ITALIE.
monnaie d'or belge de 20, 10 et 5 fr., au même
titre et même diamètre que les monnaies d'or
françaises et piémontaises, et d'admettre ces der
nières au même cours dans les caisses de l'État. Les
pétitionnaires expriment la pensée que le gouver
nement, en substituant la monnaie d'or celle
d'argent, bénéficiera sut la vente de ce dernier
métal, au-delà de la perte éventuelle qu'il aurait
subir dans le cas où l'or viendrait se déprécier.
Un cas de léthargie vient d'être constaté
Anvers. Un habitant du Marché aux Chevaux,
était mort avant-hier matin après une courte ma
ladie. On avait chargé un entrepreneur d'enterre
ment de régler la cérémonie de ses funérailles qui
devaient avoir lien aujourd'hui 8 heures, en
l'église de Saint - Antoine de Padoue lorsque
avant-hier soir, on s'aperçut que le prétendu mort
respirait et ne tardait pas reprendre ses sens.
Aujouid'hui on ne désespérait plus de sauver le
malade.
Les fautes typographiques sont parfois origi
nales. Une feuille, (apportant hier un accident
arrivé rue du Ciel, Anvers, dans la cinquième
section, annonce qu'un individu est tombé du
ciel dans la section, où il s'est cassé la jambe.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
dépêche suisse.
Berne, 17 avril.
La Conférence a de nouveau des chances de se
réunir. L'Angleterre recommande Bruxelles. La
France insiste pour Paris et elle est soutenue par la
Russie.
dépêche espagnole.
Madrid, 18 avril.
Ortega a été fusillé hier soir.
dépêche italienne.
Rome 19 avril.
Le cardinal Antonelli a adressé tous les am
bassadeurs^! M. Oddo Russell pour l'Angleterre,
une Note protestant contre l'incorporatiou des
Légations au Piémont.
Le gouvernement pontifical ajoute, dans cette
Note, qu'il espère que les puissances ne reconnaî
tront pas cette incorporation, et qu'elles voudront,
au contraire, concouiir empêcher cette spoliation.
ANGLETERRE.
Le Great- Eastern est menacé d'autant de
dynasties d'actionnaires que l'ancienne Egypte eut
de dynasties royales. Celle qui préside aujourd'hui
aux destinées du vaisseau-colosse vient de déclarer,
par l'organe de ses directeurs, que les travaux
complémentaires seraient terminés la fin de juin,
sous peine de fortes amendes imposées aux entre
preneurs. Pour ne plus retomber dans les anciens
errements, la nouvelle compagnie a fait établir les
devis par des ingénieurs au service de l'État et
des contrats en bonne forme ont été imposés aux
mécaniciens, charpentiers, constructeurs et four
nisseurs. On a aussi invoqué l'intervention du
Board oj trade, dont les officiers seront appelés
constater l'achèvement du navire et son appro
priation parfaite une navigation transatlantique.
Grâce toutes ces précautions, on espère que le
Great-Eastern pourra partir en juillet et accom
pagner l'escadre qui doit porter le prince de Galles
au Canada.
On écrit de Londres YUnion de Paris
Malgré les persécutions, le puséisme qui est en
réalité un acheminement vers le catholicisme, se
propage rapidement en Angleterre. Dans l'aristo
cratique quartier de Belgrave-square, le temple de
Barnabé est aossi le théâtre de violentes dissentions.
Le révérend Liddell a rendu ce temple aussi sem
blable que possible aux églises romaines. De nom
breuses conversions au catholicisme ont eu lieu
dans cette paroisse parmi les familles nobles et les
membres du clergé. On cite parmi ces derniers les
révérends Forthergill et Worraal.
On annonce la conversion au catholicisme de
deux ministres protestants les révérends Yaworth,
de Westbury-sur-Trym, et Forters, du comté de
Dorset. Presque chaque semaine l'établissement
perd un de ses membres.
FRANCE.
On lit daus Y Ami de la Religion
Le marquis de Pimodan, ancien colonel au
service de l'Autriche, qni s'est distingué dans les
guerres de Hongrie, a été nommé par le général de
Lamoricière chef de l'élat-major général de l'ar
mée pontificale.
M. le comte Mosbourg, premier secrétaire,
qui remplissait les fonctions de ministre de France
Florence, vient d'arriver Paris avec le personnel
de la légation de Toscane, qui est provisoirement
supprimée. Celte légation existait depuis i42g.
Le premier représentant de la Fraoce Florence
fut institué par Charles VII auprès de Cosmes de
Médicis.
ESPAGNE.
Madrid, 12 avril, 1860.
Une nouvelle qui, il faut l'espérer, ne se con
firmera pas, circule depuis hier dans la plupart des
cercles politiques: le gouvernement, ce qu'on
assure, aurait appris par le télégraphe que le
maréchal O'Donnell verrait d'èlresubiiement atteint
du choléra. Son état, ajoute t-on, serait assez
sérieux pour inspirer ses collègues de vives
inquiétudes; toutefois, jusqu'à nouvel ordre, on
aurait résolu de garder le silence sur cet événement.
Voici la proclamation du général de Lamoricière
l'armée romaine
Rome, 8 avril. Jour de Pâques.
