vent rétablissement ayant entendu du bruit, en
avertit la supérieure et descendit. Arrivée dans le
réfectoire, elle se trouva en présence d'un individu
qui lui porta trois coups de couteau. Elle eut encore
la force de se traîner jusqu'à l'endroit de la salle
où pend le cordon d'une sonnette. Réveillé par le
bruit de cette sonnerie intempestive, tout le per
sonnel de l'hôpital fut bientôt sur pied. Toutefois
quand on arriva sur les lieuxles malfaiteurs
avaient disparu, ils n'avaient pas emporté avec eux
le produit de leur vol, mais en se retirant, ils
2
avaient porté k la sœur qui les avait dérangés dans
leurs desseins, un violent coup sur la tête k la suite
duquel elle s'était évanouie. La justice n'est pas
encore parvenue s mettre la main sur les coupables.
Nous apprenons avec peine que M. Van
Dorraale, représentant pour l'arrondissement de
Louvaio est gravement malade. Son état inspire
de très-vives inquiétudes.
Il paraît certain que M. Kœler, représentant
de Liège, se retire de la Chambre. M. Kœler désire
rentrer k la députation permanente dont il faisait
partie avant son élection de représentant.
On parle aussi de la retraite de M. De Bronckart,
qui n'a pour ainsi dire pas siégé k la Chambre
depuis le commencement de cette session.
[Écho de Bruxelles.)
Plusieurs personnes accompagneront le duc
de Brabant dans son voyage en Oiient. Oo désigne
MM. Catoir Giboul, premier officier d'ordonnaoce;
le baron d'Overschie de Neeryssche, officier d'or
donnaoce, et M. le docteur Leto, médecin de
bataillon au régiment des grenadiers. Le duc a
invité, en outre, M. le baron Auguste d'Anethan,
secrétaire de légation k Vienne, k l'accompagner
jusque dans cette capitale.
Le Journal des Débats, pour faire ressortir
la sévérité de la législation française sur la presse,
cite l'absurde poursuite intentée k la Gazelle de
Liège pour avoir dit que les eaux de la Meuse
s'étaient accrues de sept pieds. Le journal belge,
disent les Débats se plaint vivement de cette
poursuite rigoureuse, qui ne l'expose guère pour
tant qu'k 5 fr. d'amende. 1! ignore peut-être
que, sous la loi française, deux condamnations de
ce genre, encourues dans l'espace d'une année,
entraîneraient sa suppression.
DÉPÊCHE TÉLÉGRAPHIQUE.
DÉPÊCHE ITALIENNE.
Milan, 21 mars.
L'aimée française a commencé aujourd'hui son
mouvement pour rentrer en France. Le 8o° de
ligne se dirige par Suze, une compagnie par jour 5
le 2e de ligne par Nice, un bataillon quotidienne
ment.
ANGLETERRE.
Nous lisons dans le ffeeckly Register de
dimanche dernier
Sod Emiueoce le Cardinal Wiseinan va pu
blier une lettre pastorale ayant pour but d'annoncer
aux fidèles de son diocèse qu'une souscription sera
ouverte eu faveur de Notre Saint-Père le Pape.
Nous enregistrons toujours avec bonheur les
témoignages de respect et d'affectiou qui de toutes
les parties du monde arrivent au Saint-Père.
L'Express annonce qu'une adresse signée de
52,ooo personues a été expédiée du diocèse de
Liverpool k Rome pour être remise au Souverain-
Pontife. C'est ainsi que le chef de l'Église reçoit
un gage de fidélité de la part même des sujets de
ce gouvernement qui lui a fait tant de mal.
En lisant ce qui suit, n'oublions pas que
l'Angleterre a demandé des réformes au Pape
Le 15 du mois dernier, la société pour l'aboli
tion du fouet dans l'armée et dans la marine royale
d'Angleterre a tenu un meeting public dans Shaf-
tesbury-Hall. L'assembiée était fort nombreuse.
Le président, le docteur Gourley, depuis l'âge
de seize ans en rapport continuel avec l'armée,
s'élève avec force contre l'usage du fouet dans
l'armée et dans la marine. Il réfute les arguments
du docteur Johnson, favorable k cet usage baibare.
