43me Année. Samedi 21 Avril 1860. A,440. 4 FR. POUR 6 MOIS, 2-50 POUR FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE. AN, 5_FR. POUR 6 MOIS, 2-75 S O 21 Avril. REVUE POLITIQUE. A Verviers circulent des pétitions qui deman dent l'admission de la monnaie d'or française k sa valeur nominale dans les caisses de l'État. Elles se couvrent de signatures. LE PROPAGATEUR. POUR LA VILLE 6 FR. PAR AS, POER LE DEHORS FR. 7-50 PAR TROIS MOIS. POUR 3 MOIS. La Perseveranza publie une série de lettres échangées entre le Saint Père et le roi Victor- Emmanuel, au sujet de l'annexion des Roraagnes. Le roi de Sardaigne expose au Souverain-Pontife cette ide'e, que l'annexion au Piémont, con-seule- ment des Romagnes, mais des Marches et de l'Ombrie, avec des restrictions dérisoires, est la solution la plus utile eo même temps h l'Eglise et l'Italie. La presse révolutiounairene manquera pas d'être indignée de l'obstination du Pape, qui a refusé des propositions aussi justes et si modérées! Le Roi de Sardaigne, dans son voyage a Flo- rence, doit avoir reçu le 19, une dépntation de Romains qni lui offraient, au nom de Rome, une épée d'honneur. Quel droit cette députatiou avait- elle de parler au nom de Rome? Comment s'est- elle formée? Elle se composait, selon toute proba bilité, de révolutionnaires émigrés ou expulsés. Dans les circonstances actuelles, la signification véritable de celte démarche est facile k compren dre. D'un autre côté, au nord de l'Italie, le même but se poursuit par les mêmes moyens le comité représentant k Turin l'émigration de la Véuélie vient d'adresser k tous les cabinets de l'Europe un mémorandum, pour exposer aux yeux des nations civilisées la situation déplorable de cette mal heureuse province. La révolution de Sicile a trouvé de l'appui dans le sein même de la Chambre sarde Le i4 avril, M. Bertani, dans une interpellation au ministère, avait justifié d'avance nos prévisions. Le cri de guerre de la Sicile, dit le fougueux Italien, est le même que celui en vertu duquel nous siégeons en cette enceinte. Dans notre égoïsme, ne sommes- nous pas oublieux de nos frères qni, au prix de leur sang, tentent de s'affranchir de la tyrannie? A cette interpellation, M. de Cavour a fait une réponse dilatoire. Il protégera les nationaux sardes qui se trouvent en Sicile; c'est presque annoncer une intervention déguisée. Les convenances, dit-il, l'empêchent de suivre l'orateur sur le terrain politique. En somme, M. de Cavour ne décourage nullement les Italianissimes les plus extrêmes. La révolte, en Sicile, d'après les dernières nou velles, paraît définitivement comprimée. Le calme règne k Messioe et k Palerme; quelques bandes dispersées se sont jetées dans les campagnes. L'Autriche s'occupe de réformes intérieures. De profondes modifications viennent d'avoir lieu en Hongrie. Le général hongrois Benedecktrès- populaire parmi ses compatriotes, remplace l'ar chiduc Albert. L'Empereur a décidé l'abolition des cinq gran des subdivisions existant en Hongrie depuis i848 et le rétablissement des anciens coraitats. Les comitats une fois rétablis, seront appelés k émettre des propositions devant amener la réunion d'une Diète composée d'après les anciennes cou tumes. Enfin ordre est donné de régler immédiatement la question commuoale. La nomination du général Benedeck est très- pupulaire en Hongrie, où il est né. Le bon vou loir avec lequel le gouvernement de Vienne a fait droit aux vœux des Hongrois donne k espérer que les décrets impériaux seront bien accueillis dans ce pays. 1^— Dans la séance de mardi, la Chambre des Repré sentants n'a pas reçu moins de trente-cinq pétitions réclamant contre l'absurde système de M. Frère, qui fait subir tous les jours des pertes énormes au commerce, k l'industrie et k l'agriculture, en tenant la monnaie d'or française hors du cours légal. Nous remarquons que les comices et associations agricoles font des pétitions dans le même sens. C'est donc la province de Liège qui commence aussi k ressentir les fâcheux effets de l'opiniâtreté du tribun ministériel. Dans la séance de mardi ont été analysées quatre-vingt-dix-sept pétitions présentant des observations ou demandant le rejet du projet de loi qui abolit les octrois communaux. Nous avons même remarqué une pétition hostile au projet et émaoant de Cras-Averrras, le domaine seigneurial de M. Frère-Orban. acte officiel. Un arrêté royal du 17 avril, porte qu'il sera publié un exposé de la situation du royaume pen dant la période décennale de 1351 k 1860. NOUVELLES DIVERSES. Pendant la nuit de mercredi k jeudi dr, une affreuse tempête a régné sur notre ville. Le vent a été des plus violents, et était souvent mêlé de grêle. Dans la nuit du 30 au 21 c' un incendie s'est déclaré, k Gheluvelt, dans deux maisons, attenant l'une k l'autre, et occupées par de pauvres ouvriers; le feu les avait surpris pendant leur sommeil et ils ont eu toutes les peines du monde k échapper k l'élément destructeur. Les deux maisons ont été entièrement réduites en cendres. C'est k une lampe allumée, qu'on attribue, k ce qu'il paraît, la cause de ce sinistre. La commission nommée lundi k Courtrai pour examiuer la question de la suppression des octrois, et voir jusqu'à quel point les intérêts de la campagne sont engagés, dans celte grave question, se compose de MM. J. Storme, notaire et bourg mestre k Waereghem; Van de Venne, notaire et bourgmestre k Sweveghero; Pollet, bourgmestre et brasseur, k Herseaux; Andries, bourgmestre, k Cuerne; et Vanackere, bourgmestre, k Wevelghem. Lundi aptès-midi, une grande partie de la ville de Gand a été témoin d'un curieux spectacle. En viron deux cents aliénés, habitant le bel établissement hors de la porte de Bruges, se sont rendus, en rangs de file, par les rues les plus fré quentées, sons la surveillance d'une dizaine de Frères de Charité, hors la porte de Bruxelles, où on leur avait préparé un bon goûter. Le corps de musique composé également d'aliénés, jouait de fort belles marches. Le meilleur ordre et le maintien le plus décent régnaient dans les rangs. Quiconque ne savait pas que c'étaient des aliénés, les aura pris pour des honnêtes ouvriers qui se rendaient k une partie de plaisir. Il est incroyable pour ceux qui ne l'ont pas vu quel respect les aliénés montrent envers les Frères de Charité, qui sacrifient leur vie au bien-être de ces malheureux. M. Charles de Brouckere est en ce moment sérieusement malade. Revenu, ces jours derniers, bien portant de Paris, il se sentit indisposé dès le lendemain de son retour, mais il n'en persista pas moins k s'occuper des affaires de l'administration communale. Depuis vendredi, son état s'est aggravé au point d'inspirer de sérieuses inquiétudes k ses amis. On assure que M. Lambermont, directeur des consulats au département des affaires étran gères, sera nommé secrétaire-général du même département en remplacement de M. Materne, qui vient de mourir. M. Lambermont fait Vinterim des fonctions de secrétaire-général depuis le jour où M. Materne fut retenu chez lui par l'affection k laquelle il a succombé. M. le général Changarnier vient d'arriver a Bruxelles. Il vient d'être décidé qu'aucun officier, figurant sur les contrôles de notre armée, n'obtien dra, du gouvernement belge, de congé qui lui permette de prendre du service k l'étranger, même d'une manière toute temporaire. Aux demandes qui lui sont faites, le départe ment de la guerre répond Si les officiers qui désirent se rendre en Italie, pour se placer sous les ordres du général Lamori- cière, persistent dans leur projet, il ne leur reste qu'à offtir au Roi démission du grade et de l'emploi qu'ils occupent en Belgique. On lit dans le Journal de Charleroi Ua fait que nous avons eu peine k croire d'abord, mais qui nous a été prouvé ensuite, c'est le mauvais vouloir du département des finances pour commu niquer k la brasserie les renseignements qu'elle avait demandés au bureau de l'inspecteur des con tributions. Ce fonctionnaire répondit qu'il ne pouvait les communiquer sans y être autorisé par M. le ministre des finances, k qui il s'adressa en effet, et la réponse qu'il en reçut fut négative. Ce procédé est certainement peu libéral. Le moins que la brasserie pouvait exiger du départe ment des finances, qui la menace d'un surcroît d'impôts, c'était certainement de savoir exactement ce qu'elle avait payé l'année dernière. Tous les documents de nature k éclairer sa position et k préparer sa défense auraient dù lui être communi qués avec la plus entière liberté, et sans aucune entrave. Une pétition déj'a couverte d'un grand nombre de signatures, circule en ce moment parmi les industriels, fabricants et commerçants de la ville de Verviers et des communes environnantes; elle a pour but de demander k la Chambre des Repré sentants le rétablissement de l'étalon d'or et une

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Le Propagateur (1818-1871) | 1860 | | pagina 1