Soldats!
Sa Sainteté le Pape Pie IX, ayant daigné (n'ap
peler vous commander, pour défendre ses droits
méconnus et menacésje n'ai point hésité
reprendre mon épée.
Aux accents de la grande voix qui naguère, du
haut du Vatican, faisait connaître au monde les
dangers du patrimoine de Saint-Pierre, les catho
liques se sont émus et leur émotion s'est bientôt
répandue sur tous les points de la terre.
C'est que le christianisme n'est pas seulement la
religion du monde civilisé, il est le principe et la
vie même de la civilisation c'est que la Papauté est
la clef de voûte du christianisme et toutes les
nations chrétiennes semblent avoir aujourd'hui la
conscience de ces grandes vérités qui sont notre foi.
La révolution comme autrefois l'islamisme
menace aujourd'hui l'Europe et aujourd'hui
comme autrefois, la cause du Pape est celle de la
civilisation et de la liberté dans le monde.
Soldats! ayez confiance, et croyez que Dieu sou
tiendra notre courage la hauteur de la cause dont
il confie la défense nos armes.
Le général commandant en chef,
Signé de Lamoricière.
On lit dans une correspondance de Paris
Voici quelques détails curieux sur la première
entrevue de Pie IX avec M. de Lamoricière. Le
Saint-Père qui ne connaissait son nouveau com
mandant en chef que par son immense renommée,
s'était sans doute figuré qu'il allait se trouver en
face d'un soldat haut de plusieurs coudées, aux
traits sévères, la mine quelque peu rébarbative.
Quel ne fut donc pas son étonuemeot lorsqu'on
lui présenta un homme du monde, encore jeune,
d'une taille très-ordinaire, au maintien modeste et
doué des plus belies manières. M. de Lamoricière
allait se jeter aux pieds du Pape lorsque Sa
Sainteté, dont la joie inondait le visage, s'empressa
de le relever et de l'embrasser avec la plus tou
chante effusion. Le soldat et le Pape s'étaient
compris; il s'établissait dès ce moment entr'eux
une intimité indissoluble.
On lit dans une correspondance du Pays au
sujet de l'armée pontificale
Turin, i4 avril.
Voici, d'après des correspondances d'Ancône, la
composition actuelle de l'armée pontificale dont le
général Lamoricière vient de prendre le comman
dement
2 régiments indigènes, bien équipés et organisés
la française, mais u'ayant leur tête que des
officiers qui n'ont jamais fait la guerre; ils donnent
comme effectif réel, 2,000 h.
Un bataillon de chasseurs également
indigènes, 900
Le corps des gendarmes, environ 3,600
Ils sont pour la plupart Ancône et
dans les environs.
Les régiments suisses qui forment les
garnisonsde Pesaro, de Perugia et d'An
cône, représentent peu près 5,000
La petite armée des ducs déchus, donc
le duc de Modèoe a pris depuis plusieurs
mois le commandement, est de 6,000
L'artillerie, qni n'a ni chevaux ni
train pour le transport des munitions,
n'est composée que de 900
La cavalerie est absolument nulle,
depuis que le Pape a dissous les dra
gons; il ne peut disposer que des gendar
mes cheval, qui sont environ 1,000
Si vous ajoutez cela les gardes
urbaines, espèce de soldats indisciplinés
et peut-être indisciplinables, 3,000
vous aurez une armée totale de 22,4oo h.
Mais il faut dire qu'elle s'augmente chaque jour
de soldats autrichiens qui débarquent Ancône:
ce sont pour la plupart des hommes de quarante
ans et même plus, qui ont fini leur temps de
service dans l'armée autrichienne, mais qui, mal
payés et mécoutents, viennent sous un autre
drapeau chercher une amélioration de position.
Des Irlandais débarquent en assez grand nombre
Civitta-Vecchia. De tous ces éléments le Souverain
Pontife peut se former rapidement une armée, et
se dispenser de faire appel au corps napolitain de
i5,ooo hommes qu'on dit campé en observation
sur la frontière du Tronto.
Des communications particulières de Turin
parlent beaucoup d'un mariage morganatique que
contracterait peut-être le Roi Victor-Emmanuel
avec la fille d'un de ses humbles sujets, mariage
qui serait vivement combattu, au point de vue
politique, par le comte de Cavour et approuvé par
l'opposition radicale dynastique.
Des correspondances de Rome prétendent
que le général de Lamoricière aurait été prévenu
par un grand nombre de lettres anonymes qu'il
venait d'être condamné mort par les sociétés
secrètes d'Italie et que s'il ne prenait garde
luiil ne tarderait pas éprouver le sort de M.
Rossi. Nous connaissons bien là les manœuvres des
sicairesde la révolution.
Ancône, 8 avril.
Le général Lamoricière s'occupe actuellement
de l'organisation de l'armée, qui aura bientôt
atteint un chiffre respectable. Sous lui commandent
les généraux Kalbermateu, Scbmidt et Allegrini.
Les chasseurs étrangers sont commandés par les
officiers d'état-major comte Coudenhoven et major
Vogelsang. Ou se sert jusqu'ici de l'allemand pour
les commander, mais il est probable que sous peu
|l on emploiera une autre langue.