L'orateur montre que le soldat est excusable
dans beaucoup de cas, et qu'un grand nombre
d'infractions k la discipline doivent être attribuées
au mode de recrutement et k la mauvaise adminis
tration. Il a prouvé, dit-il, dans un livre, que, en
dépit des sommes énormes payées par le peuple
pour l'entretien de l'armée, la moralité est, dans
l'armée anglaise,comme 53 est k 1,000, tandis que,
en Prusse ce rapport n'est que de 6 pour 1,000.
Après plusieurs discours émouvants sur les
mauvais traitements auxquels soldats et marins
sont exposés, sous des chefs qui oDt k leur disposi
tion des moyens aussi terribles que le fouet, des
résolutions sont votées et une pétition adoptée. On
fait ensuite parvenir au président une souscription
faite parmi les ouvriers employés k l'arsenal de
Woolwich, pour couvrir les dépenses nécessitées
par les démarches de la société.
Le surlendemain, cette importante question était
soumise au Parlement: M. Williams propose
qu'une enquête ait lieu sur l'application de la peioe
du fouet durant l'année i85g. Après une très-
loDgue discussion, dans laquelle des faits d'une
révoltante brutalité sont révélés, la motion de M.
Williams est adoptée, sauf les mots: et des
officiers comraandaots. La Chambre veut bien
qu'on lui fasse savoir le nombre des coups de fouet
reçus par les soldats et par les marins, mais elle ne
veut point qu'on publie les noms des officiers qui
les ont fait donner.
Celle pudeur se comprend eo présence de détails
comme ceux-ci
Un homme gardé par les soldats et par les
caporaux du navire est tiré des fers ou de prison et
conduit au lieu du châtiment. Lk ses pieds et
ses mains sont solidement liés, et il reste debout
comme attaché k une croix et offrant le dos au
bourreau. On le dépouille jusqu'aux hanches; on
relève avec soin ses cheveux, de manière k ce que
rien ne protège la partie destinée aux coups. Tous
les officiers et tous les hommes du bord sont
appelés. Le supplicié est entouré de soldats et ne
peut se détacher même pour se jeter par dessus le
bord.
Complètement hors d'état de résister, il reste là
tandis que le capitaine lit l'article de guerre que
la victime a enfreint soi disant, et donne au contre
maître ou k ses aides l'ordre de le fouetter. L'in
strument employé est un formidable chai k ueuf
queues nattées, dont chacune est aussi grosse qu'un
fort tuyau de pipe et attachées k un énorme man
che. Ce fouet est manié par un homme robuste, les
bras nus, et forcé, par la crainte d'une punition
semblable, de frapper aussi fort qu'il peut.
Les coups se succèdent sur le dos nu, et l'homme
gémit et se grispe, ou grince les dents stoïquement,
et supporte avec dignité on supplice auquel il ne
peut échapper. Son dos, marqué d'abord de traces
blauchesdevieut bientôt rouge, enflammé, puis
noir. Le sang commence k goutter, puis k couler e.t
k jaillir. Les coups se succèdent, les bourieaux se
relèvent. Cependant la torture est suspendue: le
palieot s'est évanoui. On lui donne de l'eau fraîche
pour le rendre capable d'endurer son supplice. Le
médecin lui lâte le pouls, déclare qu'il ne s'éva
nouira pas de nouveau, ou qu'il n'en mourra pas,
et les derniers coups sont donnés avec aussi peu de
merci que les premiers. Et tout cela est fait solen
nellement, comme nn acte de prétendue justice. I.e
soleil peut brûler sous les tropiques, la neige et la
glace peuvent couvrir les ponts comme dans nos
climats l'biver, l'œuvre sanglante s'accomplit de
même lentement, avec tou: cet horrible cérémonial
qui accompagne les sacrifices barbares.
Oo a vu des capitaines ordonner ainsi jusqu'à
mille coups. Naturellement la victime n'en revenait
pas; le duc de Wellington limita k deux cent cin
quante le uombre des coups. Depuis, il faut le
dire ce supplice atroce a perdu beaucoup de la
faveur dont il jouissait auprès de certains capitai
nes. On en cite même plusieurs qui i'ont complè
tement aboli sur leur bord. Mais un trop grand
nombre l'appliquent encore, cela soit dit k leur
honte; et l'eoquête ordonnée parle Parlement va
probablement signaler au public plus d'un acte
d'insigne barbarie.